Conférence de presse de Mme Catherine Bragg sur l’évaluation de la réponse humanitaire à Haïti après le tremblement de terre du 12 janvier 2010
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MME CATHERINE BRAGG SUR L’ÉVALUATION DE LA RÉPONSE HUMANITAIRE À HAÏTI
APRÈS LE TREMBLEMENT DE TERRE DU 12 JANVIER 2010
« Même si 1,3 million de personnes vivent encore dans les camps pour personnes déplacées, l’importance de ce qui a été réalisé par la communauté internationale ne peut être sous-estimé », a déclaré Mme Catherine Bragg, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, ce midi, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies (ONU) à New York.
Invitée du Point de presse du porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Mme Catherine Bragg a fait un bilan de la réponse humanitaire en cours depuis le tremblement de terre survenu le 12 janvier 2010, au terme d’une visite de trois jours qu’elle vient d’effectuer en Haïti et au cours de laquelle elle a visité notamment le « Gate Camp », une zone de refuge spontanée, et le camp « Tabarre Issa », un camp de réfugiés organisé et accueillant 500 ménages. Elle a indiqué que tous les objectifs stratégiques en matière d’assistance humanitaire visant à sauver des vies avaient été atteints ou étaient sur le point de l’être.
« Si beaucoup a déjà été fait, il reste cependant encore beaucoup plus à faire », a reconnu la Sous-Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires. Elle s’est inquiétée notamment des conditions de vie difficiles des réfugiés, alors que la saison des ouragans complique la situation et fait de nouvelles victimes. Ce tableau, a-t-elle ajouté, est assombri par la confirmation, hier soir, par le Gouvernement d’Haïti de l’apparition d’une épidémie de choléra, dont 1 500 cas et 138 décès ont été confirmés.
Elle a cité le lancement d’un appel humanitaire pour Haïti en janvier, en rappelant que l’action humanitaire restera une priorité en Haïti en 2011. Mme Bragg a jugé « indispensable » que les activités de relèvement rapide s’accélèrent, afin que les personnes puissent quitter les camps et retourner dans leurs foyers et leurs communautés. Ce retour des réfugiés dans leurs foyers, et communautés, est notre objectif ultime, a-t-elle expliqué, en notant qu’il a fallu cinq ans pour permettre le retour dans leurs foyers de l’essentiel des réfugiés victimes du tsunami d’Aceh, en Indonésie. Elle a dit qu’une enquête menée auprès des réfugiés montrait que ces personnes étaient prêtes à retourner chez elles, si elles y trouvaient des emplois et des écoles. Elle a rappelé qu’après le séisme, 200 000 maisons avaient été examinées et classées respectivement en « rouge » (inhabitable) « jaune » (réparable) ou « verte » (habitable).
Illustrant les conditions de vie extrêmement difficiles des réfugiés, elle a cité le cas d’une femme qui partage un abri de trois mètres sur quatre avec sept autres personnes, dont son bébé de deux mois. « C’est un abri surchauffé durant la journée et qui prend l’eau les jours de pluie », a-t-elle déploré en jugeant une telle situation inacceptable.
Dans le domaine de la lutte contre le choléra, Mme Bragg a indiqué que tout était mis en œuvre afin de prévenir la propagation de la maladie. Elle a cité la distribution de 10 000 boites de comprimés purificateurs d’eau, de 2 500 jerricans, et a indiqué que 300 000 doses de médicaments d’urgence étaient arrivées dans le pays pour y être distribuées. La réponse au problème du choléra doit aussi comporter l’accès à l’eau potable et au savon, ainsi que l’amélioration de l’assainissement, a-t-elle insisté, après avoir noté que cette épidémie s’est déclenchée à Saint-Marc, loin des principaux camps de déplacés.
Répondant à la question d’un correspondant de presse portant sur les cas de violences sexuelles qui se sont produits en Haïti après le séisme, Mme Bragg a déclaré qu’il fallait éviter de faire dans le sensationnalisme et de ne pas exagérer l’ampleur et la portée du problème. Elle a précisé que 500 policiers des Nations Unies patrouillaient jour et nuit dans les camps de réfugiés.
S’agissant d’une question sur les évictions forcées de réfugiés, elle a cité l’implication des équipes humanitaires dans les efforts de médiation entre les réfugiés menacés d’expulsion et les propriétaires de terrain. Elle a expliqué que la question n’était pas facile à résoudre, car il y avait conflit entre les droits des réfugiés au titre du droit international humanitaire (DIH) et les réalités du droit à la propriété.
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