En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse de M. Mark Bowden, Coordonnateur de l’action humanitaire pour la Somalie

29/06/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. MARK BOWDEN, COORDONNATEUR DE L’ACTION HUMANITAIRE POUR LA SOMALIE


Le Coordonateur de l’action humanitaire pour la Somalie a prévenu que si l’on ne répond pas rapidement à la situation de plus en plus préoccupante dans ce pays, on sera très vite confronté à la plus grande crise alimentaire que la corne de l’Afrique n’ait jamais connue depuis 20 ans.  Trente pour cent des enfants somaliens souffrent actuellement de malnutrition et ce taux pourrait augmenter de manière significative, a-t-il précisé.


Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, M. Mark Bowden s’est alarmé de l’exode massif de réfugiés sous-alimentés vers les camps au Kenya et en Éthiopie.  La cause principale de la malnutrition, a-t-il expliqué, est la durée de la sécheresse et la hausse spectaculaire des prix de la nourriture.  L’épicentre de la crise est le centre et le sud du pays, passés sous le contrôle des milices Al-Shabab, qui s’opposent à l’aide alimentaire.


Le défi qui se pose est de renforcer les programmes d’aide dans ces régions, de réfléchir à de nouveaux moyens d’acheminer l’aide et de dissuader les mouvements migratoires qui exposent des populations sous-alimentées à des risques supplémentaires, a souligné le Coordonnateur.  La capacité des institutions humanitaires à livrer une aide alimentaire dans le sud du pays reste pour le moment extrêmement limitée, a-t-il noté.


Si cela reste difficile, il est cependant possible d’acheminer l’aide en Somalie, a affirmé M. Bowden.  Encore faut-il, a-t-il dit, que l’appel lancé en faveur de ce pays soit totalement financé, alors qu’il stagne jusqu’à présent à hauteur de 40%.  Les prix des denrées alimentaires ont, de leur côté, augmenté de 270% en l’espace d’un an, a annoncé le Coordonnateur, soulignant que cette hausse était due aussi bien à des récoltes désastreuses qu’à l’impact durable de la crise alimentaire mondiale.


« Nous devons agir maintenant sous peine de voir la situation s’aggraver encore », a insisté le Coordonnateur.  Il est certain que le conflit qui sévit dans le pays complique tragiquement les choses, a reconnu M. Bowden en réponse à une question, avant de préciser que les milices Al-Shabab, si elles n’étaient pas opposées à l’aide humanitaire en général, refusaient spécifiquement l’aide alimentaire.  M. Bowden a précisé que la plupart des civils tués dans le conflit l’ont été par les milices Al-Shabab, et le nombre de pertes en vies humaines a été plus élevé ces deux derniers mois qu’il ne l’a été auparavant.


Le Coordonnateur a, en revanche, affirmé qu’il n’y avait aucun lien entre l’inflation que connaissent les produits alimentaires et le phénomène de la piraterie, dans la mesure où l’essentiel de l’aide alimentaire est acheminée par voir terrestre depuis le Kenya.  Il a, par ailleurs, assuré qu’il n’avait aucune information relative à des supposées distributions de vivres par des pirates.


Quant au Gouvernement fédéral de transition, il n’exerce d’autorité véritable que sur Mogadiscio, où les prix des denrées alimentaires sont sensiblement plus bas que dans le reste du pays, a ajouté le Coordonnateur.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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