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Conférence de presse

Conférence de presse de Mme Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence

07/04/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE MME VALERIE AMOS, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ADJOINTE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATRICE DES SECOURS D’URGENCE


Tout juste de retour d’un déplacement, qu’elle a qualifié de « particulièrement troublant », en Côte d’Ivoire, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence (OCHA), Mme Valerie Amos, a dressé, cet après-midi lors d’une conférence de presse, un tableau particulièrement sombre de l’impact des violences perpétrées dans le pays sur les populations.


« Les évènements qui se sont produits ces derniers jours à Douékoué, dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire, sonnent comme un coup de semonce pour la communauté internationale », a dit Valerie Amos en confirmant que les corps de 200 Ivoiriens avaient été retrouvés dans un charnier, tandis que le décompte des cadavres découverts dans d’autres sites se poursuit.


Si l’étendue exacte des crimes commis reste à déterminer, « ce sont de toute évidence des crimes contre l’humanité », a-t-elle précisé.  D’après les témoignages qu’elle a pu recueillir, Mme Amos a indiqué que des milices, les forces pro-Gbagbo et les forces pro-Ouattara ont été tour à tour accusées d’être responsables de ces violences.


Venue présenter un dernier état de la situation qui prévaut dans ce pays en proie à une grave crise postélectorale, Mme Amos a décrit les Ivoiriens comme étant des personnes « traumatisées », en particulier dans l’ouest du pays, où des centaines, « voire des milliers » de personnes, se cacheraient encore dans les forêts pour échapper à des miliciens qui les poursuivraient avec l’aide de chiens.  40 000 personnes auraient trouvé refuge aux alentours d’une mission chrétienne de Douékoué.  Certaines d’entre elles ont marché 200 kilomètres pour atteindre l’enceinte des bâtiments de la mission, qui est placée sous la protection des Nations Unies, mais dans laquelle des éléments des milices armées parviendraient encore à pénétrer, a indiqué la Coordonnatrice des secours d’urgence du système de l’ONU.


Parlant de la situation en Côte d’Ivoire, Mme Amos a fait état de villages désertés, de bâtiments incendiés, de familles séparées et « de personnes déplacées qui fuient avec l’énergie du désespoir certaines des pires violences observées ces dernières années ».  Les réfugiés ivoiriens qui se trouvent de l’autre côté de la frontière, c’est-à-dire au Libéria, sont principalement des femmes et des enfants, a-t-elle précisé.  Saluant la solidarité dont font actuellement preuve le Gouvernement et le peuple libériens vis-à-vis des Ivoiriens, la Secrétaire générale adjointe a indiqué que le système des Nations Unies faisait également tout son possible pour mettre en place des conditions de vie acceptables pour ces réfugiés, ceci à l’approche de la saison des pluies.  Mais, disposant seulement de 26% des fonds qui lui sont nécessaires pour faire face à la situation, le système des Nations Unies peine à apporter à la population en détresse l’aide et l’assistance dont elle a besoin, en particulier sur le plan alimentaire, et celui de l’eau potable.


Interrogée par un correspondant de presse sur les difficultés que traverse la Côte d’Ivoire, Valerie Amos a déclaré que la priorité de la communauté internationale devrait être de chercher une solution politique satisfaisante à la crise; de rétablir la sécurité afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire et de renforcer la présence des Nations Unies et de leurs partenaires aussi bien à Abidjan que dans le reste du pays.  Une telle approche doit prendre en compte la composante régionale, dans la mesure où la situation ivoirienne a des impacts et des conséquences directs sur les autres pays de l’Afrique de l’Ouest.


La Coordonnatrice des secours d’urgence du système de l’ONU a également appelé de ses vœux le lancement d’un processus de réconciliation entre les Ivoiriens et l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur les violences commises dans le pays.  Un appel humanitaire révisé en faveur de la Côte d’Ivoire sera prochainement lancé par les Nations Unies, a-t-elle annoncé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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