En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse du Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, M. Olivier De Schutter

24/10/2011
Communiqué de presseConférence de presse
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU RAPPORTEUR SPÉCIAL DES NATIONS UNIES SUR LE DROIT À L’ALIMENTATION, M. OLIVIER DE SCHUTTER


Le Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, M. Olivier De Schutter, a préconisé, cet après-midi devant la presse, des « pratiques plus équitables » dans l’agriculture contractuelle afin d’améliorer le sort des petits agriculteurs dans les pays en développement et de lutter contre la famine.


« Ces contrats permettent aux petits agriculteurs de vendre leurs productions, d’avoir accès aux semences, aux engrais, aux technologies, mais les rendent dépendants des évolutions erratiques du marché mondial », a souligné, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, M. De Schutter qui a défendu la mise en place de garde-fous et de bonnes pratiques.


Les contrats liant sur plusieurs années des sociétés agroalimentaires, qui cherchent à s’assurer des approvisionnements réguliers en produits agricoles, et des petits exploitants, qui trouvent là un moyen relativement sûr de vendre leurs récoltes, se sont multipliés depuis quelques années, avec la hausse des cours mondiaux.


Dans son rapport à l’Assemblée générale (A/66/262), qu’il a présenté aujourd’hui devant la Troisième Commission,chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles, le Rapporteur spécial a identifié plusieurs moyens pour que ce type de contrat bénéficie réellement aux fermiers, en minimisant les risques.


Il a d’abord recommandé aux petits exploitants de garder une partie de leurs terres pour produire des cultures vivrières afin de nourrir leurs familles et leurs communautés, en évitant la monoculture d’un produit agricole d’exportation, pratique rentable à court terme, mais qui les soumet aux aléas des marchés qui les obligent à acheter leur propre nourriture, parfois à des prix élevés, et qui est mauvaise pour l’environnement et la diversité.


M. De Schutter a ensuite plaidé pour que les sociétés agroalimentaires garantissent des prix minimum d’achat des denrées, offrent des revenus décents aux familles et versent davantage en cas de hausse des cours sur les marchés pour que les fermiers en profitent.


Interrogé sur le déséquilibre induit par cette proposition, l’acheteur supportant l’essentiel du risque, il a estimé que les grosses sociétés multinationales pouvaient mieux se prémunir contre les évolutions des cours, par exemple.


« Les deux parties seraient gagnantes », a-t-il dit.  L’acheteur, qui veut avant tout obtenir des approvisionnements stables, s’assure de la loyauté de l’agriculteur qui n’est pas tenté de vendre sa production de manière parallèle à meilleur prix en cas de hausse, tandis que l’agriculteur ne sera pas ruiné si les cours baissent et ne cessera pas de produire.


Le Rapporteur spécial a insisté sur la nécessité d’associer davantage les femmes aux contrats avec les sociétés, l’expérience ayant montré qu’elles géraient mieux les revenus du foyer et consacraient notamment plus d’argent aux enfants.


Enfin, M. De Schutter a estimé qu’il fallait « réinventer le système alimentaire » par des nouveaux modèles de développement pour les petits agriculteurs, comme l’association en coopératives fabriquant des produits finis et donc mieux valorisés.


Il a aussi recommandé aux gouvernements d’améliorer les réseaux de transport, essentiels pour le renouveau des marchés locaux, et de soutenir les fermiers en leur apportant conseils et soutien en matière juridique pour qu’ils négocient mieux avec les sociétés agroalimentaires.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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