En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse sur la situation des droits de l’homme, humanitaire et économique de la population bédouine réfugiée de Palestine

24/05/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME, HUMANITAIRE

ET ÉCONOMIQUE DE LA POPULATION BÉDOUINE RÉFUGIÉE DE PALESTINE


M. Mohamed Al Korshan, représentant de la population bédouine réfugiée de Palestine en Cisjordanie, a plaidé cet après-midi, au cours d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU à New York, pour la protection et la reconnaissance des droits de son peuple, qui vit actuellement une situation très difficile sur les plans des droits de l’homme, humanitaire et économique.


En marge de la dixième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, qui débattait ce matin du thème: « le droit à l’eau et les peuples autochtones », le représentant de la population bédouine réfugiée de Palestine en Cisjordanie a parlé des problèmes majeurs dont souffre sa communauté, notamment le défaut d’accès aux terres arables et aux ressources en eau.


La population bédouine de Cisjordanie compte actuellement 140 000 personnes vivant dans la zone C de la Cisjordanie.  Cette communauté, qui vivait à l’origine dans le désert du Néguev, située aujourd’hui en Israël, a été déplacée en 1948, a expliqué M. Al Korshan.


Après cette date, les membres de cette population ont été répartis entre la Cisjordanie, la Jordanie, le Liban et la Syrie.  L’Accord intérimaire israélo-palestinien sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, dit Accord d’Oslo II, de 1995, a ensuite divisé la Cisjordanie en trois zones, les zones A et B étant sous contrôle palestinien, tandis que la zone C est sous contrôle et sous occupation israélienne.


La grande majorité de la communauté bédouine réside dans cette zone C et vit de l’élevage, a poursuivi M. Al Korshan, qui a souligné l’aridité de cette région caractérisée par des paysages de montagnes et de désert, loin de toute ville ou village.


L’occupation de la Cisjordanie par les autorités et l’armée israéliennes a posé des obstacles à la principale activité économique des Bédouins, qui est l’élevage, a-t-il indiqué.  Les autorités israéliennes se sont emparées des terres sur lesquelles paissaient les troupeaux des populations bédouines pour en faire des zones militaires ou des réserves naturelles, y empêchant ainsi tout accès à l’eau et aux terres arables.  De nombreux Bédouins ont ainsi été contraints de vendre leur bétail, a déploré M. Al Korshan, soulignant que cette communauté n’est plus en mesure de maintenir ses moyens de subsistance traditionnels.


En outre, a-t-il ajouté, les Bédouins n’ont pas accès aux services de base les plus essentiels, comme l’éducation et les soins de santé.  Aujourd’hui, la majorité des Bédouins vivent en communautés semi-sédentaires dans des logements construits en bois et en métal.


« La zone C étant entièrement sous contrôle israélien, l’Autorité palestinienne n’a pas la possibilité de nous offrir un accès aux ressources naturelles et aux services de base », a expliqué le représentant des Bédouins de Cisjordanie.  De même, les organisations internationales ne sont pas en mesure de nous apporter une aide quelconque, a-t-il noté.


M. Al Korshan a aussi précisé que la communauté bédouine est victime des ordres de démolition de maisons et d’éviction donnés par les autorités israéliennes.  Les Bédouins souffrent également d’un manque de liberté de mouvement, a-t-il regretté, ajoutant qu’un autre droit qu’ils réclament est celui d’être représentés et reconnus au sein d’un organe qui soit réellement représentatif.


« Notre objectif ultime est de pouvoir retourner sur nos territoires autochtones dans le désert du Néguev », a-t-il dit.  « Cependant, eu égard à la situation actuelle, nous demandons avant tout la protection et la reconnaissance des droits de l’homme fondamentaux de la population bédouine réfugiée vivant sous occupation.  Ces droits comprennent l’accès aux ressources naturelles, comme l’eau et les terres arables », a-t-il insisté.


Interrogé sur les espoirs qu’a son peuple avec l’éventualité d’une admission prochaine de la Palestine comme État Membre de l’ONU, il a assuré qu’en tant que partie du peuple palestinien, la communauté bédouine voulait vivre en paix et en bon voisinage avec Israël.  « Je suis convaincu que nous aurons l’occasion de vivre ensemble », a indiqué Mohammed Al Korshan.


« Nous ne sommes pas opposés à une sédentarisation », a-t-il aussi précisé, « mais toute décision nous concernant doit être prise avec nous ».  « Si nous cherchons à perpétuer nos modes de vie traditionnels, c’est parce qu’on ne nous a rien proposé en échange de notre travail.  Nous voulons participer à notre propre développement, mais devons, pour cela, avoir accès à l’éducation et à des compétences alternatives », a indiqué M. Al Korshan, regrettant l’absence de soutien à son peuple.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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