Conférence de presse du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX OPÉRATIONS
DE MAINTIEN DE LA PAIX, M. HERVÉ LADSOUS
Le nouveau Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Hervé Ladsous, a tenu aujourd’hui sa première conférence de presse au Siège de l’Organisation, assurant qu’il n’avait pas de plan préétabli et qu’il abordait ses nouvelles fonctions dans un esprit de dialogue et de partenariat avec tous les acteurs du maintien de la paix.
Au niveau opérationnel, M. Ladsous a insisté sur la nécessité de resserrer encore les liens avec les organisations régionales et les agences des Nations Unies, alors que le maintien de la paix est exposé à un environnement souvent hostile et à la menace grandissante de groupes non étatiques.
Il y a à peine trois jours, trois de nos collègues ont été tués au Darfour et un total de 86 personnels du maintien de la paix ont péri dans le cadre de leurs fonctions depuis le début de l’année, a-t-il rappelé, assurant qu’il ne ferait aucun compromis sur la question de la sécurité et de la protection des personnels des Nations Unies.
Saluant le « courage immense » et le « talent » des 120 000 personnels déployés actuellement dans 16 opérations de maintien de la paix dans le monde, dont 27 000 civils, il a souhaité que le Département continue d’investir dans leurs compétences et leurs connaissances.
Parallèlement au secteur opérationnel, M. Ladsous a souligné la nécessité de continuer à réfléchir aux moyens d’affiner le maintien de la paix, affirmant qu’il entendait y faire plusieurs réformes et en développer les capacités pour mieux aider les pays à construire des institutions policières et judiciaires solides, et à mieux protéger les droits de l’homme dans leur ensemble, ceux des enfants et des femmes en particulier.
Le XXIe siècle n’a pas vu les menaces diminuer, a-t-il souligné, et dans ce contexte, le maintien de la paix, qui est l’une des activités phares des Nations Unies, sinon la principale, a un rôle essentiel à jouer. Il a notamment salué les récents succès remportés en Côte d’Ivoire, « une victoire de la démocratie grâce aux Nations Unies et à leurs personnels de maintien de la paix », ainsi qu’au Soudan et au Soudan du Sud.
C’est d’ailleurs dans ces deux derniers pays qu’il effectuera sa première visite officielle dans deux semaines, avant de se rendre à Addis-Abeba pour rencontrer l’Union africaine.
M. Ladsous a reconnu que de nombreuses difficultés persistaient au Soudan et au Soudan du Sud, à la fois dans les liens avec les autorités, notamment pour l’obtention des visas, des autorisations de vols ou de circulations sur les routes, et en matière de sécurité. Une fois la saison des pluies terminée, les mouvements de population vont reprendre et de nouveaux problèmes risquent de survenir, a-t-il prévenu.
Il a néanmoins salué deux évènements positifs récents: l’acceptation par le Soudan du Sud du principe d’une Mission des Nations Unies dans le pays (MINUSS), et la rencontre entre les Présidents du Soudan et du Soudan du Sud, témoignage de leur volonté de travailler ensemble. Répondant à la question d’un journaliste sur la possible participation du Japon à la MINUSS, il a estimé que cette dernière serait extrêmement bienvenue, notamment en matière d’ingénierie.
Il a aussi souligné l’importance de la réforme du secteur de la sécurité pour une consolidation de la paix efficace, rappelant que 14 000 personnels du maintien de la paix exercent actuellement dans la police ou dans la formation de forces de police dans les pays accueillant des missions des Nations Unies.
Alors que le maintien de la paix a atteint l’amplitude la plus élevée de son histoire, M. Ladsous a été interrogé sur un possible risque de saturation de ses capacités. Il a reconnu que dans un contexte de contraintes financières, il était nécessaire de faire preuve d’efficacité et de parfois recourir à des coupes, mais a soutenu que le concept de saturation était relatif.
Il a rappelé que le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) recommandait au Conseil de sécurité de réduire sa Mission en Haïti (MINUSTAH) au niveau d’avant le séisme. C’est une décision qui appartient au Conseil mais nous pensons que c’est possible, a-t-il dit, soulignant l’attachement du Gouvernement haïtien et de la population à la Mission.
Interrogé sur le scandale sexuel récent impliquant un contingent du maintien de la paix fourni par l’Uruguay en Haïti, il a assuré que la possible réduction de la Mission n’avait aucun rapport avec ces « évènements immondes ». Les autorités uruguayennes ont pris les choses en main et suivent ces affaires au niveau de leurs institutions de justice militaire et pénale, a-t-il dit.
Concernant la Libye, il a noté que les nouvelles autorités du pays n’avaient pas manifesté le désir d’accueillir une opération militaire. Ce qu’elles souhaitent, c’est une Mission des Nations Unies compacte qui les aide à mettre en place leurs nouvelles institutions, notamment des conseillers dans le domaine de l’état de droit.
M. Ladsous, qui a exercé de nombreuses fonctions diplomatiques pour le Gouvernement de la France, a enfin été interrogé sur plusieurs de ses déclarations faites par le passé et sur son sentiment concernant la démission de la Ministre des affaires étrangères de la France, Michèle Alliot-Marie, dont il était Directeur de cabinet à l’époque. Je ne m’exprimerais pas sur des questions personnelles, a-t-il dit. J’ai été fier de travailler pour mon gouvernement dans toutes les fonctions que j’ai occupées, mais aujourd’hui mes devoirs et ma loyauté sont avec le Secrétaire général.
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