Conférence de presse du Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza, M. John Ging, sur la situation dans la zone
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE L’UNRWA À GAZA, M. JOHN GING, SUR LA SITUATION DANS LA ZONE
Le Directeur des opérations de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) à Gaza a estimé, aujourd’hui, que l’amélioration de la situation sur place doit permettre à la population de « reprendre le chemin du développement ».
M. John Ging, qui intervenait lors d’une conférence de presse au Siège de l’Organisation, à New York, a en effet souligné que depuis l’allègement du blocus décidé par Israël en juin dernier, « les biens de consommation courante entrent dans la zone par les points de passage légitimes et non plus grâce à l’économie illégale des tunnels, celle-ci s’étant effondrée de plus de 80% ». M. Ging a ainsi décrit des marchés « aux étales remplies, ce qui permet aux commerces de proximité de reprendre une activité qui était compromise par la sévérité des restrictions imposées depuis de longs mois ». Il a ajouté qu’une partie des matériels de construction nécessaires à la réalisation des projets de reconstruction de l’ONU pouvait également entrer par les points de passage, « même si les quantités autorisées à entrer dans la bande de Gaza n’autorisent, pour l’heure, qu’à mettre en œuvre moins de 10% de ces projets ».
Concernant la sécurité, M. Ging a salué le fait qu’aucun point de passage n’avait été récemment pris pour cible par des tireurs de roquettes. « Toutefois, ces avancées positives réelles ne doivent pas faire oublier la dureté de la vie quotidienne à Gaza, toujours marquée par le fait que 80% des habitants dépendent de l’aide internationale, ce qui explique qu’ils ne sont pas des consommateurs potentiels, et que le secteur privé, qui avant le blocus était florissant, est aujourd’hui au point mort », a ensuite déclaré le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza. Pour lui, « l’accès des biens et la circulation des personnes entre Gaza, la Cisjordanie, Israël et ailleurs, sont absolument indispensables pour relancer l’économie et permettre aux habitants de travailler et de prospérer ».
Il a souligné que les dernières visites de représentants des pays membres de l’Union européenne avaient mis en exergue la nécessité de passer de la fourniture de l’assistance humanitaire à une aide accrue au développement économique. « Nous pensons, avec les donateurs, que Gaza vient de sortir d’une période de quatre ans pendant laquelle il était impossible d’avancer. À présent, tout doit être fait pour, à la fois, relever les défis persistants en matière d’assainissement de l’eau et de traitement des eaux usées par exemple, et pour donner aux populations les moyens de saisir les opportunités économiques qui s’offrent à elles », a estimé M. Ging.
Répondant aux questions des journalistes, il s’est d’abord défendu de dresser un tableau trop positif de la situation. « On peut être plein d’espoir sans nier l’ampleur des problèmes, mais Gaza peut aujourd’hui envisager de remettre sa population au travail et envoyer ses enfants à l’école, car ce qui était impossible pratiquement hier ne l’est plus aujourd’hui », a-t-il assuré. Sur ce dernier point, M. Ging a cependant tiré la sonnette d’alarme, exhortant Israël à autoriser d’urgence la reconstruction d’une centaine d’écoles dans les prochains mois.
« Il est frustrant que jusqu’ici les autorités israéliennes n’aient approuvé que la construction de six établissements scolaires, ce qui est totalement insuffisant. Imaginer qu’avec six écoles seulement construites d’ici à septembre prochain, nous devrons refuser plus de 30 000 écoliers », a signalé le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza. M. Ging a par ailleurs expliqué que si les autorités israéliennes continuaient d’interdire l’entrée de matériels et d’équipements de construction, c’est parce qu’elles redoutaient que ces biens soient utilisés pour renforcer le Hamas. « L’ironie veut que ce sont ces biens potentiellement à double usage qui sont les derniers à transiter par les tunnels », a-t-il pointé.
M. Ging a aussi réagi aux questions portant sur les fuites diplomatiques parues hier dans la presse. À la question de savoir si les États-Unis avaient cherché à vérifier de prétendus liens entre l’UNRWA et le Hamas, il a répondu que l’Office travaillait de manière responsable et transparente et qu’il continuait de s’appuyer, à cette fin, sur la confiance sans faille accordée par ses partenaires. Il a également reconnu que si le Canada avait réduit le volume de son aide humanitaire, cela était lié aux préoccupations de ce pays concernant la nature des programmes éducatifs proposés par les écoles de l’UNRWA. Il nous appartient, a-t-il dit, d’assurer le Canada, un partenaire historique de l’Office, que l’enseignement de l’ONU est libre de toute influence, ce qu’attestent de nombreux rapports indépendants.
Enfin, le Directeur des opérations de l’UNRWA à Gaza a fait part de sa confiance dans « l’humanité et la bonne volonté des autorités israéliennes ». Les bonnes intentions affichées doivent, a-t-il précisé, se traduire « rapidement » par des actes.
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