Conférence de presse

Conférence de presse du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon

14/01/2011
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES, M. BAN KI-MOON


Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a présenté à la presse, ce matin, ses « priorités stratégiques » pour l’année 2011, tout en commentant les trois sujets de « préoccupation immédiate » que sont la Côte d’Ivoire, le Soudan et Haïti.  « Si 2010 a été une année de défis pour l’ONU, 2011 le sera davantage », a-t-il déclaré.


Lors de sa conférence de presse mensuelle, la première de l’année, M. Ban a indiqué avoir informé un peu plus tôt l’Assemblée générale de ses « huit priorités stratégiques ».  Il a tout d’abord souligné, comme « objectif primordial », la nécessité de s’appuyer sur les « progrès déjà réalisés », notamment en mettant l’accent sur la « légitimité mondiale et la puissance d’entraînement des Nations Unies ».


Le Secrétaire général a rappelé que l’an dernier, l’ONU avait défini un « plan d’action ambitieux » visant à combattre la pauvreté et à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Au cours de l’année à venir, a-t-il dit, l’Organisation insistera sur le développement durable, avec la préparation de la conférence Rio +20, et accordera une « attention particulière aux besoins des plus vulnérables, où qu’ils se trouvent ».  À cet égard, la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), qui se tiendra à Istanbul, en Turquie, du 9 au 13 mai, « constituera une occasion importante de nous engager à nouveau sur ces questions », a souligné M. Ban.


De même, il existe, selon lui, une « grande opportunité » d’avancer sur la question des changements climatiques.  Des progrès ont été enregistrés à Cancún, et « toutes les chances » sont réunies dans la perspective de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en Afrique du Sud, a-t-il dit.  « Notre défi est de conserver l’élan acquis », a indiqué Ban Ki-moon.


Le Secrétaire général a en outre souligné l’importance dévolue à l’autonomisation des femmes, citant en particulier la création de l’entité ONU-Femmes.  « Ici aussi, l’élan doit être maintenu » en vue de faire d’ONU-Femmes une « force dynamique pour le changement et l’autonomisation des femmes à travers le monde », a-t-il ajouté, précisant que le recrutement de femmes à des postes de direction se poursuivrait à l’ONU.


M. Ban a enfin plaidé en faveur d’un renforcement des Nations Unies de l’intérieur, avec, comme mots d’ordre, la « transparence », la « responsabilisation », l’« efficience » et l’« efficacité ».


Le Secrétaire général s’est ensuite attardé sur trois sujets de « préoccupation immédiate ».  S’agissant de la situation en Côte d’Ivoire, qu’il a dit suivre de « très près », il a estimé que « les faits sur le terrain sont indéniables ».  Le pays, a-t-il dit, a « un président légitimement élu: Alassane Ouattara ».  Son « prédécesseur, Laurent Gbagbo, doit s’écarter ». 


M. Ban s’est déclaré « profondément préoccupé par la détérioration de la situation politique, en particulier le nombre croissant d’incidents violents visant des civils et la mission des Nations Unies ».  Il a indiqué que l’ONU disposait d’informations crédibles sur des violations graves des droits de l’homme.  « Nous avons des renseignements concrets indiquant que l’ancien Président et ceux qui l’entourent incitent leurs partisans à la violence, à la fois contre l’ONU et leurs concitoyens », a-t-il dit, précisant que la Cour pénale internationale (CPI) avait annoncé son intention d’ouvrir une enquête.  Il a appelé l’ensemble des parties à « faire preuve de retenue » et a assuré que les auteurs d’actes de violence ou ceux qui y auront incité seraient « tenus pour responsables ».


M. Ban a assuré que « les Nations Unies ne se laisseraient pas intimider » ni « dissuader » de mener à bien leur mission en Côte d’Ivoire.  Il a précisé que le Conseil de sécurité examinait actuellement sa proposition de renforcer l’effectif de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).


Le Secrétaire général a ensuite affirmé suivre de près l’évolution de la situation au Soudan, où « se déroule bien, sans incidents majeurs » un référendum d’autodétermination.  Le défi le plus important, a-t-il dit, est d’« aider tous les Soudanais, au Nord et au Sud, à tracer leur avenir commun », dans le cadre de l’Accord de paix global.


Le Secrétaire général a néanmoins jugé la situation à Abyei « particulièrement préoccupante ».  « Il est important, a-t-il dit, que les parties concernées –les parties liées par l’Accord de paix global et celles sur le terrain– s’abstiennent d’actions unilatérales et reprennent les discussions sur le statut d’Abyei dès que possible. »  Au Darfour, a-t-il poursuivi, « les affrontements récents entre les forces gouvernementales et les rebelles soulignent la nécessité pour nous de redoubler d’efforts en vue d’aider les parties à parvenir à un règlement politique de la crise ».


À Haïti, un an après le tremblement de terre, il convient d’être « réaliste », a également constaté le Secrétaire général.  « La route sera longue et difficile », a-t-il observé, notant que la reconstruction était « lente » et que l’aide internationale et les investissements avaient été « moins rapides que voulus ».  Il faut, a-t-il insisté, continuer à aider Haïti à se reconstruire, non seulement en répondant aux besoins essentiels de la population en matière d’eau potable, d’assainissement, de santé et d’emploi, mais aussi en améliorant la sécurité et l’état de droit.


Par ailleurs, avant l’annonce par les médias du départ du Président Ben Ali, le Secrétaire général a été invité par les journalistes à commenter d’autres événements internationaux, comme la situation en Tunisie.  Il s’est ainsi dit attristé par les morts lors d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre et a appelé une nouvelle fois à la retenue dans le recours à la force, ainsi qu’au « plein respect de la liberté d’expression et d’association ».  La situation politique évolue rapidement et tout doit être fait par toutes les parties concernées pour établir le dialogue, résoudre les problèmes de manière pacifique, et prévenir davantage de violences », a-t-il ajouté.

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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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