Conférence de presse du Représentant permanent de la Bolivie sur les récentes négociations concernant les changements climatiques
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA BOLIVIE SUR LES RÉCENTES NÉGOCIATIONS CONCERNANT LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Le Représentant permanent de la Bolivie auprès des Nations Unies a présenté, ce matin, les vues de sa délégation sur le processus de négociations relatives aux changements climatiques. Lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, Pablo Solón a notamment évoqué les options proposées par son pays lors des discussions qui ont eu lieu à Bonn du 2 au 6 août dernier en vue de la tenue, du 29 novembre au 10 décembre 2010 à Cancún, de la prochaine Conférence de l’ONU sur les changements climatiques.
Le représentant, qui a rappelé la proposition bolivienne de créer une cour internationale de justice sur la question et une charte des droits de la Terre nourricière, a d’emblée fait part de sa « surprise » devant l’attitude de certains pays. « Ces derniers qui, à Copenhague, étaient des plus déterminés, nous disent aujourd’hui qu’il serait mieux de reporter à 2011, en Afrique du Sud, l’accord que la majorité des 192 États Membres de l’ONU veulent obtenir à Cancún ».
« Ce n’est pas parce que les États-Unis ont enterré leur loi sur l’énergie que nous devons tout remettre à plus tard », s’est-il emporté. Rappelant qu’il n’y aura plus que six jours de négociations en Chine avant Cancún, Pablo Solón a qualifié la situation d’urgente.
Il a exhorté les pays développés à prendre la mesure du problème et à faire montre de la volonté politique nécessaire « pour protéger la Terre de nouvelles catastrophes de l’ampleur de celles qui ravagent actuellement le Pakistan et la Fédération de Russie ».
Pablo Solón a estimé qu’à l’issue de la réunion de Bonn, les négociateurs disposaient désormais d’un document commun, alors que « jusqu’à présent, seul un texte présidentiel servait de base à nos échanges ». Le représentant bolivien a tout de même qualifié cette réunion de frustrante, car « si le processus multilatéral de négociations est bien de retour à l’ONU, la volonté politique des pays développés continue de faire défaut ».
M. Solón a affirmé que la position de ces pays sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre n’avait pas changé en dépit de la multiplication des catastrophes naturelles, comme au Pakistan et en Fédération de Russie, directement imputables, selon lui, au réchauffement de la planète.
Il a déploré que « les pays développés continuent de penser que limiter à 2 ºC le réchauffement de la planète sera suffisant ». « Cet objectif, fixé à Copenhague, ne tient plus au vu des évènements récents », a-t-il averti.
« Les pays développés ne peuvent plus se permettre d’envoyer dans l’atmosphère 750 gigatonnes de gaz à effet de serre par an, au risque de voir la planète affronter d’autres catastrophes dont le coût pour l’environnement et l’être humain est inimaginable », a martelé Pablo Solón.
Il a renchéri en estimant que pour de nombreux États présents à Bonn, la somme de 100 milliards par an que les pays riches se sont engagés à consacrer jusqu’en 2020 à la réduction des émissions de dioxyde de carbone, représente un effort « presque ridicule ». « Nous avons mis sur la table des propositions beaucoup plus fortes et surtout beaucoup plus réalistes », a-t-il dit.
À Cancún, a annoncé le représentant, la Bolivie demandera que pas moins de 6% du revenu national brut des pays développés soient investis annuellement dans la lutte contre l’impact des changements climatiques.
« Le Président mexicain a même déclaré, il y a peu, que si au moins 3% du produit intérieur brut mondial ne sont pas consacrés chaque année d’ici à 2020 à renforcer les moyens d’adaptation aux conséquences du phénomène sur les pays en développement, la situation pour eux va devenir intenable », a encore déclaré le représentant bolivien.
Pablo Solón a aussi fait savoir que la Bolivie et « des pays frères » avaient proposé à Bonn la création d’une cour internationale de justice sur les changements climatiques.
« S’il n’y a pas d’accord juridiquement contraignant, au moins la communauté internationale doit-elle se doter d’un mécanisme de suivi permettant d’évaluer la conformité des politiques climatiques nationales avec la Convention-cadredes Nations Uniessur leschangements climatiques,voire de confronter directement les États qui ne respectent pas les engagements internationaux », a-t-il considéré.
M. Solón a aussi mentionné un projet de charte des droits de la Terre nourricière que la Bolivie compte présenter à Cancún « afin d’ouvrir le débat sur un nouveau contrat social et environnemental en vertu duquel nous nous engagerions à rétablir l’équilibre naturel que l’activité humaine a abîmé ».
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