Conférence de presse sur le lancement du rapport phare d’ONU-Femmes « les progrès des femmes à travers le monde: en quête de justice »
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DU RAPPORT PHARE D’ONU-FEMMES
« LES PROGRÈS DES FEMMES À TRAVERS LE MONDE: EN QUÊTE DE JUSTICE »
Dans son premier rapport mondial publié aujourd’hui et intitulé « Les progrès des femmes à travers le monde: En quête de justice », l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, ONU-Femmes, appelle à mettre en œuvre des lois qui protègent davantage les femmes et à placer celles-ci en première ligne dans le domaine du maintien de l’ordre et de la justice, a expliqué ce matin Mme Michelle Bachelet, Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d’ONU-Femmes.
Accompagnée de l’auteure principale du rapport, Mme Laura Turquet, et de la première femme haut-magistrat au Botswana, Mme Unity Dow, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes a fait part des résultats d’un rapport qui analyse la situation des femmes dans 139 pays et territoires et constate l’écart trop fréquent entre loi et mise en œuvre.
Dans chaque région du monde, a indiqué Mme Bachelet, il existe des lois discriminatoires à l’encontre des femmes ou des lacunes dans la mise en œuvre des lois censées leur assurer une protection. Elle a ajouté que les systèmes d’aide judiciaire sont souvent insuffisants pour répondre aux attentes des femmes.
« Or nous savons que les lois peuvent faire changer les attitudes et servir les intérêts des femmes », a-t-elle souligné, citant notamment les lois qui permettent aux femmes de demander la citoyenneté, d’obtenir un divorce ou de réclamer la propriété d’une terre.
En examinant les systèmes juridiques dans le monde, nous avons constaté que les deux tiers des pays ont adopté des lois interdisant la violence au foyer, ce qui représente une grande avancée par rapport à il y a 10 ans. Mais les lois doivent être appliquées dans la pratique, a relevé la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, en préconisant le recrutement de davantage de femmes policières. Les femmes, révèle le rapport, déposent plus facilement plainte si elles peuvent le faire auprès des femmes.
Parlementaires, militantes ou juges, les femmes peuvent faire progresser le respect de leurs droits, ressort-il du rapport. Il faut s’attacher en particulier à faire entendre la voix des femmes dans les systèmes juridiques fondés sur la coutume ou la religion. La Directrice exécutive d’ONU-Femmes a cité les exemples du Burundi, de l’Équateur, du Mexique ou encore du Pakistan, où la culture ou la religion ne peut pas être utilisée pour justifier la discrimination ou l’injustice basée sur le genre.
La Secrétaire générale adjointe s’est félicitée de ce que le rapport établisse non seulement un diagnostic mais apporte aussi des solutions qui ont fait leur preuve. Les recommandations visent à mettre en place des lois contre la violence à l’égard des femmes, assurer un bon accès des femmes au système judiciaire, leur permettre de faire entendre leur voix dans les processus de prise de décisions et leur donner accès à des emplois décents, à la propriété foncière et à la justice dans les situations postconflit.
La première femme juge au Botswana, Mme Unity Dow, a préféré diviser le rapport en trois thèmes: à savoir la recherche de la justice à la maison, dans la rue et sur le lieu de travail. Les gouvernements réalisent que la maison n’est pas aussi sûre qu’on le croie et que, dès lors, ils ont une responsabilité en la matière. Pour ce qui est de la violence dans la rue et au travail, Mme Dow a souligné l’importance des lois qui punissent le viol et le harcèlement.
Pour la juge, il faut arriver à un stade où une petite fille ne se dira pas que le fait d’être une femme constitue un obstacle dans la vie. « Nous saurons que ce rêve se réalisera quand on pourra compter le nombre d’hommes qui estiment que nettoyer le bout du nez d’un bébé est aussi important que de marcher sur la lune ».
Ajoutant à ce qui a été dit, l’auteure du rapport, Mme Laura Turquet, a indiqué que dans les pays qui n’ont pas de lois contre la violence, il y a deux fois plus de personnes convaincues que cette violence est acceptable. S’agissant des droits de succession, elle a donné l’exemple du Népal où une réforme juridique a été lancée au début des années 90. Mais ce n’est que lorsque des mesures incitatives ont été prises au plan fiscal pour favoriser le transfert de terres aux femmes que le nombre de ces transferts a été multiplié par 3. Elle a également cité le cas de la Suède qui a pris des mesures pour inciter les pères à prendre leurs congés-paternité.
ONU-Femmes recommande aux gouvernements d’investir dans « des guichets uniques qui réunissent en un seul lieu les services judiciaires, juridiques et de santé, et de réduire le nombre d’étapes qu’une femme doit franchir pour accéder à la justice, comme en Afrique du Sud, a indiqué Mme Laura Turquet.
Ancienne Présidente du Chili, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes s’est enorgueillie du fait que la région d’Amérique latine et des Caraïbes compte trois Présidentes, en Argentine, au Brésil et au Costa Rica, et deux femmes Premiers Ministres, à Trinité-et-Tobago et à Saint-Martin.
Michelle Bachelet a néanmoins reconnu que la représentation des femmes en politique stagne à 22% alors que l’objectif international est de 30. L’autre source de préoccupation dans la région est le travail non rémunéré des femmes, a-t-elle ajouté.
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