Conférence de presse du Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions juridiques liées à la piraterie au large des côtes somaliennes
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C ONFÉRENCE DE PRESSE DU CONSEILLER SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LES QUESTIONS JURIDIQUES LIÉES À LA PIRATERIE AU LARGE DES CÔTES SOMALIENNES
Comme il l’avait fait un peu plus tôt devant le Conseil de sécurité, le Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions juridiques liées à la piraterie au large des côtes somaliennes, M. Jack Lang,a insisté devant la presse, cet après-midi, sur le caractère urgent d’une action forte contre les pirates et les commanditaires.
« Une véritable course de vitesse est engagée entre le monde et environ 1 500 pirates », a déclaré M. Lang. « Si l’on n’agit pas vite, fort et bien, on atteindra un point de non-retour. »
Le Conseiller spécial a ainsi expliqué que, « malgré les efforts remarquables engagés par la communauté internationale », la piraterie ne cesse d’augmenter « en gravité et en violence ». « Une des raisons en est le sentiment d’impunité », a-t-il ajouté, précisant que 9 sur 10pirates capturés étaient relâchés.
M. Lang, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, quelques heures après avoir présenté son rapport au Conseil de sécurité, a souligné que ses recommandations s’inscrivaient dans le cadre d’une « somalisation » des réponses à apporter au phénomène de la piraterie au large des côtes somaliennes.
Il a indiqué qu’il avait préconisé la création de deux « juridictions spécialisées », l’une au Puntland, l’autre au Somaliland, la construction d’une prison dans chacune de ces deux régions, et l’établissement pendant une période transitoire d’une juridiction extraterritoriale à Arusha, en République-Unie de Tanzanie.
Le financement de ces mesures, évalué par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) à 25 millions de dollars sur une période de trois ans, est dérisoire au regard des 7 milliards de dollars que coûte la piraterie,
a-t-il dit. « Si on mégote là-dessus, on commettrait une grave faute », a-t-il affirmé.
M. Lang a confirmé qu’il existait en Somalie une « économie de la piraterie » qui « prend un caractère industriel » en raison « des méthodes utilisées, de l’organisation et de la sophistication des moyens ».
Auparavant un « artisanat », la piraterie est « maintenant une organisation savante qui utilise les méthodes de la mafia, réussissant à obtenir des rançons de plus en plus élevées », a-t-il dit, notant que l’argent, « faiblement versé aux pirates de base ou à leurs familles », était ensuite blanchi et réinvesti, et servait à « perfectionner les équipements ».
Par ailleurs, le Conseiller spécial du Secrétaire général a indiqué que les populations du Somaliland et du Puntland rejetaient la piraterie pour des raisons morales et religieuses dans la mesure où elle génère des revenus qui financent la drogue, l’alcool et la prostitution et si l’on n’agit pas rapidement et efficacement, on risque d’ouvrir la voie au terrorisme.
M. Lang a également mis l’accent sur la nécessité de proposer au Puntland et au Somaliland un « véritable plan d’action, comportant un volet économique et un volet contre la piraterie ». « Le lien entre développement économique et répression est étroit », a-t-il dit. « On ne peut pas séparer le droit de la réalité économique du terrain. » Il a précisé qu’il avait formulé ses recommandations en consultation avec le Gouvernement fédéral de transition et le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, M. Augustine Mahiga.
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