Commission de la condition de la femme: « la lutte contre la violence à l’égard des femmes est une contribution à la modernisation et à la démocratisation des sociétés »
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Commission de la condition de la femme
Cinquante-quatrième session
7e et 8e séances – matin et après-midi
COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: « LA LUTTE CONTRE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES EST UNE CONTRIBUTION À LA MODERNISATION ET À LA DÉMOCRATISATION DES SOCIÉTÉS »
Le débat général de la cinquante-quatrième session de la Commission de la condition de la femme s’est concentré, aujourd’hui, sur la violence à l’égard des femmes, une question qui figure, depuis l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing en 2005, parmi les premières priorités des instances internationales, régionales et nationales. « En luttant efficacement contre la violence sexuelle, on contribue à la modernisation et à la démocratisation des sociétés », a, par exemple, déclaré la représentante de la Serbie, avant que l’actualité récente ne s’invite au débat.
En effet, la représentante de la Guinée a estimé que le 28 septembre dernier, son pays avait « enregistré la pire forme de violence faites aux femmes et aux filles lors de la sanglante répression menée par des éléments des forces armées au cours des manifestations pacifiques organisées par les forces politiques ».
Pour donner une impulsion à la lutte contre ce fléau, le Secrétaire général de l’ONU a lancé, en 2008, sa campagne mondiale intitulée « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », qui est assortie d’objectifs à atteindre avant 2015. Le but est de mettre fin à un phénomène dont M. Ban Ki-moon constate la persistance en dépit des efforts déployés par les pays pour combattre ce qu’il qualifie, dans le rapport qu’il a soumis à la Commission*, de « violation fondamentale » des droits des femmes.
Comme hier, les délégations ont noté que, sur la question de la violence sexuelle aussi, les États doivent pouvoir s’appuyer sur des données fiables pour élaborer et appliquer des lois, des politiques et des stratégies de prévention viables. Pour remédier à la pénurie de ressources requises pour traduire en actes les mesures existantes, elles ont insisté sur la nécessité d’accroître la collecte de données par critères démographiques tels que le sexe, l’âge et l’appartenance ethnique, et de combattre plus énergiquement les stéréotypes sexistes.
Sur ce dernier point, les participants au débat ont reconnu la difficulté qu’ont encore les sociétés et leurs dirigeants à concevoir l’égalité de genre comme un moteur du développement et, dans son rapport, le Secrétaire général attribue précisément ce phénomène à la persistance des stéréotypes négatifs, aux inégalités entre les sexes et à la violence à l’égard des femmes.
Les délégations ont d’ailleurs rappelé que, cette année, le Conseil de sécurité célèbrera le dixième anniversaire de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. La représentante de l’Argentine a fait savoir que par le biais de la Commission des Casques blancs de son Ministère des affaires étrangères, son pays fournit une formation à la perspective sexospécifique dans le secteur humanitaire.
Elle a aussi rappelé que, dans le contexte des opérations de maintien de la paix, « c’est d’abord la présence internationale féminine qui prend en charge les familles et intervient dans les écoles rurales et les communautés ». La Rapporteuse spéciale sur la violence à l’égard des femmes s’est félicitée de la nomination de Margot Wallström au poste de Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence contre les femmes dans les conflits armés.
La Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 4 mars, à 10 heures.
* E/CN.6/2010/2
SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE »
Suite du débat général
M. STEFAN WALLIN, Ministre de la culture et des sports et de l’égalité de genre de la Finlande, a souligné que son pays est l’un des premiers au monde en matière de participation des femmes aux processus de décision politique. Toutefois, la répartition équitable des hommes et des femmes au sein des instances dirigeantes ne suffit pas à résoudre tous les problèmes, a-t-il ajouté. C’est ainsi qu’il a expliqué que son pays s’efforçait de renforcer la participation des femmes dans les étapes de préparation des politiques nationales en matière de santé, d’éducation et d’emploi notamment. Sur ce dernier point, il a indiqué que pour parvenir à un équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, la Finlande s’attachait à améliorer ses réseaux de crèches et de prise en charge des enfants non scolarisés. Il a conclu en soulignant que son Gouvernement luttait contre la violence à l’égard des femmes en privilégiant une approche multisectorielle et en promouvant la diffusion de bonnes pratiques parmi les travailleurs sociaux et les autorités, « ceux qui sont en contact quotidien avec ce fléau ».
Mme SALAMATU HUSSAINI SULEIMAN, Ministre de la condition féminine et du développement social du Nigéria, a indiqué qu’une politique nationale pour le genre assortie d’un Plan et d’un cadre stratégique de mise en œuvre avait été adoptée en 2006 et 2007 afin d’assurer l’émancipation des femmes nigériennes aux niveaux national, régional et international. Elle a indiqué que la pauvreté des femmes était passée de 70 à 54% dans le pays, pour ensuite signaler une amélioration du taux de scolarisation et d’alphabétisation. La Ministre s’est également félicitée de la participation accrue des femmes dans la politique de son pays.
Mme CELINE M. YODA KONKOBO, Ministre de la promotion de la femme du Burkina Faso, a entre, autres souligné, que « dans le domaine critique de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et filles », son pays avait pris des mesures volontaires pour aligner ses politiques sur les grandes conventions internationales auxquelles il est partie. Elle a notamment cité la création du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision, l’adoption d’une loi et d’un plan d’action correspondant de lutte contre les violences faites aux filles en milieu scolaire ainsi que l’adoption et la mise en œuvre du plan d’action « tolérance zéro ». Elle a expliqué que le chef de l’État, aux côtés de son épouse, s’était engagé personnellement dans le combat contre la violence sexuelle, en s’impliquant en particulier dans la « croisade » contre la pratique transfrontalière de l’excision.
Mme ANA PAULA S. SACRAMENTO NETO, Vice-Ministre de la famille et de la promotion de la femme de l’Angola, a indiqué que l’octroi de microcrédits avait contribué à l’automatisation des femmes de son pays, notamment en milieu rural. Elle a également signalé des progrès dans les domaines de l’éducation et de la santé, précisant que 400 nouvelles cliniques spécialisées dans les soins reproductifs avaient été construites. Mme Neto a ensuite indiqué que le Gouvernement avait construit des centres de conseils familiaux pour aider les victimes de la violence. Elle s’est également félicitée du fait que l’Angola comptait parmi les 30 pays au monde qui ont le plus grand nombre de femmes parlementaires. Mme Neto a aussi indiqué que les femmes représentaient 26% des Ministres du Gouvernement.
Mme SNEZANA LAKICEVIC-STOJACIC, Ministre du travail et des politiques sociales de la Serbie, a axé sa déclaration sur la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour l’amélioration de la situation des femmes et la promotion de l’égalité de genre, « un processus fort de l’implication non seulement de toutes les composantes du Gouvernement serbe mais aussi de 34 ONG et de dizaines d’experts ». La Stratégie définit l’ensemble des mesures destinées à mettre fin aux discriminations contre les femmes, a-t-elle précisé, ajoutant qu’en luttant efficacement contre la violence sexuelle « on contribue à la modernisation et à la démocratisation des sociétés ». Après avoir indiqué que la Serbie avait présenté son rapport initial devant le Comité de la CEDAW en 2007 et qu’elle présenterait ses deuxième et troisième rapports à la prochaine session du Comité, la responsable serbe a appelé à des efforts accrus pour lutter contre les stéréotypes sexistes. « De tels efforts requièrent une éducation constante, dans les écoles comme dans les médias, là où se façonnent les mentalités et les opinions », a-t-elle affirmé.
Mme SALWA TERZI, Vice-Ministrepour les femmes, les enfants et les personnes âgées de la Tunisie, a indiqué que depuis 1997, nombre d’initiatives présidentielles avaient été lancées afin de promouvoir les droits de la femme. Elle a notamment signalé que les mères célibataires pouvaient bénéficier d’allocations et d’aides au logement, que les mères pouvaient transmettre leur citoyenneté à leurs enfants et que l’âge du mariage était dorénavant le même pour les deux sexes. Elle a également signalé la création d’un centre de recherche et de documentation sur les femmes. Après avoir indiqué que des progrès avaient été réalisés en matière d’espérance de vie, d’éducation et de participation à la vie politique, Mme Terzi a signalé la création de la Commission arabe sur le droit humanitaire international des femmes qui a pour but de protéger les femmes qui se trouvent en situation de conflit.
M. NYAMKHUU DAVAA, Vice-Ministredu bien-être social et du travail de la Mongolie, a déclaré que l’adoption prochaine de la loi sur l’égalité entre les sexes créerait un environnement juridique favorable aux efforts menés pour éliminer les discriminations fondées sur le sexe. L’objectif est d’établir un cadre de relations familiales, professionnelles et culturelles harmonieux et favorable à l’essor socioéconomique de toute la société, a-t-il expliqué. Il a ajouté que cette loi allait également contribuer à la réduction de la violence domestique et, ce faisant, à celle du nombre inquiétant de divorces et de mauvais traitements sur les enfants. M. Davaa a ensuite concédé que l’atteinte des objectifs en matière de lutte contre les discriminations dans son pays était rendue difficile par la persistance des stéréotypes sexistes et par le manque de données fiables sur la question. Pour être honnête, la femme mongolienne continue de faire face à des défis basés strictement sur la différence sexuelle, a-t-il dit. Il a plaidé pour le renforcement de la coopération à l’échelle régionale. « Nous devons avancer en tirant partie des leçons apprises et faire nôtre la perspective prônée par les Nations Unies, afin de mieux voir le monde sous l’angle du genre », a-t-il conclu.
Mme MELANNE VERVEER, Conseillère spéciale du Secrétaire d’État des États-Unis sur la question des femmes, a indiqué que le Président Obama avait créé un organe spécial chargé d’apporter une réponse coordonnée à toutes les questions touchant les femmes. Elle s’est inquiétée du taux important de mortalité maternelle et infantile dans le monde et a réclamé davantage d’efforts dans ces domaines. Les États-Unis s’engagent à réduire ces taux ainsi que la prévalence du VIH/sida, a-t-elle dit. La violence contre les femmes est une épidémie mondiale, a poursuivi la représentante qui a réclamé la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Elle a également réclamé la mise sur pied de la nouvelle entité composite de l’ONU sur l’égalité des femmes. Cet organe doit être dirigé par une personne qui a des compétences organisationnelles avérées, a-t-elle ajouté. Aucun pays ne peut progresser si la moitié de sa population est laissée pour compte, a-t-elle souligné.
Mme MAGDALENA FAILLACE, Représentante spéciale pour les questions du genre du Ministère des affaires étrangères de l’Argentine, a expliqué que l’Argentine s’était engagée depuis 2008 à mettre pleinement en œuvre la résolution 1325 du Conseil de sécurité, adoptée il y a 10 ans. Dans ce cadre, la Commission des Casques blancs du Ministère des affaires étrangères fournit une formation à la perspective sexospécifique dans le secteur humanitaire, a-t-elle fait savoir. Le domaine des opérations de maintien de la paix est au cœur des initiatives de coopération internationale menées par l’Argentine, a encore signalé Mme Faillace. Dans les contextes troublés, c’est d’abord la présence internationale féminine qui prend en charge les familles, et intervient dans les écoles rurales et les communautés, a-t-elle dit. La responsable argentine a rendu hommage aux Casques blancs, femmes originaires de son pays qui ont contribué à l’effort d’assistance en Haïti. Concernant la lutte contre les stéréotypes sexistes, elle a cité la création en 2006 d’un observatoire sur la discrimination dans l’audiovisuel. Ce dispositif a pour but de lutter contre les représentations dévalorisantes des femmes dans les médias et d’encourager la présence dans les programmes de femmes autochtones ou issues des communautés traditionnelles, a-t-elle indiqué.
Mme WAN HASMAH WAN MOHD, Directrice générale du Département du développement des femmes de la Malaisie, a signalé que depuis Beijing, la question des femmes n’était plus marginalisée en politique. Elle a attiré l’attention sur les progrès réalisés dans son pays dans les domaines de l’éducation et de la santé, indiquant notamment que l’espérance de vie avait augmenté. Le Gouvernement a adopté une politique de tolérance zéro à l’égard de la violence faite aux femmes, a-t-elle dit, en ajoutant par ailleurs que des programmes de financement ont été mis en place pour faciliter l’entrée des femmes dans l’entreprenariat. Elle a néanmoins signalé que de nombreux défis subsistaient, notamment les conséquences de la crise économique, le VIH/sida et la persistance des clichés et des stéréotypes. Trop peu de femmes choisissent des filières scientifiques, a-t-elle dit, par exemple.
Mme PIA CAYETANO, Présidente du Comité de coordination des femmes parlementaires de l’Union interparlementaire (UIP), a donné un compte rendu de la sixième réunion parlementaire qui a été organisée hier par l’UIP et la Division de la promotion de la femme en marge des travaux de la Commission. Elle a signalé que plus d’un quart des parlements du monde comptait moins de 10% de femmes. Elle a estimé que l’imposition de quotas avait été un élément « crucial », relevant que pratiquement tous les parlements qui peuvent se vanter d’avoir plus de 30% de femmes imposaient des quotas. Elle a cependant signalé que le financement des campagnes, la violence électorale et politique et la discrimination résidaient au cœur de la marginalisation des femmes en politique. Mme Cayetano a de plus signalé que les partis politiques étaient des goulets d’étranglement pour la progression des femmes en politique.
Mme Cayetano a également relevé l’existence de nombreuses lois discriminatoires et a estimé que le rôle qu’occupent les parlements pour faire appliquer l’égalité entre les sexes devait être renforcé. Elle a par ailleurs insisté sur l’importance des analyses sur l’impact des législations sur les deux sexes ainsi que de la nécessité de mettre en place des partenariats.
Mme JULIANA ASUMAH-MENSAH, Ministre de la condition féminine du Ghana, a indiqué que son pays avait mis en œuvre de nombreuse lois pour promouvoir les droits de la femme, notamment une loi contre la violence domestique et la traite des êtres humains, ainsi qu’un autre qui criminalise les pratiques coutumières néfastes, comme les rites de veuvage, les mutilations génitales féminines et l’esclavage rituel. La Ministre a indiqué que les principaux Ministères du Ghana devaient désormais appliquer une budgétisation sensible au genre. Une politique de protection sociale a également été introduite et fait que 50% des femmes profitent désormais du programme national d’assurance maladie, a–t-elle ajouté.
La Ministre a également indiqué que la scolarisation des filles avait progressé et que l’écart entre les sexes dans l’éducation devrait être entièrement comblé d’ici 2015. Mme Asumah-Mansah a signalé une baisse de 5% du taux de mortalité maternelle, tout en jugeant « inacceptable » qu’il demeure si élevé. Après s’être félicitée de la place des femmes dans les postes à responsabilité, la Ministre a néanmoins regretté le manque de progrès pour assurer la participation des femmes au Gouvernement, et donc le manque d’engagement en la matière dudit Gouvernement et de ses partenaires au développement.
M. SOCCOH KABIA, Ministre du bien-être social, de l’égalité entre les sexes et de l’enfance de la Sierra Leone, a rappelé qu’après onze ans de guerre civile, son pays était en phase de reconstruction et de consolidation des structures démocratiques pour pouvoir assurer la protection de ses citoyens, en particulier les femmes et les enfants qui ont été victimes d’une violence sans précédent pendant la guerre. Parmi les mesures prises pour la promotion de la femme, le Ministre a cité le financement par le Gouvernement de l’éducation des filles. La répartition filles-garçons dans le cycle primaire est quasiment égale. Des lois sur les droits de l’enfant, la traite des êtres humains, la violence domestique et le droit des femmes à l’héritage ont également été adoptées. Il existe aujourd’hui 40 centres de soutien familial vers lesquels les femmes victimes de violence domestique ou sexuelle peuvent se tourner.
Dans le domaine de la santé, un plan de santé reproductive a été lancé pour faire face aux taux « inacceptables » de mortalité maternelle et infantile. En termes de gouvernance, un plan stratégique national sur l’égalité entre les sexes a été développé avec différents partenaires au développement. En vue de promouvoir la situation économique des femmes, un Ministère chargé de la promotion de la femme et de l’égalité entre les sexes a été créé. Beaucoup reste à faire dans la formation de la police au traitement de la violence sexuelle et domestique. Le Ministre a aussi souhaité la création de plus de foyers d’accueil pour les victimes de la violence et a déploré le manque de moyens financiers et techniques empêchant d’offrir à la population un accès plus large aux soins.
Mme NANFADIMA MAGASSOUBA, Ministre de la solidarité nationale, de la promotion de la femme et de l’enfance de la République de Guinée, a souligné que son pays venait « d’enregistrer la pire forme de violence faite aux femmes et aux filles lors de la sanglante répression menée par des éléments des forces armées au cours des manifestations pacifiques organisées par les forces politiques le 28 septembre 2009 ». Elle a ajouté que les accords de Ouagadougou, signés sous les auspices de la communauté africaine et internationale, avaient été suivis de la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale de transition, accepté par toutes les parties et chargé d’organiser des élections libres, transparentes et crédibles et de réformer en profondeur l’armée. La Ministre guinéenne a ajouté que le Gouvernement de transition s’est engagé à opérer des changements pour marquer sa volonté de rompre avec les pratiques du passé et aller de l’avant dans les domaines cruciaux que sont la protection de la femme et la lutte contre la féminisation de la pauvreté, le VIH/sida et les inégalités entre les sexes. Elle a lancé un appel à l’ensemble de la communauté internationale pour qu’elle accompagne les nouvelles autorités de son pays dans les efforts entrepris pour la réalisation des objectifs internationaux de développement.
Mme ALEJANDRINA GERMÁN, Ministre de la condition de la femme de la République dominicaine, a indiqué que la nouvelle Constitution du pays, adoptée le 26 janvier dernier, consacrait l’égalité entre hommes et femmes et affirmait notamment le droit des femmes de vivre à l’abri de la violence. Elle a précisé que son Ministère avait créé de nombreux centres d’accueil et d’aide pour les victimes de la violence. Elle a ajouté que les programmes scolaires reflétaient désormais l’égalité entre les sexes et que, par ailleurs, de nombreux progrès avaient été enregistrés dans le domaine juridique, notamment les programmes sur la lutte contre les grossesses précoces. Venant à la réforme actuellement en cours à l’ONU, la représentante s’est inquiétée de ce que le remplaçant du Directeur de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) n’avait toujours pas été nommé.
Mme EDIT RAUH, Ministre des affaires sociales et du travail de la Hongrie, a fait observer que son Gouvernement comptait accélérer la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, grâce à la Stratégie nationale 2010-2021 adoptée en janvier dernier. La Stratégie identifie des domaines prioritaires dont l’incitation à l’indépendance financière des femmes, la promotion de l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle ou encore le renforcement de la lutte contre les stéréotypes sexistes, a-t-elle précisé. Elle a également souligné que les mesures prises par le Gouvernement étaient basées sur l’examen de la situation actuelle et les indicateurs pertinents. Mme Rauh a indiqué que son pays appuyait l’établissement d’une nouvelle entité des Nations Unies sur le genre avant la fin de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale. Nous appelons à la nomination rapide d’un secrétaire général adjoint aux questions du genre, a-t-elle conclu.
Mme GILA GAMLIEL, Vice-Ministre de la promotion des jeunes, des étudiants et de la femme d’Israël, a souligné avec fierté le rôle important que jouent les femmes dans son pays, dans des domaines allant de la science à la politique, en passant par les arts et les affaires. Expliquant que la loi israélienne garantit la parité des sexes, elle a précisé que la Knesset, le Parlement israélien, est composée de 18% de femmes. L’Autorité pour la promotion de la femme, créée en 1998, a lancé des initiatives visant à réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, a-t-elle signalé, avant de citer aussi les efforts menés par la Commission pour l’égalité des chances dans le monde du travail, créée en 2008. Mme Gamliel a aussi parlé de ce qui est fait par le Ministère de l’éducation, citant notamment les programmes d’éducation contre les stéréotypes. La Vice-Ministre a également mentionné les efforts menés pour combattre la violence faite aux femmes, la prostitution, la traite des êtres humains et les autres formes d’abus contre les femmes. Elle a souligné le rôle des organisations sociales qui travaillent avec le Gouvernement pour démanteler les réseaux de traite et en poursuivre les responsables, tout en réhabilitant les victimes.
Mme JEMMA BAGHDASARYAN, Vice-Ministredu travail et des affaires sociales de l’Arménie, a indiqué que le principe d’égalité entre les sexes avait été inscrit pour la première fois de l’histoire du pays dans le Programme gouvernemental pour la période 2008-2012. Elle s’est attardée sur les programmes d’éducation, de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la condition de la femme, notamment dans le domaine de la santé. Elle a souligné le rôle important du Conseil pour la condition de la femme et rappelé qu’en Arménie, un quota de 15% de femmes sur les listes des candidats aux élections est imposé aux partis politiques. Elle a conclu en rappelant que son pays avait signé, cette année, le Protocole facultatif de la Convention CEDAW.
Mme IDELTA RODRIGUES, Secrétaire d’État pour la promotion de la femme du Timor Leste, a indiqué que son Gouvernement mettait l’accent sur la participation des femmes à la vie économique et financière. Elle a également souligné l’importance de renforcer les programmes éducatifs en vue, entre autres, de sensibiliser toutes les couches de la population à la nécessité de supprimer les stéréotypes qui alimentent la violence sexiste. En fonctionnant de manière transparente et responsable, les autorités nationales doivent également montrer l’exemple, a encore estimé Mme Rodrigues.
Mme CORNÉLIE ADOU NGAPI, Directrice de l’intégration de la femme au développement de la République du Congo, a jugé, au nom de sa Ministre de tutelle, « affligeant » de constater que 30 ans après l’adoption de la Convention CEDAW, l’épanouissement de la femme restait encore un défi. Elle a estimé que les résolutions adoptées pendant les travaux de la Commission devaient s’inscrire dans la perspective de la tenue, au mois de septembre prochain, de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur les OMD. La représentante a indiqué que le Congo s’était doté d’une loi fondamentale sur le respect du principe d’égalité entre l’homme et la femme. Elle a aussi signalé l’adoption, en 2008, d’une politique nationale du genre assortie d’un plan d’application pour la période 2009-2013. Elle s’est félicitée, en concluant, de la baisse du taux de mortalité maternelle dans son pays.
Mme ANIS HAROON, Présidente de la Commission de la condition de la femme du Pakistan, a déclaré que son Gouvernement axait son action sur la lutte contre la féminisation de la pauvreté, sur la promotion de l’égalité entre les sexes, sur le combat contre la violence sexuelle et sur l’alignement des législations nationales sur les grandes conventions internationales. Elle a estimé, à son tour, que la mise en œuvre des objectifs de développement se heurtait à la montée des périls nouveaux induits par la conjonction des crises alimentaire, énergétique, climatique et financière. C’est dans le cadre souple de nos discussions sur la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing que nous devons proposer de nouveaux paradigmes pour surmonter ces obstacles, a-t-elle plaidé. Elle a conclu en appuyant pleinement l’établissement avant la fin de la soixante-quatrième session de l’Assemblée générale de la nouvelle entité des Nations Unies sur le genre, « un instrument qui permettrait de donner un nouvel élan à la réalisation des objectifs fixés, à l’échelle internationale ».
Mme PATRICIA SCHULZ, Directrice du Bureau fédéral pour l’égalité entre les sexes de la Suisse, a indiqué que le programme visant l’égalité des chances dans les universités suisses avait permis de doubler la proportion de femmes professeurs. Elle a également signalé le lancement de projets novateurs en matière d’égalité salariale, notamment la création d’un logiciel informatique « LOGIB » qui permet aux entreprises de vérifier si leur système salarial est équitable. La Suisse, a poursuivi Mme Schulz, a introduit la « punissabilité » d’office pour les actes de violence commis dans les couples. La représentante a mis l’accent sur l’importance de la saisie statistique sur la violence pour mieux cibler la prévention. Le grand défi demeure l’application, a-t-elle reconnu, en relevant que même si les forces de police étaient formées pour intervenir, cela n’était pas le cas pour les médecins, les juges et les services sociaux. La Suisse, a poursuivi la représentante, procède à une intégration systématique de la dimension « genre » dans tous ses programmes d’aide au développement, de promotion de la paix et de sécurité humaine. Le deuxième plan d’action du pays est en cours de rédaction, a-t-elle annoncé.
Mme MAYRA DIAZ-MENDEZ, Présidente de l’Institut nationale des femmes du Costa Rica, a qualifié d’importants les progrès réalisés par son pays dans le renforcement des droits de la femme au cours des dernières années. Nous encourageons la participation de la femme costaricienne, sur un pied d’égalité, à tous les niveaux de la vie politique, économique et sociale, a-t-elle dit. La participation des femmes aux processus de prise de décisions est essentielle à la démocratisation des sociétés et au développement humain, a insisté la représentante, en ajoutant: « l’autonomie économique, la participation politique et la prise en compte des singularités culturelles sont les piliers de notre lutte contre les inégalités qui entravent l’émancipation de la femme ». Elle a conclu en appelant au renforcement de la coopération régionale, en vue, entre autres, de progresser ensemble dans la lutte contre le sexisme « qui fait le lit des inégalités ».
Mme FARKHONDA HASSAN, Secrétaire générale du Conseil national des femmes de l’Égypte, a signalé que des progrès avaient été réalisés dans la représentation des femmes dans l’éducation et dans le secteur public. Elle a indiqué que la présence des femmes en politique était modeste, mais qu’un projet de loi était en train d’être étudié. Elle a attiré l’attention sur le mouvement « Femmes pour la paix », ainsi que sur un programme destiné aux femmes rurales et aux femmes chefs de famille. Mme Hassan a indiqué que plusieurs lois contre la discrimination avaient été renforcées, avant de passer en revue les différentes facettes du Conseil national des femmes. Au titre des défis qui restent à relever, Mme Hassan a évoqué le taux important d’analphabétisme, l’écart entre les lois et leur mise en oeuvre ainsi que le chômage élevé chez les femmes, imputable, entre autres, à l’obligation de leur donner un congé maternité.
Mme SISAY LEUDEDMOUNSONE, Vice-Présidente de la Commission nationale de la République populaire démocratique lao pour l’avancement de la femme, a mis en avant les efforts menés par son pays depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing il y a 15 ans dans les domaines de l’éducation et de la santé. Citant les deux lois-cadres sur ces questions, elle a précisé que son Gouvernement suivait de près leur respect, en particulier dans les zones rurales. C’est dans les zones enclavées, par définition les moins développées, que les taux d’illettrisme et de mortalité maternelle et infantile sont les plus élevés, a-t-elle rappelé. Elle a indiqué que son Gouvernement réagissait en insistant sur la formation des personnels de l’enseignement et de santé à la problématique du genre, « un effort rendu possible par le niveau soutenu de la croissance économique du pays qui est de 7,5% par an depuis 2006 ».
Mme LEA JAVORNIK NOVAK, Ministère du travail, de la famille et des affaires sociales de la Slovénie, a indiqué que le Code de la famille interdisait dorénavant la discrimination des femmes sur la base de leur orientation sexuelle et qu’il autorisait les partenariats civils entre deux personnes du même sexe. Mme Novak a reconnu que son pays devait encore réduire les obstacles structurels et lutter contre les stéréotypes et les préjudices qui contribuent à faire perdurer la sous-représentation des femmes en politique. Elle a en revanche assuré que la lutte contre la violence était constamment renforcée. La mise en œuvre des politiques et programmes liés à la promotion de la femme est encore loin des engagements pris à Beijing, a admis la représentante avant de convenir que la culture et la tradition ne pouvaient servir d’excuse pour maintenir les inégalités dans le travail et le pouvoir. Elle a souligné le rôle important de l’éducation et des médias, avant de reconnaître toute la place des hommes dans lutte pour l’égalité entre les sexes.
Mme DHUHA SALEM AL SHAQQAT, Union des associations de femmes et du Comité pour la condition de la femme du Koweït, a déclaré que son pays s’était engagé à appliquer le Programme d’action de Beijing, tant que cela n’entravait pas les principes de la charia. Elle a indiqué que, dans son pays, l’éducation primaire était obligatoire pour les deux sexes et gratuite à tous les niveaux. Des examens médicaux sont obligatoires avant le mariage et une assistance financière est mise à la disposition des veuves et des femmes célibataires de plus de 35 ans qui n’ont jamais travaillé. Mme Al Shaqqat a poursuivi en indiquant que d’importants progrès avaient été réalisés pour assurer la participation des femmes en politique. Elle a précisé que quatre femmes siégeaient au Parlement et qu’une femme occupait le poste de Ministre de l’éducation. Elle a également indiqué que la loi sur le service civil prévoyait l’égalité salariale.
Mme SONIA ESCOBEDO, Secrétaire à la Présidence du Guatemala chargée de la condition féminine, a indiqué que l’adoption du Programme d’action de Beijing, il y a 15 ans, avait joué un rôle catalyseur dans son pays. Une prise de conscience a eu lieu dans notre pays, mais aussi au niveau régional quant à l’urgence d’avancer sur la voie de l’égalité entre les sexes et l’émancipation de la femme, a-t-elle dit. Citant les mécanismes nationaux régulièrement mis à jour depuis plus d’une décennie, elle a précisé que le Costa Rica mettait l’accent sur la lutte contre la violence et l’exploitation sexuelle. L’intensité du trafic de drogue et du crime organisé dans la région exige une action de tous les instants et à tous les niveaux de la prise de décision, a encore souligné Mme Escobedo. Elle a salué l’importance de la campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence faite aux femmes », lancée par le Secrétaire général. Cette initiative constitue une occasion unique de réduire la violence dans nos pays grâce à des positions communes de défense des droits de la femme, a-t-elle estimé.
Mme KHANGEZIWE MABUZA, du Bureau du Vice-Premier Ministre du Swaziland, a affirmé que son Gouvernement reconnaissait les femmes comme des citoyens égaux et qu’il était engagé en faveur de la promotion et de la protection de leurs droits humains. Elle a indiqué que plusieurs politiques avaient été approuvées pour créer un environnement favorable au développement et à la protection des droits de la femme. Toutes les stratégies mises en place figureront dans la Politique nationale du genre qui doit être finalisée. Mme Mabuza a par ailleurs expliqué qu’en dépit des progrès réalisés, le Swaziland demeurait confronté à une multitude de défis, y compris le VIH/sida lié à une augmentation rapide du nombre des orphelins et des enfants vulnérables, aux incidences élevées de pauvreté, à la violence fondée sur le genre et au chômage. Elle a évoqué les conséquences sur les femmes de la crise économique et financière et des menaces relatives aux changements climatiques.
Mme MARTHA LUCIA VASQUEZ ZAWADSKY, Conseillère de la Présidence de la Colombie pour l’égalité des femmes, a indiqué qu’au cours de sept années du Gouvernement du Président José Uribe, la démobilisation des membres de la guérilla avait provoqué une chute importante du nombre des homicides et des enlèvements dans le pays. Elle a réclamé la libération de toutes les femmes qui demeurent aux mains des guérillas. Elle a indiqué que la Colombie avait plusieurs mécanismes de promotion de la femme et qu’elle avait lancé une stratégie nationale contre la traite des êtres humains et les mauvais traitements infligés aux enfants ainsi que pour assurer la protection des personnes déplacées. Mme Vasquez Zawadsky a insisté sur les progrès dans la réduction de la pauvreté et la formation professionnelle des femmes.
Mme HELENA STIMAC RADIN, Chef du Bureau de l’égalité entre les sexes de la Croatie, a signalé que le Premier Ministre de son pays est une femme qui a pris l’engagement de promouvoir des politiques modernes en faveur de l’égalité entre les sexes. Les femmes représentent la majorité des juges, 23% des parlementaires et 20% du Gouvernement, a ajouté Mme radin. Elle a expliqué que cette féminisation de la vie politique et publique avait eu pour corolaire positif la mise en œuvre énergique des mesures visant l’élimination du langage sexiste dans les médias et dans les lieux de travail. Les femmes entrepreneurs n’ont jamais été aussi nombreuses en Croatie, y compris dans les médias et à la tête des hôpitaux, ce qui facilite le développement d’approche sensible au genre dans ces secteurs clefs de la vie sociale, a déclaré Mme Radin.
Mme MADINA JARBUSSYNOVA, Ministère des affaires étrangères du Kazakhstan, a indiqué qu’après l’adoption de la Déclaration de Beijing, son Gouvernement avait établi une Commission nationale pour les politiques relatives aux femmes et la démographie familiale. De plus, une loi a été adoptée en décembre dernier pour assurer un accès équitable des femmes à la fonction publique. La représentante a indiqué que le Gouvernement kazakh accordait une attention particulière à la réduction de la pauvreté, et que la santé de la population s’était nettement améliorée, notamment en matière d’espérance de vie, de mortalité maternelle et de fertilité. Mme Jarbussynova a également indiqué que les manuels scolaires avaient été purgés des références sexistes et que de nombreuses initiatives avaient été lancées pour les femmes entrepreneurs. Elle a ajouté qu’une loi sur la prévention de la violence domestique avait été adoptée en décembre 2009, et que des unités spécialisées avaient été mises sur pied pour protéger les victimes.
Mme SOLVEIGA SILKALNA, Envoyée spéciale du Premier Ministre de la Lettonie, a indiqué que son pays avait intégré une composante « genre » dans toutes les politiques gouvernementales ainsi que dans la plupart des législations et dans les processus de prise de décisions. En Lettonie, 30% des employeurs, 50% des juges de la Cour suprême, 34% des recteurs d’université, 45% du personnel de recherche et développement et 19% des Parlementaires sont des femmes, a-t-elle énuméré. Elle a ajouté que c’est forte de cette expérience, que la Lettonie partage ses expériences avec d’autres nations. Aux côtés d’ONG partenaires, elle est active dans des pays comme l’Afghanistan, l’Iraq et la Géorgie. Là où c’est possible, nous encourageons les femmes à être plus actives économiquement et politiquement, a-t-elle dit avant de former le vœu qu’au moment où les pays renouent avec la croissance économique, l’élaboration de budgets nationaux et communautaires sensibles au genre ne soit pas négligée.
Mme SALLY MOYLE (Australie) a souligné l’importance de la nouvelle entité composite des Nations Unies pour la promotion de la femme. Elle a souhaité qu’un secrétaire général adjoint compétent soit rapidement nommé à sa tête et que cette entité bénéficie du niveau de financement nécessaire. Elle a ensuite proposé que les institutions nationales de défense des droits de l’homme puissent participer activement aux travaux de la Commission de la condition de la femme avec un statut indépendant, comme cela se fait déjà au Conseil des droits de l’homme. Insistant sur le rôle des structures nationales, la représentante a expliqué qu’en Australie, il existait trois agences gouvernementales, ce qui n’empêche pas que des problèmes réels persistent en particulier pour ce qui est de la situation des femmes indigènes.
Elle a regretté que la violence contre les femmes reste d’actualité tant en Australie que dans le reste du monde. L’Australie développe actuellement un plan national et a, d’ores et déjà, renforcé sa réponse à la traite des femmes. La représentante a également évoqué le problème de la mortalité maternelle qui reste particulièrement élevée dans la région Asie-pacifique et qui nécessite une approche pluridimensionnelle. Elle a annoncé que son pays s’apprêtait à introduire un système de congé parental même si le nouveau système australien du droit du travail prévoit plus de flexibilité et de protection pour tous les employés, et en particulier les femmes.
Mme MARKELDA MONTENEGRO DE HERRERA (Panama) a rappelé que son pays avait été le premier à signer la Convention CEDAW et a indiqué que le Conseil national de la femme était le principal organe consultatif. Elle a reconnu que le VIH/sida était un « souci permanent » pour le Gouvernement qui s’est par ailleurs engagé à éliminer la violence sexuelle et le fémicide. Elle a fait part de l’adoption de nombreuses législations, notamment des programmes de protection sociale et d’égalité des chances et d’une stratégie nationale pour l’émancipation de la femme. La représentante a néanmoins reconnu la persistance d’importants défis qui entravent l’accès des femmes aux services de santé, à l’éducation et au système judiciaire du pays.
Mme SHEILA ROSEAU, Directrice exécutive des affaires du genre du Ministère de l’éducation, des sports, de la jeunesse et du genre d’Antigua-et-Barbuda, a déclaré qu’en dépit des effets néfastes de la crise économique et financière internationale, son pays restait déterminé à mettre en œuvre les OMD et le Programme d’action de Beijing. C’est dans cet esprit que notre Gouvernement a récemment mis à jour les priorités de stratégie nationale contre la pauvreté, développant à cette occasion une série d’initiatives pour appuyer l’émancipation économique des femmes, a-t-elle expliqué. Nous avons renforcé notre coopération avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) afin de combattre efficacement le problème persistant du trafic de femmes et de filles dans la région, a encore noté Mme Roseau. Appuyant l’établissement de la nouvelle entité des Nations Unies sur le genre au cours de la session actuelle de l’Assemblée générale, elle a demandé que le mandat du futur instrument prévoit la mobilisation accru de ressources financières, techniques et humaines pour renforcer l’aide au développement humain dans les petits États insulaires.
Mme ANA LUCIA HERRERA, Présidente de la Commission nationale pour la transition du Conseil national pour les femmes et l’égalité des sexes de l’Équateur, a indiqué que les progrès réalisés dans le pays en matière de promotion des droits de la femme n’auraient jamais pu être réalisés sans l’engagement et les efforts déployés par les femmes autochtones et d’ascendance africaine. Elle a signalé que toutes les formes de discrimination étaient interdites dans le pays et que les femmes pouvaient faire valoir leur droit à l’intégrité sexuelle, physique et psychologique. Elle a indiqué qu’un plan du bien-être, destiné aux femmes et aux filles, avait été lancé et que les budgets du Gouvernement comportaient dorénavant une dimension sexospécifique. Elle a cependant estimé que des efforts supplémentaires étaient nécessaires pour établir une démocratie réellement paritaire. Mme Herrera a également fait part de l’adoption d’une loi contre la violence sexiste qui a été assortie d’une campagne de sensibilisation organisée autour du thème « Équateur réagit!: Le machisme c’est la violence ».
M. SEGAKWEND TSIANE, Ministre du travail et des affaires intérieures du Botswana, a affirmé que son pays avait réalisé des progrès considérables dans la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing. En adoptant des stratégies, des politiques et des programmes, au niveau national, alignés sur ce Programme, le Gouvernement botswanais a fait des questions de la promotion de la femme et des filles, de l’égalité entre les sexes et de l’amélioration de la qualité de ses citoyens, une priorité. Ainsi, nous avons organisé une plus grande sensibilisation des femmes à la pandémie du VIH/sida et œuvré à l’accès universel aux antirétroviraux, a indiqué la Ministre. Elle a cependant fait état des résultats mitigés s’agissant de la participation des femmes aux processus de prise de décision dans l’appareil d’État. Les statistiques révèlent que les femmes occupent 45% des postes à responsabilité dans le service public mais il faut intensifier les efforts, a-t-elle souligné. Pour Mme Tsiane, le défi le plus important en matière de violence à l’égard des femmes est d’éliminer les facteurs sous-jacents, comme l’abus d’alcool ou de drogues qui est un élément déclencheur. Elle a demandé une expertise technique et financière pour permettre à son Gouvernement de mettre en œuvre les dispositions de la loi sur la violence domestique de 2006.
Mme BERNADETTE MLAKA MALIRO, Membre du Parlement du Malawi, a déclaré que, 15 ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing, son pays demeurait pleinement engagé dans la mise en œuvre des objectifs internationaux en matière d’égalité entre les sexes et d’émancipation des femmes. Faisant observer que 52% de la population du Malawi est composée de femmes, elle a souligné que cette situation incitait naturellement le Gouvernement de son pays à pratiquer la politique la plus égalitaire possible, en particulier dans les domaines cruciaux que sont l’éducation et la santé. Sur ce dernier point, elle a mis l’accent sur les mesures prises sur le long terme pour réduire la mortalité maternelle et néonatale. Nous sommes passés d’un taux de 897 pour 100 000 naissances en 2007 à un taux de 807 pour 100 000 en 2009, a-t-elle signalé, ajoutant que le Malawi s’efforçait de faire aussi bien sur le front de la lutte antisida. Elle a conclu en attirant l’attention sur le fait que pour la première fois de l’histoire du pays, le Vice-Président est une femme, « ce qui symbolise la volonté de parvenir à un partage équitable au sommet de l’État ».
Mme RUTH MAETALA, Ministère de la condition féminine, de la jeunesse et de l’enfance des Îles Salomon, a signalé que la population de son pays était confrontée à un stress important du fait des effets des changements climatiques. Elle a notamment indiqué que le droit des femmes à la terre avait été remis en question et que la violence sexiste avait augmenté. Elle a affirmé que le Gouvernement avait mis en place un réseau permettant de signaler les incidents liés à la violence familiale et déclencher une réaction de la police. Elle a annoncé la présentation d’un projet de loi qui prévoit une représentation de 10% de femmes dans les partis politiques. Elle cependant signalé que la concurrence entre les différentes priorités du pays entravaient parfois les efforts d’émancipation de la femme. Elle s’est par ailleurs dite préoccupée par l’absence d’ONG de Taiwan qui avaient participé aux précédentes sessions de la Commission.
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