Conférence de presse de Radhika Coomaraswamy, Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE RADHIKA COOMARASWAMY, REPRÉSENTANTE SPÉCIALE POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS
De retour du Tchad, Mme Radhika Coomaraswamy, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a salué, cet après-midi, les progrès accomplis depuis sa dernière visite, en 2008, pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation des enfants dans les Forces de sécurité de ce pays, tout en signalant les difficultés qui restent à y surmonter.
La Représentante spéciale, qui s’exprimait devant la presse au Siège des Nations Unies, s’est rendue dans l’est du Tchad ainsi que dans la capitale, N’Djamena, où elle a participé à la signature d’un plan d’action entre le Gouvernement tchadien et les Nations Unies pour la libération de tous les enfants qui ont un lien avec l’Armée nationale tchadienne (ANT) et avec les Forces de sécurité associées.
L’objectif de ce plan est d’adopter des mesures concrètes qui, une fois mises en œuvre, feront en sorte que le Tchad puisse être rayé de la liste du Secrétaire général qui recense les parties recrutant et utilisant encore des enfants soldats. L’ANT et des groupes récemment intégrés dans ses effectifs figurent en effet sur cette liste, a précisé Radhika Coomaraswamy.
La mise en œuvre du plan qu’elle a évoqué exige l’identification et la libération des enfants recrutés, ainsi que l’adoption de mesures de réintégration, a-t-elle expliqué. Elle a salué l’engagement du Gouvernement du Tchad à le mettre en œuvre et a souligné l’importance de l’aide de la communauté internationale en ce qui concerne la réintégration des enfants ex-combattants dans la société et la vie civile, un domaine qui souffre cruellement d’un manque de financements.
On compte, à ce jour, 1 005 enfants démobilisés, a signalé la Représentante spéciale du Secrétaire général. Ces enfants sont envoyés dans des centres où ils reçoivent une formation, avant d’être renvoyés dans leurs familles, a-t-elle indiqué. La difficulté qu’il nous faut surmonter reste celle du financement des programmes qui leur sont destinés, a-t-elle souligné.
Elle a aussi mentionné que les Nations Unies avaient été autorisées à accéder aux installations militaires tchadiennes, afin de vérifier qu’il n’y a plus d’enfants dans les rangs de l’armée. Bien qu’elle n’ait personnellement, pas eu accès à ces installations, elle a précisé que l’ONU compte y effectuer des visites surprises. Signalant que certains enfants, démobilisés par les groupes rebelles, retournent dans leurs villages sans être intégrés à un processus formel, la Représentante spéciale du Secrétaire général a précisé qu’il fallait aussi prévoir des programmes de réintégration à leur attention.
La situation qui règne dans l’est du pays et dans les camps a semblé plus stable et plus sûre, a indiqué Mme Coomaraswamy en la comparant à ce qu’elle était lors de sa dernière visite, il y a deux ans. Si elle a regretté que le recrutement d’enfants soit toujours pratiqué dans cette région, elle a assuré que ce problème était beaucoup moins répandu qu’avant. En outre, depuis le début de l’année, aucun recrutement d’enfant n’a été signalé, s’est-elle réjouie.
Radhika Coomaraswamy a dit qu’elle s’était cependant sentie effrayée par certaines constances, et notamment par le fait que dans certaines zones, certains crimes peuvent être perçus comme relevant d’une pratique culturelle. Elle a indiqué qu’elle en parlerait à son homologue, Mme Margot Wallström, Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés.
Une autre source de préoccupation pour Mme Coomaraswamy provient de l’éducation à donner aux enfants libérés des rangs des combattants. Il faut leur trouver un nouveau cadre de vie, faute de quoi ils sont livrés à eux-mêmes, a-t-elle prévenu. Elle a dit qu’elle encourageait, à cet égard, le Gouvernement du Tchad à allouer à ce secteur une part suffisante de son budget.
La Représentante spéciale du Secrétaire général a également fait part de son inquiétude concernant les zones frontalières du Tchad avec le Soudan et la République centrafricaine. Des rumeurs circulent en matière de sécurité et c’est pourquoi nous souhaitons que cette zone soit mieux surveillée. Elle a précisé que l’Union africaine espère y envoyer une force de sécurité qui sera déployée par les trois pays concernés.
Au cours de sa visite sur le terrain, qui a duré une semaine, du 12 au 19 juin, Mme Coomaraswamy a notamment rencontré le Président du Tchad, M. Idriss Deby Itno, le Ministre de la défense, le Ministre de l’aide sociale, le Vice-Ministre des affaires étrangères, ainsi que des représentants d’organisations non gouvernementales et des enfants vivant dans les camps au Tchad.
Elle a aussi eu l’occasion d’apprécier le travail accompli sur le terrain par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et son représentant résident, ainsi que par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et par son Coordonnateur.
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