Conférence de presse du Représentant permanent de l’Autriche, Thomas Mayr-Harting, sur la fin du mandat de son pays comme membre du Conseil de sécurité
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE L’AUTRICHE, THOMAS MAYR-HARTING, SUR LA FIN DU MANDAT DE SON PAYS COMME MEMBRE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
« L’état de droit a été au cœur des préoccupations de l’Autriche au cours des deux années de son mandat au Conseil de sécurité », a déclaré ce matin, M. Thomas Mayr-Harting, Représentant permanent de l’Autriche auprès des Nations Unies, à l’occasion d’une conférence de presse au cours de laquelle il a fait le point sur la contribution de son pays aux travaux du Conseil.
Pays à la longue tradition diplomatique, c’est la troisième fois que l’Autriche siégeait au Conseil de sécurité, la première fois étant dans les années 70 et la deuxième fois au début des années 90, dans un contexte difficile, marqué par l’agression du Koweït par l’Iraq, la première guerre du Golfe, et le conflit dans l’ex-Yougoslavie.
Le Conseil de sécurité est également lié par le respect de la règle du droit, a déclaré le représentant, parlant à cet égard des développements qui ont lieu concernant le fonctionnement du Comité 1267 relatif aux sanctions contre Al-Qaïda et les Taliban. Au cours de la présidence autrichienne du Conseil, le Comité a examiné prés de 500 noms de la Liste récapitulative, 45 d’entre eux ayant été radiés. Une personne figurant sur la liste des Taliban devrait être radiée aujourd’hui, a ajouté M. Mayr-Harting.
L’avancée la plus marquante qui se soit produite sous la présidence autrichienne a été l’instauration d’un Bureau du Médiateur du Comité 1267, un poste qui est occupé par Mme Kimberley Prost. Désormais, les personnes visées disposent d’un accès à une autorité indépendante pour appuyer leur demande de radiation de la Liste auprès du Conseil.
Rappelant que le régime des sanctions du Comité 1267 restait perfectible, M. Mayr-Harting a fait part de son étonnement que ce soit la règle du consensus qui prévale au sein de ce Comité, et il a proposé qu’une forme de cohérence avec le processus de décision au sein du Conseil soit promue, au moins pour ce qui concerne la procédure de radiation. Les listes des sanctions ne prévoyant pas de limitation de durée pour leur application devront, un jour ou l’autre, être reconsidérées, notamment sous l’aiguillon de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme, a estimé le représentant.
Toujours dans cette thématique de l’état de droit, l’adoption de la résolution 1894 sur la protection des civils dans les conflits armés a été la réalisation la plus significative de la présidence autrichienne du Conseil de sécurité, a dit M. Mayr-Harting. L’Autriche a veillé à mettre la protection des civils au cœur des questions débattues par le Conseil, ce qui s’est notamment traduit depuis 2009 par la participation du Haut-Commissaire aux réfugiés aux débats du Conseil portant sur la protection des civils, alors qu’il en était absent depuis 2007, a relevé le représentant.
Il a indiqué que sa délégation avait travaillé en étroite collaboration avec les organisations non gouvernementales, ainsi qu’avec la délégation du Mexique, en raison de leur convergence de vues particulière sur la question des droits de l’homme.
Répondant à une question sur la réforme du Conseil de sécurité, le représentant autrichien a plaidé pour plus de transparence dans les méthodes de travail du Conseil et a prôné une adaptation de la composition du Conseil aux réalités du monde d’aujourd’hui. Il a cité l’Afrique du Sud et l’Inde comme pays qui devraient siéger au Conseil, ajoutant que les paramètres d’une réforme n’étaient cependant pas encore arrêtés.
S’agissant du Comité des sanctions concernant le Soudan, dont il a assuré la présidence, M. Mayr-Harting a souligné l’indépendance et la compétence du Groupe d’experts chargé de la rédaction de son rapport. La décision de sa publication doit revenir au Président du Conseil, a-t-il poursuivi, avant d’ajouter qu’il n’y avait pas de consensus sur cette question. « Le Comité des sanctions concernant le Soudan n’est pas facile à présider », a-t-il conclu.
Relevant que la transparence n’était pas une caractéristique du Conseil, le représentant a indiqué que l’Autriche avait veillé à diffuser du mieux possible l’information à laquelle, en tant que membre non permanent, elle a eu un accès privilégié pendant deux ans. Plusieurs correspondants de presse présents dans la salle ont d’ailleurs félicité en ce sens le représentant de l’Autriche.
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