Conférence de presse du Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, M. Manfred Novak
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
ConfÉrence de presse du Rapporteur spÉcial sur la torture et autres peines
ou traitements cruels, inhumains ou dÉgradants, M. Manfred Novak
« La torture continue d’être pratiquée à grande échelle dans la majorité des États », a déclaré M. Manfred Novak, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Au cours d’une conférence de presse donnée, aujourd’hui, au Siège de l’ONU à New York, le Rapporteur spécial a présenté son rapport d’activités soumis* à la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.
M. Novak a aussi dressé le bilan de son mandat de six ans qui touche à sa fin, et durant lequel il a mené des missions d’information dans 18 pays et élaboré trois études conjointes.
Ces 18 pays, qui représentent environ un dixième des Membres de l’ONU, constituent un échantillon représentatif des pays du monde, a-t-il souligné.
M. Novak a indiqué qu’il a trouvé des « preuves indéniables » du recours à la torture dans tous ces pays, à l’exception du Danemark, y compris le Groenland. Dans certains pays, il ne s’agit que de cas isolés, a-t-il poursuivi, mais dans la majorité des pays visités, la torture est « communément et largement, voire systématiquement » pratiquée.
Le Rapporteur spécial a estimé qu’il y a environ 10 millions de prisonniers à travers le monde, dont la grande majorité est soumise à des traitements dégradants et inhumains. Parallèlement, des millionsd’autres personnes détenues par la police subissent des traitements encore pires, a-t-il précisé.
« L’impunité est la cause profonde de la pratique généralisée de la torture dans toutes les régions du monde », a indiqué M. Novak. Estimant qu’il n’y a pas lieu d’établir de nouvelles normes, il a rappelé que les 147 États parties à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants doivent s’acquitter de leurs obligations. Il a demandé à tous ces États de ratifier le Protocole facultatif à la Convention.
Cette année, le Rapporteur spécial a effectué trois missions en Jamaïque, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Grèce. M. Novak, qui s’est rendu en Jamaïque en février dernier, a fait état de « conditions déplorables » dans des prisons surpeuplées.
Lors de la visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée qu’il a effectuée en mai dernier, le Rapporteur spécial a notamment constaté que la police battait « systématiquement » les détenus, dans les premières heures de détention, souvent en guise de punition.
S’agissant de la Grèce, où il s’est rendu à la moitié du mois d’octobre, M. Novak a exprimé son inquiétude face aux difficultés rencontrées par les autorités pour gérer quotidiennement le flux de centaines de migrants
Le Rapporteur spécial a déploré que de nombreux États lui aient refusé l’accès à leur territoire. Il a cité l’Afghanistan, l’Algérie, l’Égypte, les États-Unis, la Fédération de Russie, Israël et la Libye. Il a aussi regretté le report des missions au Zimbabwe et à Cuba.
Appelé à commenter les révélations de WikiLeaks sur les cas de torture commis par les forces irakiennes et couverts par les États-Unis, M. Novak a estimé que le Gouvernement américain doit faire pression sur les autorités irakiennes pour qu’elles mettent fin à la torture.
S’agissant de la prison américaine de Guantanamo, il a rappelé qu’il s’agit bien d’une « prison illégale ». Il a toutefois salué la volonté de l’Administration Obama de fermer Guantanamo, appelant les autres pays, dont les États européens, à accueillir les anciens détenus de Guantanamo.
* A/65/273
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel