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Conférence de presse

Conférence de presse de trois personnalités européennes de haut rang sur la cohérence dans les politiques de développement

29/06/2010
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE TROIS PERSONNALITÉS EUROPÉENNES DE HAUT RANG SUR LA COHÉRENCE DANS LES POLITIQUES DE DÉVELOPPEMENT


Le Ministre du commerce extérieur et du développement de la Finlande s’est livré aujourd’hui à un vibrant plaidoyer en faveur d’une meilleure cohérence dans les politiques de développement, en marge du Forum pour la coopération en matière de développement que le Conseil économique et social (ECOSOC) tient sur le même thème, dans le cadre de sa session de fond 2010. 


M. Paavo Väyrynen a proposé une idée révolutionnaire visant à intégrer le G-20 dans les structures de l’ONU en le transformant en un véritable conseil économique et social d’un format identique à celui du Conseil de sécurité. 


Aujourd’hui, l’architecture de l’aide au développement est faite de 280 agences, 23 banques et plus 2 000 fonds bilatéraux et multilatéraux, a souligné le Président du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), également présent à la conférence de presse tout comme le Commissaire européen au développement, M. Andris Piebalgs. 


Le Ministre finlandais a voulu que l’on passe d’un monde où la planification économique se fait aux niveaux national et régional à un monde où l’on parle de « planification de l’humanité ».  Dans quel cadre institutionnel? s’est-il interrogé.   Pourquoi ne pas exploiter « l’embryon » qu’est le G-20? a alors répondu le Ministre qui a dit qu’il ne pouvait se résigner à voir échapper aux structures de l’ONU un G-20 destiné à devenir de plus en plus puissant tout en continuant d’exclure les plus pauvres.


Imaginons, a-t-il préconisé, un G-20 de membres permanents et non-permanents où pays riches, pays émergents et pays pauvres pourraient rechercher des solutions aux problèmes d’aide au développement.  Un nouveau G-20, a-t-il précisé, qui aurait le triple mandat de l’économie, du social et de l’environnement.  Le Ministre a rappelé que cette idée avait déjà été lancée en 1992, à Rio lors du Sommet de la Terre.  


À ces questions, le Commissaire européen au développement a ajouté le commerce et l’agriculture.  La nouvelle structure de coordination ne pourra y échapper, a estimé M. Piebalgs.


« Avec l’architecture actuelle de l’aide, nous n’avons fait que rendre les choses plus complexes », a reconnu le Président du CAD qui a cependant fait part des efforts entrepris par l’OCDE pour renforcer la cohérence de ses politiques de développement et cité, dans ce cadre, le Mécanisme d’examen par les pairs et les Déclarations de Paris et d’Accra sur l’efficacité de l’aide. 


Pour M. Eckhard Deutscher, le Forum pour la coopération en matière de développement de l’ECOSOC est devenu indispensable en ce sens qu’il consacre le principe selon lequel l’aide est l’affaire et des donateurs et des bénéficiaires.  « Nous voulons simplifier les choses maintenant que nous partageons la conviction que l’aide n’est qu’un catalyseur de la mobilisation des ressources nationales et qu’elle doit impérativement être liée au commerce international ».


Le Commissaire européen au développement a rappelé la détermination de l’Union européenne, qui assure 60% de l’aide publique au développement (APD) actuelle, de parvenir d’ici à 2015 à l’objectif d’octroyer 0,7% du PIB à l’APD.  « Stimulez-nous », a-t-il dit aux pays bénéficiaires.  « Venez avec des projets bien conçus et à un grand impact économique et social, et nous les financerons », a-t-il recommandé. 


Parlant au nom d’un parti politique qui, en son temps, avait perdu les élections pour avoir introduit les réformes nécessaires à l’intégration dans l’Union européenne, le Commissaire a prévenu que les bénéficiaires de l’aide doivent être prêts à faire des sacrifices. 


« Là où il y a volonté politique, il y a moyen politique », a conclu le Président du CAD, en mettant tout de même en garde contre « les approches paternalistes ».


Les trois personnalités n’ont pu échapper à une demande de commentaires sur l’idée de remplacer par les droits de tirage spéciaux (DST), le système actuel des réserves monétaires fondé sur une devise unique.  Après avoir soutenu que la création de l’euro a réussi à rééquilibrer les choses, les trois hommes ont rappelé que les politiques monétaires ne sont jamais fondées que sur les marchés.  Ce sont les marchés qui ont toujours le dernier mot, a prévenu le Président du CAD.


Une décision politique de ce genre ne ferait qu’introduire encore plus d’imprévisibilité dans les marchés, a argumenté le Commissaire européen au développement.  Si la décision de créer l’euro a été une décision politique, elle n’était que la suite logique du Marché commun européen, a-t-il précisé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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