Conférence de presse de M. Ivan Simonovic, Sous-Secrétaire général chargé du Bureau de New York du Haut-Commissariat aux droits de l’homme
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. IVAN ŠIMONOVIĆ, SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL CHARGÉ DU BUREAU
DE NEW YORK DU HAUT-COMMISSARIAT AUX DROITS DE L’HOMME
Le Sous-Secrétaire général chargé du Bureau de New York du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, M. Ivan Šimonović, a dressé devant la presse, cet après-midi, un bilan de la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire après la mission d’une semaine qu’il vient d’effectuer dans le pays.
M. Šimonović, qui dirige le Bureau de New York du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, a estimé à près de 400 le nombre de victimes à Abidjan avant l’entrée des forces du Président Alassane Ouattara et le début des combats les plus récents. « Parmi elles, 150 sont des civils ayant été délibérément tués à l’arme lourde », a-t-il précisé, lors du Point de presse du Porte-parole du Secrétaire général.
S’il est désormais indiscutable que les partisans de M. Laurent Gbagbo se sont livrés à des violations massives et systématiques des droits de l’homme, des éléments, qui restent à confirmer, indiqueraient que de telles violations ont aussi été commises par les forces du Président Alassane Ouattara, a-t-il également affirmé.
« Le problème le plus urgent à Abidjan est le vide sécuritaire qui se traduit par les exactions les plus graves: meurtres, pillages, viols », a jugé M. Šimonović. « Abidjan ressemble à une ville morte », a-t-il déclaré, faisant état de rues désertes, trop dangereuses pour que les habitants ne s’y aventurent.
Il a ajouté que les Nations Unies avaient procédé à l’évacuation de diplomates, journalistes et autres civils menacés chaque fois que cela avait été possible.
M. Šimonović s’est ensuite dit préoccupé par la pénurie de médicaments dans les hôpitaux, situation dont le Ministre de la santé du Gouvernement Ouattara est pleinement informé.
S’agissant de la situation dans l’ouest du pays, zone où les violences sont récurrentes, il a indiqué que des membres de l’ethnie Guéré, qui avaient pu se signaler par des violences à l’encontre des partisans de M. Alassane Ouattara, avaient trouvé refuge autour des églises catholiques par peur des représailles.
M. Šimonović a ensuite fait état de victimes dans plusieurs localités ivoiriennes, confirmant en particulier, au vu du décompte des corps, que 255 personnes avaient été tuées à Duékoué, les 28 et 29 mars.
Parce que la majorité des victimes appartenaient à l’ethnie Guéré, pro-Gbagbo, et que la zone de Duékoué était sous contrôle des forces de M. Ouattara, le Sous-Secrétaire a estimé que ces dernières pourraient être responsables de ces violences meurtrières.
M. Šimonović a également expliqué que lors de l’entretien qu’il a eu avec le Président Ouattara, ce dernier l’avait assuré que « tout serait mis en œuvre afin de prévenir les tentatives de représailles » et que leurs éventuels auteurs, des deux côtés, seraient « punis très sévèrement ».
S’agissant des violences meurtrières commises à Duékoué, le Président ivoirien a indiqué avoir diligenté une enquête judiciaire afin que les responsables soient jugés. M. Ouatarra, a-t-il dit, a affirmé apporter sa pleine coopération à la Commission internationale d’enquête mise en place par le Conseil des droits de l’homme. Le Chef de l’État ivoirien a en outre déclaré soutenir l’idée d’une commission vérité et réconciliation, afin d’œuvrer à la pacification durable du pays.
Une telle commission, selon M. Šimonović, permettrait enfin de briser le cercle vicieux des violences et des représailles en Côte d’Ivoire.
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