Conférence de presse de Mme Radhika Coomaraswamy, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MME RADHIKA COOMARASWAMY, REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
POUR LES ENFANTS ET LES CONFLITS ARMÉS
« Au niveau mondial, le tiers des enfants qui ne vont pas à l’école sont généralement originaires des zones affectées par des conflits armés », a déclaré ce matin Mme Radhika Coomaraswamy, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, au cours d’une conférence de presse portant sur la situation des enfants dans les zones de conflit armé. Cette rencontre avec la presse a eu lieu aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York. Rappelant que l’année 2010 est une année spéciale en ce qui concerne les efforts de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), Mme Coomaraswamy a précisé que les zones de conflit armé sont celles où le niveau de mise en œuvre des programmes, qui permettraient d’atteindre les OMD relatifs à l’amélioration du bien-être des enfants, est le plus bas.
« La démobilisation d’enfants-soldats a connu un certain succès l’année dernière, et d’ici le mois de novembre de cette année, 900 enfants soldats seront réintégrés à la vie civile », a annoncé la Représentante spéciale. Elle a rappelé que quelques « succès avaient été obtenus aux Philippines, en République démocratique du Congo, au Sud-Soudan, au Sri Lanka et au Burundi où des enfants soldats ont pu être réformés et réinsérés dans la société civile ».
Soulignant que dans les zones de conflit les écoles sont de plus en plus la cible d’attaques armées, Mme Coomaraswamy a émis le vœu de voir « les écoles préservées de toute attaque armée par les parties en conflit ». Elle a précisé que « les attaques lancées contre des écoles conduisent le plus souvent à des violences sexuelles sur des jeunes filles », et dans le même contexte, elle a rappelé que « la frontière qui devrait toujours exister entre civils et combattants est de plus en plus franchie ». La Représentante spéciale a indiqué que des initiatives comme l’interdiction de l’utilisation de pièces d’artillerie en zones d’habitation ont été lancées dans le cadre de la protection des populations civiles durant les conflits armés. Pour lutter contre les violences sexuelles en zone de conflit, comme cela s’est vu en République démocratique du Congo, des prises de position ferme par un leadership national durable seraient indiquées », a préconisé la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés. Elle a annoncé que des pourparlers sont en cours avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo à ce sujet.
Mme Coomaraswamy a souligné la difficulté qu’il y a à atteindre les acteurs non gouvernementaux impliqués dans les conflits armés. « En Colombie et au Myanmar, des négociations sont en cours avec les Gouvernements pour avoir accès aux acteurs non gouvernementaux prenant part à des affrontements armés afin de négocier la libération des enfants et d’éventuels enfants soldats », a-t-elle indiqué.
S’agissant d’enfants incarcérés, Mme Coomaraswamy a relevé le fait que « de nombreux enfants sont détenus à travers le monde, parfois pour des crimes graves et parfois pour des délits mineurs ». « Il est important de mettre en place des initiatives pour leur réhabilitation », a-t-elle suggéré. Elle a aussi évoqué le cas de nombreux enfants victimes ou témoins de crimes de guerre qui doivent être protégés durant leur passage devant les juridictions légales.
« Ce soir, mes bureaux vont abriter la première projection mondiale d’un film sur les enfants en zones de conflit armé », a annoncé Mme Coomaraswamy. Ce film est consacré au coût qu’ont les guerres sur les enfants. Elle a indiqué qu’un rapport détaillé sur les questions affectant les enfants en zones de conflit sera présenté demain devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Elle a souligné qu’elle en profitera pour lancer un appel de fonds en direction des gouvernements afin d’assurer la réinsertion sociale d’anciens enfants soldats. « Ces enfants sont libres, mais il n’y a pas de ressources pour leur prise en charge sur le long terme », a-t-elle regretté, ajoutant que le danger aujourd’hui est de voir ces enfants intégrer des gangs ou devenir des enfants des rues.
L’année 2010 marque le dixième anniversaire de l’adoption du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés. Les organismes des Nations Unies ont lancé une campagne en faveur de la ratification universelle du Protocole d’ici à 2012. À ce jour, 132 États Membres ont ratifié le Protocole facultatif, tandis que 24 l’ont signé mais ne l’ont pas encore ratifié et que 36 ne l’ont ni signé, ni ratifié.
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