Conférence de presse du Représentant permanent de la Bolivie auprès des Nations Unies, M. Pablo Solón
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CONFERENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA BOLIVIE AUPRÈS DES NATIONS UNIES, M. PABLO SOLÓN
Le Représentant permanent de la Bolivie auprès des Nations Unies, M. Pablo Solón, a fait le point, ce matin, devant la presse, sur la procédure lancée par son pays visant à amender l’article 49 de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 qui se rapporte à la mastication de la feuille de coca.
« La mastication de la feuille de coca est une tradition et une pratique culturelle qui devrait être respectée », a déclaré M. Solón, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York.
Si la Convention est amendée, « cela ne signifie pas que tous les pays légaliseraient la feuille de coca sur leur territoire », a-t-il précisé. Simplement, a-t-il dit, la Bolivie et d’autres pays andins seraient ainsi autorisés à préserver la tradition millénaire de la mastication de la feuille de coca, sans que leurs habitants soient considérés comme des délinquants au regard du droit international.
« La communauté internationale doit reconnaître la grande erreur qui a été commise en 1961 », a poursuivi M. Solón. « Si nous voulons reconnaître les droits des peuples autochtones, nous devons corriger cette erreur. »
Le représentant de la Bolivie a notamment indiqué que son pays ne demandait pas de retirer la feuille de coca du tableau 1 de la liste des stupéfiants placés sous contrôle international en vertu de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. Un pays qui a promulgué une loi interdisantla feuille de coca ne serait pas tenu, en vertu de l’amendement proposé, de l’abolir et de prendre de nouvelles dispositions. Chaque État reste maître des mesures prises en la matière, a-t-il ajouté.
La Convention unique sur les stupéfiants de 1961, entrée en vigueur en 1964, puis modifiée par le Protocole du 25 mars1972, vise à limiter la production et le commerce de substances interdites en établissant une liste de ces substances, qualifiées de stupéfiants.
La Bolivie propose de supprimer deux paragraphes de l’article 49 de la Convention qui établissent l’interdiction de la mastication de la feuille de coca et son élimination. Cette procédure, entreprise par l’ONU, a été lancée officiellement en mars 2009.
Si, avant le 31 janvier, aucun État Membre ne s’oppose à cet amendement, il entrera en vigueur. Toutefois, si l’amendement proposé recueille au moins une objection, le Conseil économique et social (ECOSOC) devra examiner la convocation d’une conférence internationale pour discuter de cette question, a affirmé M. Solón.
Jusqu’à présent, six pays ont présenté des objections, a affirmé M. Solón. L’Égypte, la Colombie et l’ex-République yougoslave de Macédoine les ont retirées « après avoir obtenu des explications claires de la part de la Bolivie ». En revanche, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Suède l’ont fait officiellement, selon le Bureau des affaires juridiques de l’ONU, a-t-il indiqué.
Le représentant de la Bolivie a souligné que des manifestations en faveur de la mastication de la feuille de coca avaient eu lieu récemment dans son pays, notamment devant l’ambassade américaine à La Paz.
Les États-Unis, comme l’a rappelé M. Solón, citant en particulier une lettre du 26 janvier de l’Ambassadeur américain à La Paz, veulent maintenir l’intégralité d’un texte qu’ils considèrent comme un outil important dans les efforts mondiaux visant à lutter contre le trafic de drogues. Cette position est contradictoire avec « leur volonté de travailler avec les autorités boliviennes dans le cadre du respect de ces anciennes pratiques » et de soutenir la Bolivie dans sa lutte contre le trafic de drogues, a estimé M. Solón.
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