En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse sur le lancement du rapport 2011 de l’observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme

24/10/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT 2011 DE L’OBSERVATOIRE POUR LA

PROTECTION DES DÉFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME


La Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme, Mme Margaret Sekaggya, et plusieurs militants des droits de l’homme ont, cet après-midi devant la presse, à l’occasion du lancement du rapport 2011 de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme (OMCT), dressé un tableau alarmant des atteintes aux droits de l’homme et des attaques contre ceux qui les défendent à travers le monde.


Ce rapport, lancé conjointement avec la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), est un « outil essentiel pour les défenseurs des droits de l’homme qui restent sans voix », a déclaré Mme Sekaggya, lors d’une conférence de presse commune au Siège de l’ONU, à New York, rappelant que les États devaient « prendre des mesures urgentes afin de les protéger ».


Dans un message vidéo enregistré, Mme Tawakkul Karman, une des trois lauréates du prix Nobel de la paix 2011, a lancé un appel à soutenir les défenseurs des droits de l’homme.  Ceux-ci, dit-elle, abattent un travail colossal pour débarrasser le monde de la haine, de la violence, des injustices et des abus en vue de procurer la dignité aux populations opprimées à travers le monde.


La Rapporteure spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme a précisé que le rapport de l’Observatoire convergeait sur plusieurs points avec le sien*, présenté dans la journée devant la Troisième Commission de l’Assemblée générale, chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.


Le rapport de l’OMCT « est le résultat du suivi de la situation des défenseurs des droits de l’homme qui continuent d’être la cible d’attaques multiformes », a expliqué le Secrétaire général de l’Observatoire, M. Gerald Staberock.  « Ils sont notamment harcelés, emprisonnés, parfois torturés et même tués », a-t-il précisé, notant également la tendance au durcissement des lois censées assurer la protection des militants des droits de l’homme, en vue de les réprimer parfois violemment.


M. Staberock a donc lancé un appel aux États pour qu’ils mettent en place un meilleur système de protection, ainsi que des mécanismes internationaux en la matière au plan national.


Le rapport 2011 de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme intitulé, « L’obstination du témoignage », replace le combat des défenseurs des droits de l’homme dans 70 pays en Afrique subsaharienne, Afrique du nord et Moyen-Orient, Asie, Amériques et Europe.


De son côté, la Présidente de la FIDH, Mme Souhayr Belhassen, qui est tunisienne, a montré avec fierté aux journalistes son doigt présentant une trace d’encre, signe de son vote, dimanche dans son pays, à l’élection de l’Assemblée constituante.  « Je suis une militante des droits de l’homme heureuse, car c’est la première fois qu’un pays arabe voué à l’indignité est parvenu à consacrer les slogans de la révolution du Printemps arabe, à savoir la démocratie, la liberté et la dignité », a-t-elle déclaré.


Pour autant, alors que le Printemps arabe a mis fin à des régimes dictatoriaux, le bain de sang se poursuit notamment en Syrie, en Egypte, au Yémen ou encore au Bahreïn, a-t-elle regretté.  Mme Belhassen a dit garder espoir, car, selon elle, « l’ombre de la révolution dans les pays arabes est en train de s’étendre au monde, comme c’est le cas en Chine, au Sénégal et même à Wall Street ».


La Présidente de la FIDH a ainsi lancé un avertissement aux régimes dictatoriaux, soulignant que la répression ne pouvait plus constituer un gage de stabilité.


Appuyant les observations du rapport de l’OMCT, le Directeur du Centre de Damas pour les études sur les droits de l’homme, M. Radwan Ziadeh, a, pour sa part, affirmé que les violations des droits de l’homme en Syrie étaient « massives » et nécessitaient une mobilisation de la communauté internationale, et plus particulièrement du Conseil de sécurité de l’ONU auquel il a demandé de voter une résolution.


« Tout retard du Conseil de sécurité en vue d’adopter une résolution contre la Syrie rend la situation davantage critique », a prévenu M. Ziadeh, indiquant que près de 3 000 personnes avaient été tuées et 30 000 autres emprisonnées depuis le début de la contestation.


* A/66/262


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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