Conférence de presse du Président de l’État plurinational de Bolivie, M. Evo Morales Ayma
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE L’ÉTAT PLURINATIONAL DE BOLIVIE, M. EVO MORALES AYMA
Le droit à des services de base comme l’eau, l’électricité et l’assainissement, est partie intégrante des droits de l’homme, a affirmé, lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui au Siège de l’ONU, le Président de l’État plurinational de Bolivie, M. Evo Morales Ayma.
M. Morales Ayma a indiqué que pour les pays en développement, il existe désormais une alternative viable aux prêts assortis de conditions inacceptables du Fonds monétaire international, qui se concrétiserait à travers la création d’une Banque mondiale du Sud, issue non pas d’un continent ou d’un autre, mais de tous les pays en développement, ce qui mettrait fin « au chantage financier du Nord ».
En cette Année internationale de la biodiversité et à la veille de la Réunion de haut niveau qui va se tenir sur ce thème, le Président bolivien a considéré que le développement ne saurait être « sans bornes » et que le système économique capitaliste a échoué tant en ce qui concerne le développement de l’être humain qu’en ce qui touche à la préservation de la nature. Il est temps en conséquence de réfléchir sérieusement, ensemble, pour trouver les moyens de vivre à nouveau en harmonie avec la nature et « rendre à la Terre-nourricière ses droits », a préconisé M. Evo Morales Ayma.
Il s’est déclaré particulièrement inquiet devant les phénomènes climatiques inédits qui affectent son pays, comme par exemple la vague de froid sans précédent qui a conduit au gel des poissons dans la forêt amazonienne, ou encore à ces faits qui se produisent dans les régions chaudes, où il est de plus en plus nécessaire de creuser des forages de plus en plus profonds pour trouver de l’eau. « De tels phénomènes ne sont pas la faute des peuples mais du modèle capitaliste », a-t-il conclu, en estimant qu’il est anormal et injuste qu’une poignée de pays nantis continuent à consacrer des sommes exorbitantes à leur arsenal militaire.
M. Morales Ayma a indiqué qu’il était du devoir des pays industrialisés de mettre fin au saccage des ressources naturelles, qui est devenu la cause de « veines ouvertes » en Amérique du Sud, en Afrique et ailleurs. Le Chef d’État bolivien a cité à plusieurs occasions certaines des propositions issues de la Conférence mondiale des peuples sur les changements climatiques, organisée à Cochabamba, en Bolivie, du 20 au 22 avril 2010. Parmi ces propositions, il a rappelé l’objectif de limitation de la hausse des températures de 1°C d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle, le respect du Protocole de Kyoto par les pays industrialisés et le transfert des budgets destinés à la défense et à la guerre vers des budgets qui assureraient la défense de la planète.
Pour M. Morales, qui avait refusé de souscrire au document final de Copenhague l’an dernier, il faudrait que le prochain sommet de Cancún, prévu du 29 novembre au 10 décembre 2010 sur les changements climatiques soit « une grande fête », et que son document final fasse siennes certaines propositions de Cochabamba, comme l’établissement d’un tribunal international de justice climatique et environnementale. Il a annoncé qu’aujourd’hui même, en marge de la Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), des pays de tous les continents tiendront une réunion pour discuter des voies et moyens de « favoriser les retrouvailles entre les dirigeants et les peuples ».
Très critique envers son homologue américain, le Président Morales a déploré la politique actuelle de l’Administration du Président Barack Obama dans son pays. « Il est regrettable qu’un Afro-Américain agisse avec discrimination envers un Indo-Américain », a-t-il commenté. « Je pensais qu’un Noir et un Indien allaient œuvrer ensemble pour le bien du monde, mais cela s’avère plutôt difficile », a-t-il affirmé, avant d’annoncer son intention d’effectuer une visite en République islamique d’Iran.
« J’ai été surpris ce matin de lire des slogans sur l’intervention militaire américaine annoncée en Iran », a-t-il indiqué, en ajoutant que la Bolivie était un pays pacifique mais que, comme tout autre pays, « il a le droit légitime de se défendre en cas d’agression ».
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