Conférence de presse pour une analyse du débat général de haut niveau de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale
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CONFÉRENCE DE PRESSE POUR UNE ANALYSE DU DÉBAT GÉNÉRAL DE HAUT NIVEAU
DE LA SOIXANTE-CINQUIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
M. Robert C. Orr, Sous-Secrétaire général à la planification des politiques et M. Nicholas Haysom, Directeur chargé des affaires politiques, des affaires de maintien de la paix et des affaires humanitaires au Cabinet du Secrétaire général se sont dit encouragés par l’importante participation qu’a connu le débat général de l’Assemblée générale –139 chefs d’État ou de gouvernement y étaient présents– et par les engagements importants, innovants et mieux ciblés qui ont été pris au cours de cet évènement.
Prenant la parole au cours d’une conférence de presse consacrée à l’analyse du débat général de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, M. Robert C. Orr s’est dit encouragé de constater qu’en cette période de crise, les États Membres, bien que « condamnés à se serrer la ceinture » au niveau national, ont néanmoins pris des engagements significatifs en matière d’aide au développement. « S’il y avait encore de sérieux doutes, il y a 6 ou 12 mois, que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) puissent progresser dans le contexte de la crise », a-t-il dit, « ce Sommet de l’Assemblée générale a été plus qu’encourageant non seulement en raison du niveau de la participation à ses travaux, mais aussi en raison de la quantité des engagements qui y ont été déclarés et surtout de l’apparition de nouveaux donateurs ». Outre une nouvelle vague de donateurs -qui sont des pays en développement, des entreprises du secteur privé et des philanthropes- , M. Orr a constaté une nouvelle hiérarchisation des priorités de développement, avec un accent particulier mis sur la nutrition, la santé maternelle et infantile, ou encore l’éducation, qui a longtemps été le parent pauvre des politiques et des médias.
Parmi les nouveaux engagements, M. Orr a salué la création d’un fonds d’un milliard de dollars par l’Union européenne (UE), destiné à aider les pays les plus pauvres à atteindre les OMD, et a relevé que la Chine s’est engagée à exempter de droit d’entrée (taxes douanières) un plus grand nombre de produits provenant des pays les moins avancés (PMA). Il a également cité l’engagement du Japon à consacrer 3,5 milliards de dollars sur cinq ans au secteur de l’éducation, alors que le Royaume-Uni a décidé de tripler son aide à la lutte contre le paludisme, pour la porter à 500 millions de livres sterlings d’ici à 2014. En dehors du soutien de la Fondation Bill et Melinda Gates, qui a offert 1,5 milliard de dollars, d’autres fondations s’engagent pour la première fois à contribuer aux efforts destinés à la réalisation des OMD, comme la Fondation Carlos Slim, qui s’engage à cet égard sur le continent américain, ou encore « Johnson and Jonhson » et « Glaxo-Smith Kline » qui fourniront de nombreuses doses de produits phytosanitaires et de déparasitage, a indiqué Robert Orr.
Le Sous-Secrétaire général à la planification des politiques a également noté un intérêt médiatique croissant, en indiquant que 2000 journalistes avaient été accrédités à la couverture des évènements qui ont eu lieu la semaine dernière à l’ONU, et que 28 000 articles relatifs aux OMD avaient été publiés au cours de cette semaine. C’est un chiffre d’autant plus impressionnant, a-t-il ajouté, que la question du développement est certainement une des questions les plus complexes à couvrir.
M. Orr s’est par ailleurs félicité d’un intérêt croissant porté à l’agriculture et la nutrition, comme un élément décisif de résolution de l’équation qui se pose dans les efforts de lutte contre la faim et de promotion de la santé. Il s’est félicité de l’adhésion unanime à la mise en place d’un fonds mondial pour la santé maternelle et infantile et de la prise d’engagements fermes pour renflouer les ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Il a estimé que le troisième appel à la reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui sera présidé le 5 octobre 2010 par le Secrétaire général, sera un exercice difficile dans le contexte de la crise économique actuelle, même si la France, la Norvège, le Canada et le Japon ont annoncé des augmentations de contributions. Il a rappelé que le paludisme « était le plus grand tueur de la planète », touchant particulièrement les bébés sur le continent africain. « Son éradication d’ici à 2015 pourrait constituer la plus grande réalisation de notre siècle » a-t-il estimé.
S’agissant tout particulièrement de la santé maternelle et infantile, M. Robert Orr s’est particulièrement félicité de l’adhésion exceptionnelle des États Membres et autres acteurs importants à la « Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants » lancée par le Secrétaire général le 22 septembre, et qui a obtenu 40 milliards de dollars d’annonces de financement pour les cinq prochaines années. Il a noté que les contributions sont venues non pas seulement des donateurs traditionnels, mais aussi de pays en développement, du secteur privé, et de philanthropes. Dans le même domaine, il a salué l’initiative coprésidée par les États-Unis et l’Irlande visant à répondre aux besoins alimentaires des bébés durant les 1 000 premiers jours de la vie, ce qui veut dire de la grossesse de la mère au deuxième anniversaire de l’enfant. Cette initiative, s’est-il félicité, fait le lien entre la nutrition et la bonne santé. M. Robert Orr a indiqué que sept pays ont dit leur volonté de coordonner leurs efforts dans ce sens.
S’agissant des changements climatiques, M. Orr a souligné l’importance de la Réunion ministérielle dirigée par le Ministre des affaires étrangères du Mexique, Mme Patricia Espinoza, qui présidera la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 16) à Cancún à la fin 2011. Il a dit que les débats y ont souligné la nécessité d’obtenir des progrès sur différents fronts dont l’adaptation, la technologie et la déforestation.
De son côté, M. Nicholas Haysom a mis l’accent dans son intervention sur la tenue d’une centaine de rencontres bilatérales qui ont eu lieu entre hauts représentants d’États Membres et le Secrétaire général et sur les minisommets tenus sur des thèmes spécifiques comme le Soudan, la Somalie, les changements climatiques, ou encore le désarmement nucléaire. Il a rappelé que cette semaine de débat général était l’équivalent diplomatique du « speed-dating » (rencontre rapide), c’est-à-dire « qu’il ne vous laissait pas assez de temps pour perdre votre vertu, alors que les minisommets sont une occasion pour mutuellement s’engager ». Il a jugé que le plus important était le « minisommet » consacré au Soudan, car il a été l’occasion d’entendre les parties concernées s’accorder sur la nécessité de mener les référendums prévus dans la paix, et de respecter et mettre en œuvre les résultats qui en seront issus.
S’agissant du Pakistan, il a noté que la crise humanitaire sans précédent qui frappe ce pays a donné l’occasion à la communauté internationale de s’engager en faveur d’un relèvement à long terme des zones affectées, et au Pakistan de s’engager en termes de promotion et de respect de la primauté du droit et de la promotion de la bonne gouvernance. Pour ce qui est de la Somalie, qui connaît une crise à la fois humanitaire et sécuritaire, il a noté que l’ONU a souligné la nécessité de renforcer les effectifs et la présence de l’AMISOM, pas seulement a Mogadishu, mais dans l’ensemble du Puntland et du Somaliland. Il a également estimé que cette semaine a été décisive pour le processus de paix au Moyen-Orient, puisque qu’outre les efforts des États-Unis, les rencontres bilatérales ont été l’occasion de mettre la pression sur les parties en présence. Par ailleurs, il s’est félicité que le Sommet du Conseil de sécurité sur le rétablissement de la paix, le maintien de la paix et la consolidation de la paix et les liens entre ces trois étapes était une première dans ce sens depuis 10 ans. Enfin, il a noté que la réunion des Amis du Myanmar était la dernière occasion de faire le point de la situation dans ces pays avant les élections du mois de novembre.
M. Hayson a dit que les réunions bilatérales ont aussi été l’occasion d’aborder la question du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires, destiné à combler les insuffisances des appels de fonds pour les catastrophes humanitaires. Parmi les autres questions abordées, il a mentionné la Commission d’enquête pour le Sri Lanka, la situation en Côte d’Ivoire, et celle en Guinée, qui doivent organiser des élections, ainsi que l’évaluation des processus de paix à Chypre et à Madagascar, sans oublier la transition au Niger et le relèvement d’Haïti.
« Si le Sommet de haut niveau sur les OMD a été un immense succès en terme d’annonces, il faut que ces déclarations se traduisent en acte », a insisté M. Robert Orr en mettant l’accent sur la nécessité d’une bonne gouvernance. L’aide ne sera pas efficace si la désorganisation prévaut au niveau national au moment de la mise en œuvre, a-t-il prévenu. Il s’est félicité de la décision du Nigéria de consacrer 2% de ses revenus pétroliers à la réalisation des OMD, en estimant que cet acte aurait un impact immense.
Répondant à des questions de journalistes, M. Nicholas Haysom a déclaré qu’il était évident que l’Érythrée avait un rôle à jouer dans la stabilisation de la Somalie. Il a aussi salué la tenue de la Réunion de haut niveau sur le désarmement, dans le souci de faire avancer l’ordre du jour du désarmement nucléaire, qui est bloqué depuis 13 ans. S’agissant du dossier nucléaire iranien, il a expliqué que cela ne faisait pas partie des 20 priorités des États Membres lorsqu’il s’agissait de répondre à la question « Que peut faire l’ONU? ». Il a dit que cette question se résumait aujourd’hui à obtenir le retour de l’Iran aux pourparlers avec le Groupe des 5+1.
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