Conférence de presse du Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ian Martin
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LA LIBYE, M. IAN MARTIN
« Aujourd’hui est un jour historique pour la Libye », a déclaré, au cours d’une vidéoconférence qu’il donnait à midi* depuis Tripoli, le Représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays, dans la foulée de l’annonce, par le Conseil national de transition (CNT), de la mort du colonel Mouammar Al-Qadhafi.
« Je ne suis pas en mesure de préciser les circonstances dans lesquelles l’ancien dirigeant libyen a été tué à Syrte », a dit M. Ian Martin, qui dirige à Tripoli la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), avant d’ajouter: « J’attends d’en être informé par le CNT ». Le Président du Conseil exécutif du CNT, M. Mahmoud Jibril, a indiqué de son côté que l’annonce de la « libération totale » de la Libye sera faite au plus tard demain.
Le CNT pourra dès lors envisager la formation d’un gouvernement transitoire chargé de rédiger un projet de constitution et d’organiser des élections générales, s’est félicité M. Martin. Saluant le peuple libyen pour avoir pris son destin en main, le Représentant spécial a tenu à rappeler le rôle déterminant que jouent les Nations Unies depuis le début du conflit, en particulier dans son interaction avec la société civile et le CNT. Ce dernier a demandé aux Nations Unies une assistance dans des domaines aussi divers que la justice internationale, la promotion du dialogue et de la réconciliation ou encore l’expertise constitutionnelle, et bien évidement l’aide humanitaire.
Le Gouvernement de transition aura huit mois pour élaborer un projet de constitution, a poursuivi M. Martin, qui a confirmé qu’il y avait un débat en cours au sein du CNT pour déterminer si ce texte se baserait sur la charia ou non. La Libye de l’après-Qadhafi sera un pays doté « d’un sens aigu des responsabilités et respectueux des droits de l’homme, de la transparence et de la responsabilité », a-t-il assuré.
Le Représentant spécial a rappelé qu’il avait lancé des appels répétés au CNT pour qu’il mette le plus rapidement fin au conflit, qui l’opposait aux forces partisanes du colonel Qadhafi, et s’engage sur la voie de la réconciliation. Toutes les troupes ralliées au CNT ont été exhortées à respecter les droits de l’homme, a-t-il insisté.
Outre la formation d’un gouvernement, le CNT doit répondre maintenant à de nombreux défis, comme par exemple l’absence d’un système judiciaire capable de réexaminer le dossier de nombreux détenus dans les prisons libyennes, a-t-il dit. L’actuel Ministre de la justice du CNT travaille à un train de mesures pour réformer ce secteur, a indiqué M. Martin, qui a estimé que la volonté de juger les auteurs de crimes graves était manifeste.
Interrogé sur les préoccupations émises concernant la circulation illicite, dans la région et, en particulier au Soudan, d’armes provenant des stocks de l’ancien régime libyen, le Chef de la MANUL a assuré que tout avait été fait pour sécuriser les armes chimiques et matériaux nucléaires, mais que des informations semblaient attester que d’autres types armes avaient passé la frontière.
Tout en assurant le maintien de la présence des Nations Unies dans les mois à venir, M. Martin a déclaré qu’il ne pensait pas qu’elle serait forcément nécessaire à long terme, surtout en ce qui concerne l’assistance humanitaire. Il a par ailleurs répondu que le Conseil de sécurité aurait sans doute l’occasion de se pencher sur l’évolution de la situation en Libye, notamment pour revoir le régime des sanctions applicables à un certain nombre de personnalités libyennes, dont le colonel Qadhafi faisait partie.
* heure de New York
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