Conférence de presse sur le lancement du Rapport mondial 2011 sur le paludisme, de l’Organisation mondiale de la Santé
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT MONDIAL 2011 SUR LE PALUDISME,
DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ
Selon le Rapport 2011 sur le paludisme, rendu public aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le taux de mortalité attribuable au paludisme a baissé, depuis 2000, de plus de 25% au niveau mondial, et de 33% au niveau de la région africaine.
Le Rapport 2011 sur le paludisme de l’OMS a été officiellement présenté au cours d’une conférence de presse qui a eu lieu ce midi au Siège des Nations Unies à New York.
Selon ce Rapport, le paludisme a causé le décès de 655 000 personnes en 2010, dont 91% en Afrique, soit 36 000 de moins que l’année précédente. Si cette baisse de l’ordre de 5% d’une année à l’autre représente un progrès important, la maladie reste cependant particulièrement mortelle quand on considère qu’il est possible de la prévenir et de la traiter. À l’échelle mondiale, 86% des décès imputables au paludisme concernent des enfants de moins de 5 ans.
Selon M. Robert Newman, Directeur du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS, qui intervenait par vidéoconférence, les succès obtenus sont dus aux mesures visant à combattre et à prévenir le paludisme, notamment grâce à l’utilisation à grande échelle de moustiquaires imprégnées d’insecticide, à l’amélioration des outils de diagnostic, et à une meilleure disponibilité des médicaments antipaludiques.
Les moustiquaires à imprégnation durable sont l’un des moyens les moins onéreux et les plus efficaces pour lutter contre le paludisme, a expliqué M. Newman. D’après le nouveau Rapport, le nombre de moustiquaires livrées dans les pays où le paludisme est endémique en Afrique subsaharienne est passé de 88,5 millions en 2009 à 145 millions en 2010. Citant des informations contenues dans le Rapport, M. Newman a noté qu’en Afrique subsaharienne, 50% des foyers disposent désormais d’au moins une moustiquaire, tandis que 96% des personnes qui ont accès à une moustiquaire l’utilisent. En outre, dans la région africaine de l’OMS, le taux de dépistage est passé de 20% en 2005 à 45% en 2010.
M. Ray Chambers, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le paludisme, qui intervenait également par vidéoconférence, a indiqué que malgré les succès de la lutte contre le paludisme, il est regrettable que cette maladie continue à tuer un enfant par minute au niveau mondial. Il a rappelé, à ce propos, l’engagement pris par le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, de parvenir à atteindre le chiffre de zéro mort du fait du paludisme d’ici à fin 2015. À cet effet, il a exhorté la communauté internationale à soutenir le combat contre cette maladie.
M. Chambers a relevé que les fonds internationaux destinés à la lutte antipaludique ont atteint 1,7 milliard de dollars en 2010 et 2 milliards en 2011, ce qui reste en dessous des 5 à 6 milliards annuels nécessaires pour atteindre les cibles mondiales. Il a suggéré ensuite que des sources novatrices de financement du développement, comme par exemple les prélèvements sur les billets d’avion ou une taxe sur les transactions financières, puissent servir la cause de la lutte contre le paludisme.
Mme Awa Marie Coll-Seck, Directrice exécutive du Partenariat Faire reculer le paludisme (Roll back malaria), qui prenait part à cette conférence de presse, a relevé qu’en cette période de récession économique qui voit les fonds en provenance des donateurs traditionnels diminuer, il serait opportun que les pays les plus touchés pas la maladie puissent consacrer ne serait-ce qu’1% de leur budget national à la lutte contre le paludisme, afin de soutenir l’effort international.
Répondant à la question d’un journaliste, Mme Coll-Seck a souligné que dans la lutte contre le paludisme, toutes les innovations sont les bienvenues. Elle a notamment souhaité que la recherche scientifique permette de trouver de nouvelles substances qui amélioreraient la durée de l’efficacité des insecticides servant pour l’imprégnation des moustiquaires. Si ces moustiquaires pouvaient être efficaces plus longtemps, par exemple 5 ans, au lieu des 2 années que dure aujourd’hui leur imprégnation, la lutte contre le paludisme s’en trouverait améliorée, a souligné Mme Coll-Seck. Elle a également précisé qu’une vingtaine de vaccins contre le paludisme étaient en cours d’essais. Mais, parmi eux, seul le vaccin RTS,S semble être à même d’obtenir des résultats satisfaisants dans un délai relativement raisonnable, a-t-elle indiqué. En effet, ce vaccin a une efficacité d’environ 50%, et il pourrait être vulgarisé lorsque son taux d’efficacité sera d’au moins 90%, a-t-elle précisé. M. Newman a expliqué, pour sa part, que ce vaccin est expérimenté exclusivement en Afrique, continent le plus touché par le paludisme.
Le Rapport 2011 sur le paludisme dans le monde est une publication annuelle de l’OMS.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel