Conférence de presse

Conférence de presse du Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, M. Ahmed Djoghlaf

2/11/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

ConfÉrence de presse du SecrÉtaire exÉcutif du SecrÉtariat de la Convention des Nations Unies sur la diversiTÉ biologique, M. Ahmed Djoghlaf


« Le Sommet de Nagoya sur la biodiversité est véritablement historique », a souligné M. Ahmed Djoghlaf, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique.  « Si Kyoto est entré dans l’histoire comme la ville où l’accord sur le climat est né, Nagoya est devenue la ville où l’accord sur la biodiversité est né », a-t-il ajouté.


Au cours d’une conférence de presse donnée, aujourd’hui, au Siège de l’ONU à New York, M. Djoghlaf s’est félicité de « deux avancées majeures », adoptées le samedi 30 octobre à Nagoya, au Japon, à la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique.


Il y a d’abord le traité « historique » sur le partage équitable des ressources génétiques mondiales, a déclaré le Secrétaire exécutif. 


Appelé « Accès et partage des avantages » (APA), il s’agit d’un protocole additionnel à la Convention, qui fixe les règles sur la manière dont les pays peuvent collaborer, pour tirer des ressources génétiques de la recherche scientifique sur les animaux, les plantes ou les micro-organismes.


Concrètement, dans le cas de l’utilisation de la génétique d’une plante pour un médicament ou un produit cosmétique, les avantages scientifiques ou commerciaux seront partagés entre les pays et les communautés qui ont conservé cette ressource, depuis parfois des millénaires, a précisé M. Djoghlaf.


« C’est l’un des plus importants instruments juridiques internationaux adopté depuis des années », a-t-il ajouté.  Il établit, a-t-il fait remarquer, le fondement d’un nouvel ordre économique et écologique international basé sur le respect de la nature dans sa diversité, y compris les êtres humains, ainsi que de nouveaux rapports avec les pays du Sud, où est concentrée la majeure partie de la biodiversité.  Les participants à la Conférence ont adopté, en tant que partie intégrante de l’accord, une « feuille de route » de Nagoya à l’Inde où se tiendra, en 2012, une conférence pour marquer l’entrée en vigueur de cet instrument juridique international novateur.


Le Secrétaire exécutif a déclaré que l’autre avancée de Nagoya est l’adoption par 193 États d’un nouveau plan stratégique, fixant 20 objectifs pour 2020, baptisés également les « Objectifs d’Aichi », afin de réduire la perte de biodiversité.


Parmi les principaux objectifs, les gouvernements devraient augmenter la superficie des terres protégées et des parcs nationaux en la faisant passer de 12,5% à 17% de la surface terrestre de la Terre.  Les zones marines protégées seront également étendues à 10% de la surface maritime de la planète, alors qu’elles ne représentent actuellement que 1%.


Se félicitant de l’engagement financier de nombreux pays, M. Djoghlaf a salué le geste du Gouvernement du Japon d’accorder deux milliards de dollars pour appuyer la mise en œuvre de la Convention.  En outre, le Ministère japonais de l’environnement a annoncé une contribution de 1,5 milliard de dollars pour assister les pays en développement à mettre en œuvre leurs stratégies nationales.  La France, l’Union européenne et la Norvège ont aussi pris d’importants engagements financiers, a-t-il signalé, en rappelant qu’à ce jour, les États-Unis et l’Allemagne avaient mobilisé des fonds –respectivement 100 millions de dollars et 750 millions de dollars- pour financer des projets par le biais de l’Initiative LifeWeb.


Le Secrétaire exécutif s’est aussi réjoui de la participation des gouvernements, ainsi que de plus de 650 municipalités et des organisations non gouvernementales pour atteindre ces objectifs.  C’est la première fois, a-t-il fait observer, que les gouvernements ont créé des partenariats avec les autorités locales.


Répondant à la question d’un journaliste au sujet des États-Unis, qui n’ont jamais ratifié la Convention sur la diversité biologique, M. Djoghlaf a dit espérer que l’administration du Président Barack Obama fasse un geste en la matière.  Il est véritablement « essentiel » pour la protection de la biodiversité que les États-Unis adhèrent à la Convention, a-t-il souligné.


Le Secrétaire exécutif a estimé que le succès de la Conférence de Nagoya va jouer un rôle important pour réconcilier l’opinion publique mondiale face au processus de négociation des Nations Unies dans le domaine de l’environnement.  « J’espère que les résultats de la Conférence de Nagoya auront un impact positif sur la prochaine Conférence sur le climat à Cancún, en décembre prochain », a-t-il conclu.


La Deuxième Commission (questions économiques et financières) a examiné hier, dans le cadre de son débat sur le développement durable, la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique (voir communiqué AG/EF/3293).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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