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POP/981

La Commission de la population et du développement déplore les insuffisances des systèmes de santé et la persistance d’une mortalité maternelle élevée en Afrique

13/04/2010
Conseil économique et socialPOP/981
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement

Quarante-troisième session

4e et 5e séances – matin & après-midi                       


LA COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT DÉPLORE LES INSUFFISANCES DES SYSTÈMES DE SANTÉ ET LA PERSISTANCE D’UNE MORTALITÉ MATERNELLE ÉLEVÉE EN AFRIQUE


« L’existence de systèmes de santé dont les prestations sont insuffisantes et incapables de satisfaire les besoins des populations est un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a déclaré aujourd’hui la Directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Mme Carissa Etienne, au deuxième jour des travaux de la quarante-troisième session de la Commission de la population et du développement.


Mme Etienne a présenté aux délégations prenant part aux travaux de la Commission un exposé qui portait sur le thème « Renforcer les systèmes de santé pour faire face aux défis actuels et à venir en matière de santé publique ».  L’experte de l’OMS s’est notamment penchée sur la question de la santé urbaine, en notant que plus de la moitié de la population des pays les moins avancés (PMA) vivra dans des agglomérations urbaines d’ici à 2035, et qu’une bonne partie de cette population habitera des bidonvilles affectés par un manque d’accès à l’eau potable et aux services de santé de base.


« Les systèmes de santé de nombreux pays en développement ne sont pas prêts pour faire face à ces nouveaux défis en matière de santé », a-t-elle averti.  Pour Mme Etienne, un système de santé qui fonctionne a besoin de disposer de relations opérationnelles entre tous les éléments qui le constituent, à savoir les structures du gouvernement concerné, celles de l’information, du financement, et de la fourniture des prestations de santé auxquelles il faut joindre des ressources humaines bien formées et des connaissances médicales modernes accompagnées des technologies adéquates. « Un simple tas de briques ne fait pas une maison », a-t-elle à cet égard constaté.  Elle a notamment réclamé l’édification, par chaque pays, de systèmes de santé capables de répondre avec efficacité à tous les problèmes de santé actuels, notamment dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida, et contre le paludisme et la tuberculose.  Il est également indispensable de pouvoir contrôler des maladies chroniques comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et les maladies mentales, a souligné Mme Etienne.


La poursuite du débat général de la Commission, consacré à l’expérience des pays en matière de santé, de morbidité, de mortalité et de développement, a par ailleurs été l’occasion pour les délégations de dénoncer la persistance de la mortalité maternelle, notamment dans les pays d’Afrique subsaharienne, et de mettre l’accent sur l’importance de la santé reproductive et sur l’émancipation des femmes et le renforcement de leurs droits.  « La mortalité maternelle est une tragédie mondiale », a notamment déclaré le représentant des Pays-Bas qui a rappelé que 530 000 femmes mouraient chaque année de complications liées à la grossesse, et que 15% des décès maternels étaient dus à des avortements à risques.


Les États Membres ont notamment écouté le représentant du Nigéria indiquer que 33% des filles nigérianes âgées de 15 à 19 ans étaient mères ou en voie de le devenir, ou encore la représentante des Philippines expliquer que chaque jour, 11 femmes philippines décédaient par manque de soins appropriés, laissant en moyenne derrière elles 33 enfants orphelins.  « Le peu de progrès accomplis en matière de santé reproductive est inacceptable », a jugé le représentant de la Finlande.


Pour le représentant de l’Australie, la mortalité et la morbidité maternelle sont une source de préoccupation « majeure » en matière de respect des droits de l’homme.  Il a notamment estimé que l’émancipation et l’éducation des femmes était un facteur « critique » pour réduire la mortalité maternelle. « L’accès équitable à des soins de santé abordables est un droit de l’homme fondamental », a-t-il souligné.  Abondant dans ce sens, le représentant de l’Afrique du Sud, où la pandémie de VIH/sida frappe les femmes de manière disproportionnée, a déclaré que l’égalité entre les sexes était une « condition fondamentale » pour améliorer la santé et le développement et réduire la morbidité et la mortalité. 


La Commission de la population et du développement poursuivra ses travaux demain, mercredi, le 14 avril, à partir de 10 heures.


EXP ÉRIENCE DES PAYS DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION: SANTÉ, MORBIDITÉ, MORTALITÉ ET DÉVELOPPEMENT


Débat général


M. ANDREW GOLEDZINOWSKI (Australie), qui intervenait au nom du Forum des îles du Pacifique, a déclaré que la mortalité et la morbidité maternelles, qui sont évitables, étaient une iniquité importante en matière de santé et une source de préoccupation majeure en ce qui concerne le respect des droits de l’homme.  Il a indiqué que certains pays du Pacifique connaissaient toujours un niveau trop élevé de mortalité maternelle, les femmes n’ayant pas accès aux services de planification familiale en temps voulu.  L’accès équitable à des soins de santé abordables est un droit de l’homme fondamental, a-t-il relevé.  Le représentant a également estimé que l’émancipation et l’éducation des femmes étaient un facteur « critique » pour réduire la mortalité maternelle.  Il a de plus indiqué que le problème de la violence faite aux femmes demeurait une question préoccupante dans la région Asie-Pacifique, tout en précisant ensuite qu’à l’occasion du Forum 2009 des Îles du Pacifique, les dirigeants de la région s’étaient engagés à éliminer la violence sexuelle et sexiste.


Poursuivant son intervention, M. Goledzinowski a indiqué que les maladies non transmissibles étaient à l’origine de 75% des décès dans la région du Pacifique, et que dans certains pays, 60% des budgets de la santé étaient consacrés à la couverture de soins de santé tertiaire coûteux.  Il a également affirmé que ces maladies ralentissaient le développement national en entravant la productivité de la force de travail.  Afin de faire face à cette situation, a poursuivi le représentant, un cadre du Pacifique pour la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles est en train d’être mis en œuvre par les États insulaires du Pacifique avec l’appui de l’Australie et de la Nouvelle Zélande.


M. WYCLIFFE AMBETSA OPARANYA (Kenya) a présenté les efforts que déploie le Kenya pour la mise en œuvre du Plan d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD).  Il a indiqué que son pays avait mis en place la « Vision 2030 » sur les questions prioritaires en tenant compte des objectifs liés à la lutte contre la morbidité et la mortalité, l’augmentation de l’espérance de vie, et l’accès universel aux services de santé.  Il a présenté les efforts du Kenya dans le domaine de la promotion des soins de santé préventifs, le traitement des maladies au niveau communautaire, ainsi que ceux déployés afin d’assurer une meilleure distribution des médicaments et de meilleurs liens entre les communautés et les systèmes sanitaires.  M. Ambetsa Oparanya a indiqué que le Gouvernement kényen a entrepris de recruter 20 travailleurs de santé par circonscription administrative, afin de garantir de meilleures prestations de santé aux populations.  Malgré ses efforts, a-t-il dit, le Kenya n’est parvenu à faire baisser la mortalité des enfants de moins de 5 ans que de 89 à 74 pour 1 000 entre 1989 et 2009.  Par conséquent, le Kenya risque de ne pas réaliser l’OMD 4, s’est-il inquiété.  Il a précisé que la mortalité maternelle était associée à l’insuffisance des services de santé et l’absence de prestations nécessaires à l’accouchement.  Le paludisme demeure un lourd problème pour le Kenya, car il y cause 5% des décès, a-t-il ajouté, en s’inquiétant de certaines tendances de la maladie, qui vont rendre difficile la réalisation des objectifs de la CIPD et de l’OMD 6.  Il a lancé un appel à la communauté internationale pour continuer à collaborer avec le Kenya pour l’aider à appliquer ses principaux programmes de promotion de la santé.


À l’instar du rapport du Secrétaire général dans ses différents rapports, M. ZANE DANGOR, Conseiller spécial du Ministre du développement social de l’Afrique du Sud, a relevé qu’en Afrique, l’espérance de vie avait pratiquement stagné depuis la fin des années 1980.  Il a notamment déclaré que la mortalité maternelle et infantile demeurait « inacceptablement élevée » dans de nombreuses régions du continent, y compris dans son pays, l’Afrique du Sud.  M. Dangor a indiqué qu’en Afrique du Sud, l’espérance de vie avait chuté de 60 ans, au début des années 1990, à 50 ans en 2007, conséquence de la pandémie de VIH/sida.  Le représentant a expliqué que l’Afrique du Sud avait récemment réussi à ralentir et à progressivement renverser cette tendance grâce à la mise en œuvre du plus important programme de dépistage et de traitement du VIH/sida au monde, qui comprend un programme de prévention de la transmission de la mère à l’enfant et de traitements antirétroviraux.  L’élargissement des services de santé du pays a également permis d’atténuer l’impact de cette pandémie, a-t-il ajouté.  M. Dangor a également indiqué que le pays connaissait une chute importante de la fertilité, ce qui avait entraîné un vieillissement de sa population.  Le Gouvernement sud-africain a donc adopté en 1998 une « Politique pour la population », qui met l’accent sur l’adoption d’une approche intégrée en matière de population, de santé, de fertilité et de mortalité.  Le système de collecte de données du pays a également été amélioré.


M. Dangor a poursuivi son intervention en indiquant que malgré une espérance de vie plus longue, le fardeau du VIH/sida frappait de manière disproportionnée les femmes, ce qui est une conséquence de l’inégalité entre les sexes et des risques liés à la grossesse et à l’accouchement.  « Ma délégation estime que l’égalité entre les sexes est une condition fondamentale pour améliorer la santé et le développement et réduire la morbidité et la mortalité maternelle et infantile », a-t-il dit.  Il a notamment expliqué que la légalisation, en 1996, de l’avortement au cours des 12 premières semaines de grossesses avait permis de sauver la vie de milliers de femmes qui auraient autrement eu recours à des avortements clandestins.


M. JARMO VIINANEN (Finlande) a indiqué qu’en dépit du fait que les maladies non transmissibles constituent une cause majeure de la mortalité, de la morbidité et de la pauvreté à travers le monde, elles continuent à être négligées.  « Seul moins de 1% des 22 millions de dollars dépensés en matière de santé, dans les pays à faible et moyen revenus, par les agences d’aide humanitaire, est affecté à la surveillance de ces maladies », a-t-il regretté.  Il a ensuite plaidé pour le renforcement des capacités des systèmes de santé des États, notamment en matière de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles.  Il a, à cet égard, mis en exergue les réussites finlandaises en ce domaine, dues à « une recherche active, à l’implication de différents acteurs, et à une collaboration internationale active ».  M. Viinanen a également jugé inacceptable le peu de progrès accomplis en matière de santé reproductive, avant de rappeler que pour la Finlande, le droit des adolescents aux services de santé génésique et sexuelle était fondamental à la réalisation de l’OMD 5.


Mme MARIE MARCHAND (Suisse) a rappelé que le rapport du Secrétaire général sur la question « santé, morbidité, mortalité et développement » mettait l’accent sur trois éléments clefs: tous les pays font face à des défis pour mettre un terme aux inégalités d’accès aux soins de santé.  Le renforcement des systèmes de santé est une clef nécessaire pour faire face à ces défis.  La disponibilité de personnels médicaux est un élément crucial du renforcement des systèmes de santé, a dit la représentante.  Elle a déclaré que l’espérance de vie en Suisse était l’une des plus élevées de la planète.  Pour des raisons à la fois démographique et épidémiologique, les besoins en personnels de santé pourraient augmenter de 25% au cours de 10 prochaines années en Suisse, a ajouté la représentante.  Elle a mis l’accent sur la nécessité pour la Suisse d’investir dans la formation de personnels médicaux et a estimé nécessaire de créer des incitations pour attirer plus de gens vers ces carrières médicales.  Elle a insisté sur l’importance d’une approche sexospécifique des objectifs d’amélioration de la santé publique.  « Nous contribuons à la création de services de santé intégrés dans plusieurs pays et appuyons des efforts visant à mettre un terme à la violence sexiste », a mentionné la représentante suisse.  Elle a rappelé que la Suisse était très impliquée dans le processus qui a mené à l’adoption de la Stratégie mondiale et du Plan d’action de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la santé publique, l’innovation et la propriété intellectuelle, et qu’elle était déterminée à en voir la mise en œuvre aux niveaux national et international.


M. ADAM FRONCZAK, Secrétaire d’État adjoint au Ministère de la santé de la Pologne, a estimé important de mettre en évidence le fait que la protection sanitaire demeurait l’une des grandes priorités pour les États et les gouvernements, au regard de l’augmentation des migrations et de l’apparition de nouvelles menaces épidémiologiques.  La Pologne, a-t-il ensuite indiqué, a entrepris depuis 1989, une modernisation de son système de santé et continue à améliorer la qualité et l’accessibilité des services médicaux dont doivent bénéficier tous ses citoyens, en tenant compte du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le Développement (CIPD).


Citant différents indicateurs internes, le Secrétaire d’État polonais a expliqué que la mortalité en Pologne avait été réduite de 23%, passant de 1137,6 en 1990 à 828,8 en 2008, et que l’espérance de vie avait elle aussi augmenté, se situant dorénavant à 80 ans chez les femmes et 71 chez les hommes.  « Mais la suppression effective des maladies non transmissibles demeure l’une des grandes réalisations des services publics polonais, au cours des 50 dernières années », a-t-il noté.  Il a conclu en appelant la communauté internationale à demeurer active dans la lutte contre la propagation du VIH/sida.


M. SHAUKAT HAYAT DURRANI, Secrétaire d’État auprès du Ministère pour le bien-être de la population du Pakistan, a indiqué que son pays faisait actuellement face à une transition démographique, 41% de la population étant âgée de moins de 15 ans, et seulement 4% ayant plus de 65 ans.  Il a expliqué que le Pakistan était en train de finaliser sa dernière « Politique nationale pour la population », laquelle mettra l’accent sur l’éducation des filles, la réduction des taux de mortalité, et l’augmentation de l’accès aux soins de santé reproductive et à la planification familiale.  Le représentant a également indiqué qu’à l’heure actuelle 96% des femmes pakistanaises mariées connaissaient l’existence d’au moins un moyen de contraception, et que le taux de fertilité était passé de 5,4 à 4 enfants par femme.  Il a cependant estimé que ces résultats n’étaient pas suffisamment encourageants.


M. Durrani a réclamé des efforts concertés en matière de planification familiale, d’élimination de la pauvreté et de création d’un meilleur système de santé de base, afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également évoqué le rôle de la coopération internationale, en demandant notamment une augmentation de l’aide au développement.  Il a de plus estimé que les maladies transmissibles et non transmissibles devaient bénéficier d’une même attention, et que les domaines de la recherche, du partage des connaissances et du transfert de technologie méritaient d’être promus, notamment dans les pays en développement.


M. ALEX LEVENTHAL (Israël) a déclaré que la morbidité et la mortalité étaient deux indicateurs sensibles de la santé d’une société.  Il a estimé que ces indicateurs étaient des indicateurs négatifs et qu’Israël préférait s’appuyer sur des indicateurs positifs.  Il a souligné les difficultés d’un pays qui doit faire face à des diversités au sein de sa population.  38% des Israéliens sont nés hors d’Israël, a-t-il indiqué.  Il a cité le cas particulier des populations nomades, comme les Bédouins, ou celui des nouveaux citoyens israéliens arrivant d’Éthiopie, qui font face à des défis socioéconomiques et d’éducation.  Pour faire face à ces difficultés, Israël a adopté une approche holistique qui concilie services d’éducation, services sanitaires et services sociaux.  Il est important d’investir dans le secteur de la santé publique pour garantir au pays une population en bonne santé, a dit le représentant d’Israël.  Mais ces services ne constituent pas le seul aspect de la politique à mener, a-t-il dit, en mettant en exergue d’autres facteurs comme l’éducation et la résolution des questions sociales et de celles relatives au revenu.  M. Leventhal a indiqué que la communauté israélienne connaissant le plus faible taux de morbidité et de mortalité, était la petite minorité d’Arabes chrétiens qui est très bien éduquée et évite la célébration de mariages consanguins, tout comme le font de nombreuses communautés musulmanes d’Israël.  Il a dit la volonté d’Israël d’investir dans la santé maternelle et infantile des Israéliens et des populations migrantes en rappelant que l’espérance de vie des hommes israéliens était une des plus élevées au monde.


M. JUAN-CARLOS ALFONSO (Cuba) a déclaré que la santé était une priorité pour son pays et un « droit du peuple ».  Il a affirmé que Cuba s’était acquittée de tous ses engagements en matière de santé, et ce, avec quelques années d’avance sur le calendrier internationalement agréé.  « On peut beaucoup réaliser avec peu de moyens, à condition que la volonté politique prime », a-t-il dit.  Il a indiqué que l’espérance de vie des Cubains était de 78 ans, et que le pays disposait d’un médecin pour 150 habitants.  Cuba accorde plus de 18,5% de son budget national à la santé et à l’assistance sociale, et sa population jouit d’une couverture sociale universelle, a précisé le représentant.  Il a indiqué que de nombreuses maladies avaient pu être éradiquées à Cuba, notamment la diphtérie et la rubéole.  Il a ensuite expliqué que les maladies émergentes, comme le VIH/sida, qui frappe 0,1% de la population de la tranche d’âge allant de 15 à 49 ans, étaient une des principales causes de décès dans son pays.  Le représentant cubain a tenu à indiquer que les femmes cubaines pouvaient décider de l’espacement des naissances de leurs enfants, et que 78% d’entre elles avaient eu recours à l’utilisation de contraceptifs en 2009.


M. RYUZABURO SATO (Japon) a rappelé que le Japon était un des pays qui connaissait un des niveaux d’espérance de vie le plus élevé au monde, les hommes y vivant en moyenne 79 ans et les femmes 86.  Au japon, la transformation économique, le développement social et l’introduction de la couverture de santé universelle en faveur de l’ensemble de la population ont contribué à asseoir cette longévité, a-t-il souligné.  En se basant sur sa propre expérience, le Japon, a poursuivi M. Sato, continue d’apporter au reste du monde d’importantes contributions dans le domaine de la sécurité humaine, un concept dont l’objectif est de faire face aux menaces planétaires comme les maladies infectieuses.  Concernant la santé sexuelle et reproductive, M. Sato a estimé indispensable d’assurer aux populations l’accès à l’information et aux services pertinents en ce domaine, notamment ceux de la planification familiale, afin de parvenir à la réalisation du développement durable.  Le renforcement des systèmes de santé est

la première des priorités pour le Japon, et pour y arriver, il est impératif de s’assurer que les ressources financières sont utilisées de façon effective afin de garantir aux populations la fourniture de la couverture sanitaire qui est nécessaire à chaque individu, a-t-il conclu.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a réaffirmé le droit de chacun à bénéficier des standards les plus élevés de santé mentale et physique.  C’est pourquoi, en 1993, la Colombie a établi son système de sécurité sociale, qui vise à fournir une couverture de santé à tous ses citoyens.  En décembre 2009, a précisé la représentante, 95% des Colombiens disposaient d’une assurance santé et 53% étaient affiliés à un régime couvrant les besoins des personnes en difficulté.  En outre, a-t-elle ajouté, un Plan national de santé publique s’efforce de promouvoir des stratégies, des plans et des projets, afin de prévenir et contrôler les maladies chroniques et d’établir des directives pour améliorer le niveau général de santé de la population.  En conclusion, Mme Blum a demandé un renforcement de la coopération internationale, notamment dans les domaines de l’assistance technique, du transfert de technologies et de l’accès aux médicaments.


M.JEROEN THEODORUS MARIA GERARDUS STEEGHS(Pays-Bas) a estimé que la mortalité maternelle était une tragédie mondiale.  Il a rappelé que 530 000 femmes mouraient chaque année de complications liées à la grossesse et que 15% des morts maternelles étaient dues à des avortements à risques.  Il a indiqué que six pays seulement représentent la moitié de ces morts, et qu’ils sont essentiellement situés en Afrique subsaharienne.  Il a noté que la santé reproductive touchait des questions qui restent taboues dans de nombreux pays.  Il a indiqué qu’une récente étude avait montré que 200 millions de femmes dans le monde auraient choisi de ne pas avoir d’enfants, ou d’avoir des enfants plus tard dans la vie si elles avaient eu accès à des moyens de contraception.  Alors que la moitié de la population mondiale a moins de 25 ans, a-t-il dit, il est urgent de se concentrer sur cette partie de la population, afin que les jeunes femmes puissent avoir des enfants dans les meilleures conditions de sécurité.  En octobre 2009, le Gouvernement des Pays Bas et le FNUAP ont organisé une réunion de haut niveau à Addis-Abeba qui s’est conclue par l’Appel d’Addis-Abeba pour une action urgente dans le domaine de la santé maternelle, a-t-il encore dit.


M. JOHN LEONARD MUGERWA (Ouganda) a indiqué que la population de son pays connaissait une croissance annuelle de 3,2% par an, et que les jeunes âgés de moins de 15 ans représentaient 56% de la population de l’Ouganda.  Il a de plus signalé que 25% des adolescentes devenaient mères, et que l’usage des moyens de contraception était faible.  Le représentant a évoqué l’existence de « défis culturels et liés au genre » qui ne favorisent pas l’émancipation des femmes.  Il a ensuite passé en revue les initiatives lancées par le Gouvernement ougandais pour améliorer la qualité de vie de la population.  Il a notamment évoqué l’intégration du concept de la santé reproductive dans les politiques du gouvernement, l’existence d’un Plan d’action pour l’élimination de la pauvreté et la création, en 2007, d’un Plan quinquennal de développement national.  Le représentant a également signalé que son Gouvernement avait mis en place une « Politique nationale pour le genre », dans le but de promouvoir l’égalité entre les sexes, ainsi qu’une « Politique nationale pour les jeunes » et une « feuille de route » pour accélérer la réduction de la mortalité et de la morbidité maternelle et néonatale.  « Le VIH/sida est un problème sérieux pour l’Ouganda », a ensuite ajouté le représentant, et une approche multisectorielle a été adoptée pour faire face à cette pandémie.  Il a néanmoins signalé que la présence de cette maladie entravait les efforts de lutte contre la pauvreté.  La mobilisation des ressources demeure un défi important pour les pays en développement, a-t-il noté.


M. ALEXANDER KOSHKIN (Fédération de Russie) a estimé que la santé maternelle et la santé infantile étaient des questions clefs à résoudre en matière de santé, de morbidité, de mortalité et de développement.  Il a précisé que la Fédération de Russie avait adopté une politique démographique pour 2025 dans l’objectif de stabiliser la population russe, dont le nombre est en baisse.  En 2010, a-t-il dit, nous avons achevé la première étape de cette politique démographique en constatant une augmentation de 18% du nombre de naissances, alors que la mortalité a diminué de 4,6%.  Alors que nous accordons une grande importance cette année aux maladies non transmissibles, a-t-il indiqué, la Fédération de Russie a pris l’initiative d’organiser en 2011 à Moscou une conférence internationale sur la question, ceci en collaboration avec l’OMS.  Il a espéré que la Conférence de Moscou sera une étape intéressante pour préparer une conférence de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les maladies non transmissibles en septembre 2011.


Mme MARIAN KPAKPAH, Directrice exécutive par intérim du Conseil national pour la population du Ghana, a indiqué que la Politique nationale démographique du Ghana ciblait, entre autres, la réduction de la morbidité et de la mortalité, ainsi que la promotion de la santé sexuelle et reproductive.  Elle a expliqué que malgré les progrès enregistrés par son pays, le taux de mortalité maternelle y demeurait encore élevé, avec 451 décès pour 100 000 naissances vivantes.  Nombre de ces décès sont imputables à des hémorragies, à l’hypertension et à des avortements clandestins, a-t-elle expliqué.  La représentante a également indiqué que le paludisme était une des principales causes de décès dans son pays, chez les enfants âgés de moins de 5 ans notamment.  Mme Kpakpah a, par ailleurs, signalé que l’accélération de l’urbanisation, l’émergence de bidonvilles et la situation des enfants de rue notamment, entravaient les efforts consacrés par le Gouvernement pour améliorer la qualité de vie des Ghanéens.  Elle a indiqué que le Gouvernement du Ghana avait l’intention, entre autres, de construire des hôpitaux modernes dans chaque région du pays, d’élargir l’étendue de la couverture médicale, d’accélérer les progrès en matière de soins maternels et pour les nouveau-nés, d’intensifier sa capacité à faire face aux épidémies et de promouvoir un mode de vie sain.


Déclaration liminaire


Présentant un exposé sur le renforcement des systèmes de santé pour faire face aux défis futurs de la santé publique, Mme CARISSA ETIENNE, Directrice générale adjointe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a mis l’accent sur les défis multiples liés aux efforts destinés à assurer la survie des enfants et à réduire la mortalité maternelle, alors qu’émergent à nouveau des maladies comme la tuberculose, mais aussi de nouvelles épidémiologies liées aux changements climatiques.  Les populations souffrent et meurent parce que leurs besoins sanitaires ne sont pas satisfaits, a-t-elle rappelé.  Il faut donc édifier des systèmes de santé qui puissent répondre avec efficacité à tous les problèmes de santé et améliorer les résultats obtenus sur le plan sanitaire dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, mais aussi dans celui des efforts visant à contrôler des maladies chroniques comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et les maladies mentales, a-t-elle insisté.  Il ne fait aucun doute que la pauvreté et l’inégalité sociale et économique ont des conséquences directes et indirectes sur la santé, a dit la Directrice générale adjointe de l’OMS, en notant que, pour la première fois, plus de gens vivent dans les villes que dans les zones rurales.


Plus de la moitié de la population des PMA vivra dans des zones urbaines d’ici 2035, et une bonne partie vivra dans des bidonvilles et sera affectée par les insuffisances qui existent dans l’accès à l’eau potable et à des services de santé.  Si l’espérance de vie progresse dans le monde entier, un nombre croissant de personnes de plus de 65 ans souffrira cependant de besoins de santé, alors que de nombreux pays en développement ne sont pas près à répondre à ces évolutions.  La transition épidémiologique entre maladies transmissibles et maladies non transmissibles est bien entamée, a estimé Mme Etienne, en notant que 69% des décès dans le monde sont imputés aujourd’hui à quatre grandes maladies non transmissibles. Quatre-vingt pour cent de ces décès se produisent dans les pays en développement.  Huit millions de décès liés à la tuberculose ont pu cependant être évités récemment grâce à des investissements pertinents en matière de santé.


Par ailleurs, Mme Etienne a souligné combien il est difficile de définir « un système de santé » et d’en faciliter la compréhension par les profanes.  Elle a mis l’accent sur la nécessité d’un leadership très ferme allant des gouvernements jusqu’aux communautés locales avec la collaboration de la société civile et du secteur privé.  Il faut que les individus, et ceci à tous les niveaux, puissent participer au processus de décisions relatif aux services et aux besoins de santé.  « Un tas de briques ne fait pas une maison », a encore dit Mme Etienne, en notant qu’un système de santé qui fonctionne a besoin de relations faciles entre tous ses composants.


Elle a estimé qu’il fallait se concentrer sur les pays qui font face à des crises en raison d’une insuffisance de personnels de santé.  Elle a cité la contribution de l’OMS qui aide les pays en développement à planifier leurs besoins en personnels de santé et qui a contribué à la formation de 140 000 professionnels de la santé en Afrique.  Elle a indiqué qu’un tiers de la population mondiale n’avait pas accès à des médicaments de base en raison de leurs prix élevés, mais aussi en raison de l’absence de services logistiques appropriés.  Plus de 100 pays ont créé des autorités de réglementation sur les médicaments et l’OMS dispose d’un programme qui s’attaque aux problèmes causés par les faux médicaments, a-t-elle encore précisé, avant de rappeler que l’OMS a été chargée pendant cinq décennies de créer et de gérer la nomenclature s’appliquant à tous les médicaments distribués à travers le monde.


« Nous avons besoin de plus d’argent pour la santé et de plus de santé pour la promotion de l’économie », a ajouté Mme Etienne avant d’appeler les pays à accroître l’efficacité dans les prestations des services de santé.  Elle a indiqué que l’OMS préparait un rapport, prévu pour novembre 2010, sur le financement de systèmes de couverture de santé universelle.  Mme Etienne a ensuite appelé tous les pays à établir leurs propres rapports d’évaluation et de suivi en matière de gestion des services de santé, et les a encouragé à mettre l’accent sur les questions prioritaires, ceci de manière équilibrée, et en synchronisant les politiques de santé avec les politiques et les ressources de financement.  « Réfléchissez aux rôles que doivent jouer les systèmes de santé face aux besoins nouveaux », a-t-elle préconisé, en s’adressant aux délégations.


Débat interactif


Le représentant du Japon a demandé à Mme Carissa Etienne des précisions sur la création du plan d’action mondial relatif à la santé maternelle et infantile.


La représentante de la Norvège s’est intéressée aux paiements que doivent faire les malades, en relevant que nombres de femmes dans le monde doivent par exemple payer des frais d’ambulance avant de pouvoir embarquer à bord de l’un de ces véhicules et y recevoir les soins dont elles ont besoin.


La représentante de l’ONG « National Right to Life » a demandé des précisions sur la diminution de la mortalité maternelle qu’a évoquée l’experte.


Le représentant d’Israël a demandé la rédaction d’un rapport sur l’usage qui est fait dans chaque pays des médicaments et des technologies, et a estimé qu’il était temps d’établir une liste de contrôle pour chaque pays.


Répondant à ces questions, Mme CARISSA ETIENNE a affirmé que l’adoption d’un plan d’action mondial devait être appuyée par des financements suffisants.  Elle a ensuite indiqué que le nombre élevé des décès maternels était sans doute en partie imputable au fait que dans de nombreux pays, les patients doivent payer les frais de soins avant de recevoir le moindre traitement.  Elle a, par ailleurs, expliqué qu’un article de la revue médicale « The Lancet » avait évoqué le chiffre de 300 000 décès maternels au niveau mondial mais que l’OMS continuerait d’utiliser le chiffre d’un demi-million.  Elle a de plus estimé qu’il serait impossible pour l’OMS d’établir une liste de contrôle de l’utilisation des médicaments à l’usage des pays dans les conditions actuelles car chaque État dispose d’un système de santé qui lui est propre.


Suite du débat général


M. MANJEEV SINGH PURI (Inde) a rappelé combien la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) a permis d’avancer sur la formulation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a déclaré que cette session de la Commission, qui fait le lien entre la santé, la morbidité, la mortalité et le développement, arrivait à point nommé, alors que trois des huit OMD étaient consacrés à la santé.  « Si certains OMD liés à la santé ne seront certainement pas réalisés d’ici à 2015, cela ne doit pas nous empêcher de renforcer notre coopération aux niveaux national, régional et international pour la réalisation de ces Objectifs », a-t-il dit.  Il a parlé de la Mission de santé rurale indienne, qui a pour but de couvrir de façon équitable, abordable, responsable et efficace les besoins de santé de 600 millions de personnes.  La Mission mène dans ce cadre une campagne destinée à la prise en charge de 78 millions d’enfants.  M. Singh Puri a indiqué que le taux de mortalité infantile en Inde est tombé à 55 pour 1 000 en 2007, alors que la mortalité maternelle est passée de 437 à 254 pour 100 000 entre les périodes 1992-1993 et 2004-2006.  Malgré tous ces progrès, a-t-il dit, nous sommes conscients des progrès que l’Inde doit encore réaliser pour la mise en œuvre des OMD liés à la santé.  Le représentant a, en outre, parlé des efforts de son pays en matière d’appui aux pays en développement, auxquels l’Inde fournit des vaccins et des médecins.  « C’est la santé qui est la vraie richesse de l’être humain », a-t-il déclaré, en faisant siens les propos du mahatma Gandhi, avant d’assurer que la prospérité suit toujours la santé.


M. FELIX VELEZ, Secrétaire général du Conseil national de la population du Mexique, a indiqué que l’élargissement des services de santé était une priorité pour le Gouvernement mexicain, lequel entend accorder à la population un accès universel aux services de santé d’ici à 2012.  Il a expliqué qu’un usage plus répandu des contraceptifs avait permis de réduire le taux de fertilité du pays en deçà du taux de remplacement.  De plus, la mortalité infantile a également fortement baissé depuis les années 1960 et l’espérance de vie est passée au Mexique de 67 à 75 ans, a-t-il indiqué.  Le représentant a également fait état d’une baisse de la mortalité maternelle, précisant en outre que le pays avait réussi à réduire le coût social des décès.  Il a cependant signalé que les populations les plus pauvres et vulnérables du Mexique connaissaient d’importants défis en matière de santé.  Le Gouvernement mexicain entend remédier à cette situation, de même qu’aux accidents, qui sont la principale cause de décès chez les adolescents; et aux maladies liées à une surconsommation de boissons alcoolisées.  M. Velez a, par ailleurs, estimé que la Commission devait examiner le thème de la migration avant la tenue du Dialogue de haut niveau portant sur cette question.


Mme ESPERANZA CABRAL, Secrétaire d’État auprès du Département de la santé des Philippines, a déclaré que la santé des Philippins s’était largement améliorée au fil des années, comme en témoignent leur longévité grandissante et le déclin du taux de mortalité.  Elle a affirmé que son pays reconnaissait la santé, en particulier reproductive, comme un droit fondamental de tous ses citoyens.  Mais, même si le pays met tout en œuvre pour proposer des soins de qualité à sa population, il n’en reste pas moins que ses efforts en vue de réaliser le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement, ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), sont contrariés par les préoccupations en matière de santé reproductive, a fait observer la Secrétaire d’État.  En effet, chaque jour, 11 femmes décèdent par manque de soins appropriés, laissant en moyenne derrière elles 33 enfants orphelins.  Aussi, le Gouvernement philippin, a-t-elle expliqué, s’est engagé en faveur d’une réduction des décès prénataux et maternels à travers un Programme officiel national qui vise, notamment, à mettre des personnels obstétriques compétents à la disposition des femmes qui en ont besoin, en priorité dans les provinces les plus touchées par ce phénomène.  Enfin, pour garantir la protection financière des plus démunis, le Programme d’assurance santé nationale a l’ambition d’établir une couverture universelle pour la population pauvre, a précisé en conclusion Mme Cabral.


M. PALITHA T. B. KOHONA (Sri Lanka) a estimé qu’en mettant l’accent sur l’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes, le processus de la CIPD avait permis aux femmes de prendre des décisions informées en matière de planification familiale.  Il a ensuite affirmé que les écarts importants qui existent entre pays en développement et le peu de progrès accomplis pour réaliser l’OMD 8, qui porte sur la création de partenariats pour le développement, étaient décourageants pour ces derniers.  Le représentant du Sri Lanka a, par ailleurs, expliqué que son pays disposait d’une politique relative à la population et à la santé reproductive.  Il a notamment expliqué que l’usage des contraceptifs était passé de 20% en 1975 à 70% en 2009, et que 96% des accouchements se faisaient en la présence de personnels médicaux formés.  M. Kohona a également expliqué que le taux de mortalité maternelle et infantile avait baissé au Sri Lanka et que le taux de prévalence du VIH/sida chez les jeunes se maintenait à 0,1%.  Au titre des défis auxquels le Sri Lanka continue de faire face, le représentant a indiqué que le taux de malnutrition chez les enfants était toujours de 22,8%, et des défis liés à certaines maladies tropicales, comme la fièvre dengue, persistaient.  Pour faire face à cette situation, le Gouvernement a mis en place diverses mesures, comme la distribution de repas gratuits dans les écoles, l’octroi de microcrédits aux femmes et la création de programmes de santé et d’allégement de la pauvreté, a expliqué M. Kohona.


M. EDUARDO RIOS-NETO (Brésil) a déclaré que le Brésil avait connu des transformations substantielles ces dernières années.  Les maladies non transmissibles y sont devenues les premières causes de mortalité.  Il a cité les maladies cardiovasculaires, responsables de 27% des décès, les lymphomes (13%) et d’autres causes externes (12,6%).  Il a précisé que les maladies cardiovasculaires, les cancers, les diabètes, les maladies respiratoires chroniques, les maladies osseuses et musculaires, comptaient pour 75% des dépenses de santé du Brésil.  Selon les estimations de l’OMS, les maladies non transmissibles comptent pour près de 60% des décès, a-t-il dit, avant de préciser que les décès liés à des causes externes, comme les homicides, les suicides et accidents de voiture sont passés de 9% à 13% des pertes en vies humaines entre 1980 et 2000.  S’agissant de la réponse au VIH/sida, il a cité des initiatives brésiliennes visant 320 000 séropositifs, qui reçoivent des traitements antirétroviraux gratuits, 180 000 personnes étant activement suivies.  Si l’impact du VIH/sida est maintenant stabilisé, voire en situation de déclin, le Brésil constate cependant une féminisation des maladies sexuellement transmissibles.  Il a souligné les résultats positifs enregistrés dans la lutte contre la tuberculose et le paludisme.  Il a indiqué que la dengue était la maladie contagieuse la plus sérieuse dans l’hémisphère Sud, en s’inquiétant que les changements climatiques et l’insuffisance d’une action mondiale contre ce phénomène risquent de favoriser la propagation de cette maladie vers des zones non tropicales.  Enfin, il a rappelé que l’accès à la santé était un droit constitutionnel au Brésil, et que la couverture de santé universelle avait été instituée en 1988 pour couvrir les besoins de 190 millions de Brésiliens.  Il s’est particulièrement inquiété de la volonté de certains pays d’imposer des barrières commerciales aux médicaments génériques, et des négociations secrètes qui sont menées par un groupe de pays partageant la même vision pour conclure un « accord commercial anticontrefaçon » qui serait préjudiciable aux pays pauvres et en développement.


Mme AWA DEM (Gambie) a estimé que la situation dans laquelle se trouve la Gambie en termes de développement humain et de démographie démontre que le pays doit encore faire face à divers problèmes, dans le cadre de ses nombreuses stratégies et programmes de développement.  En Gambie, a-t-elle soutenu, les objectifs fixés en matière de politique nationaledepopulation et dans le plan d’action y afférent, sont en conformité avec les OMD que sont: l’éradication de l’extrême pauvreté et de la faim; la réalisation de l’éducation primaire universelle; la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes; ou encore, la réduction de 50% de la mortalité infantile d’ici à 2015.  Depuis des années, dans l’action qu’elle mène sur les questions de développement et de population, la Gambie, a dit Mme Dem, a investi dans ses ressources humaines et la mobilisation de ses ressources financières.  Cet investissement a abouti à divers résultats positifs, comme la baisse de la mortalité infantile, qui est passée de 1 050 à 730 pour 100 000 naissances au cours de la période 1991-2001.  La représentante a ensuite reconnu que l’accès universel aux services de santé reproductive, y compris en matière de VIH/sida, est une précondition de la réalisation des OMD.  Elle s’est, par ailleurs, félicitée du soutien financier continu qu’apporte le FNUAP à son pays et qui s’élève dorénavant à 4 millions de dollars par an, ceci en vue d’améliorer la qualité de vie des populations gambiennes.


M. MUYAMBO SIPANGULE (Zambie) a déclaré que son pays ne disposait pas des moyens de corriger les déséquilibres de son système de santé.  Il a cependant parlé de la mise en œuvre de réformes pour rendre le système de santé zambien plus efficace.  En vue d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des ressources, le Ministère de la santé est passé d’une démarche verticale à une démarche sectorielle, conformément à la Déclaration de Paris relative aux partenariats internationaux dans le domaine de la santé, a indiqué M. Sipangule.  En ce qui concerne les ressources humaines pour la promotion de la santé, le Plan stratégique de santé 2006-2010 a arrêté de nombreux programmes et stratégies visant à améliorer la formation et le recrutement des personnels travaillant dans ce domaine.  Les infrastructures sont essentielles pour la fourniture de services de santé, a noté le représentant, tout en relevant que le Ministère zambien de la santé essayait de fournir les équipements de diagnostic nécessaires.  Il s’est félicité d’une baisse de 66% du taux d’enfants décédés du paludisme entre 2000 et 2008.  M. Sipangule a, d’autre part, mis l’accent sur l’importance de la Campagne  pour l’accélération de la réduction de la mortalité infantile lancée par l’Union africaine en 2009.


M. GONZALO GUTIERREZ (Pérou) a expliqué que le Pérou renforçait ses structures de soins de santé primaire et avait adopté une législation sur l’accès universel aux prestations de santé afin de limiter les inégalités existant dans ce domaine.  Il a ensuite indiqué que la santé des enfants était particulièrement préoccupante, 51% des décès infantiles au Pérou étant liés à des maladies évitables comme les diarrhées et les pneumonies.  Il est donc important que la communauté internationale redouble d’efforts dans la lutte contre les maladies non transmissibles.  M. Gutierrez a ensuite indiqué que son pays avait lancé un Plan stratégique national pour la période 2009-2015 afin de lutter contre la mortalité maternelle.  Il a également indiqué que le Pérou connaissait une prévalence importante de maladies respiratoires, qui ne sont pas explicitement répertoriées par les OMD.  Il a notamment précisé que la pneumonie était l’une des principales causes de décès chez les enfants âgés de moins de 5 ans, surtout pendant les mois d’hiver.  M. Gutierrez a ensuite appelé à faciliter l’accès à des médicaments bon marché en assurant une meilleure application de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).  M. Gutierrez a enchaîné en déclarant qu’il était inacceptable de constater que les accidents de la route faisaient 1,2 million de morts par an, notamment dans les pays en développement.  Le Pérou a donc lancé un Plan d’action qui vise à réduire de 50% les accidents routiers, a-t-il souligné.


M. CHARLES NTWAAGAE (Botswana) a déclaré que, depuis plusieurs années, son pays bénéficie de façon significative des investissements durables accomplis dans les domaines de la santé et du bien-être de ses populations.  « Plus de 90% de la population a ainsi accès à l’eau potable et plus de la moitié des femmes utilisent les moyens de contraception moderne », a-t-il révélé.  Mais en dépit de ces succès limités, a-t-il indiqué, la santé maternelle continue d’être l’un des défis majeurs en matière de santé publique au Botswana où l’on estime à 193 pour 100 000 le nombre de mères mourant durant leur accouchement ou après la naissance de leur nouveau-né.  M. Ntwaagae a par ailleurs expliqué que l’émergence de la pandémie de VIH/sida avait créé de nouveaux défis dans le cadre des efforts déployés par le pays en vue de l’amélioration du bien être de ses populations. « Le Botswana est reconnaissant envers les diverses institutions et organisations, comme la Fondation Bill et Melinda Gates, qui apportent leur soutien dans la lutte contre ce fléau », a-t-il poursuivi.  Comme conséquence de la propagation de VIH/sida, a en outre dit le représentant,  le Botswana fait aujourd’hui face à une résurgence des cas de tuberculose qu’il combat avec le soutien des partenaires au développement.  Enfin, évoquant le coût élevé des soins relatifs aux maladies non transmissibles, telles que le diabète et l’hypertension artérielle, il a plaidé pour un accroissement de l’assistance fournie dans ce domaine.


M. HENRI-PAUL NORMANDIN (Canada) a estimé que les progrès recensés dans le rapport du Secrétaire général ne rendaient pas compte de la réalité dans les pays à faible revenu où la majorité des décès sont toujours causés par des maladies transmissibles.  Il a ensuite expliqué que la prévention du tabagisme, particulièrement chez les jeunes, était une importante priorité pour le Gouvernement canadien.  Il a notamment évoqué l’adoption, en 2009, de la loi restreignant la commercialisation du tabac auprès des jeunes.  À l’étranger, a enchaîné le représentant, le Canada reconnaît l’importance qu’il y a de renforcer les systèmes de santé.  Il a précisé qu’en 2006, le Canada avait lancé une initiative pour appuyer les efforts déployés par les pays d’Afrique pour renforcer leurs systèmes de santé, notamment en Afrique subsaharienne.  M. Normandin a également expliqué que le Gouvernement du Canada accordait une attention particulière à la lutte contre les maladies transmissibles, le VIH/sida et le paludisme notamment, ainsi qu’à l’immunisation et à la santé maternelle et infantile.  Pour le représentant du Canada, l’atteinte des OMD et du Programme d’action de la CIPD est une responsabilité collective de tous les États et autres acteurs, et elle demande une approche concertée, une attention continue, des partenariats durables et la participation active des femmes, des hommes, des jeunes filles et des jeunes hommes.


M. JORGE ARGÜELLO (Argentine) a mis l’accent sur le nombre significatif des personnes et des groupes vulnérables qui n’ont toujours pas accès à la santé reproductive, et à la possibilité de prendre à cet égard des décisions en connaissance de cause.  Il a suggéré l’adoption de politiques globales pour limiter la morbidité et la mortalité des femmes liées à la grossesse et à l’accouchement.  Il faut élaborer des stratégies pour promouvoir l’élimination des stéréotypes que l’on colle aux femmes et mettre fin à la discrimination contre les fillettes, a dit M. Argüello.  D’après l’OMS, les maladies non transmissibles représentent 43% des taux mondiaux de morbidité, et elles constitueront la cause de 73% des décès en 2020, notamment en raison du développement de maladies tropicales non transmissibles, a relevé le représentant argentin.  Il a dit que son pays espérait que les incidences de la crise économique et financière mondiale ne feront pas reculer la réalisation des objectifs de la CIPD.


Mme BERIT AUSTVEG (Norvège) a expliqué que même si la population norvégienne jouissait dans l’ensemble d’une bonne santé, il n’en restait pas moins que son pays connaissait des disparités régionales et sociales en termes d’espérance de vie et devait faire face à une augmentation rapide des coûts de la santé liés au vieillissement de sa population.  Pour ce qui est des priorités mondiales en matière de santé, Mme Austveg a salué le « retour » vers les soins de santé de base, qui représentent, pour elle, autant des services de base qu’une véritable philosophie de la santé: c'est-à-dire une santé pour tous, abordable et de bonne qualité.  Cela suppose que les systèmes de santé, dans le monde en développement en particulier, soient améliorés, a-t-elle cependant souligné.


Parmi les mesures urgentes à prendre dans des pays caractérisés par une population adolescente importante, elle a cité l’éducation sexuelle et l’accès aux moyens de contraception, de manière à donner aux jeunes les moyens de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles (MST) et les grossesses non désirées.  Également dans le domaine de la santé reproductive, elle a souligné que la pratique a prouvé que ce n’est pas parce qu’on interdit les avortements que ces derniers vont disparaître, mais qu’au contraire les conditions dans lesquelles ils seront pratiqués vont se dégrader.  Compte tenu du nombre important de décès et des séquelles graves qui sont liés aux avortements à risques, elle a soutenu que leur pratique allait à l’encontre de la priorité fixée par les OMD de faire baisser la mortalité des femmes enceintes.  Elle a également regretté que les ressources financières allouées à la planification familiale dans le monde aient diminué de manière alarmante.  Pour la Norvège, le moment est venu de consacrer les « droits sexuels » en tant que droits de l’homme, et notamment le droit à l’avortement dans de bonnes conditions sanitaires pour les femmes, et le droit à la non-discrimination sur la base de l’orientation sexuelle des individus.


M. SHIM YOON-JOE (République de Corée) a déclaré que la communauté internationale faisait face à des défis démographiques sans précédent, suite à la diminution de la mortalité, à l’augmentation de l’espérance de vie et au fardeau que représentent les maladies non transmissibles.  Il a indiqué que 11% de la population actuelle de son pays était âgée de plus de 65 ans, et que ce chiffre devrait atteindre 20% d’ici à 2026.  Pour faire face au vieillissement de la population, a ajouté le représentant, le Gouvernement de la République de Corée a adopté diverses mesures politiques, dont un Plan quinquennal pour faire face à la situation créée par une société vieillissante, qui couvre la période 2006-2010.  Des programmes de dépistage précoce du cancer, principale cause de décès en République de Corée, ont également été lancés, a ajouté le représentant, de même que divers programmes destinés aux personnes du troisième âge.  Le représentant a ensuite engagé la communauté internationale à renforcer la collaboration et la coopération afin de fournir des soins plus équitables et efficaces aux groupes vulnérables et aux personnes âgées notamment.


Mme KIRSTINE VANGKILDE BERNER (Danemark) a souligné qu’à 5 ans de la date buttoir fixée pour la réalisation des OMD, la nécessité d’améliorer la santé des femmes et de dépasser les barrières sociales et culturelles en matière de droits et de santé sexuelle et reproductive, est « plus urgente que jamais ».  « Chaque année, un demi-million de femmes meurent des suites de complications au cours de grossesses ou d’accouchements, et 215 millions de femmes ne peuvent utiliser des contraceptifs, alors qu’elles le souhaitent », a-t-elle regretté. L’égalité des droits est un élément clef de la politique de coopération au développement du Danemark, a poursuivi la représentante danoise, en qualifiant d’« inacceptable » l’impossibilité pour les femmes de décider des soins à donner à leur propre corps, alors que nous sommes en 2010.  L’égalité des sexes est un droit de l’homme fondamental, et sa promotion pourrait avoir des implications économiques positives.  « Investir dans le soutien aux femmes est rentable », a insisté la représentante du Danemark, avant d’affirmer que l’OMD 3, qui porte sur l’égalité des sexes, est non seulement un but en lui-même, mais aussi un moyen pour accélérer l’avancement et la réalisation des autres objectifs de développement.


M. SAMU’ILA DANKO MAKAMA (Nigéria) a rappelé que le Nigéria était le huitième pays le plus peuplé au monde, avec 140  millions d’habitants.  Il a indiqué que 51% de la population nigériane avait entre 15 et 49 ans, et que 33% des filles de 15 à 19 ans étaient mères ou en voie de le devenir.  Les méthodes modernes de planification familiale ne touchent que 10% des femmes, a-t-il également dit, en précisant que toutes ces données favorisaient une forte croissance démographique.  Il a déclaré que la politique nationale de la santé avait été promulguée par le Gouvernement fédéral du Nigéria en 1988 et revue en 2004 pour mieux refléter les nouvelles tendances.  Il a indiqué que l’enquête sur la démographie et la santé au Nigéria menée en 2008 avait mis en évidence des progrès dans certains domaines de la santé.  Parmi ces progrès, il a cité le doublement du nombre d’enfants vaccinés entre 2003 et 2008, qui a porté à 23% le pourcentage d’enfants vaccinés.  De même, le pourcentage d’enfants dormant sous des moustiquaires imprégnées est passé de 6% à 12% entre 2003 et 2008.  La probabilité de mourir de tétanos prénatal lors de la première année de vie a également diminué, a-t-il, dit avant de souligner les progrès réalisés dans la lutte contre les diarrhées.  Il a indiqué que le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 187 à 157 pour 1 000 entre 2003 et aujourd’hui.  Cinquante-huit pour cent des femmes de 15 à 49 ans ont reçu des soins prénatals prodigués par des professionnels, a-t-il encore dit, avant de mentionner une baisse de la mortalité maternelle, qui est passée de 800 à 545 pour 100 000 entre 2004 et 2010.


M. IBRAHIM LOKPO (Côte d’Ivoire) a indiqué que la Côte d’Ivoire avait mis en œuvre des politiques, programmes et projets dans tous les secteurs concernés par les recommandations et le Programme d’action de la Conférence du Caire.  Ainsi, ont été élaborés des politiques de population et de santé de la reproduction; un plan d’action national pour la femme et une stratégie de développement basée sur les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Ces mesures ont permis d’amorcer l’amélioration des indicateurs sociodémographiques de notre pays, a-t-il constaté.  Mais le coup d’État survenu en 1999 et les crises qui ont suivi ont contribué à dégrader ces indicateurs, à cause principalement du niveau élevé de pauvreté (48% environ de la population).  En mars 2009, grâce à l’appui des partenaires de développement, la Côte d’Ivoire a adopté un Document national consensuel de stratégie de réduction de la pauvreté.  Revenant aux progrès accomplis depuis 1994 par son pays, le représentant a cité notamment la prise en compte systématique des questions de population dans les politiques et programmes de développement, le renforcement du statut juridique de la femme, la mise en place de mécanismes de protection des enfants en situation difficile et l’adoption de lois favorables à la santé de la reproduction.


M. ROMAN OYARZUN (Espagne) a expliqué que l’Espagne fait tout son possible pour fournir à sa population un système de santé de qualité, notamment par l’adoption de stratégies pertinentes.  Les stratégies approuvées récemment concernent, par exemple, la lutte contre le cancer, en faveur de la santé mentale, contre le diabète ou encore, en faveur de la promotion des soins palliatifs.  Ces stratégies abordent aussi des questions transversales comme la sexospécificité, a expliqué la délégation de l’Espagne.  Le système de santé national espagnol offre en particulier des services de santé maternelle et infantile gratuits et universels.  La délégation a ajouté que l’Espagne approuverait prochainement sa Stratégie nationale de santé sexuelle et reproductive.  La délégation a évoqué les deux lois récemment adoptées sur ces questions et sur l’interruption volontaire de grossesse qui devraient entrer en vigueur prochainement.  Il existe aussi une loi datant de 2004 qui est destinée à lutter contre la violence basée sur le sexe.  La délégation espagnole a aussi parlé des efforts accomplis en ce qui concerne les problèmes de santé liés à la consommation d’alcool et de tabac, notamment pendant la grossesse.  Elle a mis l’accent sur l’importance de la prévention, grâce notamment à des campagnes d’information visant la population défavorisée.  Au niveau international, l’Espagne contribue aux efforts déployés en vue de l’amélioration de la santé mondiale.  L’Espagne soutient, en particulier, les travaux du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) en faveur de la santé maternelle et la santé sexuelle et reproductive en Afrique.


Mme JANE STEWART, Observatrice de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que l’on estimait à 358 000 le nombre de décès provoqués chaque année sur des lieux de travail à travers le monde ; et à 1,95 million celui du nombre de personnes qui sont victimes de maladies liées à leur emploi.  Aussi l’OIT et l’Organisation mondiale de la santé ont-elles lancé conjointement une Initiative de protection sociale minimale visant à améliorer les conditions de santé et de protection sociale des groupes les plus démunis sur leurs lieux de travail.  La protection des travailleurs contre les maladies et les blessures résultant de leur emploi demeure un droit humain fondamental, a-t-elle ajouté, avant de dire qu’il avait été consacré par l’OIT dans la « Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable ».


M. SALUANO BRICENO, Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations Unies (UNISDR), a déclaré que la multiplication des catastrophes naturelles, dont les récents tremblements de terre en Haïti et au Chili, a démontré la nécessité de garantir une meilleure résistance des communautés à ces phénomènes.  Une fréquence accrue et l’imprévisibilité des conditions météorologiques extrêmes qui se posent désormais au monde sont devenus la réalité.  Les catastrophes sont d’autant plus destructrices que la densité démographique intensifie leurs conséquences, a relevé M. Briceno.  Au cours des 30 dernières années le nombre des catastrophes naturelles a été multiplié par trois, a-t-il ajouté, avant de préciser que 3 852 catastrophes ont tué 780 000 personnes ces 10 dernières années.  Les gouvernements ont adopté le Cadre de Hyogo 2005-2015 afin de renforcer la résistance des pays aux effets des catastrophes naturelles, ceci dans le souci de rendre le monde plus apte à faire face à ces phénomènes.  Si le développement est opéré correctement en tenant compte des objectifs de lutte contre les risques de catastrophes, comme le demande le Cadre de Hyogo, cela pourrait aussi constituer un bon investissement pour la réalisation des OMD, a estimé M. Briceno.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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