Conférence de presse sur le lancement de la version mise à jour du rapport « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2010 »
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DE LA VERSION MISE À JOUR DU RAPPORT
« SITUATION ET PERSPECTIVES DE L’ÉCONOMIE MONDIALE 2010 »
« La crise économique et financière s’est atténuée, mais la reprise demeure faible et inégale », a constaté ce matin M. Robert Vos, Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DESA), au cours d’une conférence de presse organisée au Siège de l’ONU pour lancer la version mise à jour du rapport intitulé « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2010 », dont lapremière mouture a été publiée en décembre 2009.
M. Vos a en effet indiqué que selon les nouvelles prévisions, l’économie mondiale devrait croître de 3% en 2010, et non pas de 2,5% comme l’avait prédit le rapport original.
« Nous sommes quelque peu plus optimistes », a dit M. Vos. « L’économie a continué de croître, même si elle n’a pas encore atteint son niveau d’avant la crise ». Il a également relevé que la confiance dans les marchés financiers avait augmenté, de même que la production industrielle et commerciale mondiale. Les prix des produits de base ont rebondi, et les flux de capitaux à destination de nombreuses économies en développement reprennent, a-t-il ajouté.
M. Vos a cependant averti du risque que pose une éventuelle crise de la monnaie de réserve et de la dette publique, notamment dans les pays développés, ainsi que celle qui pourrait affecter l’emploi. Il a notamment relevé que de nombreuses économies dépendaient fortement de mesures de stimulations fiscales, et que les fonds publics s’étaient détériorés, suite aux baisses de revenus fiscaux qu’ont connues les pays concernés. Il a également noté un taux « persistant et élevé » de chômage dans de nombreuses régions du monde.
« Nous sommes particulièrement préoccupés par la faible croissance enregistrée en Europe et par la perspective que la crise de l’endettement n’y ralentisse encore davantage la reprise », a-t-il indiqué.
La mise à jour du rapport indique en effet qu’en 2011, l’économie des 15 pays noyaux de l’Union européenne devrait connaitre une croissance de seulement 1,7%, alors que la croissance sera dans le même temps de 2,5% aux États-Unis. Ces prévisions présument que les mesures de relance fiscale demeureront en place jusqu’à la fin de l’année. « L’Europe doit mieux coordonner ses efforts et définir une stratégie de sortie à moyen terme si elle espère gérer au mieux la crise de l’endettement », a affirmé Robert Vos. « Si la reprise économique n’y est pas suffisamment forte, la crise de l’endettement risque de devenir problématique ». Il a également averti que la consolidation fiscale entre pays risquait de ralentir la reprise.
M. Vos a par ailleurs indiqué que la reprise économique était particulièrement notable en Asie du Sud-Est où la croissance se situerait autour de 7% en 2011. « Ce taux demeure cependant bien en-deçà du potentiel de croissance de la région », a–t-il néanmoins estimé.
M. Vos a par ailleurs averti du risque de se voir se profiler une crise mondiale de l’emploi si les taux de chômage actuels demeurent élevés, notamment dans les pays développés. Il a également relevé que le nombre d’emplois précaires est actuellement en hausse dans de nombreuses régions du monde en développement. « Il faut attendre des années avant de pouvoir s’extirper d’une situation dans laquelle on observe un taux important de chômage », a-t-il fait remarquer. « De plus, la plupart des politiques de relance économique se sont centrées davantage sur l’appui aux personnes défavorisées que sur la création d’emplois. »
M. Vos a également indiqué que le rapport évoque la nécessité d’une réforme plus approfondie de l’architecture financière mondiale et a appelé le G-20 à examiner en priorité la réforme du système de réserve mondiale. Il importe également d’investir dans les pays en développement pour les aider à créer des économies vertes, a-t-il dit.
Au cours de cette conférence de presse, Robert Vos a notamment été appelé à commenter la situation qui prévaut actuellement en Grèce et en Espagne. Selon lui, il importe d’y promouvoir la création d’emplois avant tout, car la récession risque de s’aggraver si les taux de chômage demeurent élevés. « Réajuster 10% d’une économie nationale n’est pas une mince affaire », a-t-il dit au sujet de la Grèce, « et il faut faire en sorte que les mesures de réajustement favorisent la création d’emplois, car la récession risque de s’aggraver si les taux de chômage demeurent élevés ». Il a également réclamé une meilleure coordination de la réponse internationale et la mise en place d’un système de régulation financière plus performant. « Nous devons à cet égard déployer des efforts plus concertés, au risque de créer un système plein de lacunes », a prévenu Robert Vos. Il a par ailleurs indiqué que toutes ces questions seraient examinées de manière plus approfondies dans le rapport annuel portant sur « La situation économique et sociale dans le monde », qui doit paraitre le mois prochain.
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