Conférence de presse de la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et coordonnatrice des secours d’urgence de l’ONU
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ADJOINTE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES ET COORDONNATRICE DES SECOURS D’URGENCE DE L’ONU
Une crise alimentaire majeure a été évitée au Niger, ceci grâce à une bonne mobilisation de donateurs, à une intervention humanitaire importante, à une bonne coopération entre le Gouvernement du Niger et les partenaires humanitaires et à de meilleures chutes de pluies dans le pays, a indiqué Mme Valérie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence du système de l’ONU, lors d’une conférence de presse organisée cet après- midi au Siège des Nations Unies, à New York.
La situation demeure toutefois fragile, marquée par des taux élevés de malnutrition chronique et par le nombre de communautés vulnérables dans ce pays pauvre de la région de l’Afrique de l’Ouest, a souligné Mme Amos, qui était l’invitée du Point de presse quotidien du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU. Mme Amos faisait un compte-rendu de la visite officielle qu’elle vient d’effectuer au Niger du 14 au 16 octobre. Faisant un exposé des efforts actuellement déployés dans le pays, elle a indiqué qu’une évaluation de la situation agricole était en cours, que 5 millions de personnes avaient bénéficié du programme d’aide alimentaire cette année, et que la situation de nutrition se stabilisait progressivement, tout en restant cependant une source de préoccupation. Environ 250 492 enfants nigériens souffrant de malnutrition ont été admis dans des centres de soins cette année, a indiqué la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires de l’ONU.
La santé reste un sujet autre de préoccupation, avec l’irruption d’une épidémie de choléra au Niger, qui a frappé à ce jour 1164 personnes et fait 71 morts, a dit Valérie Amos. La saison des pluies a en outre provoqué un pic de cas de malaria, avec plus de 20 millions de cas recensés depuis le début de l’année, contre plus d’un million de cas à la même période de l’année dernière. Pour le court et moyen termes, la responsable principale du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a souligné la nécessité de continuer à répondre aux vulnérabilités aigües existantes, en particulier dans les domaines de l’alimentation, de la nutrition et de la santé. Il est aussi important d’appuyer les activités de relèvement, a-t-elle indiqué. Résoudre des problèmes structurels tels que ceux posés par la démographie, les progrès limités dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et l’adaptation aux effets des changements climatiques, est un impératif essentiel si l’on veut prévenir la répétition de crises similaires au Niger, a prévenu Mme Amos.
Répondant à la question d’un correspondant de presse, Valérie Amos a décrit le Niger comme étant un des pays les plus pauvres de la planète, qui souffre de niveaux élevés d’analphabétisme, de malnutrition et de pénuries alimentaires. Tant que ces besoins qui se posent sur le long terme ne seront pas satisfaits, le pays, mais aussi toute la région du Sahel, continueront de souffrir d’insécurité alimentaire, a-t-elle constaté.
Interrogée sur le statut de l’appel humanitaire en cours pour le Pakistan, Mme Amos a fait état du versement de financements qui couvrent 35% des besoins et a dit que le Bureau de la coordination des secours d’urgence avait entamé un processus de consultations associant les agences des Nations Unies et le Gouvernement pakistanais sur l’ensemble des projets concernés par cet appel. Pour la phase suivante, centrée sur la reconstruction, elle a fait état des développements survenus en termes d’évaluation des besoins, mais a aussi fait part de sa préoccupation que les besoins les plus immédiats ne soient pas oubliés avec l’avancée du processus vers un relèvement rapide et la reconstruction des zones sinistrées. La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires a aussi reconnu qu’un financement à hauteur de 35% de l’appel humanitaire était insuffisant et qu’il fallait à cet égard « continuer d’essayer de mobiliser les ressources dont a besoin un appel révisé ».
Interrogée également sur la situation qui prévaut au Bénin et au Nigéria, pays qui ont été affectés par des inondations et où les sources d’eaux potables ont été contaminées, ce qui a affecté des milliers de personnes dans les deux nations, Mme Amos a confirmé qu’OCHA s’apprêtait à lancer un plan d’action humanitaire d’urgence visant à mobiliser environ 47 millions de dollars pour le financement de 21 projets destinés à répondre à cette crise, qui touche 680 000 personnes dans les deux pays. Elle s’est aussi dite prête à approuver, pour les projets prioritaires, des financements émanant du processus de subvention pour une réponse rapide du Fonds central d'intervention pour les urgences humanitaires. Concernant la contamination au Nigéria, elle a précisé qu’une équipe de son Bureau était sur place, et qu’elle prévoyait elle-même de s’y rendre à une date ultérieure.
Interrogée sur les faits éventuellement responsables de l’éclatement de l’épidémie de choléra en Haïti, Mme Amos a souligné que le foyer de l’épidémie ne se situait pas sur les lieux du tremblement de terre, mais que la propagation de la maladie avait eu lieu suite à la pollution de l’un des grands cours d’eau qui approvisionne une partie d’Haïti en eau. Elle a cité l’Organisation mondiale de la santé, qui a noté que le Gouvernement haïtien avait fait état de l’épidémie trois jours après la découverte du premier cas de choléra, ce qui est extrêmement rapide. Actuellement, environ 40% des personnes vivant le long du fleuve, responsables de l’épidémie ont reçu du matériel de purification de l’eau. L’objectif est d’atteindre la totalité de la population concernée dans les prochains jours, a souligné Mme Amos.
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