Commission de la condition de la femme: appels à l’amélioration de la santé de la femme et à l’intégration de la problématique hommes-femmes dans la réalisation des OMD
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Commission de la condition de la femme
Cinquante-quatrième session
5e et 6e séances – matin et après-midi
COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME: APPELS À L’AMÉLIORATION DE LA SANTÉ DE LA FEMME ET À L’INTÉGRATION DE LA PROBLÉMATIQUE HOMMES-FEMMES DANS LA RÉALISATION DES OMD
Le deuxième jour du débat général de la Cinquante quatrième session de la Commission de la condition de la femme a été marqué par les appels d’une quarantaine de délégations à l’amélioration de la santé de la femme mais aussi par l’adoption d’une « Déclaration à l’occasion du quinzième anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes »*, qui a donné lieu à l’adoption de la Déclaration et du Programme de Beijing, textes fondateurs des politiques de promotion de la femme.
Dans la Déclaration, les « représentants des États » soulignent que l’application intégrale et effective des textes de Beijing est essentielle pour atteindre les objectifs de développement convenus au niveau international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire. Ils insistent sur la nécessité d’assurer l’intégration de la problématique hommes-femmes dans les efforts visant à accélérer les progrès vers la réalisation des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015. L’Assemblée générale a prévu de tenir, au mois de septembre prochain, une réunion de haut niveau sur ces Objectifs.
La santé de la femme est directement liée aux OMD 4, 5 et 6 relatifs à la mortalité des enfants de moins de 5 ans; à la santé maternelle et à la lutte contre le VIH et le paludisme. Or, selon le rapport pertinent du Secrétaire général dont est saisie la Commission**, les réalisations en la matière ont été inégales. Dans nombre de pays, les systèmes de santé demeurent source d’injustice et d’inégalité et renforcent la stratification sociale.
Les femmes meurent toujours des problèmes de santé procréative et leur accès aux traitements du VIH/sida demeure préoccupant. En outre, relève le Secrétaire général, très peu de pays ont pris des mesures pour prévenir et traiter les maladies non contagieuses alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient déjà que le nombre de fumeuses sera multiplié par 3 au cours de la prochaine génération où il faudra craindre que plus de 200 millions de femmes ne meurent prématurément de maladies liées au tabac.
L’absence ou l’insuffisance de données ventilées par sexe et d’indicateurs de santé tenant compte des besoins des femmes pose un frein à la mise en place de mesures efficaces, de ressources, de procédures, de suivi et d’évaluation spécifiquement destinées aux femmes, conclut le Secrétaire général de cette situation.
L’amélioration de la santé sexuelle et reproductive et la lutte contre la pandémie de VIH/sida ont été justement quelques-uns des thèmes saillants de la réunion d’aujourd’hui. Pour de nombreuses délégations, assurer le droit à la santé des femmes fait partie du combat plus large contre toutes les formes de discrimination.
Si elles ont admis que la crise économique et financière internationale avait entraîné des coupes budgétaires pouvant pénaliser les actions en faveur des femmes, les délégations ont toutefois assuré que le contexte actuel ne remettait pas en cause la prise en compte systématique des besoins des femmes dans les politiques nationales de santé.
La Ministre de la femme du Paraguay a indiqué que grâce aux efforts budgétaires, le Gouvernement a pu proclamer la gratuité des soins de santé primaire et des accouchements dans « un pays qui découvre l’importance de la problématique du genre ».
Plusieurs intervenants ont en effet mis en relief la nature structurelle des obstacles rencontrés sur la voie de l’amélioration de la condition de la femme. La Ministre suédoise de l’intégration et de l’égalité a fustigé les idéologies religieuses et les coutumes qui instaurent des inégalités de fait entre hommes et femmes.
« L’ONU, qui est le symbole du droit universel, doit amorcer un dialogue de fond qui soit d’abord culturel sur la question du genre », a-t-elle préconisé. C’est bien sur le terrain culturel que le débat s’est déplacé lorsque les participants ont plaidé pour un changement des mentalités.
Les représentants des pays africains ont évoqué, entre autres, les difficultés rencontrées au quotidien pour former du personnel de santé à la problématique du genre, même si la représentante du Kenya a fait observer que la mise en œuvre résolue de la Stratégie nationale antisida 2005-2013 avait déjà permis d’assurer à plus de 50% des femmes contaminées l’accès aux antirétroviraux.
C’est dans le milieu rural qu’il faut concentrer les efforts, a conseillé le Ministre de l’Afrique du Sud avant que son homologue des Bahamas n’insiste sur l’importance qu’il y a à réduire les risques de transmission de la mère à l’enfant. La Ministre brésilienne s’est félicitée de la contribution du FNUAP, de l’UNICEF et de l’UNIFEM à la lutte contre la féminisation du sida dans son pays, en estimant tout de même que la réduction progressive du taux de mortalité maternelle figure parmi « les accomplissements les plus remarquables de l’ère Lula ».
La Commission poursuivra son débat général demain, mercredi 3 mars, à partir de 10 heures.
* E/CN.6/2010/L.1
** E/CN.6/2010/2
SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIÈCLE »
Suite du débat général
M. ANATOLIO NDONG MBIA (Guinée Équatoriale) a déclaré, au nom du Groupe africain, que 15 ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing, l’Afrique a réalisé des progrès considérables, en particulier dans les domaines de la participation des femmes aux processus de prise de décisions. La parité de genre à l’école primaire a été également atteinte dans la plupart des États du continent, a-t-il ajouté. L’accent doit être désormais mis sur la participation des Africaines à la vie économique et sur le renforcement de leurs droits. Le représentant a ensuite appelé la famille des Nations Unies et la communauté internationale à œuvrer ensemble pour faire un succès de la Décennie des femmes 2010-2020, proclamée récemment par l’Union africaine (UA). Cette initiative s’inscrit dans la lignée de plusieurs proclamations au niveau régional et sous-régional et des protocoles destinés à renforcer l’émancipation de la femme, a-t-il expliqué.
M. Mbia a rappelé les défis auxquels continuent de faire face les pays africains et qui compliquent la réalisation des objectifs internationaux en matière d’égalité des sexes. La pauvreté, la déscolarisation des jeunes filles, les taux de mortalité maternelle trop élevés, la violence sexuelle et la faiblesse de la protection sociale des femmes les plus vulnérables continuent d’entraver les progrès au plan national, a-t-il constaté. Ajoutant que la conjonction des crises mondiales complique également l’application du Programme d’action de Beijing et menace les acquis en matière de développement, il a conclu en plaidant pour l’adoption, à la prochaine session de l’Assemblée générale, d’un texte portant création de la nouvelle entité sur le genre. Nous croyons fermement qu’une architecture solide en la matière permettra aux pays les plus fragiles et les plus démunis de recevoir l’aide technique et l’appui financier dont ils ont besoin pour mener à bien les efforts nationaux en faveur de l’émancipation des femmes, a-t-il dit.
M. AUDUN LYSBAKKEN, Ministre de l’enfance, de l’égalité et des affaires sociales de la Norvège, a déclaré qu’en dépit de tous les instruments dont les États Membres se sont dotés depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing, les filles et les femmes continuent de souffrir d’une discrimination. En ne promouvant pas assez les droits des femmes, les pays concernés ralentissent d’autant leur développement, a-t-il soutenu, avant de dire qu’il fallait créer un centre d’excellence au sein des Nations Unies, « une entité qui devrait être fonctionnelle » avant la réunion de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) convoquée, par le Secrétaire général en septembre 2010. M. Lysbakken a également appelé les Etats à promulguer les législations appropriées au niveau national, tout en plaidant pour une mise à disposition des financements adéquats permettant de créer les structures nécessaires à la réalisation de l’égalité entre les sexes.
Mme MARIA DEL ROCIO GARCIA GAYTAN, Présidente de l’Institut national des femmes de Mexico, est intervenue brièvement pour souligner que son pays a accompli des avancées considérables dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes, une « priorité nationale » des gouvernements successifs. Grâce notamment à l’harmonisation des lois qui a permis de coordonner l’action de trente-deux entités fédérales en faveur de l’égalité entre les sexes, la lutte contre la violence et le combat pour l’émancipation de la femme enregistrent des succès réels, a-t-elle dit. La représentante a ajouté que ces dernières années, le budget consacré à la prévention et à l’éradication de la violence sexuelle a augmenté de 200%. Les fonds sont alloués pour l’essentiel à l’appui des entités fédérales spécialisées pour s’assurer que la problématique du genre est bien intégrée dans toutes les actions gouvernementales et accélérer la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, a précisé Mme Gaytan.
Mme MARIA ROSARIA CARFAGNA, Ministre de l’égalité des chances de l’Italie, a déclaré que pour son pays, Beijing avait marqué un pas important et que la Déclaration était devenue la base des différentes politiques adoptées par son pays en matière de respect des droits de la femme. Elle a notamment expliqué que les Italiennes participaient davantage aux processus de prise de décisions. Mme Carfagna a également insisté sur la nécessité d’accroître l’émancipation et le pouvoir des femmes et d’améliorer leur position sociale, politique et économique, éléments fondamentaux, selon elle, pour l’édification d’une gouvernance et d’une administration responsable.
Après avoir passé en revue les diverses mesures lancées par le Gouvernement italien pour promouvoir la participation des femmes au marché du travail, la représentante a signalé qu’outre le fait d’être une violation de leurs droits, la violence faite aux femmes entravait leur épanouissement professionnel et économique. Elle a indiqué qu’à l’occasion de sa présidence du G8, l’Italie avait organisé une conférence pour dénoncer toutes les formes de violence faites aux femmes.
Mme FRANCOISE HETTO-GAASCH, Ministre de l’égalité des chances du Luxembourg, a déclaré que, pour répondre aux engagements du Programme d’action de Beijing, son Gouvernement s’était doté en 2006 d’une structure institutionnelle et d’un plan d’action national. Elle a attiré l’attention sur certaines des mesures définies dans les 12 domaines critiques qui constituent l’action concrète de la politique luxembourgeoise, dont la situation des personnes immigrées et des demandeuses d’asile, qui sera analysée afin de prévenir toute marginalisation.
En outre, Mme Hetto-Gaasch a cité les réformes dans l’enseignement traditionnel et professionnel, engagées au cours de la période législative antérieure, qui seront analysées sous l’angle de leur impact sur l’un et l’autre sexe et sur l’égalité des chances des immigrées. La Ministre a également mentionné le fait que le personnel enseignant et les magistrats seront formés en matière d’égalité entre les sexes. En outre, le Luxembourg s’est donné en 2008 des structures de protection pour les victimes de la traite des êtres humains. Enfin, concernant la prostitution, le Gouvernement dressera un état des lieux et installera un système d’aide aux personnes qui veulent quitter ce milieu, a précisé Mme Hetto-Gaasch.
Mme ESTHER MURUGI MATHENGE, Ministre du développement social, de l’enfance et du genre du Kenya, a indiqué que depuis le dernier examen de la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing, le Kenya a mis en place un fonds pour faciliter l’accès des femmes à l’entreprenariat. Nous avons également renforcé nos services sociaux et nos moyens de formation pour sortir durablement les femmes les plus démunies de la pauvreté et de l’illettrisme, a indiqué la Ministre kényane. Concernant la santé, elle a expliqué que la mise en œuvre de la Stratégie nationale antisida 2005-2013 a permis d’assurer à plus de 50% des femmes contaminées l’accès aux antirétroviraux.
Mme Mathenge a également cité diverses initiatives de lutte contre la violence sexuelle et souligné que son Gouvernement a pris l’engagement d’appliquer pleinement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, en matière de protection des femmes, notamment la résolution 1325 sur les femmes et les conflits armés. Après avoir signalé que le nombre de Kényanes ambassadeurs et Hauts Commissaires est passé de 3% en 2003 à 11% en 2009, elle a, à son tour, appelé à la création de la nouvelle entité de l’ONU sur le genre, à la prochaine Assemblée générale de l’ONU.
Mme NYAMKO SABUNI, Ministre de l’intégration et de l’égalité de la Suède, a noté que les droits des femmes étaient indiscutablement mieux respectés depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing, il y a 15 ans. Les écarts entre hommes et femmes diminuent et les réalisations que nous saluons dans nos débats nous disent que des changements profonds sont possibles et que les gens ont le désir d’agir, a ajouté Mme Sabuni. Elle a néanmoins noté que « dans bien des endroits les femmes sont toujours des citoyens de seconde zone ». Les femmes sont mutilées, tuées et leurs droits fondamentaux bafoués, y compris aux États-Unis et en Europe, a-t-elle encore dit.
La Ministre suédoise a fustigé les idéologies religieuses et les coutumes qui instaurent des inégalités de nature entre hommes et femmes. C’est sur cette base que les Taliban décident de brûler les écoles pour filles, qu’en Afrique la mutilation est la norme ou encore qu’en Turquie, des jeunes filles accusées de fréquenter des garçons sont enterrées vivantes, a-t-elle déclaré. Pour Mme Sabuni, le plus grand combat que l’ONU doit mener est la lutte contre cet état de fait qui établit l’infériorité des femmes et les confine à l’arrière-plan de la vie sociale, politique et économique. Nous devons intensifier nos efforts pour mettre fin à ces pratiques, a-t-elle martelé. L’ONU, qui est le symbole du droit universel, doit amorcer un dialogue de fond qui soit d’abord culturel sur la question du genre, a préconisé Mme Sabuni.
Mme JOUHAINA SULTAN SEIF El-ISSA, Vice-Présidente du Conseil suprême pour les affaires familiales du Qatar, a expliqué que sous la direction de son Emir, le Qatar avait accompli d’importants progrès en matière de promotion des droits des femmes. Elle a notamment évoqué la création, en 1998, du Conseil suprême pour les affaires familiales et a expliqué que cet organe s’attachait à promouvoir l’émancipation de la femme, conformément aux différents traités auxquels le Qatar est partie, y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).
Mme El-Issa a ensuite indiqué que son pays accordait une attention particulière à l’éducation, et que grâce à sa politique en la matière, le Qatar avait réussi à faire baisser les taux d’analphabétisme chez les femmes. Elle a ensuite signalé la création du Conseil suprême pour la santé, en affirmant que le système de santé de son pays avait réalisé les objectifs énoncés dans le Programme d’action de Beijing.
Mme GLORIA RUBIN, Ministre de la femme du Paraguay, a indiqué que la lutte contre la pauvreté qui entrave l’essor des femmes était une priorité de son Gouvernement. Nos plans et stratégies visent à améliorer d’ici à la fin de l’année les conditions de vie de 150 000 familles, y compris les plus isolées et démunies, a-t-elle précisé. Nous passons par des hauts et des bas car les stéréotypes ont la vie dure, a-t-elle constaté, en ajoutant que les mentalités avaient du mal à changer dans un pays qui « découvre l’importance de la problématique du genre ». Nous devons former nos travailleurs et fonctionnaires à cette problématique, pour renforcer les soins spécifiques aux femmes ou faciliter la planification familiale, a-t-elle dit.
Mme Rubin a indiqué que grâce aux efforts budgétaires de son Gouvernement, les soins de santé primaire et les accouchements sont désormais gratuits au Paraguay. La mortalité maternelle a nettement diminué, même si ce problème structurel continue de causer la mort de 67 femmes pour 1 000 naissances, a-t-elle précisé. Concernant la lutte contre la violence sexuelle, notamment domestique, Mme Rubin a fait observer que les campagnes de sensibilisation dans les zones rurales étaient difficiles à organiser. Le Président du Paraguay lui-même a dû s’y employer pour faire prendre conscience aux communautés que le silence tue, a-t-elle martelé. Concluant, elle a indiqué qu’au plan économique, le Paraguay s’efforçait de réduire les inégalités dans l’accès au travail salarié et aux ressources nécessaires à la création d’entreprises.
M. DONATAS JANKAUSKAS, Ministre de la sécurité sociale et du travail de la Lituanie, a estimé qu’il fallait travailler davantage pour combler le fossé entre les sexes. Il a expliqué que son pays avait récemment célébré le centième anniversaire de la création du Congrès des femmes, et qu’une femme présidait actuellement le pays, et une autre le Parlement. Le Ministre a ensuite évoqué la création récente, en Lituanie, d’une loi contre la violence familiale et l’ouverture, en décembre à Vilnius, de l’Institut européen de l’égalité entre les sexes, le premier de son genre. Il s’est félicité de la création prochaine de l’entité de l’ONU sur l’égalité entre les sexes.
Mme LORETTA BUTLER-TURNER, Ministre du développement social des Bahamas, a mis en avant les progrès réalisés par son pays en matière de lutte contre la pauvreté, de santé maternelle et de prévention du VIH/sida. Sur ce dernier point, elle a précisé que les Bahamas avaient fourni un effort particulier pour réduire les risques de transmission de la mère à l’enfant. Au titre du Programme d’action de Beijing, nous poursuivons notre combat contre la violence sexuelle, a-t-elle également dit, précisant que la principale législation, adoptée en 1991, était amendée régulièrement pour mieux correspondre aux objectifs internationaux auxquels son pays a souscrits. Le viol est puni dès le premier crime d’une longue peine de prison, et nous avons criminalisé le voyeurisme et la pornographie enfantine, a-t-elle encore dit. De même, la lutte centre la violence domestique a pris un tour nouveau avec l’adoption d’une nouvelle loi en 2008 qui élargit les définitions pertinentes, y compris celles du harcèlement sexuel et de la prédation. Concluant, elle a fait savoir que son pays avait soumis son rapport périodique à la CEDAW, un document qui sera examiné par le Comité à l’automne prochain.
Mme PAIK HEE YOUNG, Ministre pour l’égalité des genres de la République de Corée, a passé en revue les diverses mesures lancées par son Gouvernement pour renforcer les mécanismes institutionnels du pays. Elle a notamment évoqué la création de son Ministère en 2001 suivi, l’année suivante, par la mise sur pied du Comité pour la coordination des politiques féminines, ainsi que par la création, en 2003, du Comité de l’Assemblée nationale pour l’égalité entre les sexes. Mme Paik a indiqué que son Ministère accordait une attention particulière à l’élimination des pratiques discriminatoires. Elle a également expliqué que le Gouvernement s’attaquait à la lutte contre la violence faite aux femmes, tout en travaillant au renforcement de la place des femmes sur le marché du travail. La Ministre a de plus indiqué que la République de Corée comptait consacrer une partie de son aide publique au développement (APD) à l’éducation des femmes.
M. NOLUTHANDO MAYENDE SIBIYA, Ministre de la femme, des enfants et des personnes handicapées de l’Afrique du Sud, a noté que son pays venait « d’achever l’examen de ses propres 15 années postapartheid ». « La création du Ministère que je dirige est la preuve que la situation a changé en Afrique du Sud », a-t-il affirmé. Après avoir expliqué que sa mission était d’assurer que des mécanismes d’évaluation des conditions de vie des groupes vulnérables sont « pleinement installés au cœur du Gouvernement », il a indiqué que l’Afrique du Sud appuyait fermement l’établissement d’une nouvelle architecture onusienne du genre. Grâce à une telle institution, ce sont toutes les initiatives visant l’égalité entre les sexes et l’émancipation de la femme qui se verront renforcées, a-t-il considéré.
M. Sibiya a souligné que son Gouvernement mettait l’accent sur l’amélioration de l’éducation des femmes, au premier rang desquelles les femmes rurales. C’est d’abord dans ces zones vulnérables que nous devons intensifier nos actions en matière de santé, de lutte contre l’épidémie du VIH/sida et de réduction des taux de mortalité maternelle et infantile, a-t-il indiqué. Le Ministre sud-africain a également attiré l’attention sur les mesures de lutte contre le crime et d’accès à la justice des femmes et des filles, prises par son pays afin, à terme, de faciliter l’investissement dans le développement humain et la création d’emplois parmi la population féminine.
Mme HALA LATOUF, Ministre du développement social de la Jordanie, a signalé que son pays avait accompli d’importants progrès pour réaliser à la fois le Programme d’action de Beijing et les OMD. Elle a notamment signalé que la Jordanie avait retiré sa réserve à l’article 15 de la CEDAW, pour ensuite indiquer que davantage de Jordaniennes sont parlementaires, ministres, soldats ou policières. Elle a également évoqué l’élaboration d’un projet de loi qui imposera des quotas. À ce stade, a-t-elle dit, 60% des postulants à la magistrature sont des femmes.
Mme Latouf a expliqué que la loi sur le statut personnel était continuellement révisée afin d’accorder une meilleure protection aux femmes. Elle a notamment indiqué que les Jordaniennes pouvaient demander le divorce sans préjudice de leurs droits économiques et que l’âge du mariage était désormais hissé à 18 ans. La Jordanie, a encore signalé la Ministre, a construit des centres d’accueil pour les femmes et filles victimes de violence. Elle a ajouté que le personnel de maison était maintenant protégé par le Code du travail. Avant de conclure, la Ministre a tenu à indiquer que l’Islam « véridique » reconnaissait aux femmes non seulement l’égalité avec les hommes mais également un statut préférentiel.
M. ARNI PALL ANDERSON, Ministre des affaires sociales et de la sécurité sociale de l’Islande, a souligné que l’un des principaux fossés à combler est celui des disparités salariales entre hommes et femmes. Une étude a montré que cet écart en Islande est toujours de 16%, alors que le pays a depuis près de cinq décennies renforcé sa législation à ce niveau, a-t-il précisé. Le Ministre islandais a indiqué que son pays se relevait toujours des conséquences de la crise financière, « qui a frappé très durement à la fois notre monnaie et nos systèmes bancaires ». Il a expliqué que son Gouvernement pratiquait dans ce contexte une nécessaire prudence fiscale tout en s’efforçant de répondre de manière équitable à la demande sociale de tous les citoyens islandais. Notre défi est d’assurer une égalité de traitement entre hommes et femmes et de faire en sorte que la perspective du genre ne souffre pas de la situation dans les différentes décisions gouvernementales, a-t-il renchéri.
M. Anderson a ensuite souligné que l’Islande poursuivait ses politiques de lutte contre la violence à l’égard des femmes; le Parlement ayant adopté l’an dernier une nouvelle loi pénalisant lourdement certaines formes de prostitution. Nous renforçons aussi nos mesures de lutte contre le trafic d’êtres humains, qui frappe très souvent les filles et les jeunes femmes, a-t-il ajouté. M. Anderson a également noté qu’alors que les Nations Unies s’apprêtent à célébrer le vingtième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, peu de progrès ont été accomplis dans ce domaine. Nous devons reconnaître et agir en conséquence du fait que la participation accrue des femmes est essentielle pour parvenir à une paix durable dans les pays et régions troublés, a-t-il estimé.
M. SIDÓNE O FONTES LIMA MONTEIRO, Ministre de la jeunesse et des sports du Cap-Vert, a indiqué que d’importants progrès avaient été accomplis pour améliorer la situation des femmes dans son pays, mais qu’il restait beaucoup à faire pour lutter contre les traditions et les préjugés. Il a signalé l’adoption récente du deuxième Plan national pour l’égalité entre les sexes qui s’axe sur l’éducation, la santé génésique, les opportunités économiques, la participation paritaire, la lutte contre la violence sexuelle et l’intégration de la dimension sexospécifique dans les politiques. Il s’est notamment félicité de ce que 98% des enfants du pays étaient désormais scolarisés dans l’enseignement primaire. Il a également évoqué les retombées du programme de planification familiale, signalant qu’en dix ans seulement, le taux de fertilité était passé de 4 à 2 enfants par femme. M. Monteiro a également signalé qu’un programme d’action avait été lancé pour enrayer la violence sexuelle dans le pays.
Mme ESTHER BYER SUCKOO, Ministre de la jeunesse, de la famille et des sports de la Barbade, a noté qu’en dépit de ressources limitées, son pays avait accompli des progrès importants en matière d’éducation, de soins, de santé génésique et de lutte contre la violence à l’égard des femmes. C’est tout d’abord l’absence de conflit armé qui permet à la Barbade d’avancer sur la voie de la pleine mise en œuvre du Programme de Beijing, a-t-elle expliqué, en soulignant que son gouvernement s’efforçait de lier entre eux les Objectifs du Millénaire pour le développement et ceux de Beijing. La clef de voûte de la réalisation de ces objectifs est la lutte contre la pauvreté, celle qui frappe les femmes en particulier, a ajouté Mme Byer-Suckoo.
Elle a expliqué que la Barbade s’appuyait sur des données produites par l’« Évaluation nationale des conditions de vie » pour mieux cibler les besoins de la population et définir les politiques socioéconomiques. De même, c’est sur la base d’études précises et de grande ampleur que le Gouvernement s’efforce de lutter, aux côtés des ONG et de tous ses partenaires de la société civile, contre le phénomène persistant de la violence domestique, a-t-elle précisé. L’UNIFEM est un allié de poids dans cette bataille, et son apport a été décisif pour définir des mesures de réhabilitation destinées à prévenir la récurrence des crimes sexuels, a-t-elle enfin dit.
Mme NOUZHA SKALLI, Ministre du développement social, de la famille et de la solidarité du Maroc, a souligné que les crises économique et financière portaient atteinte aux droits et à l’égalité des femmes, avant de réclamer l’édification d’une nouvelle forme de gouvernance internationale qui verrait une plus grande participation des femmes. Mme Skalli a expliqué qu’en concert avec l’Union pour la Méditerranée, l’Europe et les Nations Unies, le Maroc déployait de nombreux efforts pour promouvoir les droits de la femme. Elle a notamment rappelé que le Code de la famille avait été réformé afin de garantir le principe d’égalité entre époux. Une femme marocaine mariée à un étranger peut désormais donner sa nationalité à son enfant, a-t-elle également indiqué. Mme Skalli a par ailleurs signalé le lancement de la première enquête sur la prévalence de la violence conjugale dans le pays, laquelle sera assortie d’un plan d’action. La Ministre a également indiqué que le Gouvernement accordait une attention particulière à la représentation paritaire.
M. HUSSUN BANU GHAZANFAR, Ministre par intérim de la condition de la femme de l’Afghanistan, a expliqué que son pays avait commencé à mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing le 23 mars 2005, juste après la tenue de la réunion Beijing +10. Nos résultats peuvent paraître modestes mais ils sont le fondement de notre approche en matière d’émancipation de la femme et d’égalité entre les sexes, a-t-elle dit. M. Ghazanfar a notamment indiqué que le Gouvernement afghan avait rétabli les droits de la femme et déclaré leur égalité avec les hommes. Elle a également évoqué la ratification de la CEDAW et l’adoption d’un plan d’action sur dix ans qui est le « moteur principal » de l’engagement gouvernemental en faveur des femmes.
Nous avons remis nos femmes et nos filles à l’école et nous répondons à leurs préoccupations en matière de santé, a poursuivi la représentante. Elle a également attiré l’attention sur la loi contre la violence faite aux femmes et la nomination d’un nombre plus important de femmes à des postes de direction. Après avoir affirmé que le Gouvernement travaillait d’arrache-pied pour assurer l’inclusion des femmes au processus de paix, M. Ghazanfar a réclamé l’appui de la communauté internationale à la promotion de l’égalité entre les sexes dans son pays.
Mme GABRIELA HEINISCH-HOSEK, Ministre fédérale des femmes et de la fonction publique de l’Autriche, a relevé les écarts très importants entre la situation des hommes et des femmes sur le marché du travail. Les stéréotypes de l’homme chef de famille et de la femme au foyer perdurent, a-t-elle constaté. Elle a également noté les inégalités dans la répartition des femmes dans les différentes filières d’études, ce qui les conduit souvent à postuler pour des postes à plus faible revenu. Mme Heinisch-Hosek a indiqué que son Gouvernement s’attachait à réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes, en s’appuyant sur le modèle suédois. Il s’efforce également de multiplier les possibilités d’emploi. La Ministre a aussi évoqué la loi autrichienne contre la violence faite aux femmes qui permet à ces dernières de bénéficier de mesures de protection. Elle a réclamé la fin de l’impunité pour les crimes graves dont sont victimes les femmes.
Mme NILCEA FREIRE, Secrétaire spéciale des politiques pour les femmes du Brésil, a mis en avant la Stratégie nationale contre la violence à l’égard des femmes de 2007, une initiative grâce à laquelle le pays a développé un réseau moderne et efficace de structures publiques spécialisées, comme les centres d’accueil, les tribunaux et les centres de référence. De plus, le pays a donné un coup d’accélérateur à la formation des personnels sociaux et de santé à la problématique du genre, a-t-elle ajouté. Ce programme recevra un appui financier supplémentaire de 500 000 dollars jusqu’à la fin 2011, a encore précisé Mme Freire.
Pour elle, la réduction progressive du taux de mortalité maternelle est l’un des résultats les plus remarquables de « l’ère Lula ». C’est sur la base d’un Pacte national que nous nous sommes fixé comme objectif de ramener à 15% ce taux dans les deux ans, a indiqué Mme Freire. Elle a également affirmé que la lutte contre la féminisation du sida, menée en partenariat avec le FNUAP, l’UNICEF et l’UNIFEM, avaient permis la mise en œuvre rapide et efficace de mesures de prévention ainsi que l’amélioration, sur toute l’étendue du territoire, de l’accès aux traitements.
Mme OLIVIA N. MUCHENA, Ministre de la condition féminine, du genre et du développement communautaire du Zimbabwe, a signalé que son Gouvernement avait mis en œuvre diverses mesures pour promouvoir l’égalité entre les sexes et que la discrimination sexuelle était interdite par la Constitution du pays. Elle a expliqué que le Gouvernement avait également lancé un programme de centres d’appui pour les victimes de violence. Elle a cependant relevé que l’absence de données ventilées par sexe posait problème, tandis que la sensibilisation des femmes à leurs droits laissait à désirer, faute de moyens. La majorité des lois demeure inefficace faute de connaissances juridiques, a-t-elle ajouté.
Mme Muchena a ensuite fait observer que des progrès avaient été réalisés pour promouvoir la participation des femmes en politique. Une femme occupe le poste de Vice-Président du pays alors qu’une autre préside la Haute Cour du pays. Elle a cependant estimé que le nombre de femmes présentent au sein des organes du pouvoir, au Parlement notamment, demeurait trop faible. Après avoir passé en revue les initiatives lancées en matière de réduction de la pauvreté, Mme Muchena a signalé que le Zimbabwe affrontait des défis notables en matière de santé maternelle, conséquence des faibles infrastructures du pays et de la fuite des cerveaux.
Mme FIAME NAOMI MATA’AFA, Ministre du développement social, des communautés et des femmes de Samoa, a souligné qu’un parlement spécial avait été établi dans son pays pour discuter des problèmes liés à la santé des femmes. Nous recevons l’appui des experts du FNUAP et de l’OMS pour inclure cette question dans les programmes de développement économique et social de l’île, a-t-elle dit. D’autres maladies continuent de peser sur les conditions de vie des Samoanes, a-t-elle ajouté, en expliquant que son Gouvernement privilégiait une approche préventive et s’efforçait, conformément à ses engagements internationaux, à améliorer l’accès de toutes ses citoyennes à des soins médicaux de qualité.
La Ministre a dit un mot sur le changement climatique, en soulignant notamment les efforts menés dans la région du Pacifique pour atténuer l’impact du phénomène sur le développement humain. Concernant la lutte contre la violence sexuelle, elle a assuré que le Gouvernement et le Parlement s’attachaient à adapter le cadre législatif sur le genre à la Convention sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes et à celle sur les droits de l'enfant.
Mme MARJORY MICHEL, Ministre de la condition féminine et des droits de la femme d’Haïti, a tout d’abord manifesté sa sympathie au peuple chilien et engagé les délégations de tenir compte dans leur appui à la reconstruction d’Haïti des besoins et intérêts spécifiques des femmes et des filles. Elle a indiqué que le Code pénal a été amendé pour garantir le respect des droits de la femme et l’égalité des sexes. Un décret de 2005 fait que le viol n’est plus une « atteinte à l’honneur » mais bien « un crime contre la personne », a-t-elle notamment indiqué, tandis qu’un protocole a été signé pour lutter contre les stéréotypes en milieu scolaire et maintenir la scolarisation des filles.
La Ministre a indiqué qu’une direction de la famille et de la santé reproductive avait été créée, de même qu’un programme de réduction de la mortalité maternelle. Mme Michel a indiqué que des efforts avaient été faits pour promouvoir la participation des femmes dans les organes du pouvoir mais que la masse critique de 30% de femmes était loin d’être atteinte.
M. FERHAT DINOSHA, Ministre des droits de l’homme et des minorités du Monténégro, a déclaré que la mise en œuvre du Plan d’action national 2008-2012 sur l’égalité entre les sexes était aligné sur les thèmes prévus par le Programme d’action de Beijing. En février 2010, le Gouvernement a adopté le rapport initial destiné au Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, a-t-il fait savoir. Il a souligné que les premiers mécanismes nationaux en faveur de l’émancipation de la femme avaient été créés dès 2003. Le Gouvernement concentre son action sur l’émancipation à l’échelle locale, « là où les femmes peuvent apporter une contribution concrète à l’amélioration des conditions de vie des communautés ». Il a conclu en reconnaissant que dans son pays les femmes sont encore trop sous-représentées dans la sphère politique. Des efforts sont également nécessaires pour mettre fin à la violence domestique et pour faciliter l’implication des femmes à l’essor économique et social du Monténégro, a-t-il reconnu, avant d’appuyer la création d’une nouvelle entité sur le genre au sein de l’ONU. Il a appelé de ses vœux l’établissement d’un bureau d’appui de ce futur organe dans la région des Balkans.
Mme HELENA GUERGIS, Ministre d’État chargée de la condition féminine du Canada, s’est félicitée de la décision de l’Assemblée générale de regrouper quatre entités de l’ONU pour créer une entité chargée de la question de l’égalité entre les sexes. Elle a proposé la mise sur pied d’un mécanisme permettant d’améliorer la communication entre le futur conseil d’administration de l’entité et la Commission afin de renforcer le rôle de cette dernière.
La Ministre a indiqué qu’afin d’atteindre la pleine égalité des sexes, le Canada attachait une importance particulière à la promotion de la sécurité économique des femmes, à l’élimination de la violence dont elles sont victimes et à leur participation à la vie démocratique et au pouvoir de décisions. Elle a attiré l’attention sur l’augmentation des taux de scolarité, la réduction de la pauvreté et la participation accrue des femmes dans la vie économique que son pays connaît aujourd’hui. Passant ensuite à la violence familiale, Mme Guergis a indiqué que son Gouvernement faisait tout pour porter assistance aux victimes de ce « crime atroce ». Elle s’est également attardée sur les efforts déployés pour lutter contre l’exploitation sexuelle des femmes et des filles.
Mme JIKO LUVENI, Ministre de la femme de Fidji, a déclaré qu’en dépit de l’impact négatif de la crise financière et économique internationale sur son économie, Fidji s’efforçait de poursuivre ses politiques en faveur de l’émancipation de la femme. Nous comptons parvenir à une représentation de 30% de femmes à tous les niveaux du pouvoir politique, a-t-elle dit, en soulignant qu’au niveau communautaire et rural plus de 300 femmes sont déjà pleinement impliquées dans le secteur de la santé. Les Fidjiennes sont également bien représentées dans la fonction publique et même parmi les Casques bleus du pays déployés en Iraq, au Soudan ou encore en Afghanistan.
Mme Luveni a aussi fait observer qu’à Fidji, l’école est gratuite pour tous les enfants de 12 ans et moins. Le Gouvernement prend en charge les transports des enfants dont les parents ont des revenus inférieurs à 15 000 dollars par an, a-t-elle ajouté. Elle a conclu en expliquant que les autorités compétentes incitaient les jeunes filles à poursuivre leurs études à l’université, en proposant des formules attractives.
Mme NDEYE KHADY DIOP, Ministre de la famille, de la sécurité alimentaire, de l’entreprenariat féminin, de la microfinance et de la petite enfance du Sénégal, a indiqué que son Gouvernement avait lancé diverses politiques pour favoriser la scolarisation et l’éducation des femmes. Dans le domaine de la santé, la Ministre a indiqué que les Sénégalaises pouvaient bénéficier de la gratuité des soins pour ce qui est des examens prénatals, de la césarienne, de la fistule et du dépistage du VIH/sida. Le Gouvernement a également interdit toutes les formes de mutilations génitales féminines, a rappelé Mme Diop. Elle a cependant indiqué que d’importants écarts persistaient entre les femmes rurales et urbaines et entre les hommes et les femmes. Après s’être félicitée de la création prochaine de l’entité composite chargée de la question de la femme au sein de l’ONU, Mme Diop a rendu hommage à toutes les femmes victimes des tremblements de terre en Haïti et au Chili ainsi qu’aux femmes victimes de violence dans le monde entier.
M. SARV DEO PRASAD OJHA, Ministre de la femme, de l’enfance et de la protection sociale du Népal, a indiqué que son pays garantissait les droits des femmes dans sa Constitution adoptée en 2007. Le Népal considère que l’égalité entre les sexes relève des droits de l’homme, a-t-il dit. Il a ainsi expliqué que la législation népalaise prévoyait que la représentation politique des femmes soit d’au moins un tiers au Parlement. De même, des lois visent à assurer une représentation accrue des femmes dans divers organes de l’État, qu’il s’agisse de l’administration, de l’armée ou encore de la police, a encore dit M. Ojha. Le Ministre népalais a également souligné que son Gouvernement, après avoir proclamé 2010 Année contre la violence sexuelle, venait de mettre en place un plan d’action national pour renforcer la protection de ses citoyennes.
Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 65 lois comportant un volet relatif à l’égalité entre les sexes que le pays a adoptées, a-t-il fait savoir, en précisant que cet arsenal avait pour but de consolider les mesures en place contre le trafic des êtres humains ou encore le harcèlement sexuel. Ce à quoi nous nous heurtons, a-t-il poursuivi, c’est à la persistance de coutumes et de systèmes sociaux qui sont défavorables à l’émancipation de la femme, a-t-il reconnu. Il a ajouté qu’en dépit de ces obstacles, le Népal pouvait s’enorgueillir de progrès considérables dans la réalisation des OMD, en particulier l’OMD 5 visant à réduire la mortalité maternelle de trois-quarts entre 1990 et 2015.
Mme ABENA ONDOUA MARIE THERESE, Ministre des affaires de la femme du Cameroun, a indiqué qu’en 1999, une déclaration de pratique générale pour l’intégration des femmes avait été adoptée afin de favoriser, entre autres, leur participation aux organes de prise de décisions. Elle a notamment indiqué que 28% des magistrats du pays étaient des femmes. Elle a fait observer que des séminaires avaient été organisés dans le but de former les fonctionnaires aux dispositifs de la Convention CEDAW. Elle a également signalé la création de programmes de formation professionnelle destinée aux femmes qui ont fini leur scolarité. De plus, un fonds pour la formation informatique des femmes a également été mis sur pied. Abordant ensuite le problème du VIH/sida, la Ministre a indiqué que les préservatifs féminins étaient distribués gratuitement. Elle a néanmoins reconnu la persistance de nombreux stéréotypes qui entravent la pleine réalisation des droits de la femme.
M. HIJRAN HUSEYNOVA, Président du Comité d’État pour la femme et la famille de l’Azerbaïdjan, a expliqué que les femmes étaient largement présentes dans toutes les sphères de la vie politique mais aussi économique de son pays. Il a ajouté que les dernières élections municipales témoignaient de la féminisation de la vie politique; plus de 302 femmes occupant à ce niveau des postes à responsabilités. Concernant la lutte contre la violence sexuelle, il a expliqué que l’appui financier à l’application et au renforcement des lois pertinentes n’avait pas baissé depuis le développement de la crise économique et financière internationale. Au contraire, a-t-il dit, nous avons répondu à la crise en axant nos priorités budgétaires sur la consolidation des mécanismes de protection sociale des enfants, des femmes et des familles, a-t-il affirmé. Il a conclu en annonçant que son Gouvernement comptait dès cette année relancer les mesures incitatives pour renforcer la place des femmes dans l’entreprenariat et ce, en facilitant, par exemple, l’accès de ces dernières au crédit.
Mme ANA ISABEL MORALES, Ministre de l’intérieur du Nicaragua, a indiqué que son Gouvernement intégrait une dimension sexospécifique dans tous ses programmes. Elle a notamment évoqué le lancement du modèle de « pouvoir citoyen ». Après avoir indiqué que le Parlement du Nicaragua comptait à ce jour 19 femmes, elle a attiré l’attention sur le fait que le taux de rétention scolaire était de 94% et qu’un programme d’alphabétisation avait bénéficié plus de 235 000 femmes. Mme Morales a rappelé que dans son pays, les soins de santé sont gratuits et que la mortalité infantile avait fortement chutée. Pour lutter contre la violence faite aux femmes, des centres de lutte contre la violence familiale ont été mis sur pied de même qu’a été créé un plan de lutte contre la traite des êtres humains. La Ministre a aussi affirmé que les politiques de sécurité alimentaire ciblaient en priorité les femmes.
Mme MARGARET S. SITTA, Ministre du genre de la République-Unie de Tanzanie, a notamment souligné que son Gouvernement était pleinement engagé dans la mise en œuvre des obligations internationales en matière d’égalité entre les sexes. Nous croyons fermement que l’heure est venue de créer la nouvelle entité de l’ONU sur le genre, qui devra servir de vecteur à l’application des principaux traités, dont le Programme d’action de Beijing et autres documents de promotion des droits de la femme, a-t-elle dit. Elle a insisté sur le fait qu’une place plus importante doit être accordée aux femmes dans les négociations de paix, notamment dans la région des Grands Lacs où la Tanzanie est traditionnellement très active. Les femmes et les enfants sont les groupes les plus vulnérables en temps de guerre, ce sont eux qui souffrent le plus, a-t-elle souligné, ajoutant à cette aune, que les femmes devraient être au cœur des initiatives de règlement des crises et des conflits. C’est pourquoi, nous appelons à la mise en œuvre des résolutions 1325, 1888 et 1889 du Conseil de sécurité relatives aux femmes, à la paix et à la sécurité, a conclu la Ministre.
Mme SARAH SAYIFWANDA, Ministre du genre et des femmes dans le développement de la Zambie, a signalé que le taux de violence sexiste continuait d’être élevé dans son pays et que son Gouvernement demeurait attaché à éliminer toutes les formes de violence et de discrimination. Elle a expliqué que le Code pénal avait été amendé afin de pénaliser davantage les auteurs de ces violences et que des mesures avaient été mises sur pied pour renforcer la protection des femmes. Elle a également signalé la création d’un Plan d’action national contre la violence sexiste, avant d’engager la communauté internationale à porter une attention particulière à l’élimination de ce fléau. La Ministre a poursuivi en indiquant que son Gouvernement avait créé un Fonds pour l’émancipation économique des citoyens qui accorde une attention particulière à la situation des femmes. Elle a également indiqué que les infrastructures de santé du pays avaient été renforcées et que le Gouvernement attachait une grande importance à la lutte contre la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant.
Mme MOULATY EL MOCTAR, Ministre des affaires sociales et de la famille de la Mauritanie, a indiqué que son pays mettait l’accent sur la lutte contre la marginalisation des femmes grâce à des lois destinées à renforcer les droits des femmes et à faciliter leur accès à l’éducation et à la santé. Concernant la participation des femmes à la vie politique, elle a relevé que 20% des candidats aux dernières élections parlementaires étaient des Mauritaniennes. Nous voulons cette présence dans les postes administratifs et diplomatiques en vue d’établir une véritable culture de la femme qui contribuera à la modernisation de la société mauritanienne, a ajouté Mme El Moctar. Elle a ainsi estimé que le meilleur moyen de réduire les disparités entre hommes et femmes était précisément d’impliquer plus avant ces dernières dans tous les domaines de la vie politique, sociale et économique. Avec six femmes au Gouvernement dont la Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, nous nous efforçons de donner l’exemple, a-t-elle déclaré, avant de conclure que, pour surmonter les défis restants, son pays devrait redoubler d’efforts et compter davantage sur l’appui de la société civile.
Mme LINDA AMALIA SARI GUMELAR, Ministre d’État chargée de l’émancipation de la femme et de la protection de l’enfant de l’Indonésie, a indiqué que son Gouvernement a lancé diverses initiatives pour protéger les groupes les plus vulnérables, les femmes notamment, des répercussions de la crise financière. Elle a notamment évoqué la création d’un système d’appui pour les établissements scolaires et des programmes de microcrédits. Mme Gumelar a également signalé l’existence de programmes destinés à réduire les taux d’analphabétisme et de mortalité maternelle. Elle a notamment précisé que 5% du budget national était alloué au secteur de la santé. Le Gouvernement s’attache de plus à éliminer la violence domestique et a lancé, pour ce faire, un programme de sensibilisation de la population. La Ministre a aussi souligné que son Gouvernement compte actuellement cinq femmes.
Mme NAKADAMA RUKIA ISANGA, Ministre du genre et de la culture de l’Ouganda, a reconnu qu’en dépit des progrès réalisés, des défis considérables persistent; le taux de mortalité maternelle dans son pays menaçant la pleine réalisation des OMD d’ici à 2015. Au cours des deux dernières décennies, ce taux n’a pas baissé même si, de 1988 à 2006, le nombre de morts à la naissance est passé de 505 pour 100 000 à 435 pour 100 000, a-t-elle ajouté. Elle a expliqué que l’Ouganda s’efforçait d’inverser cette tendance en améliorant les conditions sanitaires d’accouchement et la formation des sages-femmes. La mobilisation des communautés est essentielle pour mieux planifier les naissances et la fourniture de soins maternels, a-t-elle aussi souligné. La Ministre a appuyé, à son tour, la création de la nouvelle entité de l’ONU sur le genre. Une fois opérationnel, cet instrument dont le texte devrait être adopté à la prochaine Assemblée générale, donnera un nouvel élan à la promotion de l’égalité entre les sexes et de l’émancipation de la femme partout dans le monde, a-t-elle estimé.
Mme PENEHUPIFO POHAMBA, Première Dame de la Namibie, a indiqué que le Gouvernement de son pays avait octroyé d’importantes ressources à l’établissement d’un cadre juridique pour promouvoir l’avancement des femmes. Elle a notamment évoqué les politiques lancées pour garantir les droits fonciers et le droit à l’héritage des femmes. Elle a expliqué que la scolarisation était obligatoire et qu’un nombre plus important de filles étaient scolarisées au niveau primaire. Elle a signalé que les filles-mères pouvaient désormais retourner à l’école après leur accouchement. Elle a dit que les traitements rétroviraux étaient gratuits et que la majorité des patients y ayant accès étaient des femmes. Mme Pohamba a expliqué que le nombre d’Unités pour la protection des femmes et des enfants était passé de 3 à 15, afin d’aider les victimes de violence sexiste. Elle a ajouté qu’une campagne de tolérance zéro à l’égard de la violence sexiste avait été lancée en juillet 2009.
Mme EVA WELSKOP-DEFFAA (Allemagne) a noté que la crise économique et financière internationale n’avait pas eu d’impact négatif sur l’emploi des femmes. Cela démontre aussi que les femmes ont acquis un poids de plus en plus important dans la vie économique cette responsabilité venant s’ajouter aux responsabilités familiales, a-t-elle dit. Elle a ajouté que dans ce contexte, son pays s’efforçait de corriger les disparités salariales entre hommes et femmes, pour notamment réduire la vulnérabilité des ménages qui dépendent des revenus des femmes. La responsable allemande a également souligné la nécessité de mettre en place des politiques égalitaires s’appliquant tout au long du cycle de vie des femmes afin d’adapter les mesures d’assistance à l’évolution des groupes sociaux, « marquée par des hauts et des bas ». Elle a en outre fait observer que l’Allemagne privilégiait également cette approche au travers des initiatives de protection des droits des femmes qu’elle mène en Afghanistan, en Colombie ou encore en Répubique démocratique du Congo (RDC).
M. MAXIM A. TOPILIN, Vice-Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, a estimé que la réalisation des objectifs énoncés dans la Déclaration de Beijing était confrontée à une crise internationale. Il a estimé que les femmes devaient faire encore plus pour équilibrer leur vie professionnelle et familiale. En matière de représentation politique, M. Topilin a indiqué que trois ministères fédéraux clefs étaient dirigés par des femmes. Il a indiqué que la mortalité maternelle avait baissé au cours des trois dernières années et que le montant des allocations-maternité avait été augmenté, notamment pour les mères au chômage. Il a appuyé la refonte de la structure sexospécifique de l’ONU, avant d’annoncer que son pays présentera au mois de juillet prochain ses cinquième et sixième rapports périodiques au Comité CEDAW.
M. PASCAL SMET, Ministre du Gouvernement flamand de la Belgique en charge de l’enseignement, de la jeunesse et de l’égalité des chances, a indiqué qu’au cours des dernières années, les efforts de son pays s’étaient concentrés sur le renforcement des mécanismes institutionnels consacrés à la promotion de l’égalité entre hommes et femmes. La Commission femmes et développement et le Conseil pour l’égalité des chances entre hommes et femmes, notamment, illustrent cette priorité, a-t-il dit. Il a également cité la réforme profonde des législations anti-discrimination entreprise en 2007 et 2008 et l’intégration de la dimension du genre dans toutes les politiques menées par son Gouvernement. Sensibiliser tous les responsables politiques et les administrations à la nécessité de changer les pratiques existantes et améliorer la gouvernance reste cependant un défi, a-t-il admis. M. Smet a ensuite indiqué dans le cadre de l’engagement ferme de la Belgique de consacrer en 2010, 0,7% de son PIB à la politique de coopération au développement, existait une volonté claire d’accroitre les investissements dans l’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes dans les pays pauvres.
M. CZESLAW WALEK, Vice-Ministre des droits de l’homme de la République tchèque, a signalé la création, en 2001, d’un Conseil chargé d’assurer l’égalité des chances entres les hommes et les femmes. Il a expliqué que cet organe était notamment chargé de conseiller le Gouvernement sur l’intégration d’une dimension sexospécifique dans les programmes et politiques. M. Walek a également indiqué qu’un Plan d’action national avait été mis sur pied dans le but de mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing. Il a précisé que ce Plan accordait une attention particulière à l’égalité des femmes au sein des systèmes du pouvoir ainsi qu’au problème de la violence sexiste et à l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale.
Il a par ailleurs signalé l’existence d’un projet de loi pour assurer une représentation féminine de 30% sur les listes électorales. M. Walek s’est félicité de la future création, au sein de l’ONU, d’une nouvelle entité chargée du genre, estimant cependant que celle-ci devait disposer d’une capacité opérationnelle suffisante au niveau des pays, d’un financement adéquat et d’une bonne représentation de la société civile. Une mise en œuvre réussie de l’égalité entre les sexes est le baromètre du développement d’une société, a conclu M. Walek, en arguant que « nous n’avons d’autre choix que d’aller de l’avant ». Mon Gouvernement est convaincu, a-t-il ajouté, que l’égalité entre les sexes est la pierre angulaire de la démocratie.
Mme NORMA ANANOS, Vice-Ministre de la condition féminine du Pérou, a fait une brève déclaration pour indiquer que son pays avait réalisé des progrès considérables dans la mise en œuvre efficace des politiques publiques d’égalité entre les sexes, 15 ans après l’adoption du Programme d’action de Beijing. Le Gouvernement du Pérou a établi des mécanismes de reddition des comptes qui, devant le Congrès de la République, évalue la mise en œuvre des mesures pertinentes et publie le cas échéant des rapports fixant la marche à suivre, a-t-elle dit. Elle a également rendu hommage au rôle précieux de la société civile dans la réalisation des objectifs relatifs à l’émancipation de la femme, en particulier de la femme autochtone. L’effort gouvernemental doit à présent porter sur l’amélioration des législations et la poursuite de la réforme du Code de la famille, a encore indiqué Mme Ananos. Concluant, elle s’est félicitée de la baisse du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans son pays, qui est passé de 57% en 1990 à 18% en 2006.
M. NGUYEN THANH HOA, Vice-Ministre du travail, des personnes handicapées et des affaires sociales du Viet Nam, a indiqué que son pays avait l’intention d’assurer d’ici 2020 la mise en œuvre d’un Plan d’action chargé de veiller à l’efficacité des gouvernements locaux dans l’émancipation de la femme. Il a notamment évoqué l’importance de l’éducation et de la formation professionnelle pour répondre aux besoins d’industrialisation du pays. M. Nguyen a indiqué qu’une Stratégie nationale pour l’égalité entre les sexes avait été lancée pour la période 2011-2020. Il s’est félicité des progrès accomplis pour améliorer le rôle des femmes dans la vie sociale du pays. Elles représentent aujourd’hui 49,4% de la population active du pays.
Le Vice-Ministre a estimé que les femmes devaient être au cœur des activités visant leur émancipation. Il n’a pas nié les nombreux défis, notamment les stéréotypes qui relèguent les femmes aux tâches ménagères et font obstacles à leur éducation. Il a aussi admis que la formation des fonctionnaires chargés de l’égalité entre les sexes laissait à désirer. Il a relevé les nouveaux défis liés à la mondialisation, notamment la traite des femmes, le mariage avec des étrangers à des fins lucratives et la situation des femmes migrantes, autant de défis qui entravent la capacité du Viet Nam à mettre en œuvre de manière efficace le Programme d’action de Beijing.
Mme ELZA PAIS, Secrétaire d’État pour l’égalité des chances du Portugal, a expliqué que son pays avait pris de nombreuses mesures législatives et politiques au cours des dernières années, dont la loi sur la parité qui stipule que les listes de candidats aux élections doivent comprendre au moins 33% de femmes. Le Portugal consacrera jusqu’en 2013 un montant de 83 millions d’euros à la promotion de l’égalité, en appuyant les activités des ONG et des autres organisations de la société civile, a-t-elle dit. Après avoir cité les différents plans nationaux en vigueur, Mme Pais a souligné qu’une campagne nationale de sensibilisation à la lutte contre la violence était actuellement en cours auprès des adolescents et des jeunes adultes. Cette campagne est centrée sur la prévention de la violence dans les relations intimes entre jeunes gens, a-t-elle précisé. Elle a fait observer que le Portugal avait adhéré, le mois dernier, au Plan d’action pour la mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, lesquelles marquent selon elle une étape importante contre l’impunité.
Mme MYRNA YAO (Philippines) a indiqué que son Gouvernement avait adopté de nombreuses lois pour lutter contre la violence sexuelle et la traite des êtres humains. Des programmes d’aide aux victimes ont également été mis sur pied, a-t-elle indiqué. De plus, une dimension sexospécifique est intégrée à la réponse apportée par le Gouvernement au problème des changements climatiques. La représentante a signalé qu’aux Philippines, des associations d’hommes étaient très actives pour appuyer la réalisation de l’égalité entre les sexes. Elle a fait part de la détermination de sa délégation à lutter contre les défis qui persistent, notamment la mortalité maternelle, la faible participation des femmes aux processus décisionnels et leur victimisation dans la pornographie. La représentante s’est félicitée de la création prochaine au sein de l’ONU d’une nouvelle entité chargée de la promotion de la femme.
Mme KADI VIIK (Estonie) a affirmé que son pays traversait une période importante de développement social depuis l’adoption du Programme d’action de Beijing. La loi sur l’égalité de 2004 a été complétée depuis par des lois connexes et l’établissement d’une Commission chargée de traiter des plaintes déposées par les victimes de harcèlement et de violence sexuels. Elle a ajouté que son Gouvernement avait amélioré les mécanismes de collecte de données ventilées par sexe, ce qui a permis l’élaboration de mesures législatives plus efficaces pour lutter, par exemple, contre le trafic des êtres humains. L’appui des ONG est crucial pour faire avancer la cause des femmes, a-t-elle dit pour expliquer la raison pour laquelle son pays consacre 8 millions de couronnes estoniennes aux organisations spécialisées les plus performantes.
Mme FOTINI SIANOU, Représentante pour l’égalité des sexes de la Grèce, a affirmé que depuis l’adoption de la Déclaration de Beijing, des changements notables avaient été opérés dans son pays. Elle a indiqué que 53% des femmes participaient aux organes du pouvoir, en particulier, que 25% du Cabinet ministériel est constitué de femmes. Sur le plan mondial, elle a regretté la persistance des taux élevés de mortalité maternelle et des crimes d’honneurs. Nous devons avoir pleinement conscience de notre unité en tant qu’humanité, a-t-elle dit, avant d’afficher la volonté de son nouveau Gouvernement de faire avancer l’égalité entre les hommes et les femmes, tout en s’attaquant à la grave crise économique que connaît actuellement le pays.
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