Conférence de presse du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU GROUPE D’EXPERTS INTERGOUVERNEMENTAL SUR L’ÉVOLUTION DU CLIMAT (GIEC)
Après la publication, un peu plus tôt, du rapport du Conseil interacadémique (InterAcademy Council, IAC) sur les méthodes et procédures du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le Président de ce dernier et quatre autres de ses membres ont, ce matin, exprimé leur souhait de voir son fonctionnement amélioré, tout en soulignant la crédibilité de ses études et de la science du climat en général.
C’est le GIEC lui-même qui a recommandé au Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, de mettre en place un mécanisme d’examen indépendant, lorsque des questions sont apparues cette année sur ses travaux, a rappelé le Président du Groupe d’experts, M. Rajendra Pachauri, au cours d’une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York en duplex avec le Centre d’information des Nations Unies à Genève.
« L’IAC était parfaitement qualifié pour examiner les procédures du GIEC », a-t-il fait remarquer. Le GIEC doit maintenant étudier le rapport de l’IAC, a-t-il ajouté, expliquant ne pas être en mesure à cette heure de commenter ses conclusions.
M. Pachauri a assuré que le GIEC était prêt à accepter les résultats de l’examen, « quels qu’ils soient », ainsi que des recommandations qui permettraient d’« accroître la transparence, la précision et la valeur des résultats du GIEC, et de minimiser ses erreurs ».
Le Président du GIEC a mis l’accent sur le consensus de la communauté scientifique autour de la réalité des changements climatiques, notant que, sur les sept rapports produits cette année par l’IAC, dont celui consacré aux procédures du GIEC, aucun n’avait relevé de faille sur la science du climat. Les émissions de gaz à effet de serre ont considérablement augmenté du fait des activités humaines, dépassant de beaucoup maintenant les niveaux d’avant l’industrialisation, a-t-il assuré.
M. Pachauri a également cité les conclusions de l’Agence américaine de protection de l’environnement pour laquelle la science du climat est crédible et incontestable. « Cela ne veut pas dire que le GIEC ne peut pas s’améliorer. Il peut le faire et il le fera », a-t-il déclaré.
Lors de la réunion plénière du GIEC, en octobre prochain, les Gouvernements membres du Groupe examineront les recommandations de l’IAC et décideront des mesures à prendre, y compris concernant le prochain rapport d’évaluation (AR5), prévu pour 2013-2014, a-t-il indiqué.
M. Pachauri s’est félicité du « débat productif » qui a eu lieu cette année sur les moyens de renforcer les travaux du GIEC. Mais, a-t-il averti, « souvenons-nous que le discours scientifique honnête souffre des prises de positions idéologiques, ces tactiques ayant malheureusement été au cœur de la science du climat depuis de nombreuses années ». « J’espère que le nombre d’enquêtes portant sur la science du climat sur une courte période renforcera la confiance du public et nous permettra d’avancer », a observé M. Pachauri.
En outre, le Président du GIEC s’est félicité de ce que l’engagement et l’enthousiasme des experts en matière de changement climatique ne se soit pas affaibli. « Le nombre de nominations d’experts devant travailler sur le rapport AR5 a augmenté de 50% pour atteindre 3 000 », a-t-il dit.
Sur ce nombre, 831 experts ont été sélectionnés, contre 559 en 2004. Ces experts, tous bénévoles, sont issus des domaines aussi divers que la météorologie, l’ingénierie, la biologie, la science physique, l’océanographie, les statistiques et les sciences économiques, et représentent une grande diversité géographique et d’opinion, a-t-il expliqué.
M. Pachauri a reconnu qu’il serait utile pour le GIEC, « qui est encore une structure très informelle », d’avoir une « véritable structure de gestion ». Il a assuré qu’il mettrait en œuvre « tout changement qui sera décidé par le GIEC à la suite du rapport de l’IAC ». « Pour l’heure, ma mission est de mener à terme le cinquième rapport d’évaluation », a-t-il ajouté.
Commentant les changements proposés par l’IAC concernant le secrétariat du GIEC, il a rappelé qu’entre 1998 et 2005, celui-ci n’avait que cinq employés, contre 10 aujourd’hui. De son côté, la Secrétaire du GIEC, Mme Renate Christ, a souligné avoir pris l’initiative d’un renforcement du secrétariat, après 2007, en menant des consultations avec les gouvernements. M. Pachauri a précisé n’avoir aucun contrôle direct sur cet organe, les employeurs de ses membres étant l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Coprésident du Groupe de travail 1 (Bases physiques du changement climatique), basé à Berne (Suisse), M. Thomas Stocker a, lui, confirmé que tous les messages et observations du GIEC reposaient sur des résultats scientifiques. « Nous ne donnons pas de prévisions météorologiques mais des prédictions de changement climatique », a-t-il déclaré.
« Le monde a besoin d’une science du climat fiable, ce que fournit le GIEC depuis plus de 20 ans », a ajouté M. Chris Field, Coprésident du Groupe de travail 2 (Conséquences, adaptation, vulnérabilité), basé à Standford (États-Unis). Reconnaissant les « deux petites erreurs » commises par le GIEC, il a assuré que celui-ci faisait tout pour que le public soit informé de leurs conséquences.
Lui aussi favorable au renforcement du GIEC, M. Youba Sokona, Coprésident du Groupe de travail 3 (Atténuation du changement climatique), basé à Bamako (Mali), a affirmé que les conclusions principales du Groupe n’avaient pas été affectées par ces erreurs.
Enfin, M. Pachauri a été amené à donner des précisions sur l’origine de ses revenus, en renvoyant sur ses déclarations de revenus qu’il a communiquées au « New York Times ». Il a précisé que les deux journalistes qui avaient soulevé la question d’un éventuel conflit d’intérêt avaient publié des excuses il y a 10 jours.
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