En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/12975

« Vous nous avez donné la liberté », déclare Ban Ki-moon, en saluant la mémoire des soldats déployés pendant la guerre de Corée

25/06/2010
Secrétaire généralSG/SM/12975
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

« VOUS NOUS AVEZ DONNÉ LA LIBERTÉ », DÉCLARE BAN KI-MOON, EN SALUANT LA MÉMOIRE DES SOLDATS DÉPLOYÉS PENDANT LA GUERRE DE CORÉE


On trouvera ci-après le texte de l’allocution prononcée par le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, lors d’une cérémonie anniversaire de la guerre de Corée, à New York le 23 juin:


Aujourd’hui, je vois le monde à travers les yeux d’un enfant de 6 ans.  Car j’avais 6 ans quand a éclaté la guerre de Corée.


J’étais comme tous les enfants de 6 ans – rempli d’espoir, d’émerveillement, de rêves d’avenir.  Et soudain, sans crier gare, l’enfer est tombé sur la terre.


La famille a dû s’enfuir.  Nous nous sommes cachés dans les montagnes chez mes grands-parents.  J’ai vu les bombes s’abattre sur notre village.  J’ai vu mon univers disparaître dans les flammes.


Pourquoi, pourquoi donc?  Je ne comprenais pas.  Mais j’avais mal, mal jusqu’aux os.  Nous avons erré dans les marécages et les montagnes.  Et je me rappelle la question angoissée que je me répétais tout bas: « Est-ce que je retrouverai ma maison au bout de ce chemin boueux? » Et puis un jour j’ai vu autre chose.


J’ai vu les forces des Nations Unies, des Casques bleus venus de 21 États Membres, déployés sous le commandement des États-Unis.  Vous êtes venus au secours de mon pays.  Vous nous avez donné la liberté.  Vous nous avez raccompagnés chez nous.


À tous ceux qui se sont battus dans cette guerre, je tiens à dire ceci: 60 ans plus tard, je vous vois toujours avec mes yeux d’enfant de 6 ans – jeunes, forts, extraordinaires.  Depuis que je l’ai vu pour la première fois, le drapeau des Nations Unies symbolise pour moi l’espérance.  C’est lui qui me guide depuis toujours.


Peu de temps après la guerre, j’ai fait partie des étudiants choisis par la Croix-Rouge pour représenter la Corée et visiter les États-Unis.  Nous sommes allés à la Maison Blanche.  Nous avons été reçus par le Président, John Kennedy à l’époque.  Je me rappelle encore ce qu’il nous a dit: dès lors qu’on parle de la souffrance des hommes il n’y a plus de frontières, il s’agit seulement de savoir si on peut ou non prêter une main secourable.  Et de nouveau, c’est à vous que j’ai pensé.


Aujourd’hui, j’ai l’immense privilège de diriger l’ONU.  Je conduis des soldats de la paix aux quatre coins du monde.  Je me rends dans les endroits les plus éprouvés de la planète.  Et quand je me trouve dans une zone de guerre, un camp de réfugiés, un hôpital, je regarde autour de moi et je vois souvent des regards d’enfants de 6 ans qui ressemblent au mien.  Je veux pour ces enfants ce qui est dû à chaque petite fille et à chaque petit garçon – l’espoir, un avenir, des rêves, la paix et la sécurité.


La guerre m’avait privé de tout cela.  Vous me l’avez rendu.


Les États-Unis ont payé un lourd tribut à la guerre de Corée.  Le coût en vies humaines a été terrible.  Plus de 37 000 jeunes gens et jeunes femmes ont sacrifié leur vie.  D’innombrables familles ont été brisées, meurtries.  Vous seuls savez l’étendue des sacrifices consentis par le peuple américain.


Ce que je sais, moi, c’est que grâce à vous le cataclysme a accouché d’une démocratie.  Une puissance économique est née sur les décombres.  Une société démocratique libre est née de la tragédie.  C’est votre cadeau et votre legs.  Elle prend de l’âge.  Et en prenant de l’âge elle devient plus forte.  Le peuple coréen et ses dirigeants sont devenus très forts.


D’aucuns qualifieront peut-être le conflit coréen de guerre oubliée.  Pour moi, c’est une victoire inoubliable.  Soyez-en remerciés.  Nous admirons votre courage.  Et nous n’oublierons jamais, jamais, vos sacrifices et votre aide.  Merci du fond du cœur.  Vive le États-Unis, vive la République de Corée et surtout longue vie à la paix, à la stabilité, à la liberté et à la démocratie dans la péninsule coréenne et partout dans le monde.  C’est ce que je veux défendre pendant mon mandat de Secrétaire général de l’ONU.  J’ai besoin de votre aide.  Travaillons ensemble.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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