Conférence de presse de Catherine Bragg, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE CATHERINE BRAGG, SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE AUX AFFAIRES HUMANITAIRESET COORDONNATRICE ADJOINTE DES SECOURS D’URGENCE
Invitée du Point de presse aujourd’hui, après sa récente visite en République démocratique du Congo, Mme Catherine Bragg, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, a constaté, face à la presse, les difficultés que rencontrent les organisations et travailleurs humanitaires pour répondre aux besoins du peuple congolais, du fait de l’insécurité et de l’éloignement des personnes et des populations dans le besoin.
Mme Bragg a indiqué qu’au début du mois de juin, elle s’est rendue dans certaines des zones les plus troublées de la République démocratique du Congo, notamment au Sud-Kivu et dans la Province orientale, « où la violence, les déplacements, la grande pauvreté et la peur affectent toujours les civils congolais ».
« Je suis particulièrement préoccupée par le sort des milliers de personnes qui vivent dans la crainte d’une attaque par des groupes armés qui tuent, mutilent, violent, kidnappent, pillent et incendient les maisons », a-t-elle dit. Elle a souligné la vulnérabilité particulière des personnes et des groupes qui ont dû fuir leurs foyers et se trouvent dans des régions éloignées, car il est très difficile en pratique de leur fournir l’aide et l’assistance dont elles ont besoin.
Mme Bragg a dit qu’à Dungu, par exemple, elle a rencontré des familles déplacées qui sont hébergées dans le camp de Linakofo, sans espoir de rentrer chez elles dans un avenir proche. Ces familles et des milliers d’autres sont victimes de la violence aveugle des groupes armés, a-t-elle déploré, citant notamment à cet égard l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et les autres groupes qui s’en inspirent.
Dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, Mme Bragg a signalé qu’1,2 million de personnes sont toujours déplacées à cause des attaques et de l’insécurité. Ces déplacements poussent les gens à aller vers des régions de plus en plus éloignées, lesquelles sont très difficiles d’accès à cause non seulement de l’insécurité, mais aussi du manque de routes et autres voies de communication, a-t-elle expliqué.
« À Bunia, des humanitaires et des Casques bleus m’ont parlé des difficultés qu’ils rencontrent lorsqu’ils tentent de fournir aide et protection », a-t-elle poursuivi. « L’insécurité les empêche d’atteindre environ 30% des personnes dans le besoin. »
La situation évolue cependant, a indiqué Mme Bragg, en se basant sur ce qu’elle a constaté dans certaines parties de l’est de la RDC. Elle a précisé que des actions humanitaires massives ont permis de répondre aux besoins humanitaires des populations, comme en témoigne le retour de 600 000 personnes dans le Sud-Kivu.
Mme Bragg a expliqué que la RDC est un vaste pays où il est difficile de se déplacer d’un point à un autre, ce qui rend la tâche difficile pour les humanitaires. Elle a précisé, en outre, que de plus en plus de personnes se trouvent dans des régions éloignées, notamment dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, dans la Province Orientale et dans la province de l’Équateur. Ce sont des zones où la population civile est devenue la proie des groupes armés.
En tant qu’humanitaires, on ne peut pas faire grand chose en ce qui concerne les groupes armés et l’Armée de résistance du Seigneur, a observé Mme Bragg. Mais, a-t-elle ajouté, « nous pouvons prendre des mesures qui améliorent la situation désastreuse de la population » a-t-elle ajouté. Avec nos partenaires humanitaires, nous devons revoir notre analyse de la sécurité et rechercher les moyens qui nous permettent de rester sur le terrain. Un meilleur accès aux populations dans le besoin nous permettent de mieux comprendre la situation et de mieux connaître le niveau et le type des besoins qui se posent à elles ce, afin d’apporter une meilleure réponse.
La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires du système de l’ONU a ensuite mentionné les domaines dans lesquels la communauté internationale peut s’impliquer davantage pour contribuer à la stabilité de la situation dans laquelle se trouve la population. Elle a cité, en premier lieu, les efforts de stabilisation et les initiatives de développement qui devraient être intensifiés, notamment pour permettre aux organisations humanitaires d’atteindre les zones les plus éloignées. Les priorités sont la construction de routes, et la promotion des écoles et des systèmes d’approvisionnement en eau, a-t-elle dit.
En deuxième lieu, les gouvernements devraient augmenter la présence de l’administration locale et de la police dans les zones éloignées, ce qui implique d’abord d’améliorer la capacité de la police nationale et de l’armée, a dit Mme Bragg en estimant que la communauté internationale doit assister le Gouvernement de la RDC dans ces efforts.
Enfin, Mme Bragg a invité la Mission des Nations Unies pour la stabilisation des Nations Unies en RDC (MONUSCO) et la communauté humanitaire à reproduire les bonnes pratiques des dernières années, qui ont permis de stabiliser la situation dans certaines parties des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et dans le district d’Ituri, ainsi que dans les régions éloignées de la Province orientale and dans les zones excentrées du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Répondant aux questions des journalistes, Mme Bragg a reconnu la nécessité d’augmenter la présence des Casques bleus dans plusieurs régions de la RDC, comme le demandent les organisations non gouvernementales. Cela doit se faire par la réaffectation des contingents de soldats, et non pas en augmentant leur nombre dans le pays, a-t-elle précisé.
Elle a aussi reconnu que le retrait des hélicoptères de combat de la MONUSCO par les États qui les avaient fourni à la Mission était regrettable: « Mais ce n’est pas une surprise », a-t-elle précisé. C’est au Gouvernement et à l’État de la RDC que revient la principale responsabilité de protéger les civils, a-t-elle expliqué.
S’agissant de l’escorte militaire dont pourraient bénéficier les organismes humanitaires, elle a prévu que certaines organisations en demanderait une, mais que ne le feraient pas.
La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires a, par ailleurs, assuré que l’ONU « n’évacuait » pas son personnel de la RDC. Une partie du personnel international fait l’objet d’un transfert, a-t-elle indiqué. Elle a précisé que les activités humanitaires se poursuivaient dans le pays, même si elles sont actuellement limitées.
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