Conférence de presse de Mme Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, sur ses visites au Nigéria et en Éthiopie
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DE MME VALERIE AMOS, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ADJOINTE DES NATIONS UNIES AUX AFFAIRES HUMANITAIRES, SUR SES VISITES AU NIGÉRIA ET EN ÉTHIOPIE
Invitée du Point de presse aujourd’hui, Mme Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence du système de l’ONU, a fait aujourd’hui à la presse un compte rendu des voyages qu’elle vient d’effectuer au Nigéria et en Éthiopie.
Mme Amos a salué le rôle croissant du Nigéria dans les affaires internationales, le Nigéria étant « le quatrième plus grand contributeur de personnels militaires et de police aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies ». Elle a également signalé la participation de ce pays dans le domaine humanitaire, le Nigéria ayant fait une contribution de 100 000 dollars au Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF), ainsi qu’une contribution généreuse l’an dernier en faveur d’Haïti après le tremblement de terre. Le Nigéria était déjà lui-même bénéficiaire de l’aide du CERF, ayant reçu des fonds pour combattre des épidémies de méningite, en 2009, et pour traiter des cas d’empoisonnement au plomb, en 2010. Le pays est maintenant également un donateur, s’est félicitée Valerie Amos.
Mme Amos a indiqué qu’au cours de sa visite au Nigéria, elle a rencontré les autorités nigérianes et les membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Elle a discuté, avec eux, des moyens de consolider le partenariat développé entre l’ONU et le Nigéria afin de réduire les risques de catastrophe naturelle et de garantir que le Nigéria soit mieux préparé en cas d’événements ou de sinistres imprévus.
Le Nigéria a aussi accueilli, la semaine dernière, une Conférence régionale ministérielle sur l’assistance humanitaire et sur le déplacement interne en Afrique de l’Ouest, a indiqué la Coordonatrice des secours d’urgence du système de l’ONU. Valerie Amos a exhorté, à cette occasion, tous les pays à ratifier la Convention de Kampala, qui est le premier instrument juridique qui impose des obligations aux États concernant le sort des déplacés internes. Ce texte a le mérite de traiter des causes profondes des déplacements de personnes, a-t-elle estimé, invitant les États à faire tout ce qui est possible pour éviter ces déplacements de personnes et de populations.
« Si les parties à un conflit prenaient des mesures pour épargner les civils des effets des hostilités et se conformaient aux principes de distinction et de proportionnalité, comme requis par le droit international humanitaire, on verrait moins de civils fuir leurs maisons dans des conditions de sécurité très relatives », a-t-elle expliqué.
Passant à sa visite en Éthiopie, la Secrétaire générale adjointe a rappelé que ce pays, ainsi que plusieurs autres États d’Afrique de l’Est, subissent actuellement une sécheresse dévastatrice. Au mois de juin, on estimait que 3,2 millions de personnes recevaient une aide alimentaire, et il y en aurait maintenant 4,56 millions, dont 2 millions se trouvent dans le sud-est du pays.
Mme Valerie Amos a indiqué s’être rendue dans la région Somali, où un tiers de la population a besoin d’aide alimentaire et d’assistance autre qu’alimentaire. « J’ai rencontré le président de la région ainsi que les communautés affectées », a-t-elle dit. « J’ai aussi parlé à des femmes qui avaient marché pendant cinq heures pour recevoir des soins de santé et une aide alimentaire ». Elle a averti qu’un nombre de plus en plus élevé d’enfants souffrent de malnutrition, que le bétail périt, et que la population n’a plus de soutien ou de moyens de survie économique. Elle a aussi insisté sur les incidences du manque d’eau sur la vie quotidienne des populations.
L’Éthiopie accueille en outre de plus en plus de réfugiés fuyant l’État de la Somalie, a poursuivi Mme Valerie Amos. Un camp ouvert il y a seulement quelques semaines a déjà atteint sa capacité maximale d’accueil, a-t-elle dit. Elle a indiqué que 54 000 réfugiés sont déjà arrivés cette année, au rythme de 1 700 personnes par jour.
« Les effets de la sécheresse vont durer au moins jusqu’à la fin de l’année, et la situation dans les zones affectées va se dégrader », a-t-elle prévenu. S’il faut faire maintenant tout ce qui est possible en vue de faire face au drame en cours, a estimé Mme Amos, il faut aussi planifier pour le long terme afin d’aider les personnes à reconstruire leurs vies lorsque la situation s’améliorera. Elle a mis l’accent sur l’importance d’améliorer l’accès à l’eau, en particulier en développant des moyens durables de récolter l’eau de pluie, surtout dans les zones à risque, pour arriver à rendre les gens moins dépendants des moyens actuels d’acheminement de l’eau qui sont « coûteux et non durables ». Les communautés doivent aussi avoir un meilleur accès aux services de santé pour prévenir les maladies, a-t-elle ajouté.
Remerciant les donateurs qui versent des dons en faveur de la corne de l’Afrique, Mme Amos les a appelés à poursuivre et à augmenter leur niveau de générosité. « Il faut aussi adopter une approche unifiée pour mener les efforts de secours, afin qu’on ne revoit pas se remettre en place le genre de conditions de pénurie alimentaire que le pays avait connues dans les années 1990 », a préconisé Mme Valerie Amos.
« L’Éthiopie demeure un grand pays qui est, dans l’ensemble, sur la bonne voie en termes de développement », a conclu la Secrétaire générale adjointe. Elle a toutefois averti qu’une part non négligeable de la population éthiopienne reste très vulnérable aux catastrophes naturelles, comme la sécheresse, et que les gens ont besoin de recevoir une aide pour faire face aux crises qui les affectent.
Mme Amos a enfin signalé que le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a convoqué une réunion interagences onusiennes, qui se tiendra demain, pour examiner la réponse de l’ONU à la situation qu’elle venait de décrire et identifier ce qu’il reste à faire en vue de mettre fin à la crise dans la corne de l’Afrique.
Répondant aux questions des journalistes, Mme Valerie Amos a précisé qu’elle avait discuté avec le Gouvernement éthiopien de la nécessité de faciliter et de sécuriser l’accès des organisations et personnels humanitaires aux populations. Elle a par ailleurs reconnu que des tensions existaient depuis longtemps entre le Nord et le Sud du pays, du fait de questions religieuses.
En ce qui concerne sa visite au Nigéria, Mme Valerie Amos a indiqué ne s’être rendue que dans la capitale, Abuja, et n’avoir pas pu faire personnellement de constatations concernant la situation du pays sur le terrain.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel