Conférence de presse du Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR EXÉCUTIF DU FONDS MONDIAL DE LUTTE CONTRE LE SIDA, LA TUBERCULOSE ET LE PALUDISME
Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme est la principale source multilatérale de financement pour lutter contre les trois maladies les plus mortelles du monde en développement, a expliqué cet après-midi son Directeur exécutif, M. Michel Kazatchkine, au cours d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York. De façon plus générale, ce Fonds participe directement au renforcement des systèmes de santé dans le monde.
Si le Fonds vise principalement la réalisation de l’Objectif nº6 du Millénaire pour le développement (OMD), relatif à la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies, il contribue aussi largement aux Objectifs nº4s (réduire la mortalité infantile) et 5 (améliorer la santé maternelle), a précisé M. Kazatchkine. Il a souligné, par exemple, les liens étroits qui existent entre la mortalité maternelle en Afrique et l’infection du sida.
La santé est le secteur de développement qui a connu le plus de progrès au cours des 10 dernières années et, plus particulièrement, au cours des cinq années passés, a-t-il fait remarquer. Illustrant les progrès accomplis en ce qui concerne la lutte contre le VIH/sida, il a fait observer que si, en 2005, seulement quelques centaines de milliers de personnes avaient accès au traitement contre le sida, 5,2 millions de personnes, dont 2,8 millions, ont aujourd’hui accès à ce traitement grâce au Fonds. Actuellement, 45% des soins les plus urgents des personnes infectées sont couverts. Cela a permis de réduire la mortalité résultant du sida dans de nombreux pays.
M. Kazatchkine a indiqué que la situation actuelle stagne, dans la mesure où certaines régions connaissent une baisse du taux d’infections par le VIH/sida, tandis que d’autres, comme l’Asie centrale et l’Europe de l’Est, sont au contraire beaucoup plus exposées. Les nouvelles infections par le VIH/sida sont cependant en baisse en Afrique, en particulier chez les jeunes, a-t-il assuré.
En ce qui concerne le paludisme, maladie qui était négligée en 2000, M. Kazatchkine s’est félicité que l’objectif fixé par le Sommet du Millénaire ait été presque atteint en 2010. La cible 6 des OMD prévoyait de maîtriser, d’ici à 2015, le paludisme et d’autres maladies graves et de commencer à inverser la tendance actuelle. Cet objectif devrait être pleinement réalisé avant 2015, selon M. Kazatchkine.
Il faut arriver, en 2011, à assurer la couverture universelle de la population la plus à risque, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est. « Nous ne sommes pas loin d’atteindre cet objectif », a-t-il dit, signalant notamment que 215 millions de moustiquaires sont déjà financées par le Fonds. Il faut aussi pouvoir financer les médicaments de la deuxième génération. « Mais nous répondons aux demandes des gouvernements, a-t-il ajouté, précisant que si certains se focalisent sur les moustiquaires, d’autres favorisent le traitement et les insecticides ».
Reconnaissant que les moustiquaires ne sont pas toujours bien employéées ou sont utilisées parfois à d’autres fins, comme la pêche, il a toutefois signalé que cette tendance diminuait. Il a informé que 40% des fonds versés dans un pays vont directement entre les mains des communautés et des organisations de la société civile.
Répondant à un correspondant du Myanmar, il a rappelé que c’est à cause du manque d’accès sur le terrain que le Fonds avait cessé, en 2005, de faire bénéficier ce pays de cette source de financement. Le versement de l’aide a cependant pu reprendre en 2009, s’est-il réjoui. En ce qui concerne la Zambie, c’est la mauvaise utilisation des fonds par le Ministère de la santé qui a conduit le Fonds à verser provisoirement son aide au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Passant à la tuberculose, M. Kazatchkine a indiqué que le taux de mortalité causée par cette maladie a baissé de 30% au cours des 15 dernières années. Le nombre de personnes qui sont véritablement guéries après le traitement a atteint 86%, ce qui dépasse l’objectif de 85% fixé au niveau international.
« Nous sommes donc sur la bonne voie pour atteindre l’objectif relatif à cette maladie, sauf en ce qui concerne la tuberculose résistante à plusieurs médicaments, a expliqué M. Kazatchkine, qui a précisé que le Fonds mondial est la seule source de financement pour lutter contre ce type de tuberculose dans le monde en développement, dont le traitement est particulièrement onéreux. Il a en effet expliqué que six mois de traitement pour ce type de tuberculose coûtent entre 7 000 et 12 000 dollars, tandis que le traitement d’une tuberculose classique revient seulement à 17 dollars.
Il a aussi signalé une forme de tuberculose qui est encore plus résistante aux médicaments, pour laquelle il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement. Le Fonds ne finance cependant pas la recherche, a-t-il précisé, mais seulement la prévention et le traitement. Une autre difficulté est le manque d’équipement dont souffrent de nombreux pays pour diagnostiquer la tuberculose, ce qui entraîne une sous-estimation de l’ampleur de l’épidémie.
« Nous pouvons atteindre les OMD en matière de santé d’ici à 2015 », a assuré M. Kazatchkine, mais il faut disposer des ressources nécessaires aux niveaux national et international. Au plan national, il a rappelé que les chefs d’État africains s’étaient engagés, à Abuja en 2001, à consacrer 15% de leur budget national à la santé. Cet objectif n’a pas été réalisé dans son ensemble, mais certains pays comme le Burkina Faso, ont atteint cet objectif. Il a aussi espéré que la Conférence de reconstitution du Fonds, qui aura lieu les 4 et 5 octobre prochain, sera l’occasion pour les donateurs de promettre des dons pour 2011, 2012 et 2013.
M. Kazatchkine s’est réjoui des annonces de contributions au Fonds, qui ont été faites lors du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, dont la clôture a eu lieu, hier, au Siège de l’ONU à New York. Le Président Nicolas Sarkozy a annoncé que la France allait augmenter de 20% sa contribution au Fonds, ce qui portera son financement à 1,4 milliard de dollars pour les trois prochaines années. Le Canada s’est engagé à hauteur de 520 millions de dollars pour cette même période, la Norvège pour 225 millions et le Japon pour 800 millions, après son engagement en 2008 de verser 560 millions de dollars. Il a toutefois invité à poursuivre les efforts de levée de fonds, pour arriver à combler l’écart entre les objectifs et les réalisations.
Interrogé sur la contribution future des États-Unis au Fonds, M. Kazatchkine a dit attendre une annonce de leur part, espérant que leurs dons porteraient sur les trois prochaines années. Il a, en effet, expliqué combien la prévisibilité était importante pour le Fonds. Hier, devant l’Assemblée générale, le Président des États-Unis, M. Barack Obama, a déclaré soutenir le Fonds mondial de lutte contre le sida, s’est réjoui M. Kazatchkine, avant de rappeler qu’à ce jour, les États-Unis demeurent le plus grand contributeur du Fonds.
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