Conférence de presse de Mme Navi Pillay, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MME NAVI PILLAY, HAUT-COMMISSAIRE DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L’HOMME
« L’année 2011 a été extraordinaire pour les droits de l’homme », a déclaré Mme Navi Pillay, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, à l’occasion d’une conférence presse tenue au Siège de l’ONU à New York, à la veille de la Journée des droits de l’homme.
« Une fois n’est pas coutume, nous pouvons donc nous réjouir des progrès enregistrés en matière de protection de ces droits », a-t-elle ajouté.
Plus tôt dans la matinée, Mme Pillay avait participé, également au Siège des Nations Unies, à la première discussion en ligne interactive, jamais organisée par les Nations Unies, au cours de laquelle la Haut-Commissaire a répondu à des questions posées par le biais des médias sociaux Twitter, Weibo et Facebook.
« Des milliers de questions ont été soumises par les internautes du monde entier lors de cette conversation », s’est réjouie Mme Pillay, qui a ainsi souligné l’extraordinaire accueil réservé à la campagne sur les réseaux sociaux lancée par son Bureau pour que le plus grand nombre de personnes possibles s’intéresse à la défense les droits de l’homme. Elle a affirmé qu’en 2011, aidés par les réseaux sociaux, des « gens ordinaires à Madrid, à New York, à Tunis ou au Caire, ont fait entendre leur voix, afin que l’être humain soit placé au centre de nos sociétés ».
Réaffirmant la valeur permanente de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, elle a souligné que le respect des droits de l’homme était universel.
« La lutte pour la dignité des peuples des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord a montré que le bien-être dans une société donnée ne pouvait s’évaluer à l’aune des seuls critères économiques », a-t-elle fait remarquer, en rappelant qu’il y a encore un an, avant le début des manifestations, la Tunisie était une société très équitable, sur le point d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. « Aucun modèle de développement économique ne peut justifier des violations des droits de l’homme », a affirmé Mme Pillay, qui a parlé à ce propos « d’un changement d’une ampleur sans précédent ».
Répondant aux questions des correspondants de presse, la Haut-Commissaire a indiqué que les normes internationales de protection des droits de l’homme s’appliquaient aux opinions exprimées sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux. La liberté d’expression doit être la règle sur Internet, a-t-elle estimé, tout en rejetant les restrictions apportées dans ce domaine par certains gouvernements.
Interrogée sur la situation en Syrie, Mme Pillay a indiqué que les sources d’information des Nations Unies concernant la répression en Syrie étaient crédibles, contrairement à ce qu’a affirmé, cette semaine, le Président syrien Bachar Al-Assad, lors d’un entretien accordé à une chaîne de télévision américaine.
Elle a rappelé que la Commission internationale indépendante chargée d’enquêter sur les évènements en Syrie, et qui a rendu son rapport* le 28 novembre dernier, avait recueilli les témoignages de près de 230 victimes ou témoins, en particulier des civils et des déserteurs de l’Armée et des Forces de sécurité syriennes.
Si la Commission ne s’est pas rendue en Syrie, cela ne signifie pas un manque d’accès à une information fiable, a-t-elle ajouté, tout en insistant sur la nécessité de ne pas mettre en danger la vie des témoins. Elle a ajouté que le rapport avait été transmis au représentant syrien auprès du Conseil des droits de l’homme, afin de donner la possibilité à la Syrie de répondre aux conclusions du rapport.
Se félicitant de l’adoption, au début du mois de décembre, par le Conseil des droits de l’homme d’une résolution condamnant fermement les violations graves et systématiques des droits de l’homme commises en Syrie, elle a indiqué qu’il appartenait au Conseil de sécurité de décider de se saisir de la situation en Syrie. La Haut-Commissaire a ajouté « qu’une initiative était en cours afin de soumettre au Conseil de sécurité toutes les informations disponibles sur la situation en Syrie ».
En août dernier, la répression en Syrie avait coûté la vie à plus de 2 000 personnes et ce chiffre s’élève, aujourd’hui à 4 000. Face à cette augmentation très préoccupante, elle a déclaré qu’elle appuyait le plan de la Ligue des États arabes visant à déployer des observateurs en Syrie. Un tel déploiement contribuerait, a-t-elle dit, à la protection des civils.
Faisant référence à une table ronde sur la discrimination et la violence basées sur l’identité et l’orientation sexuelle qui s’était tenue hier au Siège de l’ONU, Mme Pillay a réaffirmé, avant de conclure « qu’aucune orientation sexuelle ne saurait constituer un délit ».
* A/HRC/S-17/2/Add.1
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