Conférence de presse de la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES
De retour d’une mission de quatre jours au Yémen, la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Catherine Bragg, a jugé « extrêmement préoccupante » la situation de millions de personnes dans le pays, frappé par une grave crise humanitaire qui, a-t-elle dit, « s’aggrave au fil des jours ».
« Cette crise ne touche pas uniquement les personnes directement affectées par le conflit ou les déplacements, car l’on assiste actuellement à des privations chroniques exacerbées par l’effondrement des services sociaux de base résultant des troubles politiques et de la violence », a déclaré Mme Bragg, qui était l’invitée du Point de presse du Porte-parole du Secrétaire général.
En dépit de la signature de l’Accord de transition du pouvoir, et du sentiment d’espoir qu’il a pu susciter dans le pays, Mme Bragg a estimé que le conflit pourrait se prolonger, « avec des effets dévastateurs sur les civils ». En conséquence, il faudra faire « tout ce qui est possible pour que les besoins des populations ne soient pas occultés par l’agenda politique », a-t-elle déclaré, en exhortant la communauté internationale à demeurer « vigilante » et à donner « généreusement ».
La Sous-Secrétaire générale a fait état de taux de malnutrition des jeunes enfants comparables à ceux enregistrés en Somalie. Ainsi, « le tiers de la population ignore d’où proviendra son prochain repas », a-t-elle indiqué en mettant en garde contre une « crise latente en matière de santé ».
La rareté des ressources, ainsi que l’afflux accru de réfugiés et de migrants en provenance de la corne de l’Afrique constituent un lourd fardeau pour les communautés d’accueil, qui nécessitent une assistance, notamment en termes de nutrition, de santé, d’assainissement et d’eau potable.
Faisant le bilan de sa visite à Aden, dans le sud du pays, à Haradh, dans le nord, et dans la capitale, Sana’a, où elle a évalué l’ampleur de la crise et discuté avec les autorités et les partenaires sur le terrain des besoins croissants de la population, la Sous-Secrétaire générale a souligné qu’elle s’était efforcée « de leur faire comprendre l’urgence de la situation ».
Selon elle, des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées par les combats dans le Gouvernorat d’Abyan, dans le sud du Yémen, au cours des derniers mois écoulés. La plupart vivent avec des familles d’accueil ou dans des établissements scolaires ou encore dans les gouvernorats avoisinants. Mme Bragg a affirmé cependant qu’avec la poursuite des combats à Abyan, il était « peu probable que ces personnes puissent retourner chez elles dans un futur proche ».
D’autre part, dans le nord du Yémen, environ 300 000 personnes sont encore déplacées par le conflit à Sa’ada en raison de l’insécurité, des craintes de représailles et de la perte de leurs moyens de subsistance et de leurs biens.
Dans cette région, plusieurs agences humanitaires ont été forcées de réduire leur présence à l’issue de menaces des groupes armés, a expliqué Mme Bragg, qui a également relevé une détérioration de la situation dans le camp d’Al Mazrak par rapport à l’année précédente.
La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires a annoncé qu’en 2012, les Nations Unies et ses partenaires comptaient élargir les programmes humanitaires de sorte à atteindre le plus de personnes possible parmi les 3,8 millions dont la vie dépend d’une telle assistance.
L’élargissement de l’aide passe, selon elle, par l’accès libre et sécurisé au pays, question qu’elle a évoquée avec le Gouvernement, notamment en ce qui concerne l’accélération de la procédure de visa pour les organisations non gouvernementales internationales qui œuvrent étroitement avec les partenaires locaux.
Mme Bragg a en outre lancé un appel aux autorités yéménites et autres parties au conflit pour qu’elles respectent leurs obligations internationales, protègent la population et les infrastructures civiles et garantissent l’accès humanitaires des services de base.
La Sous-Secrétaire générale a également dressé un bilan de sa visite récente à Mindanao, aux Philippines. Bien que le nombre des déplacés à l’issue du conflit ou des violences ait diminué depuis 2008, des milliers d’entre eux ont encore besoin d’assistance ainsi que de solutions durables en termes d’emploi, de logement, de terres et de sécurité.
Selon les estimations des agences humanitaires, environ 700 000 personnes auraient désespérément besoin d’une aide humanitaire, de protection et de moyens de subsistance dans le Mindanao central, tandis que plusieurs millions vivent dans une peur constante, notamment d’être déplacées pour la troisième ou quatrième fois, voire d’être dépossédées de leurs terres.
Mme Bragg a exprimé sa profonde préoccupation quant à l’impact de ces cycles de déplacement qui rendent difficiles un retour à la vie normale. Il faut, a-t-elle dit, respecter les droits des déplacés et de toutes les autres personnes affectées par le conflit.
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