Instance permanente: le Parlement saami de la Norvège se propose d'accueillir une réunion préparatoire de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones
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Instance permanente sur les questions autochtones
Dixième session
9e et 10e séances - matin et après-midi
INSTANCE PERMANENTE: LE PARLEMENT SAAMI DE LA NORVÈGE SE PROPOSE D’ACCUEILLIR UNE RÉUNION PRÉPARATOIRE DE LA CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES PEUPLES AUTOCHTONES
Aujourd’hui devant l’Instance permanente sur les questions autochtones, un des membres du Parlement saami de la Norvège a fait part de la volonté de sa communauté d’accueillir, avant juin 2013, une réunion préparatoire de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones, prévue en 2014.
Mais l’Instance permanente a entamé la seconde semaine de ses travaux par un dialogue avec les représentants du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), venus présenter leurs activités en faveur des enfants autochtones dans le monde.
Dans la seconde partie de la journée, elle a entendu un nombre conséquent de représentants des organisations autochtones demander l’élargissement de leur participation aux processus préparatoires de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones de 2014 et de la Conférence sur l’environnement et le développement « Rio+20 », prévue en 2012.
De la même manière qu’ils ont exhorté, ce matin, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à impliquer davantage les communautés autochtones dans l’élaboration des projets destinés à améliorer leurs propres conditions de vie, de nombreux représentants ont vigoureusement plaidé en faveur de consultations étroites.
À cette occasion, un des membres du Parlement saami de la Norvège a exprimé la volonté de sa communauté d’accueillir, avant juin 2013, la première phase des travaux préparatoires de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones, ce dont se sont félicités les représentants des Caucus des peuples autochtones d’Australie et du Caucus asiatique.
Ces Caucus se sont aussi, parmi d’autres intervenants, félicités de l’action de l’UNICEF en faveur des enfants autochtones même s’ils ont jugé encore trop timides les initiatives en ce sens.
L’UNICEF l’a lui-même reconnu. Dans son rapport, il conclut qu’il doit affiner les dispositifs, les méthodes et les outils de gestion des programmes et projets pertinents et former le personnel pour qu’il puisse les adapter à la réalité locale.
Bien que l’UNICEF ne ménage aucun effort en faveur des enfants autochtones, « son action n’est pas étayée par une politique définissant clairement sa position sur les questions autochtones », admet le rapport.
Parmi les initiatives déjà lancées par l’UNICEF, figure celle qui aide les écoles de la République du Congo à appliquer la méthode ORA « observer, réfléchir, agir », une méthode d’enseignement interculturel bilingue basée sur la pédagogie active. Les enseignants sont des autochtones, les horaires scolaires sont adaptés au mode de vie des populations et les écoles sont accessibles.
Si de tels projets sont de plus en plus fréquents dans les programmes à moyen terme, l’UNICEF doit cependant s’attacher à élaborer un « cadre stratégique » à part entière concernant les enfants autochtones, a souligné le chef de la délégation du Fonds des Nations Unies pour l’enfance.
L’Instance permanente était également saisie aujourd’hui du rapport* sur les travaux de la réunion annuelle du Groupe d’appui interorganisations sur les questions concernant les peuples autochtones, dont l’édition 2010 s’est tenue à Genève les 16 et 17 septembre 2010, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Son thème cette année était: « La santé des peuples autochtones ».
L’Instance permanente poursuivra ses travaux demain, mardi 24 mai, à partir de 10 heures, par un débat d’une demi-journée sur le droit à l’eau et les peuples autochtones.
CONCERTATION GLOBALE AVEC LE FONDS DES NATIONS UNIES POUR L’ENFANCE
Renseignements communiqués par les organismes des Nations Unies et autres organisations intergouvernementales (E/C.19/2011/7)
Le présent rapport récapitule l’approche suivie par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) pour promouvoir et protéger les droits des enfants et des femmes autochtones, ainsi que ses travaux sur les questions autochtones. Il recense les lacunes à combler dans le programme de travail du Fonds, propose une feuille de route pour avancer sur ce front et recommande l’élaboration d’une stratégie qui renforce la notion de développement axé sur les droits de l’homme, notamment ceux des peuples autochtones.
Le bilan des activités de l’UNICEF relatives aux questions autochtones a notamment montré qu’il fallait affiner les dispositifs, les méthodes tout comme les outils de gestion des programmes et projets concernant les peuples autochtones, et former le personnel pour qu’il puisse les adapter à la réalité locale, indique le rapport. L’UNICEF compte s’attaquer aux problèmes mis en lumière par l’étude grâce à la feuille de route et aux propositions d’action issues de la consultation sur les questions relatives aux peuples autochtones ainsi qu’aux minorités. Pour améliorer la planification, il faut également disposer de « données désagrégées aux niveaux national et infranational », note le rapport.
En Amérique latine, par exemple, l’UNICEF s’emploie activement à promouvoir la collecte de ce type de données dans la prochaine série de recensements nationaux. Bien que l’UNICEF ne ménage aucun effort en faveur des enfants autochtones, son action n’est pas étayée par une politique définissant clairement sa position sur les questions autochtones, la nature de son engagement et les procédures à suivre dans ses travaux.
Pour répondre à la nécessité d’une politique clairement définie, préconise le rapport, l’UNICEF doit s’attacher à élaborer un cadre stratégique concernant les enfants autochtones qui lui permette de démontrer sa détermination à travailler avec les peuples autochtones, de mettre en relief ses activités et d’apporter un appui plus ferme. Au niveau mondial, l’UNICEF doit également se doter des moyens voulus pour jouer son rôle de chef de file et acquérir, vérifier et diffuser les connaissances.
L’UNICEF doit s’appuyer sur les compétences de ses bureaux régionaux et nationaux en Amérique latine, ainsi que sur leurs partenariats stratégiques avec les communautés et les organisations de la société civile, pour encourager la mise en place d’interventions et de politiques dans d’autres régions du monde, notamment les Caraïbes.
L’UNICEF reconnaît en outre, précise le rapport, qu’il importe d’établir, comme l’a recommandé l’Instance permanente, un « cadre stratégique assorti de directives » pour sa mise en œuvre. Ce cadre stratégique permettrait de fournir des directives opérationnelles concrètes sur les conditions nécessaires à une mise en œuvre effective.
L’une des priorités de l’UNICEF en 2011, précise le rapport, sera la formulation d’une stratégie relative aux questions intéressant les peuples autochtones et les minorités qui aidera les bureaux de pays à élaborer des programmes dans ce domaine. Dans l’avenir proche, il est notamment prévu de créer, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), un réseau de spécialistes des questions touchant les peuples autochtones et les minorités afin de renforcer les capacités internes des entités de l’ONU, d’assurer la coordination des opérations et la collaboration, de gérer les connaissances et de renforcer les partenariats avec les organisations autochtones.
En outre, l’UNICEF mettra au point et diffusera des versions pour enfants et adolescents de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, et établira un document de travail sur le droit à la participation des enfants autochtones. L’organisation entend collaborer avec l’Instance permanente pour améliorer l’efficacité de son action en faveur des droits des communautés autochtones et de leurs enfants, conclut le rapport.
CONCERTATION GLOBALE AVEC LES ORGANISMES ET FONDS DES NATIONS UNIES
M. ALVARO POP, membre de l’Instance permanente, a dressé un sombre tableau de la situation des enfants et jeunes autochtones dans le monde. L’état général de la jeunesse autochtone, en matière de santé, d’éducation et d’emploi est très grave et préoccupante, a-t-il soutenu, ajoutant que beaucoup d’enfants sont encore trop souvent victimes de maux auxquels ils peuvent aisément échapper. Il a dénoncé les nombreux conflits armés qui se déroulent dans les territoires autochtones et la perpétuation de cas d’exploitation d’enfants autochtones dans le monde.
Au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), M. Pop a demandé des précisions sur les obstacles rencontrés dans l’accomplissement de son action au profit des autochtones. Il a également souhaité comprendre le processus de participation et d’inclusion des peuples autochtones aux travaux de l’UNICEF, de même que les politiques et mesures spéciales prises par le Fonds pour les jeunes autochtones. De quels moyens disposent le Fonds pour mener à bien ses activités, notamment pour répondre à la pandémie de VIH/sida, qui a un impact « dramatique » sur les enfants autochtones. Enfin, s’est-il interrogé, quid de la politique de l’UNICEF face au problème des enfants soldats?
Le Chef de la délégation de l’UNICEF, M. RICHARD MORGAN, a répondu en indiquant d’abord que le Fonds donne, depuis un an, la priorité aux enfants les plus défavorisés, conformément aux directives de son rapport phare, intitulé « Progrès pour les enfants: atteindre les OMD avec équité », qui part d’une constatation inquiétante. Alors que de grands progrès sont en train d’être réalisés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l’écart entre les enfants des milieux les plus riches et ceux des familles les plus pauvres se creuse. Or, a-t-il fait observer, nombre de ces enfants sont issus de communautés autochtones.
L’une des représentantes de l’UNICEF a rappelé l’intégration des problématiques relatives aux enfants autochtones dans les programmes stratégiques à moyen terme. L’autre volet porte sur des initiatives spéciales, à l’image de celles qui ont été lancées avec succès en Amérique latine et dans les Caraïbes. Ainsi, a-t-il précisé, le Bureau régional de l’UNICEF pour cette région mène, depuis 2004, un programme sur les droits des enfants et des adolescents autochtones. Au cours des six dernières années, le Bureau régional et les 17 bureaux de pays ont centré leurs travaux sur la collecte d’informations stratégiques, l’autonomisation des peuples autochtones -principalement les femmes et les adolescents- ainsi que le renforcement des capacités de leurs partenaires –principalement les gouvernements et les personnels de l’UNICEF.
Si les activités d’aide au développement de l’UNICEF concernant les populations autochtones sont plus limitées en Afrique et en Asie, elles gagnent cependant en importance, ont précisé les représentants de l’UNICEF en République centrafricaine et en République du Congo. Ainsi, a expliqué une représentante de l’UNICEF, au Congo, le bureau de l’UNICEF mène des interventions spécialement axées sur la question autochtone, qui consistent notamment à fournir des médicaments, des vaccins ou du matériel pédagogique aux ONG. À la fin de 2001, cette action humanitaire est devenue un projet consacré à part entière à l’amélioration de l’accès de la minorité ethnique autochtone des Bakas aux services de base.
En outre, a poursuivi la représentante de l’UNICEF dans ce pays, notre bureau aide les écoles à appliquer la méthode ORA (observer, réfléchir, agir), une méthode d’enseignement interculturel bilingue basée sur la pédagogie active. Ces écoles dispensent un programme de deux ans dans la langue autochtone locale, ainsi que des cours de français. Les enseignants sont des autochtones, les horaires scolaires sont adaptés au mode de vie des populations autochtones et les écoles sont accessibles à ces communautés, a précisé la représentante.
L’adoption de la méthode ORA a démontré qu’un cycle d’enseignement préparatoire bilingue peut aider les enfants autochtones à acquérir des connaissances de base. Après avoir suivi ce cycle, ils entrent dans l’enseignement primaire public où leur taux d’abandon est faible, a fait observer la représentante.
À la suite de ses collègues, une autre représentante de l’UNICEF, en Amérique latine, a expliqué que les États de la région n’étaient pas toujours réceptifs aux demandes du Fonds, notamment en matière de statistiques et de données fiables, à même de lui permettre d’établir des politiques efficaces au bénéfice des jeunes autochtones. Ces populations, elles-mêmes, doivent également faire preuve de plus de volonté de collaborer avec le Fonds, a-t-elle souhaité, en reconnaissant aussi les défaillances du Fonds qui souvent « n’a pu su insérer l’aspect culturel dans ses politiques pour les autochtones ».
Évoquant l’aspect budgétaire, la représentante a souligné que l’UNICEF, en Amérique latine, a bénéficié de financements lui ayant permis de s’investir au Chili et en Bolivie, à travers une série de programmes portant sur « l’éducation interculturelle et les communautés autochtones ». L’UNICEF bénéficie également de fonds spéciaux provenant notamment du Canada, qui lui permettent de travailler sur l’éducation bilingue en milieu autochtone au Pérou. Cependant, beaucoup reste à faire dans la région des Caraïbes, et cela nécessite plus d’efforts. L’UNICEF souhaite collecter des fonds pour pouvoir mener des actions ciblées, à cet effet.
Le Fonds s’attèle à développer des stratégies de prévention, en matière de VIH/sida, par exemple au Brésil, a également dit l’UNICEF, en expliquant que l’un des défis qui se pose à l’organisation demeure celui du transport des médicaments aux populations autochtones.
Se tournant à nouveau vers la délégation de l’UNICEF, les membres de l’Instance ont souhaité savoir si les jeunes autochtones étaient consultés par l’UNICEF pour la formulation des initiatives concernant leur avenir. Ils ont demandé des précisions sur la problématique des migrations, qui exposent les enfants, en particulier ceux des milieux autochtones, au travail forcé et à l’exploitation sexuelle, et à celle, plus générale, de la discrimination qui les frappent. En dépit des progrès accomplis par l’UNICEF, ont poursuivi les membres de l’Instance, il reste beaucoup à faire, en particulier en Afrique, où les enfants autochtones continuent d’être exposés à des maux aussi graves et divers que le virus Ébola, à l’enrôlement et aux trafics d’êtres humains. Dès lors, l’UNICEF envisage-t-il une politique plus proactive dans la défense des droits des enfants autochtones?
En réponse à cette seconde série de réponses, le représentant de l’UNICEF, a reconnu la nécessité de consulter les jeunes autochtones dans leur communauté respective, à chaque fois que cela est possible. Concernant le rôle de l’UNICEF dans les grands États industrialisés comprenant de fortes communautés autochtones, il a expliqué que le Fonds y travaillait surtout à la recherche de ressources financières. C’est avant tout un travail de plaidoyer qui est mené, et celui-ci comprend, comme en Australie et au Canada, un travail de terrain conduit avec des instances publiques décentralisées en vue de l’amélioration des conditions de vie des jeunes.
L’UNICEF est conscient de la nécessité de multiplier son action dans certains de ces pays a-t-il ensuite dit, faisant siennes les remarques et propositions faites par les membres de l’Instance quant à une meilleure sensibilisation sur son action et ses politiques envers les autochtones. « Nous pensons néanmoins, qu’il serait utile de ventiler les données actuelles pour faire comprendre au mieux l’état des jeunes populations autochtones », a suggéré le représentant. Il serait cependant difficile pour le Fonds d’utiliser ses rares ressources pour s’atteler uniquement à cette politique de sensibilisation. « Notre priorité est l’action sur le terrain », a-t-il dit.
Le représentant de l’UNICEF a assuré que le Fonds interviendrait dorénavant plus proactivement au sein des instances africaines de défense les droits de l’enfant. Un de ses collègues a souligné la détermination du Fonds à intégrer les jeunes autochtones au processus de prise de décisions. En Amérique du Sud, notamment, un ensemble de démarches ont été faites pour inclure les jeunes autochtones aux manifestations devant débattre de leurs problématiques.
L’UNICEF a aussi souvent offert des fonds à certains caucus pour faciliter la participation des jeunes aux discussions de New York. Mais l’action la plus urgente est celle du renforcement des capacités de ces jeunes, a-t-il poursuivi, en expliquant que le Fonds allait s’activer au renforcement de la participation de ces jeunes au travail des élus locaux. L’objectif est de les amener à influer sur les décisions locales et à créer des réseaux actifs.
En Amérique latine, a dit une autre représentante de l’UNICEF, on constate avec regret la continuité des cas d’abandons scolaires, contre lesquels le Fonds veut lutter avec plus d’abnégation. Elle a ensuite présenté une série de documents élaborés par le Fonds en vue de sensibiliser aux questions autochtones, notamment en Afrique. Le Fonds est aussi actif dans la défense et le rétablissement des langues autochtones, a-t-elle dit.
M. WILTON LITTLECHILD, Ambassadeur des « Nations autochtones du monde » (WIN), a indiqué que les premiers jeux sportifs des WIN, qui devaient se tenir au Canada, en 2012, ont été reportés. Il a imputé ce retard au refus du Gouvernement canadien de prendre en charge financièrement une partie des coûts d’organisation de l’événement, qui doit avoir lieu en province du Manitoba. Interpellant l’Instance, il a souligné que les jeux sportifs de la WIN, « un projet qui a inspiré et mobilisé des milliers d’autochtones du monde entier », reflétaient une vision noble qui mérite d’être réalisée.
Mme EVA RAABYEMAGLE (Danemark) a appuyé les efforts de l’UNICEF pour mettre en œuvre un cadre permettant de mieux appréhender les questions autochtones, en particulier celles touchant à la situation des femmes et des enfants. Elle a demandé au représentant du Fonds si le cadre servirait de guide au niveau des pays et sur quelles bases il a prévu d’amorcer le dialogue avec les peuples autochtones. L’UNICEF a-t-il réfléchi à des campagnes pour promouvoir l’accès des enfants autochtones à la même éducation que les autres membres de la société?
Les membres de l’Instance permanente ontrappelé les taux élevés de diabète et de suicide chez les enfants et les adolescents autochtones dans les 42 communautés autochtones du nord de la Fédération de Russie. Ils ont souhaité en savoir plus sur les activités de l’UNICEF, à cet égard.
Répondant à la représentante du Danemark, le représentant de l’UNICEF, a mis en exergue les avantages de la nouvelle politique pour les peuples autochtones qu’entend renforcer l’UNICEF, en détaillant au passage les problèmes qui persistent, comme le non-accès à l’eau potable. Le Fonds est prêt à se lancer dans un plaidoyer mondial pour les jeunes autochtones. Cependant, a-t-il rappelé, la situation financière précaire de l’UNICEF ne lui en donne pas la possibilité. En Australie, l’UNICEF exerce aussi un travail de plaidoyer fort intéressant.
La nouvelle stratégie pour les peuples autochtones, a dit un autre représentant de l’organisation pour l’enfance, va tenir compte des différences entre les populations autochtones et celles dites minoritaires. Le cadre va non seulement veiller à aborder les questions du VIH/sida mais aussi à mettre en lumière les questions transversales qui peuvent concerner les autochtones. L’élaboration de ce cadre stratégique va demander la participation de différentes catégories des populations autochtones, notamment les jeunes et les femmes.
Mme JOCELYN TIN-HUI CHIEN, Caucus des jeunes, a encouragé l’UNICEF à élaborer des études sur la situation des jeunes autochtones en Asie et en Afrique sur le modèle de celles qui ont été produites sur ceux d’Amérique latine.
RAPPORT DU GROUPE D’APPUI INTERORGANISATIONS SUR LES QUESTIONS CONCERNANT LES PEUPLES AUTOCHTONES SUR LES TRAVAUX DE SA RÉUNION ANNUELLE
Mme SHIRLEY MCPHERSON (Australie) a d’abord pris note des efforts faits dans certains pays du monde en vue d’améliorer les résultats scolaires chez les populations autochtones. Elle a ensuite reconnu la persistance, dans son pays, de difficultés pour assurer une éducation de qualité dans les territoires autochtones isolés. Mais en dépit de ces difficultés, l’Australie s’est engagée, a-t-elle expliqué, à offrir d’ici à 2013 une éducation à tous les enfants autochtones dès l’âge de 4 ans.
Le Gouvernement entend aussi diminuer de 50% le fossé entre les étudiants autochtones et les autres Australiens. Nous allons introduire d’autres changements, en améliorant notamment la qualité des enseignants, a-t-elle dit, en affirmant que toute cette politique tiendra compte de l’identité culturelle des populations concernées. L’oratrice a, d’autre part, présenté le fonctionnement dynamique du centre d’éducation et de formation mis en place dans sa communauté grâce aux fonds du Gouvernement australien.
Mme ELIZABETH K. KAPLANEK, Caucus d’Amérique du Nord, a estimé que la majorité des agences de Nations Unies négligeait la défense des langues autochtones, avant de s’insurger contre le fossé dans la qualité de vie entre les autochtones et les autres populations d’Amérique du Nord. Les préoccupations en matière de santé mentale et physique sont plus palpables aujourd’hui dans les communautés autochtones que dans les autres, a-t-elle indiqué, en relevant que l’on y souffrait dorénavant d’obésité, de suicide, de tabagisme et de drogues. Face à cette situation, elle a appelé à une réunion d’urgence entre le Rapporteur spécial pour les droits des peuples autochtones et le Caucus d’Amérique du Nord.
Mme GABRIELA GARDUZA ESTRADA (Mexique) a indiqué que son gouvernement axait son action en priorité sur l’élargissement de l’accès des enfants autochtones à l’éducation, en mettant au point un programme de bourses et de mesures de discrimination positive. Sur le plan alimentaire, l’accent est mis sur la distribution gratuite de suppléments nutritionnels, a-t-elle précisé.
Mme JULIA DAMIANA RAMOS SANCHEZ, ConfederaciónNacional de mujeres Campesinas Indígenas Originarias de Bolivia, « Bartolina Sisa », a souhaité discuter avec le Fonds de l’intégrité des familles en milieu rural, en soulignant le problème posé par les migrations forcées des enfants et adolescents autochtones boliviens, qui n’ont d’autre choix que de quitter les zones rurales pour chercher du travail en ville. Elle a mis l’accent sur l’importance de l’éducation.
Mme BARBARA SHAW, Fondation des peuples autochtones d’Australie, a invité le Gouvernement australien à mettre en place des politiques protectrices des enfants autochtones, contre des maux tels que la prostitution. L’UNICEF devrait s’impliquer aux côtés des communautés autochtones pour trouver des réponses aux difficultés de plus en plus croissantes, a insisté la représentante.
Mme MARLEN PILAR ORTIZ HIQUITA, Organisation régionale des populations autochtones de Quindío Oriquin de Colombie, a rappelé que les conflits armés avaient été à l’origine de graves violations et de drames immenses chez les peuples autochtones. La guerre a entraîné de nombreux déplacements de populations autochtones, sans que le Gouvernement ne prenne les mesures adéquates pour y faire face. Les activités commerciales menées par les femmes autochtones demandent à être soutenues, a-t-elle ensuite dit, en exhortant l’Instance à trouver des voies et moyens de faire émerger un commerce équitable dans les territoires autochtones en Colombie. L’Instance doit également veiller à ce que le Gouvernement de la Colombie applique les recommandations faites par le Rapporteur spécial pour les droits de l’homme et les membres de la mission qui s’est rendue dans le pays, a conclu Mme Hiquita.
M. WILTON LITTLECHILD, Ambassadeur des « Nations autochtones du monde » (WIN), a déclaré que les agences pertinentes du système des Nations Unies devaient établir des données ventilées sur la tuberculose et identifier les pays qui doivent faire évoluer leur système de santé. Il a estimé que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme commun des Nations Unies sur la lutte contre le VIH/sida (ONUSIDA) et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme devaient reconnaître l’importance de la question de l’éradication du VIH/sida et de la tuberculose dans les communautés autochtones.
M. JOSE YAC HUIS, Coordonnateur du Caucus des jeunes du Guatemala, a déclaré que tous les pays qui ont ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant ont une dette vis-à-vis des autochtones. Il faut s’assurer, a-t-il dit, que les États donnent la priorité aux enfants autochtones, en adoptant une législation appropriée, a-t-il poursuivi. Ajoutant qu’il fallait encourager la nomination d’experts autochtones, le représentant a précisé qu’ils devaient être associés à la collecte de données et à l’élaboration d’études pertinentes.
En réponse aux questions posées, et en remarques finales, le représentant de l’UNICEF, a estimé que les discussions menées au sein l’Instance allaient permettre de créer une dynamique positive dans l’amélioration des conditions de vie des autochtones. Les recommandations faites au cours du dialogue seront transmises aux équipes de pays, a-t-il assuré, en reconnaissant que la résolution de la question autochtone nécessitait une approche transversale qui va de la santé physique à la sante mentale. Il a enfin estimé fondamental l’accroissement des partenariats entre l’UNICEF et les autres acteurs qui travaillent sur les problèmes des populations autochtones.
Appelé à conclure la discussion au nom de l’UNICEF, son représentant au Panama, a rappelé l’état alarmant dans lequel vivent aujourd’hui les peuples autochtones, en relevant que l’inégalité affecte de manière inéquitable les peuples autochtones d’Amérique latine. Les plus démunis d’entre eux sont les « autochtones » d’origine africaine. La résolution des difficultés autochtones, est un « travail de longue haleine », car il y a encore beaucoup à faire, dans bon nombre de pays pour effacer la pauvreté ou pour assurer l’éducation à tous les enfants autochtones, a encore dit le délégué de l’UNICEF.
Le Fonds, a-t-il poursuivi, est prêt à suivre les recommandations faites à la suite des études conduites par l’Instance. Aussi, agira-t-il à l’élaboration de programmes adaptés à la question des suicides chez les populations autochtones de Colombie. Le Fonds est prêt à recevoir toutes les recommandations pouvant permettre d’améliorer les conditions de vie des populations autochtones, a conclu l’UNICEF.
Mme MIRNA CUNNINGHAM, Caucus mondial des autochtones, a demandé à l’UNICEF de faire l’analyse de la manière dont les États membres mettent en œuvre la Déclaration de 2007, en particulier les droits des enfants autochtones. Le Fonds devrait également, a-t-elle estimé, nommer un spécialise d’origine autochtone pour coordonner ses actions. Elle a enfin souhaité que le Fonds coordonne son travail avec d’autres fonds et programmes des Nations Unies pour intégrer la problématique des jeunes autochtones dans tout le système.
DÉBAT SUR LA CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES PEUPLES AUTOCHTONES ET SUR LA CONFÉRENCE « RIO+20 »
Dans ses remarques introductives, M. RAJA DEVASHISH ROY, membre de l’Instance permanente, a souligné l’importance de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones, prévue en 2014. C’est la première rencontre du genre au niveau mondial, a-t-il indiqué, en expliquant qu’elle sera l’occasion de mieux comprendre les discriminations dont sont victimes ces populations et de prendre les mesures qui s’imposent.
Il a mis en exergue l’importance pour les autochtones de participer à cet événement, en appelant l’Instance à se pencher sur le rôle qu’ils devront y jouer. Se référant aux succès de la Conférence de Beijing sur les droits de la femme, il a souhaité que la Conférence sur les peuples autochtones permette de parvenir à des changements aussi fondamentaux et majeurs dans la vie des autochtones.
Poursuivant sur la Conférence « Rio+20 », il a fait part des préparatifs menés en vue d’y faire participer les autochtones. Il s’est également réjoui des contributions importantes faites par les communautés autochtones sur le « partage équitable des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources naturelles », qui doit être l’objectif premier de Rio+20, a-t-il voulu.
M. ARMIN RITZ, membre du Cabinet du Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, a estimé que le grand nombre de participants à la session actuelle de l’Instance démontrait la volonté des acteurs de l’ONU et de ses partenaires de répondre aux défis posés par les questions autochtones. Il a rappelé que c’est à l’initiative de la Bolivie que l’Assemblée a voté une résolution sur la convocation de la Conférence mondiale en 2014.
Cette grande rencontre, a-t-il souligné, devra permettre un échange de vues et de pratiques exemplaires, y compris pour réaliser la Déclaration de 2007. La Conférence mondiale n’aura lieu que dans trois ans, mais l’élan donné, l’année dernière, doit prendre plus d’ampleur, a encore souhaité le représentant du Président de l’Assemblée générale.
Mme PI-I HSU, Caucus mondial des jeunes autochtones, a demandé à l’Instance permanente de garantir la participation des jeunes autochtones à la Conférence mondiale et lui a recommandé de charger un jeune autochtone de représenter les vues et intérêts de ses congénères à cette Conférence.
M. PABLO SOLÓN (Bolivie) a déclaré qu’il était fondamental d’achever le texte de la résolution sur les modalités de la Conférence mondiale. La résolution devrait être finalisée avant la fin de l’année, afin de laisser plus de place aux délibérations sur les questions de fond. Il est également important, a-t-il ajouté, de veiller à ce que les propositions faites pendant la Conférence émanent des protagonistes eux-mêmes. S’agissant de Rio+20, il a jugé fondamental que la Conférence reprenne la vision d’harmonie de la « Terre nourricière », défendue par la Bolivie.
Mme MURIEL BORST, Caucus mondial des femmes autochtones, a recommandé la convocation, en janvier 2012, d’une réunion internationale devant réfléchir à l’image négative des peuples autochtones qui sous-tend la « doctrine de la découverte » laquelle continue d’avoir un impact désastreux sur la réalité quotidienne de ces peuples. Elle a aussi estimé que « Rio+20 » doit revoir l’impact des toxines sur la santé reproductive et autres dangers pour les femmes autochtones.
M. LEIF DUNFJELD, membre du Parlement saami de la Norvège, a assuré de la volonté de sa communauté d’accueillir les travaux préparatoires de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones. Mais comment assurer la participation des autochtones à ses travaux préparatoires et à la Conférence elle-même, s’est-il interrogé. Il a, au nom de son parlement, jugé urgent de lancer, à cet égard, une réflexion au niveau régional afin d’aboutir à une position commune.
M. KENNETH DEER, Caucus des autochtones d’Amérique du Nord, s’est félicité de la convocation de la Conférence mondiale et a souligné que les autochtones ont le droit de défendre leurs positions. Il est essentiel que les préparatifs de cette Conférence soient exemplaires, a-t-il souligné. Aussi le représentant a-t-il suggéré la création d’un fonds pour financer la participation du plus grand nombre d’ONG aux réunions préparatoires et à la Conférence elle-même.
M. JASSER JIMENEZ (Nicaragua) a également appuyé la pleine participation des représentants des peuples autochtones à la Conférence et aux réunions préparatoires.
Mme CAMVEL DONNA ANN, Caucus du Pacifique, a prévenu que bon nombre des États de sa région ont plus à perdre de l’élévation du niveau de la mer et des effets des changements climatiques que beaucoup d’autre pays de la Planète. Ces préoccupations doivent être prises en compte à Rio+20, a-t-elle souhaité. Elle a récusé les concepts « occidentaux » du développement durable « qui ne sont pas toujours adaptés aux peuples autochtones ». Cette divergence impose une véritable prise en compte des perceptions autochtones en matière d’environnement, a ajouté Mme Ann.
La représentante a espéré que la Conférence mondiale sur les peuples autochtones permettrait d’avancer dans les négociations sur, entre autres, le droit à l’autodétermination. Elle a souligné l’importance qu’il y a à ce que les autochtones y participent, en estimant nécessaire d’élargir la portée du Fonds volontaire de l’ONU pour les populations autochtones.
Mme TAULI-CORPUZ TEBTEBBA, Caucus asiatique, a déclaré que pour que cette Conférence ait un sens, il est indispensable que les organisations autochtones du monde entier soient pleinement associées à ses préparatifs. Elle s’est félicitée de l’annonce faite aujourd’hui par le Parlement saami d’organiser une réunion préparatoire avant juin 2013. Par ailleurs, la représentante a jugé que Rio+20 serait l’occasion d’intégrer les préoccupations et les approches des peuples autochtones dans le document final, compte tenu de leurs modes de vie traditionnels et de leur connaissance immémoriale des forêts et autres habitats en danger.
Mme MURIEL BORST, Caucus mondial des femmes autochtones, a aussi plaidé pour participation des organisations de femmes à tous les processus de consultations préalables à la tenue de la Conférence. Elle a jugé nécessaire de désigner un rapporteur spécial parmi les membres de l’Instance permanente pour entreprendre une étude sur l’impact de la violence et de la discrimination à l’égard des femmes.
Mme JENNIFER KOINANTE, Caucus des peuples autochtones d’Afrique, a estimé que la Conférence mondiale devra être menée par les populations autochtones, seules à même de mettre fin aux nombreux maux dont ils souffrent encore près de 60 ans après les indépendances de plusieurs États d’Afrique. Au Kenya, comme dans d’autres pays du continent, les langues autochtones sont en pleine disparition, a-t-elle révélé, tout en expliquant que les activités d’extraction minière continuent d’être menées sur les territoires autochtones, sans le consentement des populations. Le manque de politique publique en faveur des autochtones est un frein à leur développement. Le Caucus africain souhaite que la Conférence mondiale soit l’occasion d’apporter des espoirs nouveaux à ces communautés autochtones, a enfin précisé Mme Koinante.
Mme AMALA GROOM, Caucus des peuples autochtones d’Australie, a estimé que la Conférence de 2014 apportera des solutions nouvelles pour le bien-être des autochtones. Elle a soutenu la demande du Parlement saami de la Norvège d’accueillir les travaux préparatoires de cette rencontre, avant d’encourager la participation inclusive des autochtones, à cet évènement. Évoquant « Rio+20 », Mme Groom a recommandé l’inclusion active des autochtones à ce forum.
M. JORGE AGURTO AGUILAR, Comité Intertribal Memoria y Ciencia Indígena, Red Nacional de Communicadores indígenas del Peru, a indiqué qu’il fallait saisir l’occasion offerte par ce débat pour évoquer le « droit à la communication » des peuples autochtones, qui doit être défendu au même titre que les autres.
M. ROBERTO CORAITE CRUZ, Confédération syndicale des paysans de Bolivie, a dénoncé la violation du droit à mâcher de la coca et la nécessité de favoriser la culture du quinoa, qui peut jouer un rôle déterminant dans la lutte contre la sous-alimentation. Il a jugé bon aussi d’établir un distinguo entre ceux qui nuisent à la biodiversité et ceux qui protègent les droits de la « Terre nourricière». Les peuples de la Bolivie, quant à eux, croient en une économie basée sur le respect de la biodiversité, a ajouté le représentant.
M. CHRISTPHOER H. PETER, Fonds de la Septième génération pour le développement des populations indiennes, s’est insurgé contre la « doctrine de la découverte », une construction juridique qui a donné naissance au concept de « terra nullius ». Ce concept, a-t-il dénoncé, est le fondement des discriminations que subissent jusqu’à aujourd’hui les peuples autochtones. Il s’est surtout réjoui de l’Étude préliminaire sur les conséquences de ce concept et dit espérer que les recommandations qui y ont été faites permettront de mettre fin au « mal juridique et social » qui a été fait aux populations autochtones.
M. EGIZ ABDURAMAN, Organisation des populations autochtones tatars de la Crimée, en Ukraine, a annoncé la mise en place d’un forum devant réfléchir sur le retour des peuples Tatars dans la région de la Crimée, en appelant l’Instance et l’Ukraine à rejoindre le forum et à lui apporter leur soutien.
M. CARLOS MAMANI, Pueblo Aymará de Bolivia, a recommandé au Secrétaire général de la Conférence mondiale d’inclure à l’ordre du jour le thème du respect des droits de la Terre nourricière.
M. NIKHIL CHANDAVARKAR, Chef des communications de la Division du développement durable au Département des affaires économiques et sociales, a déclaré que la passerelle entre la Conférence mondiale et Rio+20 serait très importante. Grâce à vos efforts, a-t-il dit, nous espérons aboutir d’ici à novembre prochain, à un avant-projet d’un document final qui tienne compte des droits des peuples autochtones. Il a annoncé la publication de ce texte au début du mois de janvier pour servir de base de travail au processus préparatoire.
M. ALAN SELLOS (Brésil) s’est félicité de l’intérêt des communautés autochtones pour la Conférence qu’accueillera son pays en 2012. Le Brésil s’engage à travailler avec ces communautés et tous les acteurs pour faire de « Rio+20 », une réussite. Dans cet objectif, la contribution des populations autochtones devra être promue et défendue.
Mme BESTINA BENJAMIN, Association des résidents de Nukuoro, a présenté les dommages subis par cette île, du fait de la dégradation écologique et surtout des effets des changements climatiques. L’atoll de Nukuoro est en danger et le monde doit aider les communautés de ce territoire à protéger l’île détruite chaque jour, un peu plus, par les industries minières et gazières. Les populations de l’atoll font face à une insécurité alimentaire croissante, a ajouté la représentante. Nous avons besoin d’une aide financière et matérielle urgente de la part de la communauté internationale et des entreprises privées qui profitent de la région, a-t-elle dit.
Mme FLORINA LOPEZ, Réseau des femmes autochtones sur la biodiversité, a recommandé à l’Assemblée générale d’organiser des réunions interactives entre les États membres et les organisations autochtones dans le cadre de la onzième et de la douzième sessions de l’Instance permanente. Il serait également judicieux, selon elle, que le Bureau de l’Instance désigne des facilitateurs afin de favoriser l’échange avec les États membres. L’Assemblée générale devrait aussi garantir la participation des ONG autochtones aux processus préparatoires des conférences alors que les États membres devraient allouer une aide financière en ce sens, a précisé Mme Lopez.
Mme LORI JOHNSTON, Centre des peuples autochtones du Sud-Est, a recommandé à l’Instance de consacrer une semaine à l’étude des rapports des pays qui sont confrontés à une dégradation de leur biodiversité. Elle pourrait aussi, d’après elle, explorer les incidences des « lois » autochtones par rapport à celles des États membres. Il faudrait enfin déterminer les méthodes par lesquelles les peuples autochtones pourraient être dédommagés pour les pertes de ressources naturelles dont ils ne sont pas responsables, a affirmé Mme Johnston.
M. WILTON LITTLECHILD, Commission vérité et réconciliation du Canada, a repris l’appel à l’organisation d’une réunion préparatoire de la Conférence de 2014. Il a également estimé urgente la mise en place de commissions vérité et réconciliation dans la plupart des États, « car il s’agit de mécanismes appropriés pour améliorer la relation entre États et populations autochtones dans le monde ». Il a, dans ce contexte, appelé la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme à organiser un séminaire sur les processus de réconciliation et de paix dans le monde.
« Le temps est venu de progresser vers la réconciliation, à laquelle s’attache déjà la Déclaration sur les peuples autochtones de 2007 » a-t-il dit. Partant de cette base légale, il a suggéré qu’une nouvelle doctrine de la réconciliation soit poursuivie au sein de l’ONU, et qu’elle soit insérée comme un des points de l’ordre du jour de la future Conférence de 2014.
Mme DAALI SAMBO, membre de l’Instance permanente, a rappelé, qu’en vertu de la Déclaration de 2007, les peuples autochtones ont le droit plein et entier de participer aux discussions qui les concernent. Il existe donc une base légale à la participation des peuples autochtones aux débats et à leur implication dans les forums, comme celui de 2014, a-t-elle proclamé. S’agissant spécifiquement de la grande rencontre de 2014, l’implication autochtone, a-t-elle dit, devra se faire à partir du processus préparatif, jusqu’à la rédaction du document final. Cette participation doit être clairement mise au point dès maintenant, a insisté Mme Sambo.
Mme TERCERA RIVERA, ForoInternacional de Mujeres Indígenas (FIMI), Enlace Continental de Mujeres Indígenas a recommandé que l’Instance renforce son rôle dans la préparation de la Conférence Rio+20. Il revient aux États membres d’organiser des réunions régionales et au système de l’ONU d’appuyer les études de cas dans le cadre du processus préparatoire.
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