En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse du Directeur de l’Institut norvégien des affaires internationales, M. Jan Egeland

12/04/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DE L’INSTITUT NORVÉGIEN DES AFFAIRES INTERNATIONALES, M. JAN EGELAND


« Il n’y a pas d’endroit dans le monde où les travailleurs humanitaires ne peuvent pas aller. »  Le Directeur de l’Institut norvégien des affaires internationales, M. Jan Egeland, a affirmé, cet après-midi, que le rapport commandé par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) sur les pratiques pour les acteurs humanitaires dans des situations sécuritaires difficiles, et qu’il a lui-même piloté, visait à fournir à l’Organisation et aux organisations non gouvernementales (ONG) des recommandations dans le domaine « délaissé à l’ONU » de la gestion des risques.


Lancé aujourd’hui, ce rapport « indépendant », intitulé « To Stay and Deliver: Good Practice for Humanitarians in Complex Security Environments » (« Rester et aider: bonnes pratiques pour les acteurs humanitaires dans les environnements de sécurité complexes »), repose sur 250 entretiens de travailleurs humanitaires.


M. Egeland, ancien Secrétaire général adjoint et Coordonnateur des secours d’urgence, a expliqué, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York, que la dernière décennie avait été la pire pour les travailleurs humanitaires, ces derniers ayant été la cible directe de 100 attaques en moyenne par an depuis sept ans.


« L’an dernier, seulement en Afghanistan, 180 attaques ont été perpétrées contre le personnel humanitaire », a-t-il ajouté.  M. Egeland a noté que cette situation était imputable à la présence accrue d’acteurs humanitaires dans toutes les zones de conflit du monde ainsi que dans les pays et régions dévastés par des catastrophes naturelles.  Se référant à l’actualité récente, il a ainsi noté qu’en Libye, comme au Japon, « la question de l’aide a été posée immédiatement ». 


« L’ONU doit trouver l’équilibre entre risques et présence », a-t-il estimé, relevant que depuis l’attentat contre le siège de l’ONU à Bagdad, en août 2003, « l’Organisation a certes renforcé la sécurité du personnel, mais continue également de se demander à partir de quand il faut se retirer ».  Selon lui, « la stratégie doit changer » sans pour autant céder sur les principes de base de l’action humanitaire, la neutralité, l’impartialité et l’indépendance.  Il a ainsi préconisé de développer des actions permettant à l’ONU et aux ONG de rester « quand tout porte à croire qu’il faut partir ». 


M. Egeland a mis l’accent sur la nécessité de renforcer ce qu’il a appelé « la négociation humanitaire ».  « Il faut négocier avec toutes les parties à un conflit, y compris les acteurs non étatiques, car ce sont elles qui contrôlent des parties entières du territoire des pays qui accueillent les travailleurs humanitaires », a-t-il considéré. 


« Il y a trois ans, il était impossible de négocier avec les Taliban », a souligné le Directeur de l’Institut norvégien des affaires internationales.  « Aujourd’hui les choses changent puisque des ONG sont même encouragées par le Gouvernement afghan de négocier pour faciliter l’accès aux populations dans le besoin.  En Somalie, il faudra tôt ou tard parler avec la milice Al Shabaab, qui contrôle le Sud du pays. »


« Personne n’est intouchable », a-t-il ajouté, avant de déplorer que des États Membres et des donateurs appuyant des ONG « interdisent » aux humanitaires de négocier l’établissement d’accès ou de couloirs humanitaires.  « Ne parlez pas avec eux! Ces groupes armés sont des terroristes! Voilà ce que l’on dit et qui entraîne une politisation de l’aide qui a des conséquences sur la sécurité des populations dans le besoin.  Les négociations avec toutes les parties à un conflit sont dangereuses, difficiles mais vitales pour sauver des vies en danger », a-t-il affirmé. 


Par ailleurs, après avoir rappelé que la négociation avec les deux parties au conflit du Liban de 2006 avait permis l’instauration d’un couloir humanitaire au plus fort des combats, il a mis en avant l’urgence d’harmoniser la formation des personnels humanitaires internationaux et locaux. 


« Cinquante pour cent des travailleurs humanitaires locaux sont engagés sans formation préalable dans des actions à risque.  Et ce sont eux qui représentent 90% des victimes d’attaques contre le personnel humanitaire », a-t-il constaté.  Pour M. Egeland, « il est de la responsabilité de l’ONU et des ONG de s’assurer que le personnel local et national est formé aux réalités du terrain ». 


La version PDF de « To Stay and Deliver: Good Practice for Humanitarians in Complex Security Environments » est disponible à l’adresse web suivante: http://ochanet.unocha.org/p/Documents/Stay_and_Deliver.pdf


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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