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FEM/1813

CEDAW: les experts voient dans la politique des quotas le seul moyen pour l’Australie de renforcer la représentation des femmes aborigènes et autochtones dans la vie politique

20/07/2010
Assemblée généraleFEM/1813
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Comité pour l’élimination de la

discrimination à l’égard des femmes

Quarante-sixième session

935e & 936e séances – matin et après-midi


CEDAW: LES EXPERTS VOIENT DANS LA POLITIQUE DES QUOTAS LE SEUL MOYEN POUR L’AUSTRALIE DE RENFORCER LA REPRÉSENTATION DES FEMMES ABORIGÈNES ET AUTOCHTONES DANS LA VIE POLITIQUE


L’Australie, qui s’est enorgueillie aujourd’hui d’avoir, pour la première fois de son histoire, placée une femme au poste de Premier Ministre et une autre à celui de Gouverneur général, a une nouvelle fois exprimé son opposition à la politique des quotas pour renforcer la représentation des femmes dans la vie politique.  


Ce refus a plongé dans une certaine perplexité les 23 experts du Comité sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes – Comité CEDAW-, qui ont dit ne pas voir comment, dans de telles conditions, l’Australie pourrait obtenir une plus forte participation politique des femmes aborigènes et autochtones.


Comment le Gouvernement peut-il à la fois soutenir les mesures temporaires spéciales et s’opposer à la politique des quotas? se sont interrogés les experts.  La délégation australienne, composée de onze personnes, a préféré faire valoir que 7 postes ministériels sont occupés par des femmes qui représentent, par ailleurs, 30% des parlementaires et 58% des 162 000 fonctionnaires de l’État.


La délégation a aussi fait valoir un « fait sans précédent », à savoir l’élection, le 30 avril dernier, de la première femme aborigène à l’Instance permanente de l’ONU sur les questions autochtones.  C’est la première fois que l’Australie présente un candidat aborigène, a-t-elle souligné. 


Dans son budget 2009-2010 sur les affaires autochtones, le Gouvernement s’est aussi engagé à créer une fondation pour élargir l’appui aux « générations volées », ces quelque 100 000 enfants aborigènes ou autochtones enlevés de force à leurs parents entre 1869 et 1969.  En 2008, le Premier Ministre australien avait, pour la première fois, présenté les excuses officielles du Gouvernement. 


Au titre des mesures temporaires spéciales, le Gouvernement a également décidé d’introduire le « Paid Parental Leave Act 2010 », un programme de congé parental en faveur des deux parents.  Comme l’Australie a émis des réserves à l’article pertinent de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), les experts ont estimé que le moment est enfin venu de les lever.


La délégation australienne a aussi répondu à de nombreuses questions sur la lutte contre la violence conjugale dont les recommandations tirées du programme « Time for Action », sur les inégalités des chances devant l’emploi, le code de conduite des medias, des publicitaires et le milieu de la mode, sur la prostitution et sur la traite des êtres humains.  


Le Comité poursuivra ses travaux demain, mercredi 21 juillet à 10 heures, pour examiner le sixième rapport périodique de la Turquie.


EXAMEN DES RAPPORTS PR É SENT É S PAR LES ÉTATS PARTIES EN APPLICATION DE L’ARTICLE 18 DE LA CONVENTION SUR L’ É LIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À L’ É GARD DES FEMMES


Rapport unique valant sixième et septième rapports périodiques de l’Australie ( CEDAW/C/AUL/7 )


Mme HELEN HAMBLING, Département de la famille, du logement, des services communautaires et des affaires autochtones de l’Australie, a affirmé que l’engagement en faveur de la CEDAW est au cœur de l’action gouvernementale.  L’Australie, a-t-elle indiqué, a en outre endossé, en décembre 2008, le Protocole facultatif se rapportant à la Convention.


Le pays, a-t-elle reconnu, doit encore relever des défis, en particulier pour améliorer la situation des femmes et des filles autochtones, éliminer la violence à l’égard des femmes et la traite des personnes, renforcer la sécurité économique des femmes et réaliser une véritable égalité des chances. 


La représentante a reconnu le rôle significatif du Commissariat sur la discrimination fondée sur le sexe et de la Commission australienne des droits de l’homme.  Elle a attiré l’attention sur le lancement d’une nouvelle stratégie d’un budget de plusieurs milliards de dollars australiens.  Elle a rappelé que le Bureau de la condition féminine du Gouvernement fédéral est un point focal qui a une influence sur les ministères.


Aujourd’hui, les femmes représentent 30% des parlementaires et sept femmes occupent des fonctions ministérielles, y compris, pour la première fois, le poste de premier ministre et celui de Gouverneur.  D’autre part, 58% des 162 000 fonctionnaires sont des femmes.


Se félicitant, à son tour, de la création d’« ONU Femmes », elle a indiqué que, dans son pays, un Conseil national de 11 membres a été mis en place pour combattre la violence à l’égard des femmes et de leurs enfants.  L’année dernière, le Gouvernement a adopté 18 des 20 recommandations faites par le Conseil dans son rapport « Time for Action ». 


Aussi, le Gouvernement a-t-il débloqué, 12,5 millions de dollars pour un nouveau service d’aide d’urgence par téléphone et en ligne; 23 millions pour les activités de prévention, notamment les programmes enseignant le respect dans les relations, et le marketing social; et 3 millions pour appuyer des études sur le traitement des auteurs de violence et une plus grande harmonisation des législations fédérale, des États et des territoires.


S’agissant, en particulier des autochtones, la représentante a attiré l’attention sur le Conseil des Peuples premiers dont la création a été motivée par la nécessité d’amener à la table de négociations des gens bien déterminés à défendre le bien-être et la cause de ces peuples.  Le 30 avril 2010, la première femme autochtone, Mme Megan Davis, a été élue à l’Instance permanente de l’ONU, a rappelé la représentante, en soulignant que c’est la première fois que son gouvernement délègue une personne autochtone auprès des Nations Unies.


Mais avant cela, le 17 juin 2009, a poursuivi la représentante, le Gouvernement australien avait annoncé des modifications à la stratégie nationale de lutte contre la traite des personnes, pour améliorer l’assistance aux victimes.  L’Australie offre une assistance initiale de 45 jours à toutes les victimes présumées, quels que soient leur visa et leur niveau d’aptitude à participer aux procédures judiciaires.


La représentante a aussi mis l’accent sur le document « Australia’s  Human Rights Framework » qui, publié en avril 2010, réaffirme l’engagement du pays aux principaux traités internationaux auxquels il est partie, y compris la CEDAW.


En janvier 2011, le Gouvernement devrait introduire le « Paid Parental Leave Act 2010 », un programme de congé parental payé souple et en faveur des deux parents.


Questions-réponses sur les articles 1 à 3 de la CEDAW relatifs à l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et aux mesures visant leur plein développement


Mme DUBRAVKA ŠIMONOVIĆ, experte croate, a souhaité connaître les détails de la recommandation contenue dans le paragraphe 13 de la loi relative à la « discrimination sexuelle ».  L’experte croate a, par ailleurs, souhaité connaître les éventuelles dispositions qui seront prises par le Gouvernement à l’issue des élections législatives. 


La délégation a indiqué que la recommandation contenue au paragraphe 13 de la loi visait à renforcer les sanctions contre les discriminations.  Par ailleurs, le Gouvernement a souhaité introduire les dispositions de la CEDAW dans la loi nationale, a ajouté la délégation.  Rappelant que son pays préparait actuellement les élections législatives, la délégation, s’est refusée à anticiper sur ce que fera ou non le prochain gouvernement. 


La question des quotas a-t-elle été prise en compte dans le processus électoral? a demandé l’experte française, Mme NICOLE AMELINE.  Actuellement, a répondu la délégation les alliances de femmes sont fortement encouragées et plus particulièrement dans la perspective des élections législatives.


L’experte française a par ailleurs demandé si des actions avaient été menées en vue de sensibiliser les magistrats sur la question de la discrimination.  La délégation a indiqué qu’un collège de spécialistes travaillait sur cette question au sein de l’administration judiciaire.  Par ailleurs, toute une série de dispositions ont été prises afin de faciliter l’application de la loi contre la discrimination.  Cette loi devrait d’ailleurs être renforcée par un décret promulgué au cours de l’année.  Il est toutefois difficile d’anticiper ce que fera le prochain gouvernement, a une nouvelle fois précisé la délégation. 


L’expert néerlandais, M. CORNELIUS FLINTERMAN a souhaité connaitre la raison pour laquelle l’Australie émettait des réserves à la participation des femmes dans l’armée et notamment aux opérations de maintien de la paix.  La question est à l’étude, a affirmé la délégation, en reconnaissant toutefois que le Gouvernement s’oppose toujours à la participation des femmes dans les conflits armés.


L’experte indienne Mme INDIRA JAISING, l’experte japonaise Mme YOKO HAYASHI et l’experte slovène Mme VIOLETA NEUBAUER ont demandé des informations sur le rattachement du bureau de la condition féminine au Cabinet du Premier Ministre.  L’experte slovène a souhaité savoir si ce processus avait eu des impacts négatifs sur le fonctionnement et le mandat du Bureau.  Par ailleurs, l’experte japonaise, notant que le rapport mentionnait que « le budget du Bureau avait baissé de 20% par rapport à l’exercice précédent », a demandé de quelle manière cette baisse budgétaire affecte le fonctionnement du Bureau, une question reprise par ses homologues indienne et slovène. 


La délégation a expliqué ce rattachement par le fait qu’il donne davantage de relief aux questions liées à la condition de la femme.  La Première Ministre a proposé de placer sous les plus hautes instances ces questions, a indiqué l’oratrice.  Elle a affirmé que ce rattachement n’avait eu aucune incidence sur le mandat et sur le budget du Bureau, budget qui s’élève toujours à près de 4 millions de dollars par an.


Les expertes slovène, japonaise et indienne ont demandé davantage de précisions sur les consultations entre le Gouvernement australien et les femmes autochtones.  L’experte slovène a fait part de sa préoccupation face au manque d’accord sur un statut consultatif permettant aux femmes autochtones de participer à l’administration du pays.


La délégation a rappelé l’existence depuis 2004, du rassemblement national des autochtones où les femmes autochtones peuvent se faire entendre.  Elles ont également pris part au nouveau cadre d’alliance intitulé « Alliance pour les femmes », a ajouté la délégation. 


Questions-réponses sur les articles 4, 5 et 6 de la Conventionrelatifs aux mesures spéciales, aux rôles stéréotypés par sexe et préjugés, et à la prostitution


Mme VICTORIA POPESCU, experte roumaine,s’est interrogée sur les mesures introduites pour favoriser les quotas dans le secteur de l’emploi, par exemple.  Son homologue mauricienne, Mme PRAMILA PATTEN, a particulièrement insisté sur les mesures prises en faveur des femmes aborigènes et autochtones.  Que fait le Gouvernement pour encourager la participation politique des femmes autochtones, aborigènes et insulaires? a-t-elle demandé.


La question des quotas a aussi préoccupé Mme VIOLET TSISIGA AWORI, experte kényane alors que son homologue française, Mme NICOLE AMELINE s’est intéressée au code de conduite des médias, des publicitaires et du milieu de la mode.  Sera-t-il contraignant ou volontaire? a-t-elle demandé à des représentants d’un pays dont la société « semble accepter la violence comme une partie intégrante de la culture ».  Que compte faire le Gouvernement? a-t-elle ajouté.


Le plan national est-il opérationnel? a renchéri l’experte croate, Mme DUBRAVKA ŠIMONOVIĆ.  Existe-t-il des normes minimales pour les abris pour femmes battues?  Les données selon lesquelles, en 2006-2007, 48% des victimes d’homicide sont des femmes sont-elles analysées pour les stratégies futures?


Mme  VIOLETANEUBAUER, experte slovène, s’est dite surprise par le caractère légal de la prostitution pourvu qu’elle se pratique en maison close.  Quelles sont les relations entre les propriétaires des maisons closes et les prostituées, s’est-elle demandée.  Son homologue thaïlandaise,  Mme SAISUREE CHUTIKUL, s’est inquiétée de l’efficacité du plan d’action national sur la traite des personnes.  Les autres programmes prévus ne seront-ils lancés qu’après les élections ? a-t-elle voulu savoir, avant de souhaiter une évaluation du Processus de Bali, jugée inefficace par certains.


La délégation australiennea d’abord confirmé que la loi antidiscriminatoire autorise des mesures temporaires spéciales sur le lieu de travail.  Le Gouvernement ne prévoit toutefois pas l’imposition d’objectifs ou de quotas, a confié la délégation en précisant que cela n’empêche pas les initiatives personnelles.  Elle a poursuivi que les recommandations du rapport « Time for action » contre la violence à l’égard des femmes sont mises en œuvre.  Elle a tout de même reconnu « une situation difficile aux défis importants ».


La délégation a précisé que 43% des homicides intramuros sont dénoncés à la police et que le Gouvernement a financé 25 programmes sur les relations personnelles et intimes, en particulier chez les jeunes.  Elle a ensuite reconnu le « vide juridique » au niveau fédéral face au problème de la prostitution dans les maisons closes.  Le Gouvernement ne pense pas qu’il faille forcément l’interdire et pour certains, la prostitution doit être considérée comme un métier organisé.  Toute une série d’accords existent entre les propriétaires et les prostituées, a ajouté la délégation.


Elle a aussi précisé que les États et les territoires peuvent offrir des indemnisations aux victimes de la traite.  La délégation a aussi répondu à la question relative aux stérilisations thérapeutiques.  Les tribunaux, a-t-elle expliqué, protègent d’abord l’intérêt supérieur de l’enfant, mais il faudrait s’acheminer vers un système cohérent reposant sur le critère du consentement.   


La délégation a aussi souligné, répondant à une question de l’experte française, que le code de conduite sur l’image corporelle n’est pas un texte contraignant mais qu’il définit un certain nombre de principes qui peuvent être appliqués sur une base volontaire.  Ce code offre des directives claires et il s’inscrit dans la nouvelle stratégie nationale pour les jeunes australiens.


L’experte bangladaise, Mme FERDOUS ARA BEGUM, a souhaité savoir de quelle manière les femmes, en particulier les femmes autochtones, étaient représentées dans les élections législatives.  Appuyant la question de son homologue, l’experte mauricienne, a déploré la politique du deux poids deux mesures entre la participation des femmes dans le secteur public et dans le secteur privé.  « Pourquoi ne pas adopter des mesures en faveur des femmes autochtones », a demandé l’experte mauricienne.


La délégation a une nouvelle fois insisté sur le refus de son gouvernement d’adopter la politique des quotas.  Le secteur privé est libre de sa politique en faveur des femmes.  Il n’en reste pas moins que le Gouvernement a pris des mesures pour améliorer la représentation des femmes dans l’administration publique.  Le Gouvernement envisage de poursuivre cette politique mais il faut se rappeler, a souligné la délégation, que chaque parti politique est libre de faire participer ou non les femmes dans ses campagnes électorales.  


Questions-réponses sur les articles 7 et 8 de la CEDAW relatifs à la vie politique et publique et à la représentation


L’experte roumaine, Mme VICTORIA POPESCU, a souhaité obtenir de meilleures données ventilées par sexe sur la représentation dans les instances publiques, à savoir les instances législatives, gouvernementales, diplomatiques, universitaires et judiciaires, a précisé, l’experte algérienne, Mme MERIEM BELMIHOUB-ZERDANI.  Son homologue chinoise, Mme ZOU XIOAQIAO, a en effet déploré la faible

représentativité des femmes autochtones au Gouvernement.  Comment, a demandé l’experte, le Gouvernement peut-il se déclarer favorable aux mesures temporaires spéciales et en même temps s’opposer aux quotas.  « Si aucun quota n’est instauré, les femmes vulnérables risquent de ne jamais jouer un rôle important dans la vie publique » a-t-elle insisté. 


La délégation a indiqué que les femmes représentent 30% des effectifs de la police fédérale qui ouvre d’ailleurs à davantage de femmes des postes à responsabilité.  Par ailleurs, les femmes représentent 30% des troupes déployées dans les missions de maintien de la paix au Soudan et 6% au Timor-Leste.  Les effectifs de la marine montrent 18% de femmes qui représentent aussi 12% de l’armée de terre et 17% de l’armée de l’air.  Dans le domaine judiciaire, la représentation des femmes n’est pas égale à celle des hommes mais les femmes occupent 3 postes sur 7 dans la magistrature. 


La délégation a, par ailleurs, expliqué qu’elle ne disposait pas de toutes les données relatives aux femmes autochtones, mais que six d’entre elles occupaient des postes ministériels.  Le Gouvernement a lancé un programme de leadership pour recruter des dirigeantes autochtones.  De plus, des sommets sont régulièrement organisés pour permettre aux femmes autochtones de poser directement toutes leurs questions à des dirigeants politiques ou des députés. 


Questions-réponses sur les articles 10, 11  et 12 de la Convention relatifs à l’éducation, à l’emploi et à la santé


L’experte brésilienne, Mme Silvia PIMENTEL s’est interrogée sur les mesures prises pour remédier à la sous-représentation des filles dans les branches les plus scientifiques et techniques de l’enseignement supérieur.  Elle a aussi demandé des précisions sur la protection de la culture autochtone par le système éducatif.  Son homologue jamaïcaine, Mme BARBARA EVELYN BAILEY, a regretté le manque de données ventilées par sexe, en demandant des indicateurs plutôt que des chiffres et des statistiques.  On cite des initiatives dans différentes juridictions mais on ne sait pas s’il y a un plan fédéral pour traiter de toute la question de l’éducation, s’est-elle plainte.


En matière d’accès à l’emploi, la loi de 2009 apportera-t-elle des améliorations ou faudra-t-il d’autres mesures, s’est inquiété l’expert finlandais, M. Niklas Bruun.  Se félicitant de l’introduction d’un congé parental payé, il a tout de même souligné que les hommes le prendraient plus souvent si la disposition était fondée sur des bases juridiques. 


Poursuivant, l’experte espagnole, Mme SOLEDAD MURILLO DE LA VEGA a voulu savoir pourquoi l’engagement de créer 260 crèches pour les femmes au foyer n’a pas été respecté.  Comment cela se fait-il, a-t-elle encore demandé, que 280 000 femmes reçoivent des pensions d’invalidité contre environ 420 hommes?  Mme YOKO HAYASHI, experte japonaise, a demandé si les couples de même sexe peuvent faire une demande de congé parental au titre de la loi? Comme les personnes gagnant plus de 150 000 dollars australiens ne peuvent en bénéficier, quelles sont les mesures qui s’appliquent à ces personnes? 


S’agissant de la santé, l’experte cubaine, Mme MAGALYS AROCHA DOMINGUEZ, a estimé que l’accès aux soins des femmes autochtones et de celles des îles du détroit de Torrès constitue un défi particulier.  Elle a aussi rappelé que le Comité a demandé des informations plus détaillées sur la santé reproductive et sexuelle, dans un pays qui enregistre par an plus de 800 000 avortements.  Pourquoi un tel chiffre? s’est-elle demandée.


L’éducation sexuelle, a poursuivi l’experte brésilienne,tient-elle compte des besoins et de la situation spécifiques des bisexuels, transsexuels ou homosexuels.  Qu’est-il fait pour les migrantes, les femmes âgées et les handicapées?  Pourquoi, a ajouté l’experte, les complications à la naissance et les taux de mortalité maternelle restent-ils plus fréquents chez les femmes autochtones?


Quelle est la différence entre la stratégie nationale pour la santé des femmes autochtones et non autochtones? a renchéri l’experte afghane, Mme ZOHRA RASEKH.  Elle a aussi demandé des données sur la santé mentale des femmes autochtones. 


Questions sur l’article 13 de la Convention relatif aux prestations économiques et sociales


M. CORNELIUS FLINTERMAN, expert néerlandais, a demandé pourquoi selon le rapport, les femmes ont, par jour, 32 minutes de loisir de moins que les hommes par jour.  Qu’en est-il de l’accès inégalitaire des femmes à la sécurité sociale et pourquoi certains programmes ne s’appliquent-ils pas aux personnes défavorisées? a demandé l’expert.  Il a aussi souhaité connaître les raisons pour lesquelles les femmes handicapées ont des difficultés à obtenir un logement. 


Reprenant les questions de son homologue, l’experte mauricienne, Mme PRAMILA PATTEN, a demandé des données ventilées par sexe sur les personnes vulnérables en Australie.  Quelles sont les mesures prises par le Gouvernement pour protéger les femmes contre les expulsions de leur logement? a demandé l’experte. 


Questions sur l’article 14 de la Convention relatif aux femmes rurales


Mme FERDOUS ARA BEGUM, experte bangladaise, a souhaité obtenir davantage d’informations sur la retraite des femmes.  Comment les retraites sont-elles perçues? Les femmes rurales et celles qui n’ont jamais été salariées bénéficient-elles d’une pension? a demandé la représentante. 


Elle a, par ailleurs, demandé davantage de précisions sur le Sommet qui s’est tenu en juin 2008 et auquel ont participé 80 femmes rurales.  L’experte chinoise, Mme ZOU XIOAQIAO, a relevé que 45% des femmes rurales et des femmes vivant dans des régions isolées n’ont toujours pas accès aux soins de santé.   L’experte afghane, Mme ZOHRA RASEKH, a voulu en savoir plus sur les mesures prises en faveur des femmes migrantes, en particulier les musulmanes. 


Les efforts de promotion de la CEDAW sont déployés sur tout le territoire, a tenu à souligner la délégation australienne, en affirmant que les questions d’égalité entre les sexes mobilisent un budget de 93 milliards de dollars par an.  La discrimination au cours de la grossesse est interdite dans toutes les entreprises, quelle qu’en soit sa taille.  Quant au congé parental, la délégation précise que les femmes qui gagnent plus de 150 000 dollars australiens par an ne représentent qu’un pour cent des salariés.  La très grande majorité des femmes bénéficient donc de ce congé.


Tout parent responsable a droit à un congé rémunéré, y compris les minorités sexuels.  Les femmes qui ne travaillent pas n’y ont pas droit mais elles ont accès au « baby bonus », a précisé la délégation.  Comme les femmes vivent plus longtemps, a-t-elle poursuivi, elles ont une pension de retraite inférieure à celle des hommes.  Toutefois, un système de pension de 30 dollars par semaine a été institué pour compenser ce déséquilibre.  Les femmes plus âgées et sans revenu ont également accès à cette pension.


S’agissant du Partenariat national pour les écoles, qui se concentrent sur l’équilibre des sexes et sur la formation des enseignants des communautés les plus défavorisées, la délégation a expliqué que cette stratégie facilite l’introduction de réformes dans les 1 700 écoles qui figurent au bas de la liste des 10 000 établissements scolaires existants.  Des mesures incitatives sont offertes aux enseignants par un emploi au sein des communautés autochtones. 


Des partenariats entre les communautés défavorisées et les centres universitaires ont également encouragés.  Le Gouvernement a alloué 56 millions de dollars australiens pour la période allant de 2009 à 2012 pour soutenir l’enseignement des langues, y compris dans les écoles privées autochtones, a affirmé la délégation.


Concernant les politiques en faveur des personnes handicapées, la délégation a signalé la création de milliers d’emplois et l’octroi d’une aide pour contribuer à la transformation des lieux de travail et les rendre accessibles aux personnes handicapées.  En outre, de nombreux efforts de sensibilisation ont été déployés auprès des employeurs pour faciliter l’emploi des autochtones.


De nombreux obstacles, a admis la délégation, restent à surmonter dans le domaine de la santé, notamment pour les femmes issus de groupes défavorisés.  Ainsi, les femmes autochtones et celles des communautés rurales sont souvent victimes de maladie chronique, a déploré la délégation.  Toutefois, le Gouvernement met en place des programmes spécifiques en faveur des plus vulnérables, notamment des programmes de dépistage. 


Questions-réponses sur les articles 15 et 16 de la CEDAW relatifs à l’égalité devant la loi, et au mariage et à la vie de famille


S’agissant de l’égalité devant la justice, l’experte mauricienne, Mme PRAMILA PATTEN, a demandé dans quelle mesure les femmes défavorisées, autochtones ou vivant dans les régions isolées bénéficiaient d’un accès à la justice.  Cette question a été appuyée par l’experte kenyane, Mme VIOLET TSISIGA AWORI.


La délégation a indiqué que le Procureur général a créée une équipe spéciale afin de permettre un meilleur accès à la justice.  Cette équipe spéciale a publié un rapport en septembre 2009 contenant un certain nombre de recommandations notamment pour réformer la justice et permettre une meilleure répartition des ressources en fonction des besoins.


S’agissant des relations familiales, l’experte mauricienne, Mme PRAMILA PATTEN, a regretté que les enfants autochtones aient neuf fois plus de chances que les non-autochtones de se voir retirer de leur famille.  La délégation a rappelé l’attachement du Gouvernement australien à la protection des enfants.


La délégation, conduite par le Représentant permanent de l’Australie auprès des Nations Unies, M. Gary Quinlan et par la représentante du Département des familles, du logement, des services communautaires et des affaires autochtones, Mme Helen Hambling, était composée de neuf autres personnes de la Mission permanente, du Département précité, du Bureau du Procureur général et du Haut-Commissariat de l’Australie au Canada. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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