Conférence de presse de Jamal Benomar, Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Yémen
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE JAMAL BENOMAR, CONSEILLER SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE YÉMEN
Le Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Yémen a attiré, aujourd’hui, l’attention sur « les immenses défis » que doit relever le pays à 60 jours de l’élection présidentielle du 21 février 2012.
M. Jamal Benomar, qui a donné une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, vient de terminer sa septième mission au Yémen, un pays doté depuis le 10 décembre d’un Gouvernement d’union nationale, mené par le Vice-Président, Abd-Rabbu Mansour Hadi, et d’un Comité militaire qui a permis la levée des barricades et la neutralisation des groupes armés qui occupaient les lieux publics et privés.
Le Conseiller spécial mène une mission de bons offices pour l’application de la résolution 2014 du Conseil de sécurité et de l’accord politique conclu, le 23 novembre dernier, à l’initiative du Conseil de coopération du Golfe. Cet accord, qui a mis fin à la grave crise dans le pays prévoit, outre l’amnistie pour le Président yéménite, Ali Abdallah Saleh, et son entourage, l’organisation de l’élection présidentielle le 21 février 2012.
La communauté internationale, a plaidé le Conseiller spécial, a fait pression pour qu’un accord politique soit conclu, il lui faut aujourd’hui confirmer cette volonté en mobilisant les donateurs et en augmentant son aide au processus de transition actuel.
M. Benomar a rappelé qu’aux termes de l’accord, le Président Saleh ne sera pas candidat à l’élection du 21 février. Un nouveau président sera donc élu, ouvrant la voie à une nouvelle phase de la transition vers un « Yémen réconcilié ».
À ce stade, a-t-il souligné, Ali Abdallah Saleh n’exerce aucun pouvoir, son rôle étant réduit à une fonction honorifique. L’immunité dont il bénéficie a été prévue par l’initiative du Conseil de coopération des États du Golfe, négociée au mois de mai dernier.
Les Nations Unies n’ont été impliquées qu’après, dans la phase de définition du mécanisme d’application, une feuille de route très détaillée, selon le Conseiller spécial. Ce mécanisme, a-t-il affirmé, a permis notamment d’obtenir un engagement fort du Yémen en faveur des droits de l’homme, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et du Conseil des droits de l’homme.
Quant l’incapacité du Parlement yéménite à adopter une loi établissant à 17 ans l’âge minimum de mariage pour les filles, dans un pays marqué par de nombreuses unions précoces, le Conseiller spécial a répété que l’accord du 23 novembre engageait le Gouvernement à respecter les droits de l’homme et ceux de la femme.
L’heure n’est pas à la complaisance, a-t-il reconnu. Le Conseil de sécurité et le monde entier ont les yeux rivés sur le processus de paix au Yémen. « Ceux qui tenteraient de le faire dérailler seront démasqués », a-t-il prévenu.
Le Conseiller spécial a souligné la nécessité de faire en sorte que les Yéménites constatent rapidement des améliorations dans leurs conditions de vie. Sur un total de 19, 5 à 6 provinces échappent actuellement au contrôle du Gouvernement, dont une qui est aux mains d’Al-Qaida.
L’ampleur spectaculaire d’Al-Qaida dans le sud du Yémen, aux portes d’Aden, la ville la plus importante de la région, est une source de grave préoccupation, a-t-il avoué, soulignant que la faiblesse, et même l’absence de l’État, avait permis cette avancée.
Al-Qaida, qui a joué sur les doléances de la population, est au Yémen dans une situation « unique » de contrôle d’un territoire, a souligné le Conseiller spécial. Il s’agit d’un immense défi pour le Gouvernement et d’un élément crucial pour la sécurité et la stabilité du Yémen, de la région et du monde. La communauté internationale doit donc continuer de soutenir la transition, a insisté le Conseiller spécial.
Les Nations Unies, a-t-il assuré, resteront engagées en faveur du Yémen jusqu’aux élections et au-delà, pour relever tous les défis politiques, sécuritaires, humanitaires et de développement qui se posent au pays.
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