En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse sur les droits de l’homme des peuples autochtones

18/05/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES DROITS DE L’HOMME DES PEUPLES AUTOCHTONES


Marginalisation, expulsions, dépossessions, déplacements forcés et déni des droits fondamentaux sont toujours le lot des peuples autochtones partout dans le monde, a déclaré, ce matin devant la presse, la Vice-Présidente de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones, Mme Dalee Sambo Dorough.


« La réunion tenue, ce matin, par des parlementaires autochtones, en marge de la dixième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, a mis l’accent sur ces nombreuses atteintes aux droits de l’homme et libertés individuelles et collectives », a affirmé cette juriste inuite d’Alaska, aux États-Unis.


À l’occasion d’une conférence de presse, au Siège des Nations Unies, à New York, à laquelle ont également participé MM. Edward Tunyon, Coordonnateur des programmes du Tanzania Network for Indigenous Pastoralists (TANIPE), et Vasily Nemechkin, de l’Association de la jeunesse finno-ougrienne, Mme Dorough a passé en revue les différentes formes d’abus auxquels sont encore confrontés les peuples autochtones et les minorités ethniques partout dans le monde.


Illustrant ses propos, elle a indiqué qu’un député de l’État d’Oaxaca, au Mexique, avait signalé la disparition ou le meurtre de 60 autochtones qui tentaient de défendre leurs droits à une vie digne et à la préservation de leur environnement ancestral.


« Les mécanismes relatifs aux droits de l’homme aux Nations Unies, en particulier le Conseil des droits de l’homme, les rapporteurs spéciaux et l’Instance permanente sur les questions autochtones, n’ont pas surgi par altruisme des États mais sont une réponse à la persistance des violations flagrantes des droits de l’homme des autochtones à travers le monde », a-t-elle expliqué.


Elle a relevé, à cet égard, qu’en dépit de l’accord « des temps modernes » entre les Inuits et le Gouvernement canadien, ce dernier ne respectait pas pleinement ses dispositions ni la primauté du droit.


« La réalité de la situation en Afrique est que les gouvernements expulsent les populations autochtones dans le cadre de leurs politiques de privatisation », a constaté quant à lui, M. Tunyon, qui a abordé le cas spécifique des éleveurs traditionnels en République-Unie de Tanzanie.


« Les terres de pâturages sont légalement enregistrées depuis 1945 or le Gouvernement continue d’expulser les éleveurs et de confisquer les terres au profit des sociétés multinationales, ou bien décrète que ces terres sont désormais des parcs nationaux. »


Il a ajouté que des éleveurs traditionnels avaient été battus, jetés en prison et que leurs bétails avaient été confisqués, précisant que d’autres étaient obligés de « parcourir de longues distances pour continuer à subsister car les autorités ne leur indiquent pas où aller ».


Le changement d’environnement et de mode de vie a également conduit à des maladies inconnues par ces groupes et à l’impossibilité de scolariser leurs enfants car « les parents ne peuvent plus payer l’école ».


Le Coordonnateur du TANIPE a aussi fait allusion aux nouvelles rivalités entre les éleveurs expulsés de leurs pâturages en Ouganda et ceux de la République-Unie de Tanzanie.


« Les hommes politiques nous ferment les portes et adoptent des politiques qui ne sont en harmonie ni avec nos traditions ni avec nos besoins », a-t-il dit.  « En revanche, ils ouvrent les portes aux investisseurs sans notre consentement et ne nous traitent pas comme des citoyens à part entière », a dénoncé M. Tunyon.


M. Nemechkin a lancé pour sa part un cri d’alarme sur le risque d’extinction de minorités non russes, dont la population accuse une diminution.  Il a appelé à l’établissement d’un mécanisme d’ombudsman pour les minorités nationales et la défense des droits des peuples autochtones dans le nord de la Fédération de Russie, en particulier.


Le jeune représentant finno-ougrien, dont l’association coiffe une quarantaine d’organisations en Fédération de Russie mais également en Hongrie, en Estonie et en Finlande, a aussi réclamé une révision de la Constitution et des textes législatifs.


Les trois intervenants ont aussi répondu aux questions des journalistes relatives à la réforme du système des Nations Unies et du Conseil de sécurité pour mieux inclure les droits et libertés fondamentales des autochtones, à la politique de l’Administration américaine vis-à-vis des peuples autochtones, à la politique étrangère de ce pays en faveur des minorités dans le contexte du soulèvement en cours dans plusieurs pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et à la préservation des langues parlées par les minorités.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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