Conférence de presse de l’ONU et de la société civile sur les progrès en matière de consolidation de la paix en Sierra Leone
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DE L’ONU ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE SUR LES PROGRÈS
EN MATIÈRE DE CONSOLIDATION DE LA PAIX EN SIERRA LEONE
Dans une région troublée comme l’Afrique de l’Ouest, la Sierra Leone continue de progresser avec constance vers la paix et la démocratie multipartite, s’est félicité cet après-midi, au cours d’une conférence de presse, M. John McNee, le Président de la « formation » Sierra Leone de la Commission de consolidation de la paix (CCP).
M. McNee, qui est également le Représentant permanent du Canada auprès des Nations Unies, a indiqué que depuis la fin de la guerre civile qui y a fait rage de 1991 à 2002, la Sierra Leone était en train de s’imposer comme une réussite « tranquille » en matière de développement. Cependant, la Sierra Leone a toujours besoin de l’assistance de la communauté internationale pour réussir sa transition, a-t-il souligné, appuyé en cela par le Représentant exécutif du Secrétaire général pour ce pays, M. Michael von der Schulenburg.
Ce dernier avait présenté hier le rapport semestriel du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL), dont il est le Chef, au Conseil de sécurité. Outre M. McNee, M. von der Schulenburg avait à ses côtés trois représentantes de la société civile sierra-léonaise, qui ont expliqué à la presse le rôle primordial que les femmes jouaient dans la reconstruction nationale: il s’agit de Mmes Jabbie Kabbah, Présidente de la All Political Parties Women Association (APPWA); Marie Marilyn Jalloh, Secrétaire générale de l’APPWA et membre du Parlement du All Peoples Congress (APC), et Isha Josiah Kamara, représentante de la Women Support Solidarity Group (WSSG).
Les trois intervenantes ont affirmé qu’il restait encore beaucoup à faire en Sierra Leone pour y améliorer la représentativité des femmes au sein du Gouvernement et des organes de prise de décision politique, puisque par exemple, elles ne représentent encore que 12% des parlementaires. Si ce chiffre constitue une amélioration considérable depuis 1982, où les femmes ne formaient que 1% des élues, il est cependant inférieur à celui qui prévalait en 2002, lors de la première élection postconflit, et qui était de 15%.
« L’objectif souhaité est d’avoir 30% de femmes au Parlement à l’issue des élections prévues l’an prochain en Sierra Leone », a indiqué M. von der Schulenburg. Pour Mme Kabbah, la Présidente de la All Political Parties Women Association, la priorité doit être accordée à l’éradication de la pauvreté, dont les femmes sont les premières victimes, ainsi qu’à l’élargissement de l’accès à l’éducation. « Dans notre pays, 70% des femmes sont illettrées », a-t-elle relevé
tout en indiquant qu’il n’en reste pas moins qu’elles ont des idées, et qu’il faut leur donner une voix pour qu’elles puissent les exprimer et les partager. « C’est la raison pour laquelle nous plaidons aujourd’hui en faveur de l’amélioration de la condition des femmes, qui dépend aussi du soutien que le système des Nations Unies peut leur apporter », a-t-elle insisté.
Reprenant à son compte l’idée selon laquelle l’égalité entre les sexes doit être pleinement reflétée dans l’accès aux processus de prise de décisions, Mme Marie Marilyn Jalloh, Secrétaire générale de l’APPWA, a mis l’accent sur l’agriculture, moteur potentiel de la croissance économique de la Sierra Leone. Elle a également plaidé en faveur du renforcement des capacités et des transferts de technologies pour aider les Sierra-Léonaises « qui sont très actives, mais si pauvres ».
Pour sa part, Mme Isha Kamara, représentante de la Women Support Solidarity Group, s’est félicitée du travail accompli conjointement par la Commission de consolidation de la paix et le BINUCSIL pour sensibiliser l’opinion en faveur de l’établissement d’une gouvernance qui soit respectueuse de la place et du rôle des femmes dans la nouvelle société sierra-léonaises. Avec l’appui de la société civile, les deux organes cités s’efforcent d’aider à dépasser les visions partisanes qui peuvent parfois empêcher les femmes de se réunir en vue de se constituer en force effective, a-t-elle noté. Elle s’est dite convaincue qu’ONU-Femmes aura une contribution importante à faire à cet égard. Mme Kamara a également lancé un appel à la communauté internationale et aux Nations Unies pour qu’il soit mis fin aux violences en Côte d’Ivoire, qui sont de nature à déstabiliser toute la sous-région ouest-africaine.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel