Conférence de presse de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la violence sexuelle dans les conflits armés
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LA VIOLENCE SEXUELLE DANS LES CONFLITS ARMÉS
« La violence sexuelle n’est pas culturelle, elle est criminelle, et la lutte contre l’impunité est d’une importance fondamentale pour l’arrêter », a déclaré aujourd’hui la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la violence sexuelle dans les conflits armés, au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, sur le bilan de ses premiers six mois de fonctions et son action future.
Mme Margot Wallström, qui s’est déjà rendue en République démocratique du Congo (RDC) et au Libéria, a expliqué que dès sa prise de fonctions, elle s’est attelée à un travail de sensibilisation auprès du public et des autorités. Elle a collaboré avec la « Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit » et des ONG.
À tous ses interlocuteurs, la Représentante spéciale a dit avoir détaillé les cinq points de son action qui sont la mise à terme de l’impunité, l’autonomisation des femmes, la mobilisation des politiques et autres leaders, la reconnaissance du viol comme stratégie de guerre et l’amélioration de la coordination au sein de l’ONU.
Les gouvernements, a-t-elle plaidé, doivent comprendre que le viol de masse doit être condamné avec autant de force que les autres crimes. Selon la Représentante spéciale, la violence sexuelle dans les conflits doit faire partie intégrante de l’examen global des questions de paix et de sécurité internationales. Ce rappel, a-t-elle dit, est particulièrement important maintenant que l’on célèbre, cette année, le dixième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité sur « les femmes, la paix et la sécurité ».
On ne peut parler de sécurité pour tous et oublier les femmes, s’est impatientée Mme Wallström en prônant la politique de zéro tolérance « rapidement et dès que cela s’impose ». Nul ne peut rester insensible aux cris de détresse des victimes de la violence sexuelle au Darfour ou en République démocratique du Congo, a-t-elle estimé.
La Représentante spéciale de Ban Ki-moon a dit avoir constaté en avril dernier en RDC, que les viols et la violence sexuelle sont encore très présents. Elle s’est félicitée que le Sénat américain ait adopté récemment une loi sur le traçage des minerais de l’est de la RDC qui contribuera à la lutte contre la violence sexuelle dans ce pays. « J’espère que d’autres pays suivront cet exemple », a encouragé la Représentante spéciale.
Au Libéria, où elle s’est rendue en juin, Mme Wallström a noté que la lutte contre le viol demeure un énorme défi. Au cours de mes rencontres avec les autorités locales, a-t-elle précisé, j’ai plaidé pour la création d’un mouvement fort et efficace contre ce fléau.
Mme Wallström s’est aussi alarmée des informations faisant état de viols au Kirghizistan et a appelé les agences de l’ONU sur le terrain à inclure dans leur réponse, des mesures spécifiquement destinées aux victimes de la violence sexuelle. Même si elle ne rentre pas dans mon mandat, la situation en Haïti, a-t-elle poursuivi, est également très préoccupante.
Mon équipe, a-t-elle confié, collectionne actuellement un ensemble de données sur les cas de viols au Darfour, au Sri Lanka, au Myanmar et même en Colombie. Pour nous, a expliqué la Représentante spéciale, il est fondamental d’avoir la meilleure connaissance possible de la situation afin de proposer les solutions les plus pertinentes au Conseil de sécurité et au Secrétaire général.
Au titre des dernières initiatives, la Représentante spéciale a indiqué que l’ONU et le Gouvernement australien ont lancé le 30 juin dernier, un manuel pour préparer les équipes de l'ONU à prévenir la violence sexuelle, notamment celle perpétrée par les Casques bleus. Intitulé « Adressing conflict-related sexual violence-An Analytical Inventory of Peacekeeping Practice »*, le document, financé par le Gouvernement australien, se veut un outil d’informations pour les soldats de la paix.
Mme Margot Wallström a été nommée le 2 février 2010, conformément à la résolution 1888 adoptée le 30 septembre 2009 par le Conseil de sécurité.
* Combattre les violences sexuelles dans les conflits–Inventaire des Pratiques dans les Opérations de maintien de la paix.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel