Conférence de presse

Conférence de presse sur la concertation informelle de l’Assemblée générale et la société civile sur le VIH/sida

08/04/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA CONCERTATION INFORMELLE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

ET LA SOCIÉTÉ CIVILE SUR LE VIH/SIDA


« D’ici à juin prochain, davantage de personnes vivront avec le virus du VIH/sida.  L’autosatisfaction n’est pas de mise. »  Cette mise en garde a été lancée aujourd’hui par Joseph Deiss, Président de l’Assemblée générale, au cours de la concertation informelle que l’Assemblée a eue avec la société civile.


L’avertissement a été rappelé par son Porte-parole, Jean Victor Nkolo, au cours d’une conférence de presse tenue au siège des Nations Unies à New York, avec Luiz Loures, Directeur du Bureau exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA); Ebony Johnson de la délégation des ONG au Conseil de coordination du Programme (CCP) d’ONUSIDA; et Joel Nana, Directeur exécutif d’« Hommes africains pour la santé et les droits en matière de sexualité ».


En prévision de la Réunion de haut niveau, « Unir pour l’accès universel », qui précisera, du 8 au 10 juin 2011 à New York, l’orientation future de la riposte mondiale au VIH/sida, quelque 400 représentants de la société civile et des personnes vivant avec le VIH ont répondu présents à l’invitation du Président de l’Assemblée de venir échanger leurs points de vue avec les États Membres. 


« La société civile a été la première à tirer la sonnette d’alarme dans les années 80 et son engagement et sa détermination n’ont pas diminué depuis », a rappelé, au cours de la conférence de presse, le Porte-parole du Président de l’Assemblée.


Le Directeur du Bureau exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, Luiz Loures, a souligné les avancées « qui n’ont jamais été aussi encourageantes » depuis la session historique de 2001.


Entre 2001 et 2009, le taux des nouvelles infections a été réduit d’au moins 25% dans 33 pays dont 22 en Afrique subsaharienne.  À la fin de l’année 2010, plus de six millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral dans les pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire.


Pourtant, beaucoup reste encore à faire, a prévenu M. Loures, pour réaliser l’objectif d’un accès universel aux services de prise en charge du VIH et parvenir à « zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort », objectifs fixés par l’Assemblée générale en 2006.


Pour une personne placée sous traitement antirétroviral, deux nouvelles sont infectées par le VIH.  Chaque jour, 7 000 personnes sont nouvellement infectées, dont 1 000 enfants; 33 pays seulement ayant réduit leur taux de nouvelles infections d’au moins 25%.  Près de 34 millions de personnes vivent avec le virus dans le monde.


M. Loures a imputé ce manque d’accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui à la faiblesse des infrastructures, à l’insuffisance des fonds et à la discrimination à l’égard des populations vulnérables, à savoir les migrants, les hommes homosexuels, les transsexuels, les consommateurs de drogues et les femmes, a ajouté Ebony Johnson, de la délégation des ONG au Conseil de coordination du Programme (CCP) d’ONUSIDA.


Luiz Loures a fait siens les mots de Michel Sidibé, Directeur exécutif d’ONUSIDA, en appelant « à une révolution de la prévention ».  Il a salué, en l’occurrence, le rôle clef de la société civile, en arguant que les États Membres ont la chance unique aujourd’hui d’apprendre directement de ceux qui sont les plus touchés par l’épidémie.


Ebony Johnson s’est réjouie de l’engagement accru des gouvernements pour prévenir la transmission du virus et a plaidé pour un accès durable des personnes malades aux soins.  Une femme, a-t-elle dit, ne doit pas avoir à choisir entre les médicaments et la nourriture.  Le statut déjà dégradé de la femme dans certaines sociétés se trouve encore plus fragilisé par la maladie, a-t-elle dénoncé.


La chef de la délégation des ONG au CCP d’ONUSIDA a poursuivi en réclamant une meilleure diffusion du préservatif féminin, la mise en place d’un système d’assurances pour les femmes et une bonne maîtrise, par les femmes, de leur sexualité.


Les femmes ne sont pas des biens matériels que l’on échange contre d’autres biens, s’est-elle révoltée, pointant du doigt la pratique de l’« Ukutula » en Afrique du Sud comme dans d’autres sociétés africaines.


L’éducation est cruciale pour l’autonomisation des femmes, en particulier pour leur sexualité et pour une bonne compréhension du danger des maladies sexuellement transmissibles, a-t-elle estimé.  Les femmes, a-t-elle insisté, doivent pouvoir refuser les relations sexuelles.  La riposte mondiale au VIH/sida doit avoir en son centre les droits de l’homme, a insisté la militante.


Le Directeur exécutif d’« Hommes africains pour la santé et les droits en matière de sexualité », Joel Nana, a parlé d’un autre groupe vulnérable, celui des hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes.  Dans beaucoup de pays à travers le monde, de telles relations sont pénalisées.  « La peine de mort par lapidation est prévue au Nigéria », a-t-il affirmé, en exemple.


Pour ces hommes, l’accès à la prévention et aux soins est extrêmement difficile, a-t-il accusé.  Distribuer des préservatifs, c’est bien, mais donner en même temps des lubrifiants fera sentir à ces hommes que leur sexualité est totalement acceptée, a estimé Joel Nana.


Le droit à l’accès universel aux services de prise en charge du sida doit être défendu indépendamment de l’orientation sexuelle, des pratiques sexuelles et du statut légal, a encore insisté le représentant d’« Hommes africains pour la santé et les droits en matière de sexualité ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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