Conférence de presse sur l’initiative équatorienne visant à obtenir une aide financière en échange de la non-exploitation de ressources pétrolières
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’INITIATIVE ÉQUATORIENNE VISANT À OBTENIR UNE AIDE FINANCIÈRE EN ÉCHANGE DE LA NON-EXPLOITATION DE RESSOURCES PÉTROLIÈRES
L’initiative Yasunì-ITT vise à éviter les conséquences néfastes
de l’exploitation d’hydrocarbures, dont l’émission de 410 millions de tonnes de CO2
« Si nous n’obtenons pas au moins 100 millions de dollars de compensation d’ici à la fin de 2011, nous serons obligés de lancer l’exploitation des réserves de pétrole que recèle le sous-sol du parc naturel Yasunì, situé dans la région du nord-est de notre pays », a déclaré cet après-midi le Vice-Président de l’Équateur,M. Lenin Moreno Garcés, au cours d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York. Mme Rebeca Grynspan, Administratrice associée du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) prenait également part à cette rencontre avec les médias accrédités auprès de l’Organisation.
Organisée par le Bureau des Nations Unies pour les partenariats, cet évènement a été l’occasion de présenter la nouvelle initiative conjointe du Gouvernement de l’Équateur et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) intitulée « Innovation relative aux aspects économiques des changements climatiques: garder le pétrole dans le sol (Initiative Yasunì-ITT en Équateur) ».
« À l’heure où nous faisons face aux problèmes du changement climatique, le Gouvernement de l’Équateur à décidé de ne pas exploiter les réserves de pétrole du parc Yasunì », a précisé le Vice-Président équatorien en rappelant que l’exploitation de ce gisement d’hydrocarbures estimé à un milliard de barils de pétrole libérerait près de 410 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Il a expliqué que le Gouvernement équatorien espérait obtenir une compensation financière de la part de la communauté internationale. « Nous espérons que 3,6 milliards de dollars pourront nous être versés sur 13 ans à titre de compensation, ce qui représenterait la moitié des 7,2 milliards de bénéfices que nous pourrions, dans le cas contraire, tirer de l’exploitation du gisement, ceci étant une hypothèse basse », a indiqué M. Moreno Garcés. Il a précisé que les fonds de la compensation seraient investis dans la promotion des énergies renouvelables, en expliquant que les bénéfices tirés de la promotion de l’usage des énergies renouvelables seraient quant à eux consacrés au développement social, à la lutte contre la pauvreté et à la protection des peuples autochtones.
Répondant à la question d’un correspondant de presse qui voulait savoir qui seraient les éventuels contributeurs au fonds de compensation, le Vice-Président équatorien a indiqué que l’Allemagne avait exprimé sa volonté d’y contribuer à hauteur de 15 millions de dollars par an sur une période de 12 ans sous réserve que la non-exploitation des ressources pétrolières du parc de Yasunì soit garantie. Le Chili, quant à lui, a déjà annoncé un don symbolique de 100 000 dollars, a ensuite indiqué le Vice-Président avant de citer aussi les offres de contributions de la Belgique, de l’Espagne, de l’Italie, de la Turquie et de la Chine. Tout en déclarant que son Gouvernement restait confiant en la bonne volonté des partenaires internationaux, M. Moreno Garcés, a toutefois souligné que l’Équateur serait obligé de renoncer à ce projet de conservation, s’il n’obtenait pas un minimum de 100 millions de dollars de la part de la communauté internationale avant la fin de l’année 2011. « Si l’offre faite par l’Équateur n’était pas saisie de manière positive, seule une partie des réserves de Yasunì serait exploitée avec la contribution des technologies les plus modernes pour éviter les conséquences environnementales néfastes », a-t-il indiqué.
Mme Rebeca Grynspan, Administratrice associée du PNUD, a pris la parole et a déclaré qu’elle a eu l’honneur de signer, en août dernier, ce partenariat avec le Gouvernement de l’Équateur. « Il faut s’imaginer, a-t-elle dit, le choix difficile qu’a fait le Gouvernement de l’Équateur en décidant de renoncer à l’exploitation de 20% de ses réserves certifiées de pétrole brut ». Elle a salué cette initiative sans précédent, qui permettra d’éviter le rejet dans l’atmosphère d’une quantité de CO2 (407 millions de tonnes) qui représente l’équivalent des rejets annuels de gaz à effets de serre de la France.
Elle s’est félicitée de cette démarche innovante de partenariat entre un pays et la communauté internationale dans le souci de protéger les biens publics mondiaux que sont les ressources naturelles, le climat et l’environnement de la planète et, par là, le bien-être de l’ensemble de l’humanité.
« C’est parce que nous aimons la vie, parce que nous sommes conscients de l’importance des richesses préservées depuis des milliers d’années par les peuples autochtones, et parce que nous sommes conscients de l’urgence de changer de mode de consommation pour sauver la Terre-Mère, que nous avons choisi cette voie », a encore insisté le Vice-Président équatorien.
Mme Grynspan a également précisé que le Fonds d’affectation spéciale, créé pour gérer les contributions destinées à compenser l’Équateur, avait été mis en place dans un cadre très précis et avec les garanties nécessaires. Elle a expliqué que le Gouvernement équatorien, notamment le Ministère des finances, avait établi un cadre très clair de restitution des fonds au cas où le Gouvernement de ce pays déciderait un jour de changer d’avis et d’exploiter les ressources pétrolières du parc de Yasunì. L’Administratrice associée du PNUD a tenu à rendre hommage à la conscience et à la maturité du peuple équatorien qui a avalisé à 75% ce projet visant à renoncer à l’exploitation de ressources naturelles.
Par ailleurs, les intervenants ont mis l’accent sur la richesse inestimable du parc Yasunì en matière de biodiversité, en rappelant que la diversité de la flore présente sur un seul hectare de ce parc naturel équivalait à celle de l’ensemble des pays de l’Amérique du Nord. Le Vice-Président de l’Équateur a estimé que cette diversité florale constituait une réserve sans égale de ressources génétiques et de pharmacopée, et donc de médicaments susceptibles de soigner toutes les maladies dont souffre l’Occident.
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