La Commission de la population et du développement félicite l’ECOSOC de consacrer son examen ministériel annuel à l’égalité entre les sexes et à l’émancipation de la femme
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Commission de la population et du développement
Quarante-troisième session
8e séance – matin
LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT FÉLICITE L’ECOSOC DE CONSACRER SON EXAMEN MINISTÉRIEL ANNUEL À L’ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES ET À L’ÉMANCIPATION DE LA FEMME
Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Hamidon Ali, de la Malaisie, a rappelé, ce matin, à la satisfaction des délégations de la Commission de la population et du développement, que l’Examen ministériel annuel 2010 de l’ECOSOC serait consacré à « La mise en œuvre des objectifs et engagements adoptés sur le plan international en matière d’égalité entre les sexes et d’émancipation de la femme ».
Cette annonce du Président de l’ECOSOC a offert aux délégations l’occasion d’insister de nouveau sur le rôle primordial que jouent l’émancipation des femmes et l’accès universel à la santé reproductive dans la réalisation des objectifs convenus au niveau international en matière de santé.
« L’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC devrait être l’occasion pour les États Membres de redynamiser la promotion de l’égalité entre les sexes, par le biais, notamment, de l’éducation des fillettes », a notamment estimé le représentant de l’Ouganda.
Commentant de son côté les « chiffres encourageants » publiés cette semaine dans la revue médicale « The Lancet », qui indiquent que le nombre de femmes ayant perdu la vie des suites de complications au cours d’une grossesse ou d’un avortement, est passé de 526 300 en 1980 à 342 900 in 2008, le représentant des Pays-Bas a estimé que les conclusions de cette étude soulignent la nécessité qu’il y a de fournir aux femmes et aux jeunes filles un accès universel aux soins de santé reproductive. « Les questions du genre et de la santé sont intrinsèquement liées. L’égalité entre les sexes et l’émancipation de la femme doivent être au centre de nos priorités », a notamment déclaré le représentant des Pays-Bas.
Se ralliant à cette position, la représentante de la Norvège a affirmé que l’émancipation des femmes ne pourrait devenir une réalité si ces dernières ne sont pas en mesure d’avoir un contrôle sur leur vie sexuelle et leur santé génésique.
Le représentant de l’Indonésie a, pour sa part, relevé notamment, que les femmes et les filles étaient trois fois plus touchées par les maladies sexuellement transmissibles que leur conjoint masculin. Il a noté qu’un tiers des femmes ne reçoivent aucune assistance médicale durant leur grossesse, et qu’à travers le monde, 60% des femmes accouchent sans pouvoir avoir accès à des établissements et des soins de santé.
La Commission de la population et du développement poursuivra ses travaux demain, vendredi 16 avril, à partir de 15 heures.
CONTRIBUTION DES QUESTIONS DE POPULATION ET DE DÉVELOPPEMENT AU THÈME DE L’EXAMEN MINISTÉRIEL ANNUEL DE 2010
Allocution du Président du Conseil économique et social
M. HAMIDON ALI (Malaisie), Président du Conseil économique et social (ECOSOC), a relevé que le thème de la quarante-troisième session de la Commission de la population et du développement, « Santé, morbidité, mortalité et développement » était très proche du thème choisi l’an dernier pour l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC qui était consacré à l’examen de la mise en œuvre des engagements relatifs à la santé publique mondiale. Il a ensuite annoncé que cette année, l’Examen ministériel annuel serait consacré à « La mise en œuvre des objectifs et engagements adoptés sur le plan international en matière d’égalité entre les sexes et d’émancipation de la femme ». M. Hamidon Ali a expliqué que deux réunions préparatoires avaient déjà été organisées, dont l’une au mois de janvier à Dakar, au Sénégal, qui portait sur le thème des femmes et de la santé, et une autre, au mois de février, qui a examiné le rôle que pourrait jouer la philanthropie pour promouvoir l’égalité entre les sexes et l’émancipation de la femme. Le Président de l’ECOSOC a précisé que cet évènement spécial avait porté une attention particulière à la violence faite aux femmes et à l’épidémie du VIH/sida. M. Hamidon Ali a aussi signalé la tenue, le 22 avril 2010, d’une réunion préparatoire à l’Examen ministériel annuel et à la tenue du Forum pour la coopération en matière de développement. Enfin, le Président de l’ECOSOC s’est félicité du fait que la Commission avait invité les États Membres qui feront des présentations nationales volontaires, au cours de l’Examen ministériel annuel, à participer à son débat général.
Débat général
M. SERGIO DELLAPERGOLA (Israël) a indiqué qu’Israël avait accueilli des millions d’immigrants depuis sa création, provenant du Moyen-Orient, d’Europe, d’Afrique, d’Asie ainsi que d’Amérique du Sud et du Nord. Outre la communauté juive qui représente la majeure partie de sa population, Israël, avec ses 7,6 millions d’habitants, compte aussi d’importantes minorités musulmane, druze et chrétienne, a-t-il dit. Depuis 1980, Israël a accueilli des dizaines de milliers d’immigrants en provenance d’Éthiopie, et depuis 1989, 1,5 million d’immigrants des pays de l’ex-Union soviétique. Il a précisé qu’Israël abritait également 200 000 travailleurs sans papier et 10 000 refugiés africains. Il a indiqué que cette situation nécessitait qu’une attention particulière soit portée à la situation des femmes. Il a déclaré que les indicateurs de santé d’Israël, dont la durée de vie, le faible taux de mortalité infantile et la couverture médicale universelle, témoignaient de la qualité de vie qu’offre ce pays.
Tout en se félicitant de la scolarisation universelle des filles, il a reconnu la persistance d’inégalités salariales, même si de récentes études démontrent une présence accrue des femmes à des postes de responsabilité et aux plus hautes fonctions. Il a précisé que Mme Gabriela Shalev était la première femme nommée Ambassadrice d’Israël auprès de l’ONU. Il a dit l’engagement de son pays à mettre en place une législation traduisant une discrimination positive en faveur des femmes, ainsi que des cadres juridiques qui garantissent l’égalité des sexes. Nous n’arriverons à aucun progrès dans ce domaine sans les ressources nécessaires, a-t-il prévenu. Il a estimé que la question de la santé génésique était importante pour deux raisons: pour parvenir à un équilibre sociétal à long terme et pour réaliser les OMD.
M. HERMAN SCHAPER (Pays-Bas) a expliqué que le rapport 2009 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indiquait que les complications encourues par les femmes au cours de la grossesse et de l’accouchement étaient la cause principale de décès chez les jeunes femmes dans les pays en développement, tandis qu’au niveau mondial, la cause principale de décès chez les femmes en âge de procréer était le VIH/sida. Malgré les chiffres encourageants publiés cette semaine dans la revue « The Lancet » au sujet de la mortalité maternelle, a poursuivi le représentant, la mortalité maternelle a augmenté dans certains pays, notamment dans ceux qui connaissent un taux important d’infection au VIH/sida. Pour M. Schaper, cette étude ne fait que renforcer la nécessité de fournir un accès universel aux soins de santé reproductive.
« Mon pays», a poursuivi le représentant des Pays-Bas, « a fait de la santé et des droits sexuels et reproductifs son domaine prioritaire en matière de développement ». Il a expliqué que son pays participait à la formation de sages-femmes en Afghanistan et en Sierra Leone, et versait tous les ans 30 millions de dollars au Programme mondial consacré à la sécurité d'approvisionnement en produits de santé en matière de procréation. Les questions du genre et de la santé sont intrinsèquement liées et l’égalité entre les sexes et l’émancipation de la femme doivent être au centre de nos priorités, a estimé M. Schaper.
M. EDDY HASMI (Indonésie) a rappelé que les femmes constituaient 70% des pauvres dans le monde et deux tiers des 785 millions d’adultes illettrés. Il a indiqué que 8 millions de femmes risquaient leur vie chaque année en raison de complications liées à la grossesse, et que 500 000 en mouraient chaque année. De plus, a-t-il ajouté, un tiers des femmes ne reçoivent aucune assistance médicale durant leur grossesse et 60% accouchent sans pouvoir avoir accès à des établissements de santé. S’agissant des maladies sexuellement transmissibles, il a précisé que les jeunes femmes et filles étaient trois fois plus touchées que leur conjoint. Il a déclaré que les femmes étaient le fondement du développement social et sanitaire. Dans le contexte du prochain Examen ministériel de l’ECOSOC qui portera sur « l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », il a invité la Commission de la population et du développement à identifier les progrès, les obstacles et les défis observés aux niveaux mondial et régional dans la mise en œuvre du Plan d’action de la CIPD. Il a invité la Commission à formuler une stratégie exhaustive et à élaborer une feuille de route pour l’ensemble des acteurs et partenaires afin d’accélérer la promotion de l’égalité entre les sexes et le renforcement des capacités des femmes.
M. EDUARDO RIOS-NETO (Brésil) a expliqué que son pays avait mis sur pied, en 1983, un programme spécial destiné à améliorer la santé des femmes en leur permettant, notamment, d’avoir un contrôle sur leurs capacités de reproduction. Un plan national pour réduire la mortalité maternelle et néonatale a été lancé en 2004, et une Commission nationale de suivi et d’évaluation a été créée afin d’assurer une réduction de 5% de la mortalité maternelle et néonatale, a-t-il ajouté. Le représentant a également évoqué l’adoption en 2006 au Brésil d’une politique nationale pour la planification familiale dont l’objectif est d’assurer la distribution gratuite de moyens de contraception aux personnes en âge de procréer. Il a expliqué que ces initiatives avaient provoqué une légère diminution du taux de mortalité maternelle, qui est passé de 140 à 75 décès pour 100 000 naissances vivantes entre 1990 et 2007. Au nombre des défis qui se posent encore, M. Rios-Neto a évoqué les avortements clandestins, la violence faite aux femmes et la féminisation du VIH/sida. M. Rios-Neto a ensuite annoncé que le Brésil entendait garantir un accès universel aux soins de santé sexuelle
et reproductive d’ici à 2015. Il a, par ailleurs, passé en revue le fonctionnement du second Plan national pour les politiques relatives aux femmes, qui a pour priorité principale la lutte contre le VIH/sida et la violence faite aux femmes.
Mme FLEUR MARGARET DAVIES (Australie) a rappelé que la plupart des 500 000 morts annuelles dues à des complications liées à la grossesse pourraient être évitées par le biais de mesures prises dans le cadre de la promotion d’une véritable planification familiale. Parmi ces mesures, elle a cité l’accès à des moyens de contraception. Elle a souligné l’importance pour toutes les femmes d’avoir accès à de bons soins médicaux à tout moment. Elle a mis l’accent sur les liens entre l’investissement dans la santé prénatale et dans la planification familiale en générale, et la productivité nationale. Elle a précisé que l’Australie appuyait différents pays dans la région Asie-Pacifique pour la réalisation des OMD 4 et 5, qui ont trait à la promotion de la santé.
M. CHARLES ZIRAREMA (Ouganda) a relevé que le taux de mortalité maternelle « inacceptable » que connaissent les pays en développent était lié à une faible autonomisation des femmes. Il a estimé que l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC devait être l’occasion pour les États Membres de redynamiser leur politique de promotion de l’égalité entre les sexes, par le biais, notamment, de l’éducation des fillettes.
Mme NYAM OSOR (Mongolie) a déclaré que la Mongolie procédait actuellement à la rédaction d’un rapport sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes avec la participation de toutes les parties prenantes, dont la société civile et le secteur privé. La Mongolie examine la réalisation des OMD liées à la promotion de l’égalité des sexes, a-t-elle précisé, avant d’ajouter que l’autonomisation des femmes était essentielle pour promouvoir un développement durable. La mise en place de programmes spécifiques pour un meilleur accès des femmes à une bonne alimentation et à un travail décent doit être inscrite dans ce cadre. Mme Osor a noté que les femmes étaient surtout représentées dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’hôtellerie où existent cependant des inégalités salariales. « Permettre aux femmes de réaliser leur plein potentiel doit nous permettre de promouvoir l’accès des femmes à des postes de travail supérieurs et de leur ouvrir les portes qui leur donneraient accès à tous les secteurs de l’économie », a-t-elle insisté. Elle a également indiqué que la participation des femmes à toutes les fonctions politiques n’était pas encore effective en Mongolie, malgré une législation favorable.
Mme BERIT AUSTVEG (Norvège) a déclaré que l’émancipation des femmes avait été un catalyseur pour l’économie de son pays. Elle a néanmoins fait part de la persistance de certains problèmes, dont les inégalités salariales, la violence faite aux femmes et la situation de certaines immigrées. La représentante a ensuite affirmé que l’émancipation des femmes ne pourrait devenir une réalité si ces dernières ne sont pas en mesure d’avoir un contrôle sur leur vie sexuelle. Elle a souligné que les objectifs relatifs à la santé sexuelle ne pourraient être atteints, à moins que ne soient accordés aux femmes les soins appropriés dont elles ont besoin et la possibilité d’avoir notamment accès à des procédures d’avortement sûres, entre autres. La représentante a, par ailleurs, dénoncé le fait que le viol et la violence sexuelle étaient devenus une arme de guerre. Elle a préconisé que les garçons et les hommes soient intégrés au processus d’émancipation des femmes. « Nous devons promouvoir une culture de la virilité qui ne soit pas violente », a-t-elle dit.
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