En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse sur les maladies non transmissibles

20/06/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES MALADIES NON TRANSMISSIBLES


Un groupe d’experts a engagé, ce matin, les États Membres à s’attaquer au cancer, au diabète, aux accidents cardiovasculaires et aux problèmes respiratoires chroniques, des maladies non transmissibles qui se muent en « véritable défi du XXIe siècle ».  Ces maladies tuent prématurément 8 millions de personnes chaque année et seront, d’ici à 2030, la principale cause des décès en Afrique.


Les experts, qui intervenaient dans le cadre d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU à New York, ont notamment appelé les États Membres à bien se préparer à la Réunion de haut niveau sur les maladies non transmissibles qui doit se tenir du 19 au 20 septembre à New York, à l’initiative du Premier Ministre de Trinité-et-Tobago.


Les experts ont réclamé un document final « concis et orienté vers l’action » et la création d’un organe de suivi.


M. David Bloom, Professeur d’économie et de démographie à l’Université de Harvard, a vu une « tempête parfaite » à l’horizon, due à la conjonction entre la croissance démographique et du vieillissement de la population, d’une part, et l’augmentation de la consommation de tabac et d’alcool, de l’inactivité physique et de l’obésité, d’autre part, sans compter une mauvaise alimentation, riche en calories mais faible en valeur nutritive.


M. Bloom a rappelé que selon les estimations, le coût du traitement des cancers diagnostiqués, en 2010, s’élèvent à 300 milliards de dollars, tandis que les coûts pour le traitement du diabète et du cancer du sein, entre 2005 et 2030 devraient avoisiner les « 35 000 milliards de dollars ».


Pour sa part, le Représentant permanent de Trinité-et-Tobago, M. Rodney Charles, a relevé que 80% des décès imputables aux maladies non transmissible ont lieu dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.  Ces maladies ne font que perdurer les cycles de la pauvreté et entravent le développement des pays.


L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne dit pas autre chose lorsqu’elle avance que quatre groupes de maladies en particulier, à savoir les cancers, le diabète, les accidents cardiovasculaires et les problèmes respiratoires chroniques, posent des défis notables en matière de macroéconomie et de développement, compte tenu des frais de santé qu’elles supposent.


« La Communauté des Caraïbes (CARICOM) a pris conscience des limites de l’approche régionale pour répondre à ce problème », a constaté le Représentant permanent de Trinité-et-Tobago.  L’accès à une nourriture saine, à la technologie médicale et aux traitements exigent une solidarité et un engagement pris au niveau mondial, a-t-il insisté.


Le Président-Directeur général de l’American Cancer Society, M. John Seffrin, a souligné les effets de ces maladies sur les systèmes de santé des pays en développement déjà accaparés par le fardeau des maladies transmissibles. 


Pourtant, s’est insurgé M. Seffrin, moins de 3% de l’assistance au secteur de la santé sont alloués à ces maladies dont les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne tiennent même pas compte.


« Pourquoi est-il politiquement acceptable de voir un enfant obèse mais politiquement inacceptable de voir un enfant affamé ou malnutri?  Pourquoi serait-il plus politiquement acceptable de voir une femme mourir d’un cancer du col de l’utérus que du VIH/sida? », s’est-il emporté.


« Nous sommes devant un problème économique », a estimé le Professeur d’économie et de démographique de Harvard, en attirant l’attention sur une étude récente qui montre que près de 700 patrons d’entreprises réalisent déjà que les maladies non transmissibles auront un impact négatif sur les chiffres d’affaires, au cours des cinq prochaines années.


Ces maladies, qui rongent le capital humain, ont un réel impact sur le progrès économique, a-t-il souligné. « Il y a ceux qui argueront que le comportement résulte d’un choix personnel », a commenté à son tour Mme Cary Adams, Présidente-Directrice générale de l’Union internationale de lutte contre le cancer. 


Mais, a-t-elle dit, les gouvernements ont leur rôle à jouer dans l’éducation de nos enfants, la taxation du tabac ou le contrôle du secteur de l’industrie de l’alimentation et des boissons.


« Le tabagisme fera un milliard de morts au XXIe siècle si on ne réagit pas », a prévenu Mme Adams. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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