Conférence de presse de Ray Chambers à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE RAY CHAMBERS À L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME
Ray Chambers, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le paludisme, a opposé son humilité au Time Magazine qui le classe, cette année, parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde. M. Chambers a souligné que si d’immenses progrès ont été accomplis dans la lutte contre le paludisme au cours des cinq dernières années, il n’en reste pas moins que des obstacles demeurent sur la voie de l’éradication totale de la pandémie d’ici à 2015.
Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée aujourd’hui, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie, aux côtés de Mme Awa Marie Coll-Seck, Directrice exécutive de Roll back Malaria, et de la chanteuse et actrice Mme Mandy Moore, Ambassadrice de l’ONG Population services international (PSI), M. Ray Chambers a tout de même reconnu une victoire de taille.
Désormais, 700 millions de personnes, principalement en Afrique subsaharienne, ont accès à des moustiquaires imprégnées d’insecticide, à des pulvérisations d’insecticide à domicile et aux traitements. Le résultat, c’est que 11 pays de la sous-région ont vu la mortalité due au paludisme chuter de 50%, s’est-il félicité, citant le cas de Zanzibar où elle est devenue pratiquement nulle.
Ces résultats nous encouragent à penser que l’objectif d’une « mortalité zéro » pourrait être atteint dans les délais fixés, a affirmé l’Envoyé spécial, soulignant que la réalisation d’un tel objectif serait sans précédent dans l’histoire de la lutte épidémiologique.
M. Chambers a salué l’action conjointe de la Fondation Bill et Melinda Gates, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), de Roll back Malaria, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (GFATM), de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de la Banque mondiale, de l’Initiative du Président des États-Unis et du Département pour le développement international du Royaume-Uni. Il a également annoncé que l’Université de Harvard souhaitait s’engager résolument dans la lutte contre le paludisme.
Outre les gains en matière de santé, le retour sur investissement est immense, en particulier en Afrique subsaharienne où la pandémie ampute de près de 40 milliards de dollars le produit national brut des pays. Les 5 milliards de dollars investis, au cours des dernières années, ont eu pour conséquence directe de sauver des centaines de milliers de vies et de relancer la croissance économique, a assuré M. Chambers.
La Directrice exécutive du Partenariat Roll back Malaria, Mme Awa Marie Coll-Seck, a reconnu une « évolution spectaculaire » depuis l’époque où elle était médecin au Sénégal. Alors qu’il m’arrivait d’accueillir des enfants à la maison par manque de place dans les hôpitaux, « les lits sont désormais vides », s’est-elle réjouie. Mais, a-t-elle prévenu, c’est parce que les gains sont fragiles que les gouvernements doivent poursuivre leurs efforts.
Maladie contre laquelle il est facile de se prémunir et pour laquelle des traitements efficaces existent, le paludisme continue de tuer environ 750 000 personnes par an. Le taux de mortalité le plus élevé en dehors de l’Afrique subsaharienne est observé en Inde, avec 50 000 décès par an.
Mme Coll-Seck s’est dite confiante sur les chances de remporter le combat contre ce fléau, avec des initiatives telles que l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA), qui regroupe 43 pays du continent, et le soutien de M. Chambers, personnalité reconnue par le Time Magazine.
Les défis, a-t-elle précisé, sont de maintenir les financements à un bon niveau et de poursuivre les campagnes de sensibilisation. Mais il faut aussi renforcer la chaîne logistique et avoir les ressources humaines nécessaires sur place.
De retour de la République centrafricaine, où elle s’était rendue dans le cadre de la campagne « Rien que des moustiquaires », lancée par la Fondation des Nations Unies, Mme Mandy Moore a dit avoir vu une mère dont deux enfants ont été emportés par le paludisme en l’espace d’un mois.
Après avoir reçu une moustiquaire, cette femme lui a confié qu’elle se sentait désormais en position de protéger le reste de sa famille. Mme Moore a déclaré qu’elle tenait à faire connaître l’histoire de cette femme et de tant d’autres qui, comme elle, sont aux avant-postes de la lutte contre la pandémie.
À quand un vaccin? La Directrice exécutive de Roll back Malaria a répondu que le seul dont on dispose actuellement n’est efficace qu’à 50-60% mais que les recherches se poursuivent, avec l’espoir d’un vaccin d’ici à 2015.
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