Conférence de presse de responsables du maintien de la paix à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des Casques bleus
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE RESPONSABLES DU MAINTIEN DE LA PAIX À L’OCCASION DE
LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DES CASQUES BLEUS
À l’occasion de la célébration de la Journée internationale des Casques bleus, une conférence de presse a été organisée cet après-midi au Siège des Nations Unies, à New York, au cours de laquelle un groupe d’experts a fait le point sur les activités de l’ONU en matière de renforcement du respect de l’état de droit dans les pays en situation postconflit.
« Le respect de l’état de droit est essentiel. Plus vite les institutions existant en la matière sont capables de fonctionner et plus vite les missions de maintien de la paix peuvent se retirer », a indiqué M. Dmitry Titov, Sous-Secrétaire général à l’état de droit et aux institutions chargées de la sécurité.
Il a notamment fait savoir qu’actuellement, 65 000 membres du personnel des opérations de maintien de la paix de l’ONU (OMP) participent à la rénovation et au renforcement des systèmes de justice pénale dans des pays sortant de conflit, que Ce soit en Côte d’Ivoire, au Sud-Soudan, au Timor-Leste, ou encore dans le sud du Liban, en travaillant au plan national, avec un certain nombre d’acteurs afin d’évaluer les besoins qui se posent à court, moyen et long termes aux communautés locales.
« L’ONU s’efforce d’édifier les institutions qui rendront possible la résolution d’éventuels conflits », a indiqué M. Titov. Mais le respect de l’état de droit dépend avant tout de la société civile et ne peut pas être imposé de l’extérieur », a-t-il précisé. « Sans respect de l’état de droit, il ne peut y avoir de paix, et sans paix, il ne peut y avoir de respect de l’état de droit », a-t-il ajouté, paraphrasant Alain Le Roy, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.
Mme Ann-Marie Orler, Conseillère pour les questions de police, et Directrice de la Division de la Police des Nations Unies, a ensuite fait le point sur les activités des 14 000 officiers de police de l’ONU qui sont déployés aujourd’hui à travers le monde afin de renforcer les capacités des polices nationales des pays où ils sont en mission de travail.
Elle a notamment évoqué le travail qu’effectuent les officiers de la police onusienne en Haïti et au Darfour pour sécuriser les camps de réfugiés.
« Notre objectif est de rétablir la confiance envers la police du pays hôte au sein des communautés qu’elle dessert et où cette force s’est précédemment révélée être peu fiable et peu professionnelle », a-t-elle indiqué.
Mme Orler a également précisé qu’à l’heure actuelle, 10% des officiers de police onusiens étaient des femmes et que la Division qu’elle dirige se proposait de porter ce pourcentage à 20% d’ici à 2014.
Mais, le respect de l’état de droit ne se limite pas au seul travail de la police. Il faut s’assurer également du fonctionnement du système judiciaire. C’est ce qu’a déclaré en substance M. Robert Pulver, Chef du Service consultatif du droit pénal et des questions judiciaires. Il a en effet expliqué que dans de nombreux pays en situation postconflit, les suspects étaient souvent arrêtés et détenus indéfiniment sans avoir la possibilité d’avoir recours à un avocat et sans que des enquêtes soient menées sur les affaires dans lesquelles ils étaient incriminés.
« La situation dans les pénitenciers des pays sortant d’un conflit est déplorable, et la souffrance humaine y est palpable et bouleversante », a, à cet égard, ajouté M. Titov.
Reprenant la parole sur la même question, M. Pulver a précisé que le personnel faisait défaut, que les procédures n’étaient pas connues, et que les prisons devenaient surpeuplées, cette situation introduisant ainsi un nouvel élément d’insécurité, comme en témoigne la situation en Haïti.
Les 175 experts juridiques des missions de maintien de la paix de l’ONU travaillent donc avec les autorités nationales afin de subvenir aux besoins à court, moyen et long termes de la population des pays en situation postconflit en matière de justice. Les capacités judiciaires y sont renforcées, le personnel formé et des archives constituées, a expliqué entre autres M. Pulver. Une fois que le système judiciaire commence à fonctionner, les dossiers judiciaires peuvent enfin commencer à être traités, a-t-il indiqué.
Il a néanmoins souligné que seule l’appropriation nationale était capable d’assurer la légitimité d’un système judiciaire. Ce sont les nationaux de ces pays qui doivent avoir confiance en leur système de justice, a-t-il notamment souligné. Il a également insisté sur « l’importance vitale » de la volonté politique pour améliorer la situation juridique dans les pays sortant de conflit.
« Être envoyé en prison ne doit pas ensuite se traduire en une condamnation à mort », a déclaré pour sa part Mme Mary Okumu, Coordonnatrice des questions pénitentiaires du Service consultatif du droit pénal et des questions judiciaires. Elle a expliqué que les 300 spécialistes des questions pénitentiaires qui travaillent actuellement dans huit missions de maintien de la paix et trois missions politiques de l’ONU aidaient les systèmes pénitentiaires des pays accueillant ces missions à développer des projets et des ressources humaines qui leur permettront ensuite d’assurer un respect minimum des normes reconnues.
« En centrant notre attention sur les plus marginalisés, nous honorons le fondement des engagements de l’ONU à assurer l’existence et le respect des conditions qui permettent la dignité humaine », a-t-elle dit.
Au cours de cette conférence de presse, les intervenants n’ont par ailleurs pas manqué de rendre hommage aux 99Casques bleus, originaires de 31 pays différents, qui ont perdu la vie entre mars 2010 et avril 2011.
« C’est un bilan particulièrement lourd », a fait remarquer M. Titov. « Alors que nous nous souvenons de leur important sacrifice, nous saluons aussi leurs accomplissements. »
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