Conférence de presse d’Hervé Morin, Ministre français de la défense

ConfÉrence de presse d’HervÉ Morin, Ministre français de la DÉfense

Le Ministre français de la défense, M. Hervé Morin, a présenté, lors d’une conférence de presse aujourd’hui, au Siège des Nations Unies à New York, la teneur de ses entretiens avec le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, et le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy.  Ces rencontres interviennent au lendemain des entretiens, à Washington D.C., entre le Ministre français de la défense et son homologue américain, M. Robert Gates.

Lors de ses rencontres, aujourd’hui, avec M. Ban et M. Le Roy, le Ministre français de la Défense a évoqué trois principaux dossiers: l’Afghanistan, le Liban et la Côte d’Ivoire.  M. Morin a également rappelé que la France est un « acteur majeur » dans le domaine des opérations de maintien de la paix avec la participation à huit opérations, notamment au Tchad, en Haïti, au Liban ou en Côte d’Ivoire.  Près de 1 700 soldats sont ainsi déployés au sein des opérations des Nations Unies, ce qui représente environ 17% de l’engagement des troupes françaises hors du territoire national.

Au sujet de l’Afghanistan, M. Morin a insisté sur le rôle que pourrait jouer l’ONU dans le processus de reconstruction de ce pays.  « À côté de la Force internationale d’assistance à la sécurité de l’OTAN (FIAS), il appartient à l’ONU de jouer un rôle dans la reconstruction de l’Afghanistan et principalement dans la reconstruction politique du pays », a-t-il ajouté.  Répondant à la question d’un journaliste, le Ministre de la défense a estimé que le Secrétaire général de l’ONU semblait réceptif à la proposition de la France.  Il a aussi affirmé que la reconstruction de l’Afghanistan devrait passer par un processus de reconstruction nationale avec les Taliban modérés.  « Il y a néanmoins des limites.  Il faut éviter ceux qui rejettent les instituions afghanes.  Il n’y a pas de dialogue possible avec Al-Qaida », a-t-il précisé.

Concernant le Liban, M. Morin a rappelé l’importance du respect du mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), ainsi que la démilitarisation de la zone du Sud-Liban et la libre circulation des forces libanaises.  « Il faut éviter le glissement de la FINUL 2 vers la FINUL 1 », a-t-il ajouté.  Répondant à une question d’un journaliste, il a insisté pour que le Gouvernement libanais assume progressivement ses responsabilités.  Il a aussi souligné l’importance du processus de reconstruction des forces armées libanaises et de l’accroissement de ses contingents.  Lors de ses derniers entretiens avec le Premier Ministre libanais, M. Saad Hariri, le Ministre français de la défense s’est dit « convaincu de la détermination du Gouvernement libanais ».

S’agissant de la Côte d’Ivoire, « la France espère que des élections auront lieu à la date établie par le calendrier », a souligné M. Morin.  Il a ajouté que la France suit de très près la situation politique en Côte d’Ivoire.

Répondant à une question sur la vente de bateaux de classe Mistral (porte-hélicoptères d’assaut) par la France à la Fédération de Russie, le Ministre de la défense a déclaré qu’il était temps de changer de point de vue.  « Aujourd’hui, la Fédération de Russie n’est plus l’Union soviétique », a-t-il fait remarquer.  Il a également rappelé que la révision du concept stratégique de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord est menée par le biais d’un dialogue avec la Fédération de Russie.  Il a estimé que cette vente n’était nullement en contradiction avec la place de la France au sein de l’OTAN.  Répondant à une autre question sur le différend entre la Fédération de Russie et la Géorgie, il a indiqué que la vente de quelques bateaux à la Fédération de Russie n’était pas en mesure de modifier les rapports géostratégiques entre la Fédération de Russie et la Géorgie. 

M. Morin a également répondu à une question sur la lutte contre le terrorisme et le réseau Al-Qaida.  Le Ministre français de la défense a mis l’accent sur la coopération de la France en matière de formation avec les pays du Sahel, dont la Mauritanie, le Mali et le Niger, qui sont les premiers pays touchés par le développement du réseau terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).  Il a rappelé que les forces d’Al-Qaida seraient constituées entre 400 et 500 combattants fanatiques.  « Ces combattants représentent une menace pour la région du Sahel, pour nos compatriotes et pour la sécurité de nos pays », a-t-il conclu.

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